Né à Saint-Germain-en-Laye. Titré duc d’Angoulême suite à la mort de sa grand-mère paternelle, Louise de Savoie.
En 1540, il devient duc de Châtellerault [1], comte de Clermont-en-Beauvaisis [2] et de La Marche [3], Pair de France [4], gouverneur de la province de Champagne et de Brie.
En 1544, il est fait brièvement duc de Bourbon sous le nom de Charles IV de Bourbon.
Il est le sixième enfant et le troisième fils du roi de France François 1er et de son épouse Claude de France, duchesse de Bretagne. Il est le petit-fils par sa mère de Louis XII. En 1524, sa mère meurt alors qu’il n’est âgé que de deux ans.
En 1525, lors de la bataille de Pavie [5], son père est fait prisonnier. Charles Quint impose à ce dernier le rude traité de Madrid le 14 janvier 1526, aux termes duquel la France doit notamment restituer la Bourgogne au descendant du Téméraire. Les deux fils aînés du roi sont en outre désignés comme otages pour garantir à l’empereur l’exécution du traité, en lieu de la dizaine de grands seigneurs qui occupaient d’ordinaire ce rôle dans les traités de l’époque. Charles d’Angoulême, le troisième et dernier fils du roi restait provisoirement libre.
Il ne revoit ses frères qu’en 1530 à l’occasion du remariage de François 1er avec la sœur de Charles Quint, scellant la réconciliation des deux monarques suite à la Paix des Dames.
À la mort de son frère aîné François en 1536, Charles se voit offrir l’apanage d’Orléans par son frère Henri désormais dauphin. Charles sera connu dorénavant sous le nom de Charles II d’Orléans
Il a comme page le futur poète Pierre de Ronsard.
Il est réputé comme le plus beau des 3 fils de François 1er malgré une variole qui l’a privé d’un œil. En grandissant, il devient nettement plus populaire que le Dauphin au sein de la cour, qui apprécie son caractère gai, galant, plaisantin, extravagant, semblable à celui de son père dont il était d’ailleurs le fils favori. Certains le décrivent toutefois comme frivole voire efféminé tel Clément Marot.
François 1er accorde à Charles sa préférence au détriment du dauphin avec lequel il ne s’entend pas du tout. Le roi et une majorité de la cour reproche en effet à Henri son côté taciturne, boudeur, rancunier, mélancolique, hypocondriaque. Certains ont attribué ce caractère peu amène aux trois années qu’il a été forcé de passer à la cour de l’empereur.
La rupture entre le roi et le dauphin éclate à la disgrâce du connétable de Montmorency en 1541 auquel le dauphin était très attaché.
En 1542, au début de la Neuvième guerre d’Italie, François 1er décide d’ouvrir les hostilités simultanément sur deux fronts, au nord et au sud. Au nord, le cadet de ses fils, le duc Charles d’Orléans conduit les troupes vers le Luxembourg avec l’aide du duc Claude de Guise et son fils, François d’Aumale. Au sud, le dauphin Henri doit reconquérir le Roussillon et Perpignan aux mains des Impériaux. En l’absence de son mentor Anne de Montmorency, le dauphin commandera seul une armée pour la première fois.
Le 23 août 1542, le dauphin lance l’assaut de Perpignan mais essuie un échec. Il se résout alors à tenir le siège autour de la ville qui résiste tant et si bien que François 1er est obligé de donner l’ordre à son fils aîné de battre en retraite en septembre.
Enchaînant les succès sur le front du nord, Charles réussit à prendre successivement Ivoy, Arlon [6] et Luxembourg. Abandonnant cependant le duché de Luxembourg, Charles d’Orléans rejoint son frère sous prétexte de lui apporter son aide et des pièces d’artillerie supplémentaires. Vu l’inimitié du duc d’Orléans envers le dauphin, personne n’est dupe que la réelle intention de Charles était plutôt de ne pas laisser toute la gloire rejaillir uniquement sur son aîné en cas de victoire à Perpignan. Mais le temps d’arriver au sud, le siège de la ville est déjà perdu tandis que les Impériaux arrivent à reprendre le Luxembourg deux jours plus tard.
Charles d’Orléans reçoit le courroux de son père pour avoir abandonné sa conquête et le dauphin se voit retirer son commandement militaire à cause du fiasco de Perpignan. Le roi réalise à quel point l’animosité entre ses deux fils peut se révéler désastreuse pour le royaume.
Signé le 18 septembre 1544, le traité de Crépy en Laonnois [7] conclut la neuvième guerre d’Italie sans aucun vainqueur. Les deux souverains sont en effet ruinés par des années de guerre et doivent renoncer à poursuivre le conflit, faute de subsides suffisants pour payer leurs armées respectives. Charles Quint doit restituer la Bourgogne tout comme François 1er doit, de son côté rendre l’Artois et la Flandre. En outre, le roi de France doit renoncer à ses prétentions sur le Milanais et sur Naples mais il compense par l’occupation de la Savoie et du Piémont.
Pour renforcer cette paix fragile, le mariage de Charles avec une Habsbourg est donc prévu. L’empereur doit décider laquelle épousera le duc d’Orléans. En contrepartie, François 1er doit apanager le jeune marié des duchés d’Orléans, de Bourbonnais, de Châtellerault et d’Angoulême tout en évacuant le Piémont et la Savoie.
Mais, même si Charles reçoit en apanage le duché du Bourbonnais, aucun des deux partis ne va appliquer ces clauses, retardant délibérément leur exécution.
L’empereur, parce qu’il hésite toujours à choisir qui, de sa fille ou de sa nièce, épousera Charles d’Orléans. Le Valois parce qu’il n’est guère pressé de rendre la Savoie et le Piémont.
Le dauphin Henri proteste vigoureusement aussi contre ce traité qu’il finit par signer.
Charles Quint choisit finalement de sacrifier le Milanais et le mariage de Charles d’Orléans avec Anne d’Autriche est fixé le 18 septembre 1545. Mais à la surprise générale, Charles décède subitement le 9 septembre rendant caduc les clauses du traité de Crépy.