Né à Leptis Magna [1], une ville située en Tripolitaine [2] sur la côte de la Libye actuelle. Fils de Publius Septimus Geta, qui avait accédé à la citoyenneté romaine au cours du 1er siècle et de Fulvia Pia. Il appartenait à une famille de chevaliers aisés et il étudia la philosophie à Athènes et le droit à Rome. Il se maria en secondes noces avec Julia Domna, fille du grand prêtre d’Emèse, dont il eut 2 fils, Geta et Caracalla.
Grâce à un cousin ayant fréquenté la cour impériale, il quitte à l’âge de 18 ans Leptis Magna pour Rome, où il occupe diverses fonctions civiles et militaires. Après avoir fait une carrière de haut fonctionnaire en Sardaigne, en Afrique et en Syrie, il commandait les légions d’Illyrie [3] quand l’empereur Pertinax fut assassiné en 193. Proclamé empereur par ses soldats, il décida de marcher sur Rome.
En Orient, Pescennius Niger, légat de Syrie, refuse d’acclamer Septime Sévère. Septime Sévère réagit aussitôt, se déplaça en Orient et écrasa l’armée de Pescinus Niger mal entraînée. La bataille finale décisive a lieu à Issus [4] au printemps 194. Clodius Albinus, légat de Bretagne, également d’origine africaine, réclame une part du pouvoir. Son armée est importante et bien entraînée face aux Écossais.
Septime se concilie habilement Clodius Albinus en lui accordant le titre de César et le consulat pour l’année 194. En 195, après une campagne contre les Parthes [5], Septime Sévère fait proclamer Clodius Albinus ennemi public.
Celui-ci traversa la Manche en 196 avec ses légions. La bataille décisive eu lieu en février 197 à proximité de Lugdunum [6]. Septimius et ses légions furent victorieux. Clodius s’enfuit et se donna la mort.
Il élimina successivement ses compétiteurs Didius Julianus, Pescennius Niger et Albinius, se trouva seul maître en 197 et mit un terme à l’anarchie qui se prolongeait depuis la mort de Commode en 192. S’appuyant sur l’armée, il gouverna Rome en monarque absolu, bousculant les formes traditionnelles et menant une politique anti-sénatoriale. Pour remédier à la crise économique, il recourut à un dirigisme qui ne devait plus cesser de s’appesantir jusqu’à Dioclétien. L’augmentation des postes de procurateur et la multiplication des bureaux marquèrent l’essor de la bureaucratie de l’Etat. Sur le plan militaire, il prend de nombreuses mesures, il augmente considérablement le salaire des soldats, peut-être de moitié et provoqua ainsi un déséquilibre des finances et de l’économie, une telle revalorisation n’ayant pas été entreprise depuis 1 siècle.
Il améliora également l’annone militaire en créant officiellement l’institution. L’achat et l’entretien des équipements et du ravitaillement étant l’affaire des soldats, le transport est attribué à l’État et il en institue responsable la Poste impériale. Il rajuste le statut civil des militaires, en leur donnant le droit au mariage et à l’officialisation de leurs enfants, ce que la précédente libéralisation du statut par Claude interdisait.
Il fonda des collèges militaires et crée 3 légions supplémentaires, ce qui accroît l’effectif de l’armée de 10%. Il accorde enfin de nouveaux honneurs aux militaires, autorisant les officiers à porter un anneau d’or, privilège jusqu’alors réservé aux chevaliers. L’activité civile de Septime s’exprime également dans ses voyages de 199 à 203.
Lors d’un périple en Orient, il coupe la Syrie, dont sa femme est originaire, en 2 provinces, son but est de soulager le travail trop important du gouverneur mais également d’éviter toute tentative de coup d’État en divisant le pouvoir de chaque gouverneur et donc de leurs légions. En Afrique, il créé officiellement la province de Numidie [7] puis il visite l’Égypte, y rend hommage à la dépouille embaumée d’Alexandre le Grand et remonte le Nil jusqu’à Thèbes. Il proclama l’Égypte province libre d’Empire et accorda aux cités le droit de se doter d’institutions.
A Rome, il embellit la face sud du Palatin par l’érection d’une fontaine monumentale, le Septizodium [8], dédiée aux 7 astres majeurs, et par la construction d’une aile nouvelle du palais impérial. Il fait aussi entamer les travaux des thermes de Caracalla [9]. Par ailleurs, il restaure un grand nombre d’édifices endommagés par des incendies de la fin du règne de Commode, parmi lesquels le Temple de la Paix [10], le théâtre de Pompée [11], le portique d’Octavie [12], les Arcus Neroniani [13].
Excellent homme de guerre, il fut presque continuellement en guerre. Il battit à plusieurs reprises les Parthes et leur enleva la Mésopotamie en 199-201.
En 208, il entreprit une expédition en Grande Bretagne afin de repousser vers le nord les Calédoniens [14]. Au nord du mur d’Hadrien [15], il fit construire entre le Firth of Forth et le Firth of Clyde le mur de Sévère. Il mourut au cours de cette expédition. Ses fils Caracalla et Geta lui succèdent.