Étienne de Blois ou Étienne d’Angleterre (vers 1092-1154)
Lord d’Eye et de Lancaster en Angleterre-Comte de Mortain en Normandie-Comte de Boulogne par mariage-Roi d’Angleterre de 1135 à 1154

3ème fils d’Étienne-Henri comte de Blois-Chartres et d’Adèle, fille de Guillaume le Conquérant et sœur d’Henri 1er d’Angleterre. Son père est l’un des principaux barons engagés dans la première croisade [1]. Il s’attire une réputation de traître et de lâche en s’enfuyant de la ville assiégée d’Antioche [2] en 1098, pensant que les croisés vont tous se faire massacrer.
De retour dans son comté, il subit les foudres de sa femme qui le renvoie en Terre sainte reconquérir son honneur. Il est tué durant la bataille de Rama en 1102 [3]. Il a pour frère aîné Thibaut IV de Blois, qui succède au comté de Blois [4] en 1102, et pour cadet Henri, moine à Cluny, puis abbé de Glastonbury [5] et évêque de Winchester [6], qui jouera un rôle important durant son règne. Il est le cousin germain de Mathilde l’Emperesse et Robert de Gloucester, respectivement fille légitime et fils illégitime d’Henri 1er d’Angleterre.
Étienne est éduqué avec ses deux frères aînés à Blois, sous le tutorat de Guillaume le Normand.
Son oncle maternel Henri 1er d’Angleterre le prend sous son aile aux alentours de 1113. Au début des années 1120, il a des possessions dans 22 des comtés anglais, et est l’un des plus riches barons du royaume.
Sa nouvelle position à Mortain [7] l’oblige très rapidement à entrer en conflit armé avec ses voisins angevin et capétien. Les intérêts anglo-normands concordent avec ceux de son frère Thibaut IV de Blois. Les 2 princes s’allient donc contre leurs ennemis. Durant les années 1116-1119, Étienne défend son comté et vient aussi en aide à son frère. Il commande notamment l’ost [8] bléso-normand qu’il amène à Brie-Comte-Robert [9] , de crainte que le roi de France Louis VI le Gros ne s’empare de la ville durant une absence de Thibaut. Il vient aussi à son secours, début novembre 1118, quand il est capturé au combat par la garnison du château de L’Aigle [10], et le libère. Au même moment, les citoyens de la ville d’Alençon [11], ville frontière, exaspérés par la brutalité du traitement que leur réserve Étienne et sa garnison, se rebellent et en appellent à l’aide du comte Foulque V d’Anjou. Celui-ci s’empare de la ville et assiège la forteresse. Étienne et son frère Thibaut, devancent l’ost d’Henri 1er et partent libérer la ville avec leurs propres hommes. Ils sont battus dans un engagement qui a lieu en dehors de la ville, et Henri 1er est obligé de se retirer. Le comte angevin s’empare finalement du château, et Étienne perd ses intérêts dans la région.
En 1119, pendant une révolte de barons normands, il est à la tête d’une importante force normande qui attaque et incendie Évreux [12]. En novembre 1120, le seul fils légitime du roi, Guillaume Adelin, meurt dans le naufrage de la Blanche-Nef [13]. Henri 1er se remarie très rapidement pour essayer d’enfanter un nouvel héritier mâle. Dans les années qui suivent, Étienne est principalement en Normandie.
En 1125, il épouse Mathilde de Boulogne, fille et héritière du comte de Boulogne [14] Eustache III et de Marie d’Écosse . Le comté de Boulogne est un comté autonome de la Flandre. Il a pour avantage d’avoir des ports sur la Manche qui permettent d’en contrôler le trafic. En plus du comté, Étienne acquiert aussi l’honneur [15] de Boulogne, un ensemble de domaines acquis par Eustache II de Boulogne en Angleterre principalement dans l’Essex [16] et dans le sud-est de la Normandie. Eustache III abdique en faveur de sa fille, et Étienne devient comte de Boulogne en droit de sa femme. Ils règnent sur le comté jusqu’en 1146-1147, date à laquelle ils le transmettent à leur fils aîné Eustache . L’énergie de sa femme lui sera d’un grand secours durant les heures les plus dures de la guerre civile.
Ce mariage fait de lui le principal baron de la sphère anglo-normande. À cette époque, le roi d’Angleterre n’a pas d’héritier, et il est probable qu’Étienne soit alors son candidat préféré. Il a toute la légitimité pour lui succéder, car il est un descendant du Conquérant, et surtout il n’est pas Guillaume Cliton, le fils de son frère aîné Robert Courteheuse, candidat préféré de nombreux barons normands, mais que le roi méprise.
Toutefois, cette même année, Mathilde l’Emperesse devient veuve et revient peu après en Normandie. Son père décide alors qu’elle lui succédera, car son mariage avec Adélaïde de Louvain est toujours infructueux. À partir de 1127, Henri demande aux barons de Normandie et d’Angleterre de la reconnaître comme son héritière et successeur dans tous ses biens. Étienne est d’ailleurs le premier laïc à lui prêter serment, en 1127.
En mars 1127, Guillaume Cliton se voit offrir le comté de Flandre [17]. Sur requête de son oncle, Étienne entreprend de former une coalition de barons du nord de la France contre lui.
L’année suivante, la menace Cliton disparaît avec sa mort. En 1128, Mathilde l’Emperesse épouse Geoffroy dit Plantagenêt, comte d’Anjou. Ce mariage permet au roi d’Angleterre de nouer une alliance avec l’un de ses principaux ennemis et ainsi de sécuriser la frontière sud-ouest de son duché.
Durant les années suivantes, Étienne est souvent à la cour royale, bénéficiant des privilèges liés à son rang. Il est notamment avec le roi à Rouen en 1135 quand est proclamée la Paix de Dieu [18].
À la mort du roi Henri 1er d’Angleterre, le 1er décembre 1135, le trône doit revenir à sa fille Mathilde l’Emperesse. Comme tous les nobles du royaume, Étienne a par 2 fois fait le serment de la reconnaître pour reine. Mais Henri 1er n’a jamais convaincu ses barons que Mathilde pourrait gouverner par elle-même. Il a aussi refusé leur suggestion qu’elle pourrait gouverner comme régente pour son petit-fils Henri. Au moment de sa mort, il n’y a donc pas de consensus ferme parmi le baronnage anglo-normand pour accepter Mathilde. Prévenu de la mort du roi, Étienne de Blois en profite. Il traverse la Manche à partir de Wissant [19] et rejoint au plus vite Londres. Là, les citoyens le reconnaissent pour roi.
Il se rend ensuite à Winchester [20], siège du trésor et de l’administration royale, où son frère est évêque. Grâce à ce dernier, il s’assure du soutien de l’évêque Roger de Salisbury, le chef de l’administration, et de Guillaume du Pont de l’Arche, le gardien du trésor royal. En retour, il promet d’être un souverain modèle envers l’Église. Il garantit au clergé une certaine autonomie, notamment dans l’élection des principaux évêques et archevêques. Ses concessions aux barons du royaume sont plus restreintes. Il a notamment été prétendu qu’il aurait promis la suppression du geld [21], l’impôt foncier.
Le 22 décembre 1135, après que Hugues Bigot ait fait le serment que, sur son lit de mort, le roi avait désigné Étienne comme son successeur, il se fait couronner par Guillaume, l’archevêque de Cantorbéry [22]. Sur le continent, les barons du duché de Normandie avaient proposé à son frère aîné Thibaut de devenir leur suzerain. Mais une fois informés du couronnement d’Étienne, ils l’acceptent pour duc. Ils n’étaient pas prêts à revivre les problèmes posés par les devoirs de loyauté à 2 suzerains différents.
