Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

François 1er

dimanche 4 septembre 2016 (Date de rédaction antérieure : 3 novembre 2012).

François 1er (1494-1547)

Roi de France de 1515 à 1547)

François 1er Roi de France de 1515 à 1547

Fils de Charles d’Orléans et de Louise de Savoie, François 1er, succède en 1515 à son cousin Louis XII, dont il a épousé la fille Claude.

Son père meurt le 1er janvier 1496. Sa mère se retrouve dans une situation difficile. Louis d’Orléans, futur Louis XII, est le tuteur des enfants. Elle assure cependant leur éducation de tous les jours. A l’âge de 6 ans, il devient le détenteur du duché de Valois. Louis XII entoure François d’Angoulême des hommes qu’il a personnellement choisi et entre aussi en conflit avec Louise de Savoie ne voulant pas abandonner l’éducation de son fils.

François est un garçon aimant les lettres et peut profiter de la grande bibliothèque de Jean d’Angoulême, son grand père. Ses précepteurs sont des représentants de ce renouveau de la pensée venu d’Italie est qui est nommé humanisme. Ce sont par exemple Christophe de Longueil et François de Moulins de Rochefort . Côté religieux, François d’Angoulême est sensible aux idées de sa sœur Marguerite, influencée par les nouvelles idées religieuses venant des Flandres ou d’Italie. Cependant il resta fidèle aux sacrements.

François est une personne cultivée, parlant plusieurs langues l’italien est l’espagnol et s’intéresse aux nouveaux contours de nos continents suite aux découvertes des navigateurs. Il ajoute à l’éducation de l’esprit celle du corps.

Grand jeune homme robuste, il excelle dans la chasse au cerf et aux jeux de balle. Il pratique aussi les tournois. Un des meilleurs amis de François d’Angoulême durant sa jeunesse est Robert de la Marck seigneur de Fleuranges. Il puise dans la redécouverte des écrits anciens l’image du "héros antique" qu’il retrouve dans les textes de Suétone et Plutarque. Au château d’Amboise, il est entouré de beaucoup d’hommes comme Pierre de Rohan dit le maréchal de Gié qui lui enseigne les techniques militaires ou Artus Gouffier. Il s’entoure également de Philippe Chabot et Anne de Montmorency.

Il passe ainsi une jeunesse heureuse et insouciante, rêvant des exploits des militaires français comme Georges de la Trémoille ou Gaston de Foix. Cependant il ne participe lui-même à aucune expédition.

Il n’a pas pour destin de devenir roi de France. Il faudrait une succession de circonstances dramatiques pour que cela arrive comme le souhaiterait sa mère, Louise de Savoie. Si Louis XII se laisse convaincre dans un premier temps par Anne de Bretagne de marier sa fille Claude au futur Charles Quint par le traité de Blois en 1504, il revient rapidement sur sa décision pour la marier à François d’Angoulême qu’il pressent comme son successeur et qu’il entoure comme un père entoure son fils.

Claude et François se fiancent le 21 mai 1506. Dès 1508, il appartient à la Cour de Louis XII. Le 18 mai 1514, ils se marient, peu après la mort d’Anne de Bretagne survenue le 9 janvier 1514. Louis XII meurt le 1er janvier 1515.

François d’Angoulême devient François 1er, roi de France. Il est sacré à Reims le 25 janvier 1515 et fait son entrée dans Paris le 15 février. Une autre cérémonie de sacrement est faite à Saint-Denis. François 1er est un des rois puissants d’Europe. En face de lui il y a Henri VIII, roi d’Angleterre. Il y a également Charles de Habsbourg, futur Charles Quint. Ce dernier est à la tête d’un important empire austro allemand et espagnol. François 1er, physiquement imposant et doté d’un caractère déterminé, souhaite jouer un rôle de premier ordre en Europe.

S’il n’est pas encore aguerri aux fonctions de roi, il sait s’entourer de personnes efficaces. Sa mère, Louise de Savoie, entre au Conseil privé. François 1er est reconnaissant vis-à-vis des personnes qui ont servi Louis XII. La Trémoille, Odet de Foix dit le Maréchal de Lautrec et de La Palisse. Il favorise également des amis d’enfance. Charles III de Bourbon est nommé connétable [1]. Antoine Duprat est nommé chancelier [2].

