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Érichthonios (Athènes)

samedi 12 juin 2021, par ljallamion

Érichthonios (Athènes)

Personnage de la mythologie grecque-Quatrième roi légendaire

Les textes sont souvent confus à son égard, mélangeant son mythe avec celui de son petit-fils, Érechthée. Il est probable qu’il s’agisse d’un seul personnage ensuite dédoublé ou, de manière moins plausible, que les deux aient été confondus par la suite.

Selon la tradition rapportée par Homère, Érichthonios est le fils d’Héphaïstos et de la terre. Le dieu essaie de violer Athéna, le sperme se répand sur la cuisse de la déesse qui l’essuie avec de la laine qu’elle jette à terre. La terre ainsi fécondée donne naissance à Érichthonios. Athéna le recueille et l’élève. Selon d’autres auteurs, Érichthonios est un autochtone [1].

L’enfant a pour particularité d’être mi-homme mi-serpent, tout comme Cécrops. Selon Hygin, Athéna remet ensuite l’enfant, enfermé dans un coffre, aux filles de Cécrops : Pandrose, Aglaure et Hersé, tout en leur défendant formellement de l’ouvrir.

L’ordre est respecté par Pandrose, mais pas par Aglaure et Hersé et les jeunes filles, terrorisées à la vue de l’enfant, se jettent du haut de l’Acropole [2]. Selon Ovide, Pandrose fut elle aussi coupable car elle jeta un œil dans la boîte sur insistance de sa sœur Aglaure. Euripide relate aussi le mythe. Cet événement donnera lieu à une fête en honneur d’Athéna et Aphrodite la nuit du solstice d’été, “l’Arrephoria”.

Érichthonios prend ensuite possession du trône d’Athènes, y établit le culte d’Athéna et lui bâtit un temple, l’Érechthéion [3]. On lui attribue la création des Panathénées [4] et l’invention du char à quatre roues, sur lequel Zeus l’enlève ensuite au ciel pour en faire la constellation du Cocher.

Il épouse Praxithée , une naïade [5]. Elle lui donne un fils, Pandion, qui lui succéda sur le trône.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Nicole Loraux : Les Enfants d’Athéna. Idées athéniennes sur la citoyenneté et la division des sexes, Seuil, coll. « Points / Essais », Paris, 1990

Notes

[1] c’est-à-dire un enfant spontané de la terre

[2] l’Acropole est un terme peu usité qui désigne initialement une citadelle construite sur la partie la plus élevée et la mieux défendue d’une cité de la Grèce antique, servant de refuge ultime aux populations lors des attaques.

[3] L’Érechthéion est un ancien temple grec d’ordre ionique situé sur l’acropole d’Athènes, au nord du Parthénon. C’est le dernier monument érigé sur l’Acropole avant la fin du 5ème siècle av. jc et il est renommé pour son architecture à la fois élégante et inhabituelle. Il remplace le temple archaïque d’Athéna Polias qui se trouvait entre le Parthénon et l’emplacement actuel et qui fut détruit par les Perses en 480 av. jc lors des guerres médiques. Il est situé à l’emplacement de l’Acropole primitive et regroupait certaines des reliques les plus anciennes et les plus sacrées des Athéniens ; c’est à cet endroit qu’eut lieu la dispute entre Athéna et Poséidon.

[4] Les Panathénées étaient des festivités religieuses et sociales de la cité d’Athènes. La fête annuelle des Panathénées avait lieu du 23 au 30 du mois d’hécatombéon le premier mois de l’année attique, équivalent à la deuxième moitié de notre mois de juillet. Selon la tradition, elle est fondée par le roi mythique Érichthonios en l’honneur d’Athéna Polias, Thésée lui donnant son nom de « Panathénée » lors du synœcisme.

[5] Dans la mythologie grecque, les naïades sont des nymphes aquatiques qui vivent dans les eaux douces, en particulier les rivières, les sources, les fontaines, etc. Elles font l’objet d’un culte particulier. Elles passent pour les filles de Zeus, des dieux fleuves ou de l’Océan (c’est pourquoi elles sont les sœurs des Néphélées), et sont parfois comptées au nombre des prêtresses de Dionysos. Quelques auteurs en font les mères des satyres et de Silène.