Quasi immédiatement, il doit faire face à l’invasion du nord de l’Angleterre par le roi David 1er d’Écosse. Le roi écossais, cousin de Mathilde l’Emperesse, s’empare notamment des villes de Carlisle [23] et Newcastle-upon-Tyne [24]. Étienne doit réagir vite, car le roi écossais semble agir en faveur de sa cousine, et il impose aux barons anglais qu’il soumet de faire serment d’allégeance à celle-ci. David 1er comprend vite qu’il s’est engagé trop rapidement en Angleterre, et qu’il aura du mal à maintenir sa position sur le nord. Aussi quand Étienne arrive à York [25] avec une imposante force, payée avec le trésor royal, il lui propose une conférence pour régler la situation à l’amiable. Elle se tient à Durham [26] entre le 5 et le 20 février 1136. Il en résulte le premier traité de Durham [27] par lequel Étienne abandonne Carlisle et Doncaster [28] à son adversaire, et accorde entre autres l’honneur de Huntingdon [29] à son fils Henri d’Écosse.
Au printemps 1136, Étienne tient sa cour de Pâques à Oxford [30]. Il y signe la Charte de Libertés qui reprend les promesses faites lors de son couronnement au clergé et aux barons. À cette époque, il a déjà reçu l’hommage de quasiment tous les barons du royaume, dont Robert, le comte de Gloucester et fils illégitime du roi. Son adhésion est une excellente nouvelle pour le roi, car il est très puissant et influent. Le seul Baudouin de Reviers refuse de le reconnaître pour roi, probablement parce qu’il n’a pas obtenu un office qu’il demandait à Étienne. Le baron s’empare du château d’Exeter [31] et le fortifie. Étienne conduit lui-même le siège du château pendant les 3 mois qu’il dure, et reçoit la soumission de la garnison à l’été. Il ne punit pas les rebelles, et ses barons sont étonnés de son indulgence. Plus tard, Baudouin de Reviers est simplement forcé à l’exil, et s’en va à la cour du comte angevin.
En mars 1137, Étienne d’Angleterre se rend en Normandie et y passe pratiquement toute l’année. En mai, son fils Eustache rend hommage pour la Normandie au roi de France Louis VI Le Gros. L’année précédente, Geoffroy Plantagenêt avait envahi le sud-est du duché et forcé les barons normands qu’il avait sous son contrôle à faire serment d’allégeance à sa femme, l’Emperesse. Il avait installé un poste avancé à Argentan [32]. En juin 1137, Étienne vient à Lisieux [33] avec l’espoir d’assiéger le comte d’Anjou à Argentan, mais des divisions dans son camp entre ses mercenaires flamands, sous le commandement de Guillaume d’Ypres, et les Normands l’obligent à abandonner ce projet. En juillet, il conclut une trêve avec le comte, l’achetant avec une rente de 2000 livres sterling par an.
Ses relations avec Robert, le comte de Gloucester, se dégradent, ce dernier étant convaincu que le roi cherche à le faire tuer. Finalement Étienne rentre dans son royaume à la fin de l’année, en ayant accompli peu de choses. Il doit immédiatement aller assiéger le château de Bedford [34] dont s’est emparé Miles de Beauchamp [35]. Celui-ci, tentant de profiter des difficultés du roi, lui promet son aide s’il lui laisse le contrôle du château. Il ne le reprend qu’après 5 semaines. Puis il doit aller dans le nord car les Écossais font des raids dans la Northumbrie [36]. À son arrivée, début février 1138, il repousse les Écossais dans leur royaume. En représailles, il applique une méthode déjà employée par son aïeul Guillaume le Conquérant quelques décennies plus tôt, en pratiquant la politique de la terre brûlée sur une bonne partie des terres du roi écossais.
Durant les fêtes de Pâques 1139, le cas de l’élection d’Étienne est examiné par le second concile de Latran [37]. Les avocats de l’Emperesse arguent qu’Étienne est un usurpateur et un parjure. Le pape refuse de se prononcer et préfère attendre que les événements se décantent d’eux-même. À l’été 1139, influencé par les jumeaux Robert II de Beaumont, 2ème comte de Leicester [38] et surtout Galéran IV, comte de Meulan, Étienne commet une grave erreur politique en arrêtant le chancelier Roger, l’évêque de Salisbury, et ses 2 neveux, les évêques Alexandre de Lincoln et Néel d’Ely . Probalement victimes d’un coup monté, les 3 hommes, qui dirigeaient l’administration anglo-normande, doivent rendre leurs châteaux pour avoir brisé la paix du royaume. À cause de cette manœuvre, Étienne s’aliène le clergé, ce qui affaiblit considérablement sa position. Il est convoqué par le légat papal [39], qui n’est autre que son frère, pour s’expliquer de cet acte. Aubrey II de Vere , lui servant d’avocat, argumente qu’il est du droit du roi, en temps de guerre, de réquisitionner les châteaux stratégiques, et que Roger de Salisbury a été arrêté en tant que baron déloyal et non en tant qu’évêque. Le clergé ne peut rien contre le roi, ce qui ne calme pas son ressentiment.
Le 30 septembre 1139, Mathilde débarque en Angleterre, avec son demi-frère Robert de Gloucester, pour porter la contestation plus avant et exploiter le mécontentement ambiant. Elle est accueillie par sa belle-mère Adélaïde de Louvain, au château d’Arundel [40]. Étant sous la protection d’une reine douairière, Étienne accepte de lui donner un sauf-conduit jusqu’à Bristol [41], convaincu par son frère qu’il vaut mieux confiner ses adversaires dans une seule région.
Elle y est escortée par Henri de Blois, l’évêque de Winchester, et Galéran IV, le comte de Meulan. Elle y reçoit l’allégeance de Miles de Gloucester et deBrian FitzCount, puis s’installe à Gloucester [42], la ville principale de son demi-frère Robert. Le sud-ouest de l’Angleterre s’affirme comme la base territoriale des enfants d’Henri 1er. Son soutien ne vient pas vraiment de ceux qui voient en elle le successeur légal au trône, mais surtout de ceux qui ont été floués par Henri 1er et ceux qui ont besoin de protection pour cause de rivalités locales.
Pendant que l’Emperesse est occupée à renforcer son contrôle sur le sud-ouest du royaume, Étienne gère les problèmes au fur et à mesure qu’ils se présentent. Dans les 6 premiers mois de l’année 1140, il va assiéger l’évêque Néel d’Ely et le chasse de son diocèse. Il traverse tout le royaume pour aller combattre Reginald de Dunstanville, un fils illégitime d’Henri 1er, que sa demi-sœur l’Emperesse a nommé comte de Cornouailles [43]. Enfin, peu après les fêtes de la Pentecôte, il va assiéger Hugues Bigot dans son château de Bungay [44].