Il veut continuer le rêve de ses prédécesseurs. Conquérir de nouveaux territoires en Italie. Il veut reconquérir le Milanais [3]. Il s’oppose au duc de Milan, Maximilien Sforza, ce dernier étant allié au pape Léon X et à Maximilien d’Habsbourg. En Août 1515, François 1er part pour l’Italie, traversant les Alpes par le sud pour éviter les ennemis. Prenant des chemins non couramment utilisés, François 1er et ses soldats doivent ouvrir leur route. Arrivés en Italie, ils font prisonnier Prosper Colonna, proche du duc de Milan.

Chacun campa sur ses positions. François 1er était à Marignan [4], près de Milan. Il comptait sur les atouts de son armée, la cavalerie, l’infanterie et son artillerie très moderne. Les Vénitiens l’épaulaient en s’installant à Lodi [5].

Maximilien Sforza était à Milan avec son armée. Ses alliés étant loin, à Plaisance [6], ne prirent pas part au combat. Ce sont les suisses qui attaquèrent les français le 13 septembre 1515 et mirent en difficulté l’armée de François 1er. Avec l’aide des vénitiens, il réussit cependant à les battre. Cette bataille fit plus de 15 000 victimes.

Avec la victoire de Marignan, François 1er reconquiert le Milanais, enjeu territorial de toute sa politique. Le 13 octobre 1515, il est déclaré duc de Milan, de Parme et de Plaisance. La paix fut concrétisée avec les Habsbourg par le traité de Noyon [7] en août 1516 et celui de Cambrai*le 11 mars 1517.

Par le concordat de Bologne [8] signé le 18 août 1516, il s’assura de la nomination des archevêques, des évêques et des abbés du royaume. Malgré l’opposition des universités qui rejetaient l’autorité du pape, François 1er fait enregistrer ce concordat le 22 mars 1518.

2 ans après le roi, Claude de France est sacrée reine le 10 mai 1517. Après cette cérémonie, le roi et la reine parcourent le pays. Entouré de sa Cour, cela représentant un cortège de 300 personnes environ. Pour François 1er c’est une occasion de parler directement à ses sujets. Il en profite également pour faire des haltes chez ses amis comme Guillaume de Montmorency à Écouen. Le couple royal donne naissance à un fils prénommé François le 28 février 1518, durant ce périple. A l’automne de la même année, tout le cortège regagna Paris, après avoir visité la Bretagne. Ce voyage permis au roi d’affirmer son autorité et de récupérer de ces régions des participations financières.

François 1er souhaitant amadouer Henri VIII, l’invite près de Calais. Cette rencontre a lieu du 7 au 24 Juin 1520, et est appelée l’entrevue du Camp du Drap d’Or. Chacun y essaie d’étonner l’autre. Tournois, danses, repas, combats sportifs se succèdèrent. Mais si les rois se quittèrent en promettant de se revoir, Henri VIII, méfiant vis à vis du roi français, rencontre Charles Quint. Cette entrevue fut perçue par certains comme de la poudre aux yeux jetée par chacun des 2 monarques dans chacun des camps.

En 1520, des expéditions furent envoyées sur les océans par le roi de France. Giovanni Verrazano chercha en 1525 un passage vers la Chine par l’ouest. Il toucha la Floride, Terre Neuve, rencontra des indigènes mais ne trouva pas de route vers la Chine. Ce fut un échec pour François 1er.

Verrazano meurt lors d’un second voyage aux Antilles en 1528. Dès 1521, la religion voit arriver en France les réformateurs à Meaux comme Jacques Lefèvre d’Étaples. Ces derniers ont la protection de Marguerite d’Angoulême, sœur de François 1er. Ce cercle de Meaux est pourtant loin des réformateurs allemands.

1521, marque aussi le début des rivalités militaires entre François 1er et Charles Quint. Ce dernier revendique la Bourgogne. Le roi de France réclame le duché de Milan. Conquis en 1515, ayant peur de le perdre, il déclenche des affrontements sur des fronts éloignés de l’Italie comme le Luxembourg.

