Lettré grec chrétien, né à Athènes. Il chercha à harmoniser la pensée grecque et le christianisme.
Sa vie est peu connue. Païen de naissance, il se familiarisa avec tous les systèmes de philosophie de son temps. Il se convertit au christianisme et entama une série de voyages en Grèce, Italie.
Il rencontra en Égypte, à Alexandrie [1], où régnait le mouvement intellectuel le plus animé de cette époque, la secte des éclectiques [2], celui qui deviendra son maître, Pantène, qui dirigeait alors l’École théologique d’Alexandrie [3].
Désigné par le pape Démétrius 1er, 12ème pape d’Alexandrie pour aller mener une mission chrétienne aux Indes, Pantène doit abandonner la direction de l’École Théologique d’Alexandrie. Il choisit alors le plus brillant de ses élèves, Clément, pour prendre sa succession. Clément d’Alexandrie prend ainsi avant Origène la direction de l’École d’Alexandrie.
En 202, les persécutions de Septime Sévère l’obligent à trouver refuge en Cappadoce [4], auprès de l’évêque Alexandre.
Il est un des premiers théoriciens de l’Église à avoir présenté le christianisme comme une philosophie, en cherchant à réconcilier les prophètes bibliques et les philosophes grecs.
Dans son“ Protreptique”, tout en polémiquant contre les dieux païens, il s’efforce de montrer la grandiose unité de la révélation divine dans l’œuvre des philosophes, des poètes et de leurs maîtres à tous, les prophètes de l’Ancien Testament. Le logos divin, apparu sous la forme du Christ, unifie tous ces messages.
Dans son “Pédagogue”, il affirme que tout chrétien est un spirituel capable de percevoir Dieu. Le propos du livre est de prendre en mains l’éducation chrétienne. Il présente une éthique adaptée aux besoins des chrétiens de la classe moyenne. Divisé en trois livres, la première partie développe la formation que Dieu donne à ses enfants par l’action éducatrice de son Fils. La seconde partie (livres II et III) fournit au chrétien la règle de vie quotidienne qui doit s’imprégner de l’exemple évangélique.
Dans son épître “de Mar Saba” du nom du monastère Mar Saba [5], il fait référence à l’Évangile secret de Marc, un évangile apocryphe [6]. Il s’agit de l’unique allusion à cet évangile qui nous soit parvenue. Il condamne l’usage qui en est fait par les carpocratiens [7], une secte gnostique d’Alexandrie.
Comme Justin le Philosophe, il accorda sa préférence philosophique à Platon qui, selon lui, s’approchait le plus de la Vérité chrétienne.