Début 1141, il commet une nouvelle erreur politique en précipitant le puissant baron Ranulf de Gernon, 2ème comte de Chester dans les bras de ses adversaires. Ce dernier, qui est pourtant un important soutien pour Étienne du fait de sa position territoriale face aux terres accordées au roi écossais, revendique le château de Lincoln [45] que sa mère possédait avant sa mort. Fin 1140, aidé par son demi-frère utérin Guillaume de Roumare , il s’en empare par la ruse. Après avoir conclu un pacte avec les 2 frères reconnaissant leur revendication sur celui-ci, Étienne revient quelques semaines plus tard pour les assiéger. Ranulf de Gernon parviennent à s’enfuir et, rallient la cause de Mathilde l’Emperesse. Le 2 février 1141 a lieu la bataille de Lincoln [46]. 2 importantes armées s’affrontent sur le champ de bataille devant la ville. Alors que les troupes d’Étienne sont mises en difficulté par la fuite de plusieurs de ses contingents et de ses commandants, il refuse de se retirer, et est finalement capturé. Il est alors emprisonné à Gloucester, puis à Bristol sous la surveillance de Robert de Gloucester.
Avec Étienne en captivité, son parti se délite, et l’Emperesse se trouve en position de force dans le royaume. Le 3 mars, elle se proclame Domina Anglorum, “Dame des Anglais”, avec l’accord d’Henri de Blois. Dans le même temps, la Normandie se laisse conquérir par Geoffroy Plantagenêt. Il s’empare du duché, à part quelques poches de résistance qui seront éliminées au fur et à mesure jusqu’en 1144. Le 7 avril, Mathilde l’Emperesse est proclamée Angliae Normanniaeque domina, “Dame des Anglais et des Normands”, au concile de Winchester. Des dispositions sont prises pour qu’elle soit couronnée à Westminster. Bien qu’elle contrôle dorénavant le royaume, son soutien militaire est faible. Elle commet alors elle aussi une erreur politique en étant intransigeante. Elle refuse la proposition qui lui est faite de libérer Étienne à condition qu’il se fasse moine ou se retire de la vie politique. Henri de Blois, dont le soutien est capital pour pouvoir être couronnée, l’abandonne.
En juin 1141, les Londoniens, furieux contre l’Emperesse, qui n’a pas su acheter leur soutien, attaquent Westminster et l’obligent à quitter la ville en catastrophe. En septembre, elle décide d’emmener ses troupes à Winchester pour forcer Henri de Blois à la couronner. Mathilde de Boulogne, l’épouse d’Étienne, et Guillaume d’Ypres, le commandant de ses mercenaires, voient là l’opportunité de reprendre l’avantage. Alors que l’armée de l’Emperesse assiège le château de Winchester, leur armée vient assiéger la ville elle-même. Pris en sandwich, les troupes angevines préfèrent abandonner leur siège, et en couvrant la fuite de sa demi-sœur, Robert de Gloucester est capturé. Après un mois de négociation, les deux partis s’entendent pour échanger leur prisonnier. Étienne recouvre la liberté le 1er novembre 1141 et retrouve le trône anglais et, durant les fêtes de Noël qu’il passe à Cantorbéry, il réaffirme son autorité par une cérémonie de couronnement.
Dans les années suivantes, le conflit se résume à quelques engagements mineurs et des campagnes pour le contrôle de villes et châteaux stratégiques. Les belligérants ne semblent pas vouloir jouer leur va-tout sur une seule bataille d’ampleur ou ne pas en avoir les moyens. Étienne ne contrôle plus que l’ouest et le nord de son royaume. Ses revenus s’en trouvent donc affectés, et par conséquent son pouvoir aussi. Il n’a pas les moyens, occupé par les affaires anglaises, de contester la Normandie à Geoffroy Plantagenêt, et en 1143, la perte totale est imminente.
Avec ses difficultés financières, il comprend que sa victoire en Angleterre ne sera possible que grâce au soutien de ses barons. Aussi, dans les premiers mois de 1142, il intervient pour qu’un conflit ne dégénère pas entre 2 de ses soutiens, Guillaume le Gros, 1er comte d’York, et Alain le Noir, lord de Richmond. C’est alors qu’il tombe soudainement malade, et reste souffrant à Northampton [47] entre Pâques et la Pentecôte. Il reprend ses activités à l’automne, venant assiéger Mathilde l’Emperesse pendant 3 mois dans son château d’Oxford. Vers Noël, elle réussit toutefois à lui échapper par une évasion audacieuse. En 1143, il tente sans succès de reprendre le port de Wareham [48] à Robert de Gloucester. Le 1er juin, avec son frère Henri ils affrontent Robert de Gloucester à Wilton [49]. Ils sont mis en déroute.
Étienne se met à craindre une invasion angevine. Il décide de se débarrasser de Geoffrey de Mandeville , que l’Emperesse a fait 1er comte d’Essex, quand il avait brièvement rejoint ses rangs en 1141. En effet, Étienne avait donné à Mandeville le château le plus important du royaume, la Tour de Londres [50], et l’autorité sur les 4 comtés les plus proches du siège du gouvernement. En arrêtant son baron, il essaie de corriger une situation intenable. Mandeville est donc arrêté à la cour royale qui se tient à St Albans [51], en septembre 1143. C’est une chose normalement inconcevable dans les coutumes féodales, car le roi doit la sécurité à ses sujets lorsqu’ils sont à sa cour. Mais Étienne passe outre, comme il le fera en 1146 avec Ranulph de Gernon. Mandeville est emprisonné et forcé à rendre toutes ses terres et tous ses châteaux. Après cela, Étienne commet l’erreur de lui rendre sa liberté. Évidemment Mandeville prend immédiatement les armes se sentant trahi par un roi qui n’est pas capable de tenir sa parole. Il se lance dans une campagne de destruction et de pillage dans les Fens [52] et l’Est-Anglie [53], et est tué en 1144.
En 1145, le camp royaliste reprend un certain ascendant après quelques bonnes nouvelles sur le plan politique et militaire. Parmi elles, il y a la réconciliation avec Ranulf de Gernon, le 4ème comte de Chester, et la soumission de Philippe, le fils de Robert de Gloucester. Toutefois, en 1146, les conseillers d’Étienne voient dans une demande d’aide du comte de Chester, une possible tentative d’embuscade. Le comte, en qui aucun des deux camps n’a confiance à cause de ses fréquents changements d’allégeance, est arrêté à Northampton et emprisonné. Une fois de plus, Étienne arrête l’un de ses barons à la cour, et en plus, il viole son serment de réconciliation. Le comte est obligé de rendre ses châteaux, dont celui de Lincoln, puis est relâché.
Son fils étant dorénavant majeur, Étienne essaye de le faire couronner roi de son vivant pour lui assurer la succession, suivant en cela la tradition capétienne. Mais ses relations avec l’Église étant tendues, il doit renoncer devant le refus de ses évêques. Il est le seul roi d’Angleterre avec Jacques II à ne pas avoir réussi à assurer la succession pour son héritier légitime. Le clergé lui reproche plusieurs choses. D’abord, l’arrestation de l’évêque de Salisbury en 1139, mais surtout les promesses non tenues en matière de libre choix des évêques et des abbés. En effet, contrairement à ce qu’il avait promis lors de son couronnement, Étienne et son frère Henri sont intervenus régulièrement dans les élections pour promouvoir leurs proches. Ainsi, Gervaise de Blois , l’un de ses fils illégitimes est nommé abbé de Westminster en 1138, Henri de Sully, un neveu, est nommé abbé de Fécamp [54] en 1140. Il promeut aussi Guillaume FitzHerbert à l’archevêché d’York [55] en 1140, et Hugues du Puiset , son neveu, à l’évêché de Durham [56] en 1153. L’élection de FitzHerbert est disputée, et finalement Henri Murdac est consacré à sa place et sans son consentement.