François 1er voit le pape Léon X s’allier à Charles Quint. Feignent d’arbitrer les affrontements franco impériaux, le cardinal Wolsey permet à l’empereur d’attaquer la France par le nord-est. Une alliance fut signée à Bruges entre Wolsey et l’empereur, lançant un ultimatum à François 1er.

Charles III de Bourbon est commandant en chef de l’armée royale. Marié à la fille de Pierre et Anne de Beaujeu, il se retrouve à la tête d’un vaste territoire, ayant une Cour et une administration identique au roi. François 1er montre peu d’attention vis à vis de Charles de Bourbon et celui-ci s’en offusque. Le décès de sa femme, Suzanne , va déclencher des heurts entre les 2 personnages.

En effet des terres doivent revenir au roi. Le 7 octobre 1522, Charles de Bourbon fut dépossédé de plusieurs fiefs. Il décida alors de se tourner vers l’empereur Charles Quint. François 1er mit sous séquestre les biens de Charles de Bourbon le 7 septembre 1523. Ce dernier part pour les terres impériales, Charles Quint gagnant ainsi un bon général, utile pour l’invasion de la France qu’il projetait.

Bataille après bataille, le bilan des affrontements fut désastreux pour les français. Fin 1522, François 1er perd ses possessions italiennes. Le pape Léon X et le duc de Mantoue l’abandonnent. Le roi de France endette son pays pour financer ses campagnes en Italie.

En septembre 1523, les français encerclent Milan. Mais en mars 1524, ils doivent se retirer. Bayard est tué le 30 avril 1524. Une épidémie décime l’armée française.

En juillet 1524, François 1er affronte diverses invasions en Provence, en Normandie ou en Bourgogne. Le roi est très affecté par la mort de sa femme Claude de France survenue le 26 juillet 1524. Il se ressaisit et réussit à restaurer l’ordre à l’intérieur du pays. Contre tout avis, il décida de retourner en Italie. Sa mère, Louise de Savoie, assura la régence du pays.

François 1er entra facilement dans la ville de Milan et voulait s’emparer de Pavie [9]. Mais l’hiver rigoureux pénalisa les français. Ces derniers furent pris en tenaille et François 1er ne savait plus quoi faire. Attaqué le 23 février 1525, il repoussa les assaillants grâce à son artillerie.

Seulement, lançant trop vite à l’assaut sa cavalerie, cette dernière est battue par l’armée du marquis de Pescara, secondé par Charles de Bourbon. De La Palisse et l’amiral de Bonnivet furent tués. René de Savoie, l’oncle du roi de France, trouve également la mort. Ce fut une hécatombe qui décima également les nobles qui y participèrent.

Le 24 février 1525, François 1er est fait prisonnier. Louise de Savoie régente alors le Royaume de France. François 1er est d’abord emprisonné près de Crémone [10]. Il est ensuite transféré à Naples, puis près de Valence et enfin à Madrid.

Charles Quint avait de fortes exigences, il revendiquait la Bourgogne, les Flandres et l’Artois. Il souhaitait également pour Henri VIII l’ouest de la France et pour Charles de Bourbon la Provence. François 1er jugea ses demandes intolérables. A la fin de l’année 1525, il tomba malade, souffrant d’anorexie et d’un abcès du nez. De son côté, sa mère maîtrise autant que possible les invasions. Heureusement les envahisseurs sont occupés par ailleurs. Louise de Savoie obtient de l’anglais Henri VIII la paix en août 1525. En France, l’argent manque et le parlement se saisit de cette occasion pour mettre en péril l’autorité du roi.

Le 14 janvier 1526, François 1er n’ayant qu’une idée en tête, celle d’être libre, signa le traité de Madrid [11]. La France renoncait alors au Milanais, aux Flandres, au royaume de Naples et cédait la Bourgogne en échange de la libération du roi, prisonnier en Espagne. Charles de Bourbon retrouvait ses biens. François 1er fut libéré le 21 janvier 1526. Ses fils François et Henri furent échangés avec le roi. Contre son gré, il voit ses enfants le remplacer en détention.

