Fils de Marc Aurèle et de Faustine la Jeune, il fut associé à l’empire par son père en 176, après la révolte de Avidius Cassius en Orient. Cette décision mécontenta les sénateurs, qui souhaitaient que Marc Aurèle choisisse son successeur dans leur rang. Après quelques mois de campagnes militaires pour achever les opérations en cours, il décida de rentrer à Rome pour se présenter à la plèbe et assurer son pouvoir.
Après le décès de son père en mars 180, il conclura la paix sur le Danube [1] et son règne ne sera pas troublé par d’autres guerres. Après plusieurs mois de bonne entente apparente avec le sénat et les plus grands personnages de l’empire, une crise bouleverse la situation et Commode échappe de peu à un assassinat résultant d’un complot sénatorial, mené avec la complicité de sa sœur, Lucilla, et peut-être d’un préfet du prétoire [2]. Après une importante purge politique destinée à punir cet attentat et à en prévenir d’autres, un climat de méfiance réciproque s’installe entre l’empereur et les sénateurs.
Ses relations avec le Sénat s’envenimèrent encore lorsqu’on le vit choisir pour ministre un Bithynien [3] et un Phrygien [4]. Dans l’aristocratie, de nombreux complots se formèrent contre lui, qui y répondit par des exécutions. Il favorisa la plèbe et l’armée et dépensa des sommes considérables en donations et en distributions frumentaires.
En 189, lorsque le blé vient à manquer, il laisse massacrer par la foule le préfet de l’annone [5] Papirius Dionyfius et le préfet du prétoire Cleandre. Il institue un édit du maximum pour stabiliser les prix, et cherche également à augmenter l’afflux de blé africain en complément du blé égyptien.
En Gaule et en Espagne se déclencha la guerre des déserteurs. Les dernières années du règne furent marquées par des purges, en particulier à l’encontre de personnages proches de lui par la parenté, Commode craignant peut-être qu’ils ne soient des candidats à l’empire. Inversement, d’autres personnages profitent de la situation, à l’image de Pertinax qui devient préfet de la Ville [6], atteignant le poste le plus prestigieux d’une carrière sénatoriale et qui semblait alors très apprécié de Commode.
Victime d’une conspiration de palais, il fut empoisonné par sa maîtresse, Marcia, mais il réussit à rejeter le poison et Marcia le fit alors étrangler.
C’est Pertinax, le préfet de la Ville, personnage âgé et prestigieux, qui prend le pouvoir immédiatement après la mort de Commode. Son assassinat quelques mois plus tard précipite l’empire dans la guerre civile. Didius Julianus contrôle Rome, après avoir acheté le vote des prétoriens [7], tandis que Pescennius Niger prétend au pouvoir en Orient, Clodius Albinus en Bretagne et Septime Sévère qui l’emporte finalement en Pannonie [8].