Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Héra

lundi 18 décembre 2023, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 30 novembre 2013).

Héra

Reine grecque des dieux (Mythologie grecque)

Héra et Prométhée, intérieur de coupe de Douris, début du 5ème siècle av. jc, Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale de France

Fille de Cronos et de Rhéa, sœur et épouse de Zeus, dont elle eut Héphaïstos et Hébé. Elle était aussi mère d’Arès ; mais elle le conçut seule, piquée de ce que Zeus avait seul produit Athéna. On attribue d’ordinaire à cette déesse un caractère fier et jaloux et des haines implacables.

Irritée de ce que le berger troyen Pâris lui avait préféré Aphrodite en adjugeant à celle-ci la pomme d’or, elle excita la guerre de Troie [1] et s’acharna à la perte de cette malheureuse ville.

Elle persécuta continuellement les nombreuses maîtresses de son époux, ainsi que les fruits de leurs amours, surtout Héraclès. Zeus, irrité de ses reproches continuels, la fit un jour suspendre avec une chaîne d’or entre le Ciel et la Terre.

Héra était particulièrement honorée à Samos [2], à Argos [3], à Olympie [4], à Carthage [5] et à Rome où on l’avait assimilée à Junon . On la regardait comme présidant aux mariages et aux accouchements. Le paon, type de la beauté et de l’orgueil, lui était consacré.

Héra est, par excellence, la divinité féminine. On place la menstruation, la grossesse, l’accouchement, sous son influence. On lui dédie les plantes qui sont réputées guérir les maladies féminines. D’une manière générale, elle est la protectrice des femmes et surtout du mariage. La fête de ses noces avec Zeus était supposée identique à celle de l’institution du mariage.

En Afrique, le mois de cette fête était celui où l’on avait coutume de conclure les mariages dans les contrées où se maintenait au moins symboliquement le mariage par capture, on simulait nu l’enlèvement d’Héra par Zeus. Comme déesse du mariage, Héra est surnommée Teleia, Zygia, Gamélia.

Son culte est un de ceux qui étaient le plus universellement répandus en Grèce.

Le plus célèbre centre du culte d’Héra était Argos, que certains regardent même comme son berceau, remarquant qu’à Dodone [6] et à Athènes [7] l’épouse de Zeus s’appelait Dioné.

A Corinthe [8], on la rapprochait de Médée, et les Minyens [9] d’lolcos [10] en faisaient la patronne de leur héros Jason. Sans racines dans l’Attique [11], où il était importé, son culte était au contraire très vivace autour du Cithéron béotien et dans l’île d’Eubée [12].

Les plus anciennes représentations d’Héra semblent avoir été de simples troncs d’arbre comme celui que Clément d’Alexandrie cite à Théspies [13] ; à Samos [14] une planche peinte, à Argos un bloc décoré de rubans recevait également les hommages des fidèles de la déesse.

Héra figure sur les bas-reliefs de la frise orientale du Parthénon [15] et sur ceux du Théséion et d’un autel des douze dieux à Athènes. Elle est représentée sur plusieurs peintures murales ou mosaïques dans les scènes du “jugement de Pâris”, généralement assise. Sur les vases peints, on trouve les principales scènes de sa légende.

Les attributs coutumiers d’Héra sont, le trône, la couronne, plus ou moins ornée ; le sceptre, le voile, la patère, la grenade, le coucou, les ciseaux, le paon.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Ima go Mundi/encyclopédie/ Héra (mythologie).

Notes

[1] La guerre de Troie est un conflit légendaire de la mythologie grecque, dont l’historicité est controversée. Elle est parfois appelée Deuxième guerre de Troie en référence à l’expédition menée contre la cité par Héraclès après la quête de la Toison d’or que certains nomment Première guerre de Troie.

[2] Samos est une île grecque de la mer Égée, proche de l’Asie Mineure et située à 70 kilomètres au Sud-ouest de Smyrne, aujourd’hui Izmir en Turquie.

[3] Argos est une ville d’Argolide dans le Péloponnèse, située près de Nauplie. Située au pied de deux acropoles remontant à l’antiquité Argos fut définitivement éclipsée par Sparte à partir du 6ème siècle av. jc. Elle ne participa pas aux guerres médiques. La rivalité avec Sparte explique qu’Argos ait adopté systématiquement un parti anti-laconien pendant la guerre du Péloponnèse, soit en restant neutre, soit en s’alliant à Athènes. La bataille de Mantinée, en 418 av. jc, finit par convaincre Argos de s’allier avec Sparte. Elle rompit cependant son traité au début de la guerre de Corinthe, en 395 av. jc. Pyrrhus s’attaqua à Argos en 272 avant notre ère, au cours de sa guerre contre le Macédonien Antigone II Gonatas. Il y fut tué, en recevant une tuile lancée depuis un toit par une vieille femme.