En mai, François 1er revient sur ses promesses et reprend le combat en s’alliant avec le Pape Clément VII, Venise et Francesco Sforza. C’est la ligue de Cognac [12]. Cependant François 1er ne joue pas tellement son rôle d’allier et laisse l’empereur mettre à sac la ville de Rome en 1527. Il préfère se concentrer sur les affaires de France. Il diminue les pouvoirs du parlement. Il obtient la condamnation de Charles de Bourbon, mort en 1527 durant le sac de Rome, avec confiscation de ses biens. François 1er punit ceux qui détournent à leur propre compte des sommes issues des prélèvements d’impôts. Ainsi Jacques de Beaune , seigneur de Semblançay [13] est-il pendu le 12 août 1527, condamné pour malversations.

Cependant le sac de Rome pousse les français et les anglais à s’attaquer à Charles Quint. En janvier 1528, les deux pays déclarent la guerre à l’empereur. Le choléra décime l’armée française en Italie et Henri VIII signe une trêve avec l’empereur.

François 1er s’embourbe en Italie. C’est sa mère, Louise de Savoie, en se rapprochant de Marguerite d’Autriche, qui obtient la paix. Le 3 Août 1529 la paix des Dames [14] met fin à la 2ème guerre entre les deux souverains. Elle fut signée à Cambrai. François 1er renonça à ses prétentions italiennes et récupéra la Bourgogne, mais il cèda l’Artois et les Flandres. Ses enfants furent libérés contre une rançon.

Veuf en 1524, il se remaria avec Éléonore de Habsbourg, sœur de Charles Quint en 1530. Ce mariage était stratégique, visant à maintenir la paix entre la France et l’empire. La cérémonie eu lieu le 6 juillet. La reine fut couronnée à Saint-Denis. Mais le roi, peu attiré par sa femme, multiplia les conquêtes et s’afficha avec sa favorite en titre Anne de Pisseleu duchesse d’Étampes.

Sensible aux idées mercantilistes, il favorisa l’industrie et développa le grand commerce maritime. En 1531 se constitua la ligue de Schmalkalden [15], alliance soutenue par François 1er, des princes protestants contre l’empereur Charles Quint. La même année il réunit à la France les fiefs du connétable de Bourbon et en 1531 rattacha définitivement la Bretagne au royaume par le traité de Vannes signé en 1532. Pendant cette période François 1er réalisa un second tour de France, accompagné du dauphin, son fils François, d’Anne de Pisseleu et d’Eléonore de Habsbourg. Partis en novembre 1531, ils revinrent le 9 février 1534.

En 1533, François 1er contestant le partage des mers, obtint l’autorisation d’explorer les terres jusqu’alors inconnues. Jacques Cartier part en avril 1534 pour découvrir une route vers la Chine. Il atteint Terre Neuve, le Labrador puis les rives du Saint Laurent. Il y rencontre des indiens. Mais il revient sans or en sans route pour la Chine. Il repart en mai 1535, atteint une petite ville qu’il baptise Montréal. Passé un hiver rude, il rentre en France en avril 1536. Il s’embarque à nouveau en mai 1541 vers le Québec.

Il y fonde Charlesbourg [16], du nom du 3ème fils de François 1er. Jean François Roberval l’y rejoint en juin 1542 dans le but de fonder une colonie catholique. Mais du fait de la guerre contre Charles Quint, ce dernier repart pour la France en 1543.

Mais ces expéditions ne font pas oublier l’affrontement avec Charles Quint.

François 1er recherche des alliances qui lui permettent d’affronter l’empereur si cela est nécessaire. Ainsi conclut-il une alliance avec le pape Clément VII en octobre 1533. Cette alliance sera de courte durée, le pape mourrant le 25 septembre 1534. François 1er envoie également des ambassadeurs en les personnes de Guillaume et Jean du Bellay pour s’allier aux princes protestants allemands. Seulement ces derniers se méfiaient du roi français, compte tenu de la répression qui était effective en France contre les protestants. En Février 1536, François 1er s’allia avec Soliman, c’e fut le traité de capitulation [17]. François 1er s’empara de la Savoie et du Piémont. Cette alliance avec les turcs choqua le monde catholique.

