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L’histoire pour le plaisir

Étienne V de Hongrie

samedi 26 avril 2025, par lucien jallamion

Étienne V de Hongrie (1239-1272)

Roi de Hongrie de 1270 à 1272

Fils de Béla IV de Hongrie et de la princesse grecque Marie Lascaris . Il est fait duc de Transylvanie [1] en 1257.

Après avoir revêtu pendant une courte période la dignité de duc de Styrie [2], il gouverne de nouveau la Transylvanie de 1260 à 1270. En 1262-1263, au terme de l’accord de Pozsony [3], son père Béla IV ne conserve que la moitie occidentale du royaume, la partie orientale tombe sous l’autorité d’Étienne qui prend le titre de “iunior rex Hungarie”.

Malgré cet accord, la guerre entre les 2 rois recommence rapidement et, après quelques succès initiaux, le parti de Béla IV est vaincu et Étienne remporte la bataille décisive début mars 1265 à Isaszeg [4].

L’armistice est signé en mars 1266 sur l’île aux Lièvres [5]. Les deux partis s’engagent au respect mutuel de leurs droits et à la restitution des biens indûment détenus.

Seul roi après le décès de son père, Étienne V meurt dès le 6 août 1272 sur l’île Csepel [6]. Il est inhumé dans l’abbaye dominicaine de l’île aux Lièvres auprès de sa sœur Marguerite.

Étienne V avait épousé une fille de Köten Khagan , khan [7] des Coumans [8] réfugiés en Hongrie pour fuir les Mongols, qui fut baptisée sous le nom d’ Élisabeth la Coumane .

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Gyula Kristo Histoire de la Hongrie Médiévale Tome I le Temps des Arpads Presses Universitaires de Rennes (2000) (ISBN 2868475337).

Notes

[1] Le territoire de la principauté de Transylvanie a varié dans le temps : son cœur historique correspond à une région située à l’est de la Transylvanie actuelle, dans le centre de la Roumanie. La toponymie laisse penser que différentes ethnies y ont cohabité entre le 3ème et le 10ème siècle. S’y succédèrent des Huns (confédération à dominante turcophone), des Gépides (germanophones), des Avars (autre confédération turcophone), des Slaves (slavonophones), des Bulgares (confédération à composantes iranienne et turque), des Iasses (Alains iranophones). Selon la Gesta Hungarorum, Gelou aurait été le premier dux des Valaques et des Slaves de Transylvanie, vaincu et tué par les Magyars au 10ème siècle en 900 ou 903, et son duché se serait soumis au traité d’Esküllő (aujourd’hui Aşchileu, au nord-ouest de Cluj), mais la fiabilité de cette source est contestée. Quoi qu’il en soit, à partir du 11ème siècle, les Magyars, peuple parlant une langue du groupe finno-ougrien venu du nord de la Mer Noire (pays d’Etelköz) et installés à la place des Avars au centre du bassin danubien, étendent progressivement leur emprise jusqu’aux chaîne des Carpates, y compris sur les montagnes de l’Est (massif du Bihor), puis sur ce qui devient alors la Transylvanie

[2] En 1180, la Styrie, qui était jusqu’alors une partie du duché de Carinthie, devient elle-même un duché. En 1192, entre en application le traité de Georgenberg, conclu en 1186, selon lequel la Styrie était devenue une partie de l’Autriche. En raison des divisions des héritiers Habsbourg, la Styrie devient la partie centrale de l’Autriche Intérieure.

[3] Bratislava est la principale ville et la capitale de la Slovaquie. Située dans le Sud-Ouest du pays, à proximité des frontières avec l’Autriche, la Hongrie et la Tchéquie d’une part et de la capitale autrichienne, Vienne, d’autre part. Traversée par le Danube. L’extrémité occidentale des Carpates se trouve sur le territoire de la ville (Malé Karpaty, « Petites Carpates »). Bratislava est le siège de la présidence, du parlement et du gouvernement slovaques, ainsi que de plusieurs universités, de nombreux musées, théâtres et autres institutions culturelles dont une célèbre philharmonie. Outre les Slovaques, la ville a aussi été habitée par d’autres communautés (Autrichiens, Hongrois, Juifs…)

[4] Isaszeg est une ville et une commune du comitat de Pest en Hongrie.

[5] actuelle île Sainte Marguerite à Budapest

[6] L’Île de Csepel est une île de Hongrie sur le Danube. Son extrémité Nord constitue le 21e arrondissement de Budapest.

[7] Titre signifiant dirigeant en mongol et en turc. Le terme est parfois traduit comme signifiant souverain ou celui qui commande. Le féminin mongol de khan est khatoun. Un khan contrôle un khanat. Pour les hauts rangs, on se sert du titre de khagan. Le titre de khan était un des nombreux titres utilisés par les sultans de l’empire ottoman, ainsi que par les dirigeants de la Horde d’Or et les états descendants. Le titre de khan a aussi été utilisé par les dynasties turques seldjoukides du Proche-Orient pour désigner le dirigeant de plusieurs tribus, clans ou nations. Inférieur en rang à un atabey. Les dirigeants Jurchen et Mandchous ont également utilisé le titre de khan. Les titres de khan et de khan bahadur furent également honorifiques en Inde au temps des Grands Moghols, et plus tard par le Raj britannique comme un honneur pour les rangs nobles, souvent pour loyauté à la couronne. Le titre de khan fut aussi porté par les souverains bulgares entre 603 et 917.

[8] Les Coumans désignent les Turcs kiptchaks (Kaptchaks ou Qiptchaqs) de la région du fleuve Kouban. Ils étaient appelés en russe Polovtses (« de couleur fauve »). Peuple turcophone semi-nomade, les Kiptchaks occupèrent un vaste territoire qui s’étendait du nord de la mer d’Aral jusqu’à la région au nord de la mer Noire. En 888, les Coumans, alors établis entre la Volga et le fleuve Oural, avaient chassé les Petchenègues de ces territoires. Au 11ème siècle, ils se répandirent sur la steppe pontique entre le Dniepr, le Don, la Volga et le fleuve Oural (Iaïk), puis ils ont occupé une partie de l’Ukraine actuelle au 12ème siècle en affrontant la Rus’ de Kiev. Au 11ème siècle, ils se sont répandus dans les territoires peuplés de Valaques, qui formeront plus tard la Moldavie, la Valachie et la Transylvanie. De là, ils continuèrent leurs campagnes dans l’Empire byzantin, dans le royaume de Hongrie, en Serbie et dans l’Empire bulgare, soit comme pillards, soit s’engageant comme mercenaires. La plus grande partie d’entre eux passa en Hongrie, où ils s’établirent dans la région appelée depuis Coumanie.