Publius Ovidius Naso dit Ovide (43 av jc-17 de notre ère)
Né à Sulmona [1], dans le sud de l’Italie. Issu d’une famille de chevaliers [2], il étudie la rhétorique [3] à Rome. Délaissant très tôt les carrières juridique et administrative, il connaît la célébrité grâce à ses recueils de poèmes, les Amours, les Héroïdes, l’Art d’aimer et les Remèdes à l’amour. A l’âge de 18 ans, son père lui permet d’aller voyager à Athènes [4], voyage qui le marquera et alimentera ses œuvres. Après l’âge de 40 ans, il abandonne la poésie érotique pour écrire “les Métamorphoses”, poème de 12 000 hexamètres dactyliques répartis en 15 livres et reprenant les récits de la mythologie grecque et romaine.
Le 19 novembre de l’an 8, il fut exilé sur les bords du Pont-Euxin [5], à Tomes [6], par décision d’Auguste, mais c’est avec ses biens et ses esclaves qu’Ovide arriva à Tomes le 9 mai de l’an 9 et c’est dans ce lieu éloigné de Rome, sur une île proche de la côte qu’il bâtit sa villa et qu’il passa les dernières années de sa vie. Il y écrivit d’ultimes vers, l“es Tristes et les Pontiques”, qui contiennent des confidences pleines de mélancolie où s’expriment sa nostalgie, sa douleur et sa détresse d’être exilé. Il tente en vain de revenir à Rome. Il écrit un traité de pêche et un pamphlet intitulé "Ibis", ainsi que quelques descriptions des Thraces [7] vivant autour de Tomes.
Notes
[1] Sulmona, ou Sulmone, est une ville de la province de L’Aquila dans la région Abruzzes en Italie.
[2] Les chevaliers sont un groupe de citoyens de la Rome antique appartenant à l’ordre équestre (equester ordo), sous la Royauté, la République et l’Empire. Choisis par les censeurs, ce sont les plus fortunés (au moins 400 000 sesterces du 2ème siècle av. jc jusqu’au début de l’Empire) et les plus honorables des citoyens (en dehors des sénateurs). Cette appartenance pouvait être théoriquement remise en cause à chaque censure. En pratique elle était héréditaire. Le chevalier se reconnaît à la bande de pourpre étroite cousue sur sa tunique (tunique dite angusticlave), et au port de l’anneau d’or. Les chevaliers se virent attribuer un poids politique supplémentaire au motif qu’ils étaient capables financièrement de s’équiper pour servir dans l’armée à cheval. De plus l’appartenance à l’ordre équestre était nécessaire pour accéder aux postes d’officier dans l’armée.
[3] La rhétorique est d’abord l’art de l’éloquence. Elle a d’abord concerné la communication orale. La rhétorique traditionnelle comportait cinq parties : l’inventio (invention ; art de trouver des arguments et des procédés pour convaincre), la dispositio (disposition ; art d’exposer des arguments de manière ordonnée et efficace), l’elocutio (élocution ; art de trouver des mots qui mettent en valeur les arguments → style), l’actio (diction, gestes de l’orateur, etc.) et la memoria (procédés pour mémoriser le discours).
[4] Athènes est l’une des plus anciennes villes au monde, avec une présence humaine attestée dès le Néolithique. Fondée vers 800 av. jc autour de la colline de l’Acropole par le héros Thésée, selon la légende, la cité domine la Grèce au cours du 1er millénaire av. jc. Elle connaît son âge d’or au 5ème siècle av. jc, sous la domination du stratège Périclès
[5] La mer Noire est une mer située entre l’Europe et l’Anatolie. Large d’environ 1 150 km d’ouest en est et de 600 km du nord au sud, elle s’étend sur une superficie de 413 000 km². Elle communique au nord avec la mer d’Azov par le détroit de Kertch, et au sud-ouest avec la Méditerranée par le Bosphore, la mer de Marmara et le détroit des Dardanelles. Dans l’Antiquité, les Grecs la désignèrent d’abord par Skythikos Pontos. Les Scythes, peuple de langue iranienne, la désignèrent comme Axaïna, c’est-à-dire « indigo ». Les Grecs quand ses courants et ses vents leur devinrent familiers, la désignèrente comme Pontos Euxeinos, traduit en français par Pont-Euxin.Les Romains l’appelèrent Mare Caecili, terme qui fut traduit par la suite par les bulgares en « mer Cécile ».Au 13ème siècle, elle apparaît sur les portulans génois, dans les chroniques de Wavrin et de Villehardouin sous les noms de mer Majoure c’est-à-dire « grande mer ». Le terme de Noire apparu dans les textes et les cartes à partir du 15ème siècle.
[6] Constanța est une ville portuaire de l’est de la Roumanie située sur les rives occidentales de la mer Noire : elle est le chef-lieu du județ de Constanța en Dobrogée. Après la colonisation du Pont Euxin, les Ioniens lui donnent au 5ème siècle av. jc le nom de Tomis. Au 3ème siècle av. jc, son développement atteint son apogée. Ovide, le célèbre poète latin, y est exilé en 8 ap. jc et y meurt en 17. Entre temps arrivent les Scythes, faisant de la ville un mélange de Scythes, Daces et Grecs. La région se nomme « Scythia Minor ». Lorsque l’Empereur d’origine dace Galère décrète la liberté de religion pour la première fois en 311, la ville est élevée au rang de métropole à elle seule, avec au moins 14 évêchés. On y parle et écrit alors autant le grec que le latin. La ville change encore de nom pour Constantiana, donné par Constantin 1er en l’honneur de sa sœur Constantia.
[7] La Thrace désigne une région de la péninsule balkanique partagée entre la Grèce, la Bulgarie et la Turquie ; elle doit son nom aux Thraces, la peuplade qui occupait la région dans l’Antiquité. Au 21ème siècle, la Thrace fait partie, à l’ouest, de la Grèce, Thrace occidentale, au nord, de la Bulgarie et, à l’est, de la Turquie, Thrace orientale.