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Henri d’Écosse dit Henri d’Huntingdon ou Henri de Northumberland

samedi 5 octobre 2019

Henri d’Écosse dit Henri d’Huntingdon ou Henri de Northumberland (vers 1115-1152)

Comte de Northampton et d’Huntingdon-Comte de Northumberland

Second fils du roi David 1er d’Écosse et de son épouse Maud d’Huntingdon la fille du comte Waltheof.

Après la disparition de son frère aîné Malcolm, il reste le dernier fils survivant de son père et devient l’héritier du trône. Aux environs de 1128, il est associé au gouvernement de son père, et il est très probablement officiellement proclamé successeur du roi, car en 1144 il apparaît comme rex designatus [1].

Il poursuit avec son père la politique de modernisation du Royaume d’Écosse qui est en train de calquer son fonctionnement sur celui des autres royaumes européens. Il s’associe surtout à la revendication historique de son père sur le nord de l’Angleterre.

Les deux hommes envahissent à plusieurs reprises le territoire anglais lors du règne d’Étienne d’Angleterre, satisfaisant en cela leurs propres intérêts et ceux de leur cousine Mathilde l’Emperesse, en lutte contre Étienne pour le trône d’Angleterre.

En 1136 dans le cadre du premier traité de Durham [2], il obtient la ville de Doncaster [3] et la seigneurie de Carlisle [4] ; ainsi que l’héritage de sa mère, le titre et l’honneur [5] d’Huntingdon [6], aux dépens de son demi-frère Simon II de Senlis . Toutefois, il ne semble jamais avoir utilisé le titre.

Il rend hommage à Étienne à York [7] en 1136, et y est investi de l’honneur à cette occasion, au grand désarroi de Ranulf de Gernon, le comte de Chester [8], qui revendiquait la seigneurie de Carlisle.

En janvier 1138, Henri et David 1er envahissent à nouveau le nord de l’Angleterre après avoir vainement réclamé la concession du Northumberland [9] à Étienne.

Le 22 août 1138, une armée normande rencontre l’armée écossaise et la défait durant la bataille de l’Étendard [10]. Henri est dit s’être particulièrement distingué en menant la charge sur le flanc de l’armée normande. Malgré la défaite écossaise, Étienne négocie le second traité de Durham [11], conclu le 9 avril 1139. Par ce dernier, Étienne restaure l’honneur d’Huntingdon à Henri et lui donne le Northumberland, avec toutefois des garde-fous lui assurant que le territoire restera bien sous contrôle normand.

Tout de suite après, il épouse Ada de Warenne , fille de Guillaume II de Warenne et Isabelle de Vermandois, très probablement à la demande d’Étienne d’Angleterre. Il passe ensuite l’été à combattre aux côtés de ce dernier.

Les relations diplomatiques avec l’Angleterre sont définitivement rompues en 1141, et le titre et l’honneur d’Huntingdon reviennent alors à Simon II de Senlis. Tout de suite après, Henri assiste son père dans une nouvelle invasion de l’Angleterre qui permet l’annexion d’un territoire allant jusqu’à la Ribble [12] et la Tees [13]. Le territoire conquis est gouverné sans contestation normande, et Henri frappe même monnaie à son effigie à Bamburgh [14], Carlisle et Corbridge [15].

Le 22 mai 1149, il parraine l’adoubement de Henri Plantagenêt, le futur Henri II d’Angleterre. Il meurt le 12 juin 1152, probablement à Peebles [16] et est inhumé dans l’abbaye de Kelso [17]. Le Northumberland passe alors à son deuxième fils, le futur roi Guillaume 1er d’Écosse.

Sa mort est un coup très dur pour le Royaume d’Écosse, car lorsque son père meurt l’année suivante, le souverain écossais n’a que 12 ans.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Keith Stringer, « Henry, earl of Northumberland (c.1115–1152) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, édition en ligne, mai 2006.

