Princesse du sang issue de la maison de Bourbon [1], son destin est lié à celui de la maison des Guise* dont elle a été une personnalité centrale. Elle épousa en 1513 Claude de Lorraine, premier duc de Guise [2], dont elle eut 12 enfants.
Elle est la mère de Marie de Guise , reine régente d’Écosse, de 3 ducs et de 2 cardinaux. Sa petite-fille Marie Stuart, reine d’Écosse dès sa naissance en 1542, fut également par mariage reine de France de 1559 à 1560. Le chef de la Ligue catholique [3] Henri de Lorraine, duc de Guise [4] était un de ses petits-fils.
À la mort de son époux, elle fait figure de chef de sa maison.
Au début des guerres de religion, elle encouragea ses fils à défendre la foi catholique et intervint elle-même pour défendre les intérêts de sa Maison. Elle mourut à l’âge de 89 ans sous le règne du roi Henri III lequel avait épousé Louise de Lorraine-Vaudémont , une de ses petites-nièces.
Elle est l’avant-dernière enfant de François de Bourbon-Vendôme, comte de Vendôme [5], et de Marie de Luxembourg, comtesse de Saint-Pol [6].
Sa famille est illustre, et elle est une lointaine descendante de Saint Louis, roi de France par le dernier fils de ce dernier, Robert de Clermont sire de Bourbon. Son frère aîné Charles IV de Bourbon est le grand-père d’Henri IV roi de France et de Navarre.
Elle se marie le 9 juin 1513, à Paris, en l’hôtel des Tournelles [7], avec Claude de Lorraine, fils puîné du Duc de Lorraine, René II.
C’est le roi Louis XII qui lui a désigné son futur époux. La cérémonie se fait en présence du roi et également de François d’Angoulême le futur François 1er, dont Claude sera le serviteur émérite. Antoinette devint duchesse lorsque François 1er créera le titre de duc de Guise pour Claude, en 1528.
Elle s’installa d’abord avec Claude dans le duché de Bar [8], où elle donna naissance à Marie et François, qui devint seigneur de Joinville après le décès de son père. Tous ses autres enfants sont nés à Joinville [9].
Toute sa vie sera centrée sur sa famille et sa foi. Elle donnera le goût de l’ambition à ses enfants sur lesquels elle disposera d’un fort ascendant. Ils réussiront dans cette tâche. Avec son époux Claude, elle va créer ainsi le clan des Guise, qui marquera la France du 16ème siècle.
Antoinette de Bourbon-Vendôme, empreinte d’un catholicisme intransigeant, marque sa famille de cette foi. La Réforme prenant de l’ampleur, elle ne dira mot sur le massacre de Wassy [10], perpétré par son fils François et sa troupe, et n’aura de cesse de lutter contre les protestants.
En 1547, elle est choisie pour être une des marraines de la princesse Claude de France, seconde fille du roi Henri II et de la reine Catherine de Médicis.
À la mort de son époux Claude, en 1550, elle fit élever pour son couple, un monument funéraire dans l’église collégiale Saint-Laurent de Joinville [11]. Les dessins de l’ensemble et du détail des bas-reliefs furent fournis par Primatice. Ils sont aujourd’hui conservés au Musée du Louvre.
Antoinette de Bourbon-Vendôme, décédée à 88 ans, vivra 33 ans après la mort de son époux. Elle ne quittera plus guère le château de Joinville par la suite.
On lui doit indirectement la construction du château du Grand Jardin à Joinville [12]
Associée à son fils François de Guise, qui deviendra prince de Joinville à la suite de l’érection de la Seigneurie en Principauté par Henri II en 1551, on lui doit la construction d’un hôpital et de l’Auditoire de Joinville, en 1561, Tribunal de Haute Justice, qui conserve encore aujourd’hui ses prisons, ses cachots, sa salle d’audiences.
Ses armes, Guise et Bourbon-Vendôme ornent la façade de l’auditoire encore aujourd’hui.
Antoinette et Claude eurent beaucoup de libéralités pour les habitants de Joinville : ceux-ci, en remerciement, frappèrent une médaille en leur honneur.