En 1147, il propose au pape Eugène III une liste de candidats, tous des proches, pour le siège épiscopal vacant de Lincoln. Mais celui-ci la rejette. Il reproche ce tracas à Thibaut du Bec, l’archevêque de Cantorbéry, et ne l’autorise pas à assister au concile de Reims de 1148 [57], ce qui est à 2 doigts de lui valoir l’excommunication. En 1152, il accepte officiellement Henri Murdac, espérant en retour le soutien papal pour le couronnement de son fils, mais Eugène III refuse de prendre parti dans le conflit. De plus, Étienne est régulièrement pris à parti par Bernard de Clairvaux, le grand réformateur cistercien. Son frère Henri de Blois, l’évêque de Winchester a perdu son autorité en même temps que son mandat de légat en 1143, et il ne lui est plus d’aucune aide.
En 1147, Robert de Gloucester, le charismatique commandant militaire de l’Emperesse meurt. Quelques mois plus tard, cette dernière, qui se reposait totalement sur lui, se retire du royaume. Elle laisse le soin à son jeune fils Henri Plantagenêt de poursuivre la lutte pour son propre compte. Pour Étienne aussi, l’heure est au passage de génération. Son fils Eustache est armé chevalier et reçoit le comté de Boulogne. Henri Plantagenêt, qui n’a alors que 16 ans, vient en Angleterre tenter sa chance, mais il attaque sans succès son cousin Philippe de Gloucester, et se retrouve à court de fond pour quitter le royaume. Étienne décide alors de payer les troupes du jeune prétendant à sa place pour se débarrasser de lui.
L’Angevin est de retour dans le royaume 2 ans plus tard. Il se rend auprès de son oncle David 1er d’Écosse, qui l’arme chevalier. Leur plan de campagne dans le Yorkshire [58] doit être abandonné, car Étienne anticipe leur mouvement en venant à York avec une armée. Henri est ensuite pris en chasse par Eustache dans l’ouest du royaume et dans les marches galloises [59]. Les troupes royalistes pillent et pratiquent la politique de la terre brûlée sur les terres de leurs ennemis. Le jeune prince angevin doit retourner en Normandie au début de l’année suivante, sans avoir rien réussi.
En 1150 sur le continent, Henri Plantagenêt est investi du duché de Normandie [60] par son père. Il prépare alors une invasion de l’Angleterre, mais la mort de son père en 1151 lui fait repousser le projet. En 1152, ses partisans le pressent de venir, car l’influence d’Étienne va grandissante. Toutefois, en mai 1152, Mathilde de Boulogne, l’épouse du roi et son principal soutien et compagnon meurt. C’est un premier coup dur pour Étienne. En janvier 1153, quand Henri débarque dans le royaume, il est duc de Normandie, comte d’Anjou [61] et gouverneur d’Aquitaine [62]. Il a dorénavant les ressources financières pour entreprendre une grande campagne qu’il veut décisive, et réunir à nouveau la Normandie et l’Angleterre, ce qu’il est le seul à pouvoir faire.
Les barons et le clergé, exaspérés par cette guerre civile qui n’en finit plus, veulent maintenant y mettre fin. Étienne est informé que plusieurs de ses barons ont envoyé des émissaires secrets au duc de Normandie pour faire la paix avec lui. Après quelques affrontements armés, le roi est forcé par ses barons à accepter une trêve dans le conflit. En août 1153, les 2 camps se rejoignent à Wallingford [63], château de Brian FitzCount, fidèle de la cause angevine. Là, les adversaires s’entendent pour discuter des détails d’un traité de paix. Des négociations avaient déjà eu lieu en 1140, 1141 et 1146, mais cette fois-ci, avec la mort récente de son fils Eustache, la situation est plus favorable.
Les 2 camps s’entendent pour que Étienne reconnaisse Henri Plantagenêt comme son fils et successeur, et qu’il reste sur le trône le reste de sa vie durant. Le traité ne lèse personne et satisfait donc tout le monde. Ses termes sont les mêmes que ceux proposés par Henri de Blois en 1141 pendant l’emprisonnement d’Étienne. L’intransigeance de l’Emperesse a donc conduit à 12 années de guerre civile supplémentaire. Quand Henri retourne en Normandie, au printemps 1154, il ne s’attend pas à ce qu’Étienne meure dans les mois qui suivent. Le 25 octobre 1154 le roi d’Angleterre meurt au prieuré de Douvres [64], après de violents maux de ventre, accompagnés de saignements. Il est inhumé aux côtés de sa femme et de son fils aîné dans l’abbaye de Faversham [65].
Notes
[1] La première croisade s’est déroulée de 1096 à 1099 à la suite, entre autres, du refus intervenu en 1078 des Turcs Seldjoukides de laisser libre le passage aux pèlerins chrétiens vers Jérusalem. Cette croisade s’achève par la prise de Jérusalem et la création du royaume chrétien de Jérusalem.
[2] Antioche est une ville de Turquie proche de la frontière syrienne, chef-lieu de la province de Hatay.
[3] La bataille de Ramla, souvent appelée seconde bataille de Ramla, est une bataille qui se déroule le 17 mai 1102, entre la première et la deuxième croisade, et qui voit s’affronter les forces croisées et celles du Califat fatimide d’Égypte. Une armée égyptienne de près de 20 000 hommes, commandée par Charaf, le fils du vizir Al-Afdhal, arrive en Palestine et parvient à surprendre les troupes de Baudouin 1er de Jérusalem à Ramla, près du port de Jaffa. Le déroulement de la bataille est connu notamment grâce au récit du chroniqueur Orderic Vital
[4] Le comté de Blois est un ancien comté du Nord de la France. Le comté de Blois était une juridiction féodale du Royaume de France née vers 900. Le premier vicomte est Garnegaud, décédé en 906. Son successeur était le chevalier bourguignon Thibaud l’Ancien qui reçut également la vicomté de Tours en 908 et en 940, il devint vicomte de Blois et de Tours. Il mourut en 943 et son fils Thibaut le Tricheur prend le titre de Comte de Blois et s’empare du comté de Chartres. Son fils Eudes 1er devient Comte de Blois et de Chartres, de Tours, de Châteaudun, de Provins et de Reims. Son fils Thibaut II lui succède de 996 à 1004 . Son frère Eudes II rajoute à son domaine le comté de Meaux et le comté de Troyes. Il meurt en 1019, date à laquelle les domaines sont divisés. La dynastie continua jusqu’à la mort de Thibaut VI, donnant le comté à sa fille Marguerite de Blois. Le comté passe alors dans la Maison d’Avesnes puis de Blois-Châtillon. En 1397, le comté est intégré au Duché d’Orléans par manque de descendance.
[5] L’abbaye de Glastonbury, située en Angleterre, dans le Somerset, prétend être la plus ancienne église hors sol (par opposition aux cryptes et autres catacombes) au monde, datant l’établissement de la communauté de moines en 63, au moment de la visite légendaire de Joseph d’Arimathie, qui y aurait apporté le Saint-Graal et aurait planté l’aubépine de Glastonbury, arbrisseau fleurissant à Noël et en mai.
[6] L’évêque de Winchester est à la tête du diocèse anglican de Winchester, dans la province de Cantorbéry. Il s’agit d’un des sièges épiscopaux les plus anciens et les plus prestigieux d’Angleterre, et son titulaire est automatiquement membre de la Chambre des Lords. Il est aussi prélat de l’Ordre de la Jarretière.
