Né à Blois, Louis d’Orléans futur Louis XII est le fils du poète Charles d’Orléans et de Marie de Clèves, petit fils de Louis d’Orléans et de Valentine Visconti et l’arrière-petit-fils de Charles V. Il devient duc d’Orléans à la mort de son père en 1465.
Éduqué par le roi Louis XI, il est contraint par ce dernier d’épouser en 1476 sa fille, Jeanne de France.
Durant la minorité de Charles VIII, il est l’un des chefs du parti hostile à la régente, Anne de Beaujeu, et participe à la Guerre folle au côté de François II duc de Bretagne.
Capturé à la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier le 27 juillet 1488, Louis d’Orléans est emprisonné pendant trois ans dans une forteresse, dans des conditions très dures. Il est libéré par Charles VIII en 1491 et participent ensemble à la première guerre d’Italie en 1494 et 1495.
Le 8 avril 1498, Louis d’Orléans succède à Charles VIII, qui ne laisse pas d’héritier, il monte sur le trône de France bien décidé à assurer la continuité de sa lignée. Il apparaît comme un roi bienveillant soucieux de venir en aide aux déshérités et aux victimes de la soldatesque. Il prend ainsi une série de mesures qui humanisent la justice et l’emprisonnement.
En 1499, il obtient du pape Alexandre VI Borgia l’annulation de son premier mariage avec Jeanne de France pour pouvoir épouser la veuve du roi défunt, Anne de Bretagne alors âgée de 23 ans, et conserver ainsi le bénéfice de l’union personnelle du duché avec le royaume de France.
En tant que petit-fils de Valentine Visconti, il engage la France dans les guerres d’Italie. Disposant d’une puissante armée, équipée de la meilleure artillerie d’Europe (canons, couleuvrines, arquebuses), il parvient à conquérir facilement le Milanais en 1499 avec le concours du condottiere Trivulce qui en fut nommé gouverneur.
Avec l’aide de Ferdinand d’Aragon c’est le royaume de Naples qu’il prend en 1501. Ce dernier, en désaccord avec Louis XII sur le partage des terres conquises, force les français à quitter Naples en 1504.
En septembre 1504 et octobre 1505, il signe les traités de Blois dans lesquels il renonce à ses prétentions italiennes et abandonne la Bourgogne contre la promesse du mariage de sa fille Claude avec le futur Charles Quint.
Lors des états généraux de 1506 à Tours, Louis XII réagit en annulant les fiançailles de sa fille en faveur de François d’Angoulême, le futur François 1er afin que la Bretagne et la Bourgogne restent attachées à la France.
Le soulèvement des Génois en 1507 est prétexte à la reprise de la guerre d’Italie. Il adhère en 1508 à la ligue de Cambrai qui réunit le pape Jules II, l’empereur Maximilien, Ferdinand d’Aragon et les ducs de Ferrare et de Savoie contre les Vénitiens. Il part pour l’Italie le 14 mai 1509. Les armées française et italienne s’affrontent près du village d’Agnadel en Lombardie.
Bayard répond vaillamment aux charges des italiens qui sont vaincus, ayant de nombreuses pertes. Les français s’emparent alors de Brescia, Bergame, Crémone et Peschiera.
Mais il se fâche avec Jules II qui est vaincu par Bayard lors de la bataille de La Bastide. Louis XII convoque alors un concile en vue de déposer le pape Jules II. En riposte ce dernier forme alors contre la France en 1510 la Sainte Ligue, avec Venise, l’Espagne, l’Empire et l’Angleterre. Les français, sous les ordres de Gaston de Foix, battent les espagnols à Ravenne en 1512. Mais Gaston de Foix y meurt et en 1513, les forces françaises cèdent sous les assauts des suisses à Novare et la France perd ainsi toutes ses possessions italiennes. Les français se voient même envahis, par les anglais à Guinegatte dans le Pas-de-Calais et par les suisses qui menacent la Bourgogne, aux portes de Dijon.
En 1514, Louis XII devenu veuf, signe le traité de Londres et en signe de paix avec l’Angleterre il épouse la fille du roi d’Angleterre, Marie. Sous son règne, le pouvoir du roi se renforce. Il fait participer des conseillers à ses décisions et se montre très soucieux de sa notoriété. Louis XII est un roi populaire et est surnommé le Père du peuple lors de l’assemblée des notables de 1506. Il doit aussi sa popularité aux circonstances. Réducteur de la taille* grâce aux richesses de l’Italie, codificateur des coutumes et paré de l’auréole du roi justicier, il a eu la chance de régner à une époque de transition bénéfique à la France, marquée par le retour à la prospérité économique en Europe, l’éloignement des armées hors des frontières et donc la paix à l’intérieur et l’accroissement de la population qui recueille les fruits du progrès technique et du développement des échanges. C’est de son règne que date l’entrée de la Renaissance en France. En effet, les campagnes d’Italie, parfois jugées inutiles ont permis la propagation des idées nouvelles.
Il meurt le 1er janvier 1515 et est inhumé à Saint-Denis aux côtés d’Anne de Bretagne.