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Marcus Didius Severus Iulianus dit Didius Julianus

mercredi 15 avril 2015, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 6 août 2011).

Marcus Didius Severus Iulianus dit Didius Julianus (vers 133-193)

Empereur romain en 193

Sesterce de Didius Julianus Empereur romain en 193Fils de Quintus Petronius Didius Julianus et de Aemilia Clara. Élevé par Domitia Lucilla, mère de Marc Aurèle, il devient consul en 175.

Il effectua des missions en Achaïe [1] puis en Afrique, cette dernière sous la direction de son parent le prestigieux juriste africain Salvius Iulianus. Il dirigea ensuite la légion située à Mogontiacum [2] en Germanie supérieure [3] avant d’effectuer un long gouvernement de Belgique [4]. Il dut alors organiser la défense de sa province contre l’attaque des Chauques [5]. Cette défense fut improvisée, la Belgique n’ayant pas alors de troupes militaires en garnison permanente.

Le début du règne de Commode et la répression consécutive à la conjuration de Lucilla, entraînèrent cependant pour lui une disgrâce. Il s’éloigna de la vie publique et se réfugia dans ses propriétés de Milan.

Lorsque l’empereur Pertinax fut assassiné par la garde prétorienne, poussé par ses proches, il revendiqua le trône. Il se rend au camp des prétoriens, mais se heurte au beau-père de Pertinax, Titus Flavius Sulpicianus, qui revendiquait aussi l’empire. Le Sénat, menacé par les militaires, le nomme empereur.

Rapidement il se révèle très impopulaire, et la foule le conspue lorsqu’il se présente au cirque. 3 généraux, Pescennius Niger en Syrie, Clodius Albinus en Grande-Bretagne et Septime Sévère en Pannonie [6], entrent rapidement en rébellion. Septime Sévère marche sur Rome et le renverse. Puis il dissout la garde prétorienne et fait exécuter les assassins de Pertinax. S’ensuit une guerre civile qui dure jusqu’en 197.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de histoire des empereurs romains/ Didius Julianus (Salvius Julianus Severus Didius Marcus)/

Notes

[1] L’Achaïe est une province romaine comprenant le sud de la Grèce moderne, fondée en 27 av.jc lors de la réorganisation de l’Empire par Auguste après la période des guerres civiles. La région a été soumise à l’Empire romain en 146 av.jc après une campagne brutale, à la fin de laquelle la ville de Corinthe fut rasée par le général romain Lucius Mummius Achaicus ; la ligue achéenne, dernière confédération ayant conservé une certaine indépendance, fut dissoute. Une partie des cités fut soumise au tribut et placée sous l’autorité du propréteur de Macédoine, tandis que les cités restées fidèles aux Romains ou neutres conservaient une autonomie théorique, mais ne pouvaient plus conduire de politique indépendante. La situation changea au début du 1er siècle avec les guerres de Mithridate : de nombreuses cités grecques rallièrent Mithridate VI Eupator, le roi du Pont, dans l’espoir de se libérer de la tutelle romaine. La contre-attaque romaine menée par Lucius Cornelius Sulla obligea Mithridate à battre en retraite et à abandonner la Grèce. Les Romains mirent à sac Athènes en 86 av. jc et Thèbes l’année suivante. Les rétorsions romaines pour toutes les villes rebelles furent lourdes et les terribles campagnes militaires sur le territoire grec ont laissé le cœur de la Grèce centrale en ruines. Après la défaite de Marc Antoine et Cléopâtre en 31 av.jc, l’Empereur Auguste réorganisa les provinces romaines et créa la province sénatoriale d’Achaïe.

[2] Mogontiacum est le nom latin d’origine celtique de l’actuelle ville de Mayence, fondée officiellement en 13 av.jc par Nero Claudius Drusus, capitale de Germanie supérieure à partir de 40. Le site était cependant occupé bien avant l’arrivée des Romains.

[3] La Germanie supérieure, Germanie première ou Haute Germanie selon les auteurs et en latin Germania superior ou Germania prima est une province romaine établie en 84 par Domitien après les deux campagnes victorieuses autour de la haute vallée du Rhin, de la Nahe au lac de Constance, une grande partie de la Suisse, le Jura, la Franche-Comté et une partie de la Bourgogne. À l’est du Rhin se trouvaient les Champs Décumates, qui ne seront conquis que sous Domitien. Auparavant, la frontière entre res publica et barbaricum se situait sur le Rhin et le Danube.

[4] La Gaule belgique est une des trois parties entre lesquelles, d’après Jules César, la Gaule était divisée lors de la guerre des Gaules (58-51/50 av. jc). Elle correspond à la partie de la Gaule qui était habitée par les Belges. D’après César, elle comprenait le Belgium, région habitée par les Calètes, les Véliocasses, les Bellovaques, les Ambiens et les Suessions ainsi, peut-être, que par les Atrébates et les Viromanduens. D’après César, la Gaule belgique comprenait, d’autre part, la région habitée par les peuples qu’il qualifie de Germains cisrhénans, à savoir : les Condruses, les Éburons, les Caerèses, les Pémanes et les Sègnes. D’après César, la Gaule belgique comprenait, enfin, les régions habitées par les Morins, les Ménapiens, les Nerviens, les Aduatuques, les Trévires et les Rèmes.

[5] Les Chauques sont une peuplade germanique au temps de la Rome antique occupant un vaste territoire côtier s’étendant de la Frise à l’ouest jusqu’à l’Elbe à l’est. Du temps de Tacite, ils sont installés plus au sud, à l’embouchure de la Weser. Ils furent victimes de la conquête romaine en 47 av.jc et se seraient progressivement intégrés aux Saxons. Durant le règne de Marc Aurèle, ils lancèrent une offensive en direction de la Gaule, en longeant le littoral et furent repoussés par le futur empereur Didius Julianus. Ils auraient été de redoutables marins, notamment lors des invasions du 3ème siècle sur les côtes nord de la Gaule.

[6] La Pannonie est une ancienne région de l’Europe centrale, limitée au Nord par le Danube et située à l’emplacement de l’actuelle Hongrie, et partiellement de la Croatie et de la Serbie. Les habitants originaux sont les Pannoniens, qui sont envahis par les Celtes et les Boïens au 4ème siècle av. jc.