Le duc de Milan meurt en novembre 1535. François 1er repense à ses rêves italiens. Aussi un conflit démarre en 1536. Seulement les 2 parties n’ont plus d’argent pour financer leurs ambitions. C’est en Juin 1538 qu’ont lieu, à Nice, les négociations menées par le Pape Paul III entre Charles Quint et François 1er. Le 14 Juillet suivant, les 2 souverains se réconciliaient à Aigues-Mortes [18]. François 1er garda la Savoie et l’empereur, le Milanais. Une trêve fut signée pour 10 ans au moins.

Il réorganisa les finances de l’État et réforma la justice par l’ordonnance de Villers-Cotterêts [19] en 1539, qui imposa notamment la rédaction en français des actes judiciaires et notariés. Pour maîtriser les affaires du royaume, il créa le Conseil secret [20], que l’on dit aussi Conseil étroit ou Conseil des affaires. Il tient à contrôler aussi bien les Grands que les parlements.

Soucieux du prestige de la monarchie, il favorise par ailleurs l’art de la Renaissance, qui s’épanouit dans la construction et la décoration des demeures royales, Blois,Chambord et Fontainebleau, où François 1er attire et fait travailler des artistes italiens comme Léonard de Vinci, le Rosso, le Primatice. Il encouragea les traductions des humanistes et fonda le futur Collège de France [21], en 1529. À sa mort en 1547, François 1er était parvenu à limiter la puissance impériale, mais il n’avait pas réalisé son rêve italien.

Son règne de 32 ans marqua profondément le 16ème siècle français, transformant à l’extérieur les guerres d’Italie en un affrontement avec les Habsbourg, donnant, à l’intérieur, une impulsion décisive à la pratique d’une monarchie absolue.

Il était amateur de femmes et de belles choses, ouvert aux nouveautés de l’époque, il était mécène et lui-même quelque peu artiste. La guerre, marquée par une pause lors de la « paix des Dames », s’acheva sur la constatation d’un équilibre des forces par le traité de Cambrai en 1529.

Ayant pris la mesure de son adversaire, dans la troisième phase du conflit, il cherche des alliés, Soliman le Magnifique, Henri VIII, les princes protestants allemands. La longue lutte qui suivit, confuse et sans gloire, aboutit au traité de Crépy [22] en 1544, créant le premier et fragile équilibre européen.

Face à l’échec français des ambitions italiennes, la puissance de Charles Quint dissimula l’invraisemblable tour de force que constituait le maintien de la disparate puissance habsbourgeoise progressivement recentrée des Flandres à l’Espagne. À l’intérieur de la France, la croissance des besoins financiers, n’aboutit pas à la mise en place d’un système fiscal cohérent. D’emprunts en vénalité des offices, d’inflation involontaire en maniements des monnaies se dégage aun certain style financier français, qui durera jusqu’en 1789.

En matière religieuse, le concordat de Bologne, signé en 1516 avec Léon X, place l’épiscopat français sous la coupe du roi. Vis-à-vis des protestants, le début du règne fut placé sous le signe de la tolérance, en partie grâce à l’influence de Marguerite de Navarre. La provocation que constitua l’affaire des Placards [23] en 1534 détermina par la suite une répression cruelle, mais sporadique, sans que le mot persécution s’imposa réellement. Ainsi, qu’il s’agisse de la situation extérieure ou intérieure, le règne de François 1er se termina sans apporter rien de décisif. L’Espagne resta virtuellement très dangereuse, la question protestante fut en suspens, le problème financier n’était pas résolu.

Le 7 juin 1546, François 1er signa ce qui était sa dernière paix. C’e fut le traité d’Ardres [24], signé avec Henri VIII. Boulogne redevint français en 1550. Cette trêve entre les 3 souverains ne durera que quelques années.

