Giovanni de Médicis ou Jean de Médicis est le second fils de Laurent le Magnifique et de Clarisse Orsini. Grâce à sa parenté, il eut une éducation plus qu’enviable. Plusieurs précepteurs de renom se sont occupés du lui : Demetrius Chacondyle, Bernardo Michelozzo, Ange Politicien et Gregorio da Spoleto.
Quant à ses amis d’enfance qui lui restèrent fidèles toute sa vie durant, il s’agit de Bernardo Dovizzi (plus tard devenu le cardinal Bibbiena) et de son cousin Jules (qui deviendra le pape Clément VII).
Très tôt, il est plongé dans le monde ecclésiastique. Alors qu’il n’est âgé que de huit ans, le pape Sixte IV nomme Jean de Médicis protonotaire apostolique (grade le plus élevé parmi les prélats de la cour romaine qui ne sont pas évêques). Cinq ans plus tard vers 1488-1489, Sixte IV le fait cardinal. C’est alors qu’il part pour Pise pour faire des études ecclésiastiques. C’est pendant cette période qu’il fait la connaissance de César Borgia avec qui il sympathise.
1492 sera une année marquante dans sa vie. Tout d’abord, son père décède le 8 avril et il est témoin de la recrudescence des actions menées par les partisans de Girolamo Savonarola (ou Jérôme Savonarole) qui amènera la famille Médicis à quitter Florence deux ans plus tard en 1494, et cela malgré l’aide financière des Médicis apportée pour l’élection de Rodrigo Borgia (qui devient alors le pape Alexandre VI). C’est alors qu’âgé de 18 ans, il s’exila en compagnie de son frère Julien et de son cousin Jules. Pendant trois ans, il voyage à travers plusieurs pays : l’Italie, où il demande asile à la cour du duc Urbain, l’Allemagne, les Pays-Bas et pour finir la France d’où il sera expulsé. Au cours de ce périple, il s’enrichie d’une certaine expérience politique.
En 1500, il reprend le chemin de Rome, où il retrouve la résidence des Médicis (le palais Madame aujourd’hui). Il y restera d’ailleurs une douzaine d’années. C’est pendant ces années qu’il prendra goût au monde artistique (peinture, poésie, musique). Il fera la connaissance de Raphaël à qui il demanda quelques travaux dans les palais pontificaux et dans la chapelle Sixtine.
En 1503, il perd son frère Pierre et devient de ce fait le chef de famille des Médicis. Jules II décède le 21 février 1513. Trois semaines plus tard, Jean de Médicis alors cardinal est nommé pape et prend le nom de Léon X. Le 19 décembre 1513, il fait ouvrir la 8ème session du concile de Latran en vue d’établir la paix avec Louis XII.
L’espoir de réconciliation entre le Saint-siège et la France semble disparaître un an et demi après les prémices de paix, suite à la victoire de François 1er à Marignan. Mais deux évènements importants, la Pragmatique Sanction de Bourges et une réforme inévitable de l’Église en France, vont rapprocher les deux parties, François 1er ayant besoin de l’aide du Saint-Siège. En décembre 1515, Léon X propose, à François 1er, un projet de concordat. Le 18 août 1516 celui-ci est signer et sera connu sous le nom de concordat de Bologne. Six mois passent et la réouverture du concile du Latran met fin à la Pragmatique Sanction. Mais François 1er garde toutefois le bénéfice de nommer les abbés et les évêques contre le souhait contraire de Léon X. Ce dernier décida alors de donner, sans limite, les moyens financiers à Charles Quint afin que celui-ci devienne le vainqueur des campagnes d’Italie.
Il est l’investigateur de la querelle des Indulgences en 1517 qui ne sont rien d’autres qu’une ébauche des idées réformistes de Martin Luther. Il condamna en 1520 celui-ci par un “Exurge Domine”.
Il décède en 1521, peu avant ses 56 ans. Sa dépouille est amenée à Santa Maria Sopra Minerva dans un modeste tombeau.