[7] Mortain est une commune française, située dans le département de la Manche. En 993, Guillaume Longue-Épée prend possession de Mortain, il est le probable fondateur du château (en bois à l’origine). C’est à l’époque de Guillaume Longue-Épée que fut mis en place le comté de Mortain. Le premier comte fut Mauger de Normandie (fils du duc Richard Ier).
[8] Le terme ost ou host désignait l’armée en campagne à l’époque féodale et le service militaire que les vassaux devaient à leur suzerain au Moyen Âge. Dès le haut Moyen Âge, le service d’ost ou ost s’imposait à tous les hommes libres (« homines liberi »), appelés plus tard vavasseurs.
[9] Le château de Brie-Comte-Robert est un château fort médiéval situé dans la commune de Brie-Comte-Robert dans le département de Seine-et-Marne, en région Île-de-France. Le château est situé à une trentaine de kilomètres au sud-est de Paris. À la fin du 12ème siècle, Robert de Dreux, frère du roi de France Louis VII, fonde la ville de Brie-Comte-Robert et y fait bâtir son château. Celui-ci est alors construit sur un plan carré, flanqué de sept tours et ceinturé par des douves d’eau. Jeanne d’Évreux, héritière du château, fait entrer la ville de Brie-Comte-Robert dans le domaine royal, par son mariage avec le roi Charles IV. Lors de la Fronde, qui commence en 1649, le château est pillé et partiellement détruit par les troupes royales commandées par le comte de Grancey. En 1750 les tours et les courtines furent détruites, seules la partie du premier étage et la tour Saint-Jean furent gardés. Le bâtiment est ensuite mis en vente en septembre 1793 comme bien national.
[10] L’Aigle, écrit Laigle jusqu’en 1961 est une commune française, située au nord-ouest de la France, au confluent de la Risle et du ruisseau du Gru, dans le département de l’Orne
[11] Alençon est une commune française, préfecture du département de l’Orne. La ville est excentrée par rapport au territoire départemental. Alençon a été au cours des siècles une place administrative (chef-lieu de la généralité d’Alençon) et économique (dentelle d’Alençon, imprimerie), ainsi qu’un carrefour entre communications est-ouest, sur l’axe Paris-Bretagne, et nord-sud, sur l’axe Rouen-Tours.
[12] Évreux est une commune française, préfecture du département de l’Eure en Normandie, arrosée par l’Iton.
[13] La Blanche-Nef est un navire normand qui fit naufrage à Barfleur au large du Cotentin, le 25 novembre 1120 avec pas moins de 140 hauts barons et dix-huit femmes de haute naissance, filles, sœurs, nièces ou épouses de rois et de comtes à son bord, parmi lesquels l’héritier du trône d’Angleterre, le prince Guillaume Adelin, fils du roi Henri Ier Beauclerc.
[14] Le comté de Boulogne est issu d’un pagus franc. Dès le 9ème siècle, ce comté se trouve sous la suzeraineté du marquisat de Flandre. Philippe Auguste le confisquera en 1212 pour le donner en apanage à son fils. Le comté suivra ensuite les destinées de l’Artois et sera finalement annexé au domaine royal au xve siècle
[15] Un honneur est une composante de la féodalité ; il s’agit au Moyen Âge en France et en Grande-Bretagne d’un fief possédé à l’origine par l’un des barons d’un prince ou d’un roi. Il comprend généralement un domaine principal, qui donne son nom à l’honneur, et plusieurs « extensions » plus petites généralement dispersées dans la principauté ou royaume du suzerain dont il dépend. D’une manière générale, le terme d’honneur désignait l’ensemble des terres d’un puissant seigneur
[16] L’Essex est un comté cérémonial et non métropolitain du Royaume-Uni. Il est l’un des Home Counties situés au nord-est de la ville de Londres. Il est bordé par le Suffolk et le Cambridgeshire au nord, le Hertfordshire à l’ouest, le Kent et l’estuaire de la Tamise au sud et le Grand Londres au sud-ouest. Le conseil de comté d’Essex est la principale autorité locale pour une grande partie du comté, avec les douze conseils de districts. La capitale du comté est Chelmsford.
[17] Le comté de Flandre a été un pagus carolingien, puis l’une des principautés du royaume de France, particulièrement impliquée dans les conflits franco-anglais, aux frontières et à l’influence durement disputées depuis sa création au 9ème siècle jusqu’en 1384, date de la mort du comte Louis de Male. Le comté, possédé par la Maison de Flandre de 863 jusqu’à la mort de la dernière comtesse, Marguerite de Constantinople, en 1280, puis par la Maison de Dampierre-Flandre, puis devenu l’une des possessions de la Maison capétienne de Bourgogne en 1385, devint alors l’un des principaux centres des États bourguignons. Après la Guerre de succession de Bourgogne il fut ensuite progressivement intégré aux Pays-Bas bourguignons et fut finalement détaché du royaume de France par le Traité de Madrid en 1526 en faveur des Habsbourg d’Espagne. Louis XIV en reconquit une partie sur les Espagnols. Le comté cessa d’exister en 1795 après la conquête des Pays-Bas autrichiens par les Français. Le territoire de ce comté correspond approximativement aux provinces belges actuelles de Flandre-Occidentale et de Flandre-Orientale, à l’ouest de la province de Hainaut (arrondissements de Tournai et Mouscron), plus la partie de la province d’Anvers située à l’ouest de l’Escaut, la Flandre zélandaise et la région historique de Flandre française (région de Lille, Dunkerque, Hazebrouck, Douai,…).
[18] La Paix de Dieu est un mouvement spirituel et social des 10ème et 11ème siècles, organisé par l’Église catholique et soutenu par le pouvoir civil. Son but est d’obtenir une pacification du monde chrétien occidental et de maîtriser l’usage de la violence dans la société.
[19] Wissant est une commune française située dans le département du Pas-de-Calais. Située sur la Côte d’Opale, entre les caps Gris-Nez et Blanc-Nez.
[20] Winchester est la ville capitale du comté de Hampshire, au sud de l’Angleterre. Elle devient la grande capitale du royaume du Wessex du 6ème siècle au 9ème siècle, puis d’Angleterre jusque sous les premiers rois normands au 11ème siècle. Elle reste une des résidences principales des rois jusqu’à George 1er, tout en s’affirmant un des évêchés les plus riches d’Angleterre. Son évêque, qui siège à la chambre des Lords, a aujourd’hui le cinquième rang dans la hiérarchie anglicane.
[21] Danegeld (littéralement « tribut aux Danois ») était le nom donné, à partir du milieu du 9ème siècle, au tribut versé par des populations menacées par les Vikings afin que ceux-ci les épargnent. C’est également un impôt qui fut établi en Angleterre par Aethelred II (vers 1001) pour : soit acheter le départ des Danois (nation) dont les flottes désolaient les côtes ; soit solder les troupes destinées à les repousser. Maintenu longtemps après l’expulsion des Scandinaves, le Danegeld ne disparut que sous le roi Étienne d’Angleterre, en 1135.
[22] L’archevêque de Cantorbéry est, après le Gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre (c’est-à-dire le monarque du Royaume-Uni), le chef de l’Église d’Angleterre et de la Communion anglicane.
[23] Carlisle est une ville britannique située dans le Cumbria (Angleterre), à 15 km de l’Écosse. Les quatre siècles de présence romaine furent, pour Carlisle, suivis de cinq siècles de déclin, puis de quatre siècles de différends frontaliers et de guerre entre l’Angleterre et l’Écosse.