Dans les dernières années de son règne, des factions se formèrent dans l’entourage du roi. La disgrâce d’Anne de Montmorency en 1541 fit revenir les amis d’Anne de Pisseleu à la Cour. Cette dernière fit chasser le chancelier Poyet qui est emprisonné. L’amiral Chabot est réhabilité. Autour du roi il y a 2 clans. Le premier regroupe Marguerite d’Angoulême, le duc d’Orléans et Anne de Pisseleu. Le second est composé du dauphin, d’Eléonore de Habsbourg et de cardinaux.

Les 2 dernières années de François 1er furent difficiles. Malade, sans doute atteint de la syphilis, il fut affaibli. Son fils Charles d’Orléans meurt en 1545, ce qui l’affecta encore plus. Henri VIII meurt le 27 janvier 1547.

François 1er le suivra rapidement. Il se prépara à la mort, demandant l’extrême onction le 29 mars. 2 jours plus tard, il s’éteint. La messe de funérailles a lieu le 22 mai. Son fils, qui devient Henri II, lui succéda.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de histoire de François 1er (1494 - 1547) - Le dernier roi-chevalier/ Herodote.net/ Le petit mourre dictionnaire d’histoire universelle édition Bordas 2004 p 517/518

Notes

[1] Tirant son nom de son origine de “comte de l’étable”, le connétable a, au Moyen Âge, la charge de l’écurie et de l’organisation des voyages du roi. Au 14ème siècle, sa fonction évolue vers le commandement de l’armée en temps de guerre et le conseil militaire du roi en temps de paix. Du Guesclin, Clisson, Bourbon… font partie des grands connétables de France. Supprimée en 1627, la charge de connétable est rétablie par Napoléon 1er en 1804 pour son frère Louis.

[2] Le chancelier de France est un important personnage de l’Ancien Régime, il est le second officier de la couronne, puis le premier, en 1627, avec la suppression du connétable et de l’amiral de France.

[3] Le duché de Milan était un État dans le nord de la péninsule italienne de 1395 à 1796. En principe fief du Saint Empire romain germanique, il était initialement de facto indépendant. Il passe cependant sous domination française au début du 16ème siècle puis fait partie des possessions des Habsbourg d’Espagne (1535-1706) puis d’Autriche (1706-1796). Les frontières du duché ont varié au cours des siècles, il couvrait surtout la Lombardie incluant Milan et Pavie, les centres traditionnels du vieux royaume d’Italie. Il se situait au centre de l’Italie du Nord, de chaque côté de la partie médiane de la vallée du Pô, bordé, au nord, par les massifs méridionaux des Alpes, les Alpes lépontines, et, au sud, par les hauteurs occidentales des Apennins, les Alpes apuanes.

[4] Melegnano, anciennement Marignano, site de la bataille de Marignan, est une commune de la ville métropolitaine de Milan, en Lombardie, dans le nord de l’Italie. Elle se trouve à une quinzaine de km au sud-sud est de la ville de Milan. Elle est blottie dans les basses plaines du Pô dans la région du centre-ouest de la Lombardie. La ville est bâtie sur les bords de la rivière Lambro.

[5] Lodi est une ville, chef-lieu de la province de même nom en Lombardie (Italie). Elle se trouve au mi-chemin entre Milan, et Plaisance. Lodi est devenu le siège d’un diocèse au 3ème siècle et le premier évêque, Saint Bassian (San Bassiano) est le saint patron de la ville. Elle est une commune libre autour de l’an 1000 et s’oppose farouchement aux Milanais, qui la détruisent en 1111.De 1118 à 1128, Milan mène plusieurs guerres contre Lodi et Côme ; la cité en ressort partiellement détruite. Frédéric Barberousse la reconstruit sur son emplacement actuel en 1158.

[6] Plaisance est une ville italienne, chef-lieu de la province de Plaisance, située sur la rive droite du Pô, en Emilie Romagne (plaine du Pô). À Plaisance en 456, Ricimer, commandant des forces armées romaines, renversa l’empereur Avitus. Il épargna Avitus et lui permit de devenir évêque de Plaisance. En 1095, elle est le siège du concile de Plaisance, à l’origine de la première croisade. Au Moyen Âge, Plaisance fait partie du Saint Empire romain germanique et adhère à la Ligue lombarde. Cédée à la Papauté à l’issue des guerres d’Italie, elle fut unie à Parme en 1545 au sein du duché de Parme et Plaisance, sous la domination de la famille Farnese, puis passa aux Bourbons en 1732.

