Fille de Cronos et de Rhéa, sœur et épouse de Zeus, dont elle eut Héphaïstos et Hébé . Elle était aussi mère d’Arès ; mais elle le conçut seule, piquée de ce que Zeus avait seul produit Athéna . On attribue d’ordinaire à cette déesse un caractère fier et jaloux et des haines implacables. Irritée de ce que le berger troyen Pâris lui avait préféré Aphrodite en adjugeant à celle-ci la pomme d’or, elle excita la guerre de Troie et s’acharna à la perte de cette malheureuse ville.
Elle persécuta continuellement les nombreuses maîtresses de son époux, ainsi que les fruits de leurs amours, surtout Héraclès. Zeus, irrité de ses reproches continuels, la fit un jour suspendre avec une chaîne d’or entre le Ciel et la Terre.
Héra était particulièrement honorée à Samos [1], à Argos [2], à Olympie, à Carthage et à Rome où on l’avait assimilée à Junon. On la regardait comme présidant aux mariages et aux accouchements. Le paon, type de la beauté et de l’orgueil, lui était consacré.
Héra est, par excellence, la divinité féminine. On place la menstruation, la grossesse, l’accouchement, sous son influence. On lui dédie les plantes qui sont réputées guérir les maladies féminines. D’une manière générale, elle est la protectrice des femmes et surtout du mariage. La fête de ses noces avec Zeus était supposée identique à celle de l’institution du mariage.
En Afrique, le mois de cette fête était celui où l’on avait coutume de conclure les mariages dans les contrées où se maintenait au moins symboliquement le mariage par capture, on simulait nu l’enlèvement d’Héra par Zeus. Comme déesse du mariage, Héra est surnommée Teleia, Zygia, Gamélia.
Son culte est un de ceux qui étaient le plus universellement répandus en Grèce.
Le plus célèbre centre du culte d’Héra était Argos, que certains regardent même comme son berceau, remarquant qu’à Dodone [3] et à Athènes l’épouse de Zeus s’appelait Dioné.
A Corinthe, on la rapprochait de Médée, et les Minyens d’lolcos en faisaient la patronne de leur héros Jason. Sans racines dans l’Attique, où il était importé, son culte était au contraire très vivace autour du Cithéron béotien et dans l’île d’Eubée [4].
Les plus anciennes représentations d’Héra semblent avoir été de simples troncs d’arbre comme celui que Clément d’Alexandrie cite à Théspies [5] ; à Samos une planche peinte, à Argos un bloc décoré de rubans recevait également les hommages des fidèles de la déesse.
Héra figure sur les bas-reliefs de la frise orientale du Parthénon et sur ceux du Théséion et d’un autel des douze dieux à Athènes. Elle est représentée sur plusieurs peintures murales ou mosaïques dans les scènes du jugement de Pâris, généralement assise. Sur les vases peints, on trouve les principales scènes de sa légende.
Les attributs coutumiers d’Héra sont, le trône, la couronne, plus ou moins ornée ; le sceptre, le voile, la patère, la grenade, le coucou, les ciseaux, le paon.