[24] Newcastle upon Tyne, souvent appelée Newcastle, est une ville de la région de l’Angleterre du Nord-Est dans le comté métropolitain de Tyne and Wear située sur la rive nord du fleuve Tyne et capitale du comté historique et traditionnel de Northumberland.
[25] York est une ville du nord de l’Angleterre. Située à la confluence de deux rivières, l’Ouse et la Foss, elle donne son nom au comté du Yorkshire. Fondée par les Romains sous le nom d’Eboracum, elle est l’une des villes majeures du royaume anglo-saxon de Northumbrie, puis la capitale du royaume viking de Jórvík. Elle est également le siège d’un archevêché de l’Église d’Angleterre. Après l’arrivée des Anglo-Saxons, York devint l’une des principales villes du royaume de Northumbrie sous le nom vieil anglais Eoforwic. Le roi Edwin y fut baptisé en 627. Elle devint le siège d’un évêché, puis d’un archevêché en 735. Tombée aux mains de la Grande Armée en 866, elle fut la capitale d’un royaume viking de 876 à 954 sous le nom de Jórvík, date de sa conquête définitive par le royaume d’Angleterre. Le 20 septembre 1066, Harald Hardrada s’empara de la ville, mais fut tué cinq jours plus tard par le roi Harold Godwinson à la bataille de Stamford Bridge, vainqueur qui devait périr à son tour à la bataille de Hastings peu de temps après. En 1190, Richard de Malbis et d’autres nobles d’York qui envisageaient de se joindre à Richard dans la troisième croisade profitèrent d’un incendie qui avait éclaté en ville pour faire courir une rumeur contre les Juifs. Les maisons de Benoît et Joce furent attaquées et ce dernier obtint la permission du gardien du château d’York d’y évacuer sa famille et l’ensemble des Juifs, probablement dans la tour de Clifford. Assaillis par la foule, les Juifs prirent peur et ne laissèrent pas rentrer le gardien qui avait quitté la tour. Il en appela au shérif, qui fit venir la milice du Comté. La tour de Clifford fut assiégée plusieurs jours. Un moine fit la cérémonie de sacrement chaque matin autour des murs comme pour sacraliser la lutte. Il fut écrasé d’une pierre jetée par les Juifs assiégés ; la colère de la foule devint alors une folie forcenée. Quand les Juifs de la tour de Clifford virent qu’ils n’avaient aucune alternative autre que de se soumettre au baptême ou périr aux mains de la foule, Yom-Tob ben Isaac de Joigny, tossafiste français et nouveau chef de la communauté, les exhorta à se tuer eux-mêmes plutôt que de succomber à la cruauté de leurs ennemis. Ceux qui étaient en désaccord furent autorisés à se retirer. Les autres se donnèrent la mort, après avoir mis le feu à leurs vêtements et marchandises pour éviter que ceux-ci ne tombent dans les mains de la foule.
[26] Durham est une ville du nord-est de l’Angleterre. C’est la capitale du comté de Durham et le chef-lieu du Diocèse de Durham. La ville est connue pour sa cathédrale, son château, ainsi que son université qui est la cinquième du pays. Elle a le statut de Cité.
[27] Le premier traité de Durham est un accord de paix, durant l’Anarchie anglaise, conclu entre les rois Étienne d’Angleterre et David Ier d’Écosse, le 20 février 1136.
[28] Doncaster est une ville britannique située dans le Yorkshire du Sud (Angleterre). Située à environ 30 kilomètres de Sheffield.
[29] Huntingdon est une ville du Cambridgeshire au Royaume-Uni. Elle borde la rivière Ouse
[30] Oxford est une ville britannique située à 90 km au nord-ouest de Londres. Elle est le centre administratif du comté de l’Oxfordshire dans l’Angleterre du Sud-Est, et en tant que ville régionale dessert un arrière-pays s’étendant aux Cotswolds. La célèbre université d’Oxford, la plus ancienne université du monde anglo-saxon, y est situėe.
[31] Exeter est le chef-lieu du comté de Devon en Angleterre. La ville est située au nord-est de Plymouth. Connue pour son ancienne cathédrale et ses ports des 12 et 14ème siècles, Exeter possède le statut de cité.
[32] Argentan est une commune française, située dans le département de l’Orne en Normandie, traversée par l’Orne. La ville connaît un essor progressif jusqu’au début du Moyen Âge. Après l’arrivée des Vikings sur les côtes franques et lors de la formation d’un État normand à partir de 911, la ville de l’ancienne Neustrie est intégrée à la Normandie. Selon certains écrits, la ville d’Argentan aurait été donnée à un lieutenant de Rolf le Marcheur en échange de sa fidélité. La ville devient vite prospère, mais subit de plein fouet les conséquences de la rivalité permanente qui oppose les rois de France aux rois d’Angleterre pendant la guerre de Cent Ans : elle est plusieurs fois occupée et détruite. Argentan devient siège du comte Pierre II d’Alençon avant que celui-ci devienne l’un des otages envoyés en 1360 en Angleterre en échange du roi Jean II le Bon, fait prisonnier en 1356 à la bataille de Poitiers.
[33] Lisieux est une commune française située dans le département du Calvados. Lisieux est la capitale du pays d’Auge, région caractérisée par ses vallées et son bocage.
[34] Le château de Bedford était un grand château médiéval situé à Bedford, en Angleterre. Construit après 1100 par Henri 1er, il joua un rôle de premier plan à la fois dans la guerre civile ou l’anarchie et dans la Première Guerre des barons. Il fut considérablement agrandi en pierre, bien qu’il demeure des incertitudes quant à son plan final. Henri III d’Angleterre assiégea le château en 1224, à la suite d’un désaccord avec Falkes de Breauté ; le siège dura huit semaines et impliqua une armée de 2 700 soldats utilisant des équipements provenant de toute l’Angleterre. À la suite de la capitulation du château, le roi ordonna sa destruction. Bien qu’à nouveau partiellement fortifié au 17ème siècle, pendant la Première Révolution anglaise, le château demeura en ruines jusqu’à l’expansion urbaine qui eut lieu à Bedford au cours du 19ème siècle, période durant laquelle des maisons furent construites dans la majeure partie de la propriété.
[35] La famille de Beauchamp (de Beaucamp) est une famille anglo-normande de moyenne importance, qui s’implante en Angleterre durant le règne de Guillaume le Roux. Elle n’est pas liée aux Beauchamp du Worcestershire (les lords d’Elmley, comtes de Warwick), ni à ceux du Somerset (les lords de Hatch Beauchamp). La famille tient la modeste baronnie de Bedford en Angleterre, qui doit un service de 45 chevaliers. Leurs fiefs sont principalement dans le Bedfordshire, avec quelques terres dans le Buckinghamshire l’Hertfordshire, le Cambridgeshire, l’Essex, et l’Huntingdonshire. La famille est importante sur le plan local du Bedfordshire, mais rarement sur le plan "national".
[36] La Northumbrie est un royaume médiéval situé dans le nord de l’actuelle Angleterre et constituait l’un des principaux royaumes de l’Heptarchie. Sa notoriété est surtout liée à son rôle dans la propagation du christianisme nicéen dans l’île et à la constitution d’un centre culturel d’importance européenne avec l’archevêché d’York. Le nom de Northumbria désigne à l’origine les terres envahies par les Angles au 6ème siècle situées au nord de la rivière Humber. La Northumbrie en tant que royaume se constitue au début du 7ème siècle par l’union de deux autres entités Angles : celle de Bernicie (Bernicia) au nord et celle de Deirie (Deira) au sud.