Notes

[1] roi désigné

[2] Le premier traité de Durham est un accord de paix, durant l’ « Anarchie anglaise », conclu entre les rois Étienne d’Angleterre et David 1er d’Écosse, le 20 février 1136.

[3] Doncaster est une ville britannique située dans le Yorkshire du Sud (Angleterre). Située à environ 30 kilomètres de Sheffield.

[4] Carlisle est une ville britannique située dans le Cumbria (Angleterre), à 15 km de l’Écosse. Les quatre siècles de présence romaine furent, pour Carlisle, suivis de cinq siècles de déclin, puis de quatre siècles de différends frontaliers et de guerre entre l’Angleterre et l’Écosse.

[5] Un honneur est une composante de la féodalité ; il s’agit au Moyen Âge en France et en Grande-Bretagne d’un fief possédé à l’origine par l’un des barons d’un prince ou d’un roi. Il comprend généralement un domaine principal, qui donne son nom à l’honneur, et plusieurs « extensions » plus petites généralement dispersées dans la principauté ou royaume du suzerain dont il dépend. D’une manière générale, le terme d’honneur désignait l’ensemble des terres d’un puissant seigneur

[6] Huntingdon est une ville du Cambridgeshire au Royaume-Uni. Elle borde la rivière Ouse

[7] York est une ville du nord de l’Angleterre. Située à la confluence de deux rivières, l’Ouse et la Foss, elle donne son nom au comté du Yorkshire. Fondée par les Romains sous le nom d’Eboracum, elle est l’une des villes majeures du royaume anglo-saxon de Northumbrie, puis la capitale du royaume viking de Jórvík. Elle est également le siège d’un archevêché de l’Église d’Angleterre. Après l’arrivée des Anglo-Saxons, York devint l’une des principales villes du royaume de Northumbrie sous le nom vieil anglais Eoforwic. Le roi Edwin y fut baptisé en 627. Elle devint le siège d’un évêché, puis d’un archevêché en 735. Tombée aux mains de la Grande Armée en 866, elle fut la capitale d’un royaume viking de 876 à 954 sous le nom de Jórvík, date de sa conquête définitive par le royaume d’Angleterre. Le 20 septembre 1066, Harald Hardrada s’empara de la ville, mais fut tué cinq jours plus tard par le roi Harold Godwinson à la bataille de Stamford Bridge, vainqueur qui devait périr à son tour à la bataille de Hastings peu de temps après. En 1190, Richard de Malbis et d’autres nobles d’York qui envisageaient de se joindre à Richard dans la troisième croisade profitèrent d’un incendie qui avait éclaté en ville pour faire courir une rumeur contre les Juifs. Les maisons de Benoît et Joce furent attaquées et ce dernier obtint la permission du gardien du château d’York d’y évacuer sa famille et l’ensemble des Juifs, probablement dans la tour de Clifford. Assaillis par la foule, les Juifs prirent peur et ne laissèrent pas rentrer le gardien qui avait quitté la tour. Il en appela au shérif, qui fit venir la milice du Comté. La tour de Clifford fut assiégée plusieurs jours. Un moine fit la cérémonie de sacrement chaque matin autour des murs comme pour sacraliser la lutte. Il fut écrasé d’une pierre jetée par les Juifs assiégés ; la colère de la foule devint alors une folie forcenée. Quand les Juifs de la tour de Clifford virent qu’ils n’avaient aucune alternative autre que de se soumettre au baptême ou périr aux mains de la foule, Yom-Tob ben Isaac de Joigny, tossafiste français et nouveau chef de la communauté, les exhorta à se tuer eux-mêmes plutôt que de succomber à la cruauté de leurs ennemis. Ceux qui étaient en désaccord furent autorisés à se retirer. Les autres se donnèrent la mort, après avoir mis le feu à leurs vêtements et marchandises pour éviter que ceux-ci ne tombent dans les mains de la foule.