[4] Olympie est un centre religieux de la Grèce, dans le Péloponnèse, plus précisément dans une petite plaine de l’Élide, sur la rive droite de l’Alphée et au pied du Mont Cronion, et tout à proximité de la petite cité moderne d’Olympie, à environ 18 km de la ville de Pyrgos et de la mer Ionienne. À l’emplacement du site était l’Altis, un bois sacré, et l’Autel de Zeus. Le stade lui-même était au milieu d’un bois d’oliviers sauvages. Le site d’Olympie a accueilli les Jeux olympiques durant l’Antiquité, et aujourd’hui encore la flamme olympique y est allumée quelques mois avant la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques modernes.

[5] Carthage est une ville tunisienne située au nord-est de la capitale Tunis. L’ancienne cité punique, détruite puis reconstruite par les Romains qui en font la capitale de la province d’Afrique proconsulaire, est aujourd’hui l’une des municipalités les plus huppées du Grand Tunis, résidence officielle du président de la République, regroupant de nombreuses résidences d’ambassadeurs ou de richissimes fortunes tunisiennes et expatriées. La ville possède encore de nombreux sites archéologiques, romains pour la plupart avec quelques éléments puniques,

[6] Dodone est un sanctuaire oraculaire dédié à Zeus et à la Déesse Mère, révérée sous le nom de Dioné. Il est situé en Épire sur les pentes du mont Tomaros au sud du lac Pambotis, à 22 km au sud de Ioannina. C’est le plus vieil oracle grec, d’après Hérodote, remontant peut-être au 2ème millénaire av. jc, et l’un des plus célèbres avec ceux de Delphes et d’Ammon.

[7] Athènes est l’une des plus anciennes villes au monde, avec une présence humaine attestée dès le Néolithique. Fondée vers 800 av. jc autour de la colline de l’Acropole par le héros Thésée, selon la légende, la cité domine la Grèce au cours du 1er millénaire av. jc. Elle connaît son âge d’or au 5ème siècle av. jc, sous la domination du stratège Périclès

[8] Corinthe était l’une des plus importantes cités de la Grèce antique, située dans les terres au pied de son acropole, l’Acrocorinthe. Elle abritait autrefois un célèbre temple d’Aphrodite.

[9] Les Minyens sont un peuple ancien de la mythologie grecque, tirant leur nom de leur ancêtre Minyas. Comme pour les Pélasges, l’association de ce peuple évoqué par les auteurs antiques à une culture archéologique n’est pas établie. Selon Hérodote, les Minyens habitant l’île de Lemnos en ayant été chassés par les Pélasges se réfugièrent en Laconie où ils se marièrent avec des Spartiates. Ils furent cependant ensuite expulsés par les habitants ; une partie accompagna alors Théras dans son expédition vers l’île de Kallisté.

[10] Iolcos est une ancienne cité grecque située en Magnésie (région de Thessalie, Grèce du centre-est), à proximité de l’actuelle Volos, au pied du mont Pélion.

[11] L’Attique est la région qui entoure Athènes. L’Attique s’est d’abord appelée Mopsopie L’Attique est découpée en 139 dèmes et parallèlement, en trois grands secteurs : la ville, la côte et l’intérieur. Les dèmes sont regroupés en trittyes qui elles-mêmes sont regroupées trois par trois, une de chaque secteur, pour constituer une tribu. Durant l’Antiquité, il s’agissait de l’une des plus importantes régions productrices d’huile d’olive ; huile qui était ensuite exportée par exemple vers l’Étrurie. La céramique d’Attique au 6ème siècle av. jc connaît également un certain succès.

[12] L’Eubée est la deuxième plus grande île de la mer Égée, située en face de l’Attique et de la Béotie, dont elle est séparée par le détroit de l’Euripe.

[13] Thespies était une cité grecque de Béotie située entre Thèbes et le mont Hélicon. Un festival littéraire s’y tenait tous les quatre ans. Elle était également renommée pour le culte rendu à Éros.

[14] Samos est une île grecque de la mer Égée, proche de l’Asie Mineure et située à 70 kilomètres au Sud-ouest de Smyrne, aujourd’hui Izmir en Turquie. Elle forme un dème (municipalité) et un district régional de la périphérie d’Égée-Septentrionale. Son chef-lieu est la ville de Vathy ; les deux autres villes sont Chora et Pythagorion (Tigani).

[15] Le Parthénon, est un temple grec, situé sur l’Acropole d’Athènes, dédié à la déesse Athéna, que les Athéniens considéraient comme la patronne de leur cité. Réalisé entièrement en marbre pentélique, le Parthénon est à la fois un temple et un trésor, au sens antique du terme. Le naos du Parthénon fut conçu pour abriter la statue chryséléphantine de la déesse Athéna Parthénos, œuvre monumentale de Phidias, à laquelle les Athéniens présentaient leurs offrandes.