[37] Le deuxième concile du Latran, tenu du 4 au 11 avril 1139 sous la présidence d’Innocent II, est considéré comme le dixième concile œcuménique par l’Église catholique romaine. Il fut convoqué pour mettre fin au schisme d’Anaclet. Outre les schismatiques, il déclara hérétiques les manichéens et les gnostiques. Il formula les premières condamnations contre les cathares et les béguines. La plus grande partie du concile traita de questions disciplinaires et d’organisation du clergé, poursuivant la réforme grégorienne à la suite du premier concile du Latran.
[38] Le titre de comte de Leicester fut créé au 12ème siècle dans la pairie d’Angleterre (aujourd’hui éteinte), et est dorénavant un titre de la pairie du Royaume-Uni, créée en 1837. Le siège du comte est à Holkham Hall, près de Wells-next-the-Sea (Norfolkshire).
[39] Le légat apostolique, ou plus communément légat du pape, ou légat pontifical, est un représentant extraordinaire du pape chargé d’une mission spécifique, généralement diplomatique. Il se distingue en cela du nonce apostolique qui est un ambassadeur permanent du Saint Siège auprès des gouvernements étrangers.
[40] Arundel est une ville et une paroisse civile dans les South Downs du Sussex de l’Ouest dans le sud de l’Angleterre. Elle se trouve à 49 miles (79 km) au sud sud-ouest de Londres, 18 miles (29 km) à l’ouest de Brighton, et 10 miles (16 km) à l’est de la ville de Chichester.
[41] Bristol est une ville britannique située dans le sud-ouest de l’Angleterre, sur la rivière Avon marquant traditionnellement la frontière entre les comtés de Gloucestershire et le Somerset.
[42] Gloucester est une ville du sud-ouest de l’Angleterre, à proximité de la frontière du pays de Galles. Depuis 1541, elle possède officiellement le statut de cité.
[43] Le titre de comte de Cornouailles a été créé plusieurs fois dans la pairie d’Angleterre avant 1337. Il a ensuite été remplacé par le titre de duc de Cornouailles, qui fut alors porté par les héritiers présomptifs du trône d’Angleterre.
[44] Bungay est une ville dans le district de East Suffolk du comté de Suffolk en Angleterre. La ville est célèbre pour avoir été, en 1577, le théâtre de l’apparition d’un chien noir au milieu de son église. L’animal aurait tué deux personnes, avant de disparaître, ne laissant que quelques traces de brûlé sur la porte et le parvis de l’église St Mary
[45] Le château de Lincoln est un imposant château-fort dominant la ville de Lincoln dans le Lincolnshire en Angleterre. Le château actuel fut édifié lors de la conquête de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant en 1068. Il fut construit à l’emplacement d’un ancien fort romain. Le château repose sur deux mottes castrales. Le château servit comme fief seigneurial, comme tribunal et comme prison. Après la victoire de Guillaume le Conquérant lors de la bataille de Hastings, le 14 octobre 1066, il a continué à faire face à la résistance d’Anglo-Saxons dans le nord de l’Angleterre. Durant un certain nombre d’années, la position de Guillaume demeurait très précaire. Afin d’asseoir son influence vers le nord, il fit construire un certain nombre de grands châteaux dans le Nord et les Midlands de l’Angleterre, notamment ceux de Warwick, Nottingham et York. Après avoir pris le contrôle de York, Guillaume le Conquérant se tourna vers le sud et arriva devant la ville romaine et Viking de Lincoln, devenu un carrefour commercial avec une population d’environ 6 000 à 8 000 habitants. Les restes de l’ancienne forteresse romaine fortifiée, s’élevait à 60 mètres au-dessus de la cité et de la campagne environnante La ville détenait une position stratégique idéale pour construire un nouveau château. Le château fut le fief de la famille de la Noblesse d’Angleterre, avec les barons anglo-normands, Richard de Canville et de son fils Gérard de Canville. L’histoire du château de Lincoln fut mouvementée durant la Première Guerre des barons avec la première bataille de Lincoln en 1141 puis la seconde bataille de Lincoln en 1217
[46] La bataille de Lincoln ou première bataille de Lincoln se déroule le 2 février 1141. Cet événement est un épisode important d’une période sombre de l’histoire de l’Angleterre, la guerre civile entre Étienne d’Angleterre et Mathilde l’Emperesse. À l’issue de cette bataille, le roi Étienne est capturé, puis emprisonné et déposé.
[47] Le château de Northampton fut l’un des plus célèbres châteaux de style roman en Angleterre. Il fut construit en 1084, sous la direction de Simon 1er de Senlis, premier comte de Northampton. Il fallut plusieurs années avant de le voir terminé, la date à laquelle il fut achevé n’est pas mentionnée dans le Domesday Book, mais une grande étude sur l’Angleterre la situa en 1086. Le site du château se trouvait à l’extérieur de la porte de ville ouest, et était défendu sur trois côtés par de profondes douves. Une branche du Nene fournissait une barrière naturelle sur le côté ouest. Le château était doté de vastes parcs et d’un grand donjon. Les portes étaient entourées de remparts en terre, utilisés pour monter l’artillerie. Le château fut “effacé” par l’arrivée au 19ème siècle d’une branche de chemin de fer, connue aujourd’hui comme la West Coast Main Line du 19ème siècle, dont la gare fut construite sur le site du château, et ce fut ainsi que la Northampton Castle Station vit le jour.
[48] Dorset
[49] Wilton est une ville d’Angleterre, dans le Wiltshire. Située au confluent de la Wylye et de la Nadder, la ville est de nos jours étouffée par sa grande voisine Salisbury. Elle était célèbre jadis pour ses tapis et draps. Wilton fut la capitale du Wessex et la résidence du prince breton Carvilius. Cette ville eut au 10ème siècle un évêché qui fut transféré depuis à Old Sarum. Durant l’Anarchie, en 1143, Robert, comte de Gloucester, défit Étienne de Blois lors de la bataille de Wilton. Aux environs est Wilton House, le château des comtes de Pembroke.
[50] La tour de Londres est une forteresse historique située sur la rive nord de la Tamise à Londres en Angleterre à côté de Tower bridge. La tour se trouve dans le district londonien de Tower Hamlets situé à l’est de la Cité de Londres dans un espace appelé Tower Hill. Sa construction commença vers la fin de l’année 1066 dans le cadre de la conquête normande de l’Angleterre. La tour Blanche qui donna son nom à l’ensemble du château, fut construite sur l’ordre de Guillaume le Conquérant en 1078 et fut considérée comme un symbole de l’oppression infligée à Londres par la classe dirigeante. Le château fut utilisé comme prison dès 1100. Il servait également de grand palais et de résidence royale.
[51] St Albans est la principale ville de la Cité de St Albans dans le Sud du Hertfordshire, en Angleterre, située à 35 km environ au nord de Londres. Elle est, sous le nom de Verulanium ou Verulamium, la première cité édifiée le long de la voie romaine allant vers le nord de la Bretagne (Watling Street). Après la fin de la domination saxonne, au milieu du Moyen Âge, une abbaye chrétienne redonne vie au patelin alors abandonné qui prend le nom de Verlamchester ou Wæclingacaester, avant d’être définitivement renommé St Albans.