[7] Le Traité de Noyon, après avoir débuté le 8 mai 1516, est signé le 13 août, à Noyon, entre Charles 1er d’Espagne et François 1er. Il met fin à une période de controverses entre Français et Espagnols qui duraient depuis Charles VIII et Ferdinand II d’Aragon.

[8] Le concordat de Bologne est signé à Rome le 18 août 1516, lors du 5ème concile du Latran, entre le pape Léon X et le chancelier Antoine Duprat qui représentait le roi de France François 1er. Largement conçu par l’humaniste Jean de Pins, il est le fruit des discussions engagées à Bologne en décembre 1515 entre François 1er, auréolé du prestige de sa victoire de Marignan, et Léon X. Il régit les relations entre l’Église catholique romaine et le roi de France jusqu’en 1790. Il donne au roi de France un pouvoir sur l’Église dans son royaume dont ne disposait aucun autre souverain catholique.

[9] Pavie est une ville de la province de même nom en Lombardie (Italie). Pavie est située sur les rives du Tessin, à une dizaine de kilomètres en amont de son confluent avec le Pô. Milan, au nord, est distante de 35 km ; Gênes, au sud, de 90 km ; Turin, à l’ouest, de 110 km.

[10] Crémone est une ville italienne, chef-lieu de la province de même nom en Lombardie, dans la région de la plaine du Pô, dans le nord de l’Italie. Fortifiée par les romains en 218 av.jc, Crémone faisait partie de la 10ème région romaine, En 1093, la ville de Crémone rejoignit l’alliance de Mathilde de Toscane contre le Saint Empire romain germanique, En 1214, prise de Crémone par Frédéric II du Saint-Empire.

[11] Le traité de Madrid est signé le 14 janvier 1526, par le roi François 1er alors prisonnier de l’empereur Charles Quint à la suite de la défaite française de Pavie le 24 février 1525.

[12] La septième guerre d’Italie (1526-1530), également appelée guerre de la ligue de Cognac, vit s’affronter les territoires sous domination habsbourgeoise (en particulier l’Espagne et le Saint Empire romain germanique) et les États coalisés de la ligue de Cognac, une alliance comprenant la France, le pape Clément VII, la République de Venise, l’Angleterre, le duché de Milan et Florence. Elle s’inscrit dans le contexte plus vaste des grandes guerres d’Italie du début du 16ème siècle.

[13] Semblançay est une commune française située dans le département d’Indre-et-Loire, Semblançay est situé sur le cours de la Choisille, un affluent de la Loire.

[14] La paix des Dames, ou paix de Cambrai, en 1529, met fin à la deuxième guerre entre les deux souverains François 1er et Charles Quint, François 1er n’ayant pas respecté tous les termes du traité de Madrid.

[15] La ligue de Smalkalde ou Schmalkalden est une union militaire au sein de l’Empire romain germanique de Charles Quint, formée pour des motifs idéologiques en 1531, par des princes protestants allemands du Nord dirigés par Philippe de Hesse, puis l’Électeur Jean Frédéric de Saxe. Elle entre en guerre contre l’empereur en 1545, c’est la guerre de Smalkalde.

[16] Charlesbourg est un des six arrondissements de la ville de Québec. Il est situé au nord de l’arrondissement de La Cité–Limoilou, à l’ouest de l’arrondissement de Beauport et à l’est des arrondissements Les Rivières et La Haute-Saint-Charles.