[8] Le comté de Chester fut l’un des plus puissants comtés de l’Angleterre médiévale. Le Cheshire appartenait aux comtes de Chester, ainsi que l’honneur de Chester, formé de terres et de places dans toute l’Angleterre. En 1237, après la mort de John le Scot, le titre est racheté aux sœurs de Ranulf de Blondeville, gendre de Conan IV de Bretagne, par le roi Henri III, qui le donna à son fils Édouard. Depuis 1301, le titre est généralement donné à l’héritier désigné du trône d’Angleterre. Depuis 1399, il est donné conjointement avec le titre de prince de Galles.

[9] Le comté de Northumberland est un important comté du nord de l’Angleterre qui remonte à l’époque anglo-saxonne. Il succède à l’ancien royaume de Northumbrie dont il n’occupe qu’une portion septentrionale.Le comté de Northumberland est un important comté du nord de l’Angleterre qui remonte à l’époque anglo-saxonne. Il succède à l’ancien royaume de Northumbrie dont il n’occupe qu’une portion septentrionale.

[10] Elle opposa l’armée de David 1er d’Écosse à celles du roi Étienne d’Angleterre commandées par l’archevêque Thurstan d’York et Walter Espec, lord de Helmsley. Robert de Bruce, lord d’Annadale, l’un des leaders de l’armée anglaise, normand proche du roi écossais, fut envoyé pour le persuader de se retirer sans combattre contre ses anciens alliés. Il échoua à le convaincre, et dut briser son vœu de fidélité au roi écossais. La bataille se conclut par une défaite des Écossais qui mit fin à leur volonté de conquête du comté de Northumbrie, et aboutit au traité de Durham en 1139 qui pacifia la frontière anglo-écossaise. Le nom de cette bataille vient des bannières de Saint-Pierre de York, de Saint-Jean de Beverley et de Saint-Wilfrid de Ripon qu’arboraient les Anglais durant celle-ci.

[11] Le second traité de Durham est un accord de paix conclu, durant l’Anarchie entre les rois Étienne d’Angleterre et David Ier d’Écosse, le 9 avril 1139.

[12] La Ribble est un fleuve anglais de 121 km de long qui prend sa source à Selside, et se jette dans la mer d’Irlande à Lytham. Il traverse les comtés de Yorkshire du Nord et du Lancashire, dans le nord de l’Angleterre.

[13] La Tees est un fleuve d’Angleterre, long de 137 km, dont la source se trouve au Cross Fell (dans les Pennines) et qui débouche en mer du Nord entre Hartlepool et Redcar. C’est le 19ème plus long fleuve du Royaume-Uni.

[14] Bamburgh est un village et une paroisse civile du Northumberland, en Angleterre. Il est situé sur la côte de la mer du Nord. Au 7ème siècle, Bamburgh est la capitale du royaume anglo-saxon de Bernicie. Au 10ème siècle, Bamburgh retrouve une certaine importance comme siège des seigneurs anglo-saxons qui règnent sur une partie de la Northumbrie, indépendamment du royaume viking d’York. Le château de Bamburgh est mis à sac par une armée viking en 993.

[15] Corbridge est un village du Northumberland, en Angleterre, situé à 26 kilomètres à l’ouest de Newcastle et à 6 kilomètres à l’est de Hexham.

[16] Peebles est un burgh royal d’Écosse, situé dans le council area des Scottish Borders et dans la région de lieutenance de Tweeddale.

[17] L’abbaye de Kelso est une abbaye écossaise construite au 12ème siècle par une communauté de moines de l’Ordre de Tiron qui s’étaient établis auparavant à l’abbaye voisine de Selkirk. Les moines commencent la construction de l’abbaye en 1128 sur des terres accordées par le roi David 1er d’Écosse, et elle est dédiée à la Vierge Marie et à l’apôtre Jean lorsqu’elle est terminée en 1143. L’abbaye prend rapidement son essor pour devenir l’une des plus riches et des plus grandes abbayes d’Écosse, puisant la majeure partie de ses revenus à partir des vastes domaines qu’elle possède de part et d’autre de la frontière avec l’Angleterre.