[52] The Fens ou Fenland(s) est une région de l’est de l’Angleterre. C’était autrefois une région marécageuse, mais les marais, asséchés progressivement au cours des siècles, ont laissé place aux champs. Elle s’étend principalement autour de l’estuaire du Wash, dans les comtés cérémoniaux du Lincolnshire, du Cambridgeshire et du Norfolk. Durant l’époque médiévale, le caractère isolé de la région entraîna la fondation de plusieurs maisons religieuses, notamment les monastères d’Ely, de Thorney, de Croyland, de Ramsey et de Peterborough, collectivement surnommés les « Fen Five ».
[53] L’Est-Anglie, ou royaume des Angles de l’Est, est un royaume anglo-saxon établi au cours du Haut Moyen Âge sur les actuels comtés anglais du Suffolk et du Norfolk. Sa fondation légendaire, vers le milieu du 6ème siècle, aurait été le fait d’envahisseurs germaniques appartenant à la tribu des Angles. Il disparaît comme entité indépendante après les invasions vikings du 9ème siècle, mais le titre de comte d’Est-Anglie continue à être donné au sein du royaume d’Angleterre jusqu’à la fin du 11ème siècle, et la région conserve le nom d’Est-Anglie à ce jour.
[54] L’abbaye de la Trinité de Fécamp, lieu de pèlerinage du Précieux Sang, est une abbaye bénédictine située à Fécamp, dans le département de Seine-Maritime, en Normandie (France). L’abbaye de la Trinité de Fécamp se trouve dans la valleuse de la Valmont, au cœur du Pays de Caux, sur la côte d’Albâtre. L’abbaye de Fécamp est née durant la grande vague d’implantations monastiques en Normandie qui émaillent le 7ème siècle (Jumièges, Fontenelle, Préaux, Le Bec, etc.). Elle s’inscrirait comme une riposte à l’évangélisation des environs par des personnes venues de l’extérieur : Picardie, Île-de-France, Bretagne. La construction du sanctuaire débuta vers 658 autour de la relique du Précieux Sang, confiée selon la légende à la mer par Isaac, fils de Joseph d’Arimathie, et venue s’échouer miraculeusement sur les plages du Pays de Caux. Elle fut l’œuvre de Waneng, comte de Caux, qui décida avec l’aide de Wandrille et Ouen la création à Fécamp d’un monastère de moniales, placées sous la règle de Saint-Benoît, et selon les textes du 9ème siècle sur un des domaines de Waneng. En 665 la première abbatiale est dédicacée. Hildemarque du Bordelais est la première abbesse.
[55] L’archevêque d’York est le troisième personnage de l’Église d’Angleterre, après le gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre (c’est-à-dire le monarque) et l’archevêque de Cantorbéry (le primus inter pares de tous les primats anglicans).
[56] L’évêché de Durham est d’une importance particulière dans le Royaume d’Angleterre, car 15 ans après la conquête normande, le nord du royaume est toujours plus ou moins hors du contrôle royal. En 1069-1070, le Conquérant avait mené une campagne sanglante et dévastatrice dans le nord afin de le soumettre, mais la région n’était toujours pas pacifiée.
[57] Ce concile est réuni le 22 mars 1148 où le pape Eugène III continue la réforme de Grégoire VII. Éon de l’Étoile, condamné par le concile, est arrêté et soumis à la question. Le sentiment Gilbert de la Porrée sur l’essence divine est condamné et ses écrits lacérés. Le pape présidait devant plus de 400 évêques.
[58] Le Yorkshire de l’Est est une Autorité unitaire située dans le nord-est de l’Angleterre. Sa capitale est Beverley.
[59] Les marches galloises sont une expression se référant à une zone géographique aux contours mal définis, située à cheval sur la frontière anglo-galloise, au Royaume-Uni. Les termes de marche galloise ou marche de Galles, marchia walliae en latin médiéval, naissent au Moyen Âge pour désigner d’abord un territoire précis, les marches aux confins du royaume d’Angleterre et de la principauté de Galles, gouvernées par des seigneurs largement autonomes vis-à-vis de leur suzerain, le roi d’Angleterre.
[60] Le duché de Normandie est un duché féodal du royaume de France qui a existé de 911 à 1469, d’abord comme principauté largement autonome, puis après sa conquête par le roi de France en 1204, comme partie du domaine royal ou comme apanage. Louis XI supprime le duché en 1469. Toutefois, il subsiste pour sa partie insulaire (les îles Anglo-Normandes) comme dépendance de la couronne britannique. Le duché de Normandie fait partie, comme l’Aquitaine, la Flandre ou la Catalogne, de ces principautés qui émergent au milieu du Moyen Âge avec l’affaiblissement du pouvoir royal carolingien.
[61] Dans l’histoire de l’Anjou, le comté d’Anjou émerge au 10ème siècle en conséquence de la dislocation du royaume carolingien. Il devient l’une des plus importantes principautés du royaume de France aux 11ème et 12ème siècles. En 1204, le roi de France Philippe Auguste met la main sur le comté. Celui-ci retrouve une certaine autonomie à partir du règne de Saint Louis en tant qu’apanage. L’Anjou est érigé en duché au début de la guerre de Cent Ans.
[62] L’Aquitaine est le nom donné depuis au moins le 1er siècle av. jc à une région ancrée sur la façade Atlantique et le versant nord des Pyrénées. En 507, Clovis, appelé par les évêques de Novempopulanie, l’intègre au royaume des Francs, en battant Alaric II, roi des Wisigoths, à la bataille de Vouillé. 671 voit l’indépendance de l’Aquitaine, dirigée par le duc Loup 1er de Vasconie. Entre 719 et 732, les ducs Eudes et son fils Hunald 1er détiennent l’Albigeois où ils ont des biens. Eudes combat les Sarrasins en Albigeois. En 721, le duc Eudes bat le Califat omeyyade à la Bataille de Toulouse. 732 voit la défaite du duc d’Aquitaine et l’invasion de la Vasconie par l’émir Abd el Rahman, arrêté à la bataille de Poitiers par Charles Martel, qui commence la réunion de l’Aquitaine sous contrôle des Vascons au royaume franc. 742 et 743 voient les campagnes des fils de Charles Martel, Carloman et Pépin le Bref, contre l’Aquitaine et la Vasconie (et la Bavière). Entre 760 et 768, Pépin le Bref entreprend chaque printemps des expéditions sanglantes contre le duc Waïfre, fils d’Hunald 1er. Le 2 juin 768, ce dernier est finalement tué par un des siens, Waratton, sur ordre de Pépin. En 778, l’armée de Roland, piégée par le wali de Saragosse, a été défaite par les Vascons dans les montagnes basques de Roncevaux en revenant de Pampelune. Puis Charlemagne crée en 781 pour son fils Louis le Débonnaire alors âgé de 3 ans, le royaume d’Aquitaine englobant les territoires du Rhône à l’Atlantique.
[63] Wallingford est une ville de l’Oxfordshire, Angleterre.
[64] Douvres est une ville côtière et portuaire du comté du Kent, dans le Sud-Est de l’Angleterre. Elle est située au bord de la Manche, à 35 km des côtes françaises et du cap Gris-Nez. C’est donc la ville du Royaume-Uni la plus proche de la France.
[65] L’abbaye de Faversham est un monastère clunisien au nord-ouest de la ville de Faversham dans le comté du Kent en Angleterre. Le monastère est fondé par le roi d’Angleterre Étienne de Blois et la reine consort Mathilde de Boulogne, en 1148. La communauté initiale est formée de moines venus de l’abbaye de Bermondsey. L’abbaye est dispersée en 1538 et par la suite, l’essentiel des bâtiments sont détruits.