[17] Les Capitulations de l’Empire ottoman furent une succession d’accords entre l’Empire ottoman et les puissances européennes, notamment le royaume de France. Elles ouvraient des droits et des privilèges aux chrétiens résidant dans les possessions ottomanes, à la suite de la chute de l’Empire byzantin. Dès 1500, la France signe un premier traité de Capitulations avec le sultanat mamelouk du Caire, sous le règne de Louis XII de France, traité dans lequel le sultan d’Égypte fait des concessions aux Français et aux Catalans. François 1er est le premier roi de France à conclure une alliance avec l’Empire ottoman, notamment dans le but de briser la toute-puissance de l’Empire des Habsbourg en Europe. En 1528, il fait appel à Soliman le Magnifique afin de restituer aux chrétiens de Jérusalem une église que les Turcs avaient transformé en mosquée. En 1569, Charles IX de France signe un nouveau traité de Capitulations avec le pacha Selim II héritier du trône de Soliman le Magnifique. Négocié par Guillaume de Grandchamp de Grantrie, ambassadeur de France en poste à la Sublime Porte, il permet au royaume de France de récupérer des navires et des biens confisqués par les Ottomans en règlement de dettes.

[18] Aigues-Mortes, en occitan Aigas-Mòrtas, est une commune française située dans la pointe sud du département du Gard. C’est de cette ville que Louis IX part par deux fois pour les Croisades : la septième croisade en 1248 et la huitième croisade en 1270 pour Tunis, où il meurt de dysenterie.

[19] L’ordonnance d’août 1539 sur le fait de la justice, dite l’ordonnance de Villers-Cotterêts, aussi appelée l’ordonnance Guilelmine, est un texte législatif (texte de lois) édicté par le roi de France François 1er, entre le 10 et le 25 août 1539 à Villers-Cotterêts (dans le département actuel de l’Aisne), enregistré au Parlement de Paris le 6 septembre 1539. Cette ordonnance est le plus ancien texte législatif pour partie encore en vigueur en France, ses articles 110 et 111 (concernant la langue française) n’ayant jamais été abrogés. Forte de 192 articles6, elle réforme la juridiction ecclésiastique, réduit certaines prérogatives des villes et rend obligatoire la tenue des registres des baptêmes. Elle est surtout connue pour être l’acte fondateur de la primauté et de l’exclusivité du français dans les documents relatifs à la vie publique du royaume de France ; en effet, pour faciliter la bonne compréhension des actes de l’administration et de la justice, elle impose qu’ils soient rédigés dans cette langue. Le français devient ainsi la langue officielle du droit et de l’administration, en lieu et place du latin

[20] François 1er crée un Conseil des Affaires, formation restreinte comprenant le chancelier, un secrétaire des commandements (ancêtre des secrétaires d’Etat) et quelques proches. C’est cette formation, assez informelle, qui se prononce sur la politique générale, la diplomatie, la guerre. Le conseil d’en haut était distinct du conseil d’État. On y traitait exclusivement les affaires politiques. Il répond à ce qu’on appelle aujourd’hui conseil des ministres1. En outre, le conseil d’en haut avait un droit de juridiction : il jugeait les appels du conseil d’État. Les arrêts du conseil d’en haut étaient contre-signés par un secrétaire d’État.

[21] Sa fondation remonte à l’époque de François 1er, lorsqu’en 1530 son « maître de librairie », le grand traducteur d’œuvres antiques Guillaume Budé, lui suggère d’instituer un collège de « lecteurs royaux ». Des humanistes payés par le roi sont chargés d’enseigner des disciplines que l’université de Paris ignorait. Deux postes de professeurs furent initialement créés, un pour le grec et un pour l’hébreu, puis ce nombre passa rapidement à dix avec l’enseignement du droit français, du latin, des mathématiques et de la médecine. Dès lors le Collège royal, dont la devise est « Docet omnia » (Il enseigne tout), restera un des lieux d’excellence de la transmission du savoir en France.

[22] La trêve de Crépy-en-Laonnois met un terme à la neuvième guerre d’Italie.

[23] L’affaire des placards est la polémique que provoqua le placardage clandestin d’un texte antipapiste sur les lieux publics à Paris et dans plusieurs villes de province, pendant la nuit du 17 octobre 1534. Elle provoqua la fin de la politique de conciliation menée par le roi François 1er en faveur des luthériens.

[24] En 1546, le traité d’Ardres met un terme à la guerre entre François 1er, roi de France et Henri VIII, roi d’Angleterre, débutée par la signature d’un traité d’alliance entre ce dernier et l’empereur Charles Quint le 11 février 1543.