Fils de Louis VIII et de Blanche de Castille, le futur roi naît à Poissy [1]. Le 29 novembre 1226 il est sacré à Reims. Le jeune roi n’est âgé que de 12 ans lorsque sa mère, Blanche de Castille, en raison d’une révolte des vassaux qui menace la couronne, précipite le sacre de son fils. La cathédrale est en chantier et le siège épiscopal de Reims est vacant. C’est à l’évêque de Soissons qu’il est fait appel. Seul Thibaud IV de Champagne apporte son soutien à la régente pour l’organisation de ce sacre, auquel elle a voulu qu’assistent tous les vassaux qui remettent en cause la puissance du pouvoir royal. Sa mère assurera alors la régence. En 1229, le Languedoc est annexé.
La guerre dans le sud continue contre les albigeois [2] et elle s’achèvera en 1244 avec la prise de Montségur [3].
Le 25 avril 1234, la majorité du roi fut proclamée et il épousa, la même année, Marguerite, fille de Raimond Bérenger IV, comte de Provence, dont il eu 11 enfants. Sa mère dirigea cependant les affaires du royaume jusqu’en 1242.
Malgré cela, ses biographes lui attribuent une vie quasi monastique. A ceux qui lui reprochent la rigueur de ses exercices de piété, il réplique : "On me fait un crime de mon assiduité à la prière, et on ne me dirait rien si j’employais des heures plus longues au jeu ou à la chasse". Le roi rendait lui-même la justice sous un chêne de Vincennes. Il est réputé pour avoir soigné les lépreux et reçu les plus pauvres dans les hospices qu’il fonde. Il ne deviendra véritablement un saint qu’au cours du 17ème siècle, grâce à l’attachement que lui portent les jésuites. Il sera canonisé dès 1297 par le pape Boniface VIII.
Face à un soulèvement des barons de l’Ouest et du Midi soutenu par le roi d’Angleterre Henri III, il vainquit ce dernier à Taillebourg [4] et à Saintes en 1242. Alors âgé de 29 ans, il jouissait déjà d’une autorité et d’un prestige, que ses victoires, sa personnalité, sa bonté, sa justice et sa piété avait contribué à forger. Il continuera la lutte contre Henri III d’Angleterre Jusqu’en 1259.
Lorsque qu’il accède au pouvoir, il trouve une couronne fortifiée par la régence de sa mère Blanche de Castille. Il songe à accomplir le vœu qu’il a fait en 1244, lorsque une grave maladie l’a atteint, celui d’aller combattre les infidèles. Il quitte Aigues-Mortes en 1248. Après avoir attendu à Chypre les croisés qui l’y rejoignent, il débarque en 1249 en Égypte et prend la ville de Damiette. Mais il laisse le temps au sultan de se ressaisir. Le 8 février 1250, il est fait prisonnier à Mansourah et son frère le plus cher, Robert d’Artois est tué. Libéré après avoir payé une très lourde rançon, le 2 mai 1250 , le roi, prisonnier des musulmans depuis le 6 avril, signe une convention avec le sultan qui le libère ainsi que ses compagnons contre une somme de 400 000 besants et la restitution de la ville de Damiette conquise par les croisés, l’année précédente.
Il reste plusieurs années en Palestine et y renforce les quelques places fortes qui sont encore aux mains des croisés, à Césarée, à Saint-Jean-d’Acre. Il ne rentre en France qu’en 1254 après la mort de Blanche de Castille.
Durant la régence éclate la révolte des ’’pastoureaux’’, paysans qui devaient aller délivrer le roi en Égypte, mais qui finalement se livrèrent au pillage. Il s’emploie alors à rétablir la paix et à mettre en œuvre des réformes. Il renonce par le traité de Corbeil, à ses prétentions sur la Cerdagne et le Roussillon au profit du roi d’Aragon, il rend au roi d’Angleterre les terres au sud de la Charente, mais s’assure de la possession de la Touraine et de la Normandie.
En 1254, année même de son retour, il réforme par une grande Ordonnance, l’organisation du domaine royal. Il fera construire la Sainte-Chapelle pour abriter des reliques : la couronne d’épines et un morceau de la vraie croix, envoyés par l’empereur de Constantinople. En 1259, le traité de Paris [5] entre Saint Louis et Henri III donne à la France la Normandie, le Maine, l’Anjou, et le Poitou contre le Limousin, le Quercy et le Périgord.
Lorsqu’il repart pour la seconde fois en croisade en 1270, c’est à l’abbé de Saint-Denis, Mathieu de Vendôme, et à Simon II de Clermont-Nesle qu’il confie la régence du royaume parce que son fils Philippe III le Hardi, né en 1245, l’accompagne. Le roi meurt devant Tunis le 25 août 1270 de l’épidémie de dysenterie qui décime son armée.
Il déclara “ O Jérusalem ! Jérusalem ! Beau sera, Dieu, que tu aies merci de ce peuple qui ici demeure ! Qu’il ne tombe en la main de ses ennemis et ne sois pas contraint de renier ton saint nom. ” Il murmure encore : “ Mon Dieu, je remets mon esprit entre tes mains. ” Philippe III le Hardi, son fils, rapportera en France les os de son père pour les inhumer à Saint-Denis. La chair, le cœur et les entrailles du roi sont déposés par Charles d’Anjou, son frère, à l’abbaye de Monreale en Sicile. C’est son fils, Philippe III Le Hardi qui lui succéda.
Après les révoltes féodales du début, Saint-Louis aura marqué son règne d’un équilibre entre la monarchie et l’organisation féodale. Son règne coïncide également avec l’enseignement de Saint Thomas d’Aquin à la Sorbonne, la construction de la Sainte Chapelle en 1257 et dont les vitraux retraceront sa vie, la sculpture de la façade de la cathédrale de Reims, l’édification ou la rénovation de grandes cathédrales : Paris, Rouen, Amiens, Auxerre, Bourges, etc...