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Justin de Naplouse dit Justin le Martyr ou Justin le Philosophe

dimanche 22 mars 2015, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 24 janvier 2012).

Justin de Naplouse dit Justin le Martyr ou Justin le Philosophe (100/114-162/168)

Apologète [1] et martyr chrétien

Né à Flavia Neapolis, actuelle Naplouse [2] en Cisjordanie. Il prétendait être samaritain mais son père et son grand-père étaient sans doute grecs ou romains, il fut élevé dans le paganisme et bénéficia d’une éducation assez complète. Il étudia notamment la philosophie auprès de plusieurs écoles avant de se convertir au christianisme à Éphèse [3] vers 130 et de vouer le reste de sa vie à son enseignement.

Cependant il ne renonça pas à la philosophie mais, au contraire, chercha à prouver que les philosophes grecs l’ont conduit au Christ. Tour à tour, il s’attacha aux enseignements des stoïciens [4], des péripatéticiens [5], des pythagoriciens [6] et des disciples de Platon [7].

Il a abondamment voyagé avant de s’installer à Rome lors de son second passage dans cette ville où il ouvrit une école enseignant la foi chrétienne, insistant toujours sur ses fondements rationnels. Cette approche assez neuve suscita de nombreuses controverses avec ses confrères comme avec des philosophes, notamment Crescens le Cynique.

Les disciples connus de Justin sont Evelpiste de Cappadoce, un esclave de la maison impériale Hierax de Phrygie, Chariton et sa sœur Charito, Péon, Libérien et Tatien le Syrien.

Il souffrit le martyre avec 6 de ses compagnons à Rome pour avoir refusé de sacrifier aux dieux à l’époque où Rusticus, ami de Marc-Aurèle, était le préfet de la ville entre 162 et 168.

Auteur fécond, on lui attribue une dizaine d’ouvrages, apologies, controverses. Justin est ainsi le premier à avoir exposé dans son ensemble la doctrine chrétienne et le rapport de la foi à la raison. Son style confus, ses digressions et certaines incohérences en font un auteur difficile à suivre.

Parmi ses œuvres on peu citer, grande apologie adressée à Antonin le Pieux et à ses fils adoptifs, au Sénat et au peuple romain entre 148 et 154, “dialogue avec Tryphon”, rédigé en Syro-palestinien, entre 150 et 155 et requête au Sénat dite deuxième apologie après 160.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Imago Mundi/ Saint Justin et de nominis /contenus/saint/Saint Justin.

Notes

[1] L’apologétique est un champ d’études théologique ou littéraire consistant à défendre de façon cohérente une position. Un auteur s’engageant dans cette démarche est appelé « apologiste » ou « apologète » (ce dernier terme ayant une connotation plus religieuse).

[2] Naplouse est une importante cité de Cisjordanie. Elle se situe à environ soixante-trois kilomètres au nord de Jérusalem. Ses habitants sont principalement des Palestiniens, dont environ 300 Samaritains. Le principal lieu saint de ceux-ci, le mont Garizim, surplombe en effet la ville. La ville abrite des lieux saints musulmans, chrétiens, samaritains et juifs. La cité fut fondée en l’an 72 par les Romains et fut initialement nommée Flavia Neapolis (« nouvelle cité de l’empereur Flavius »), à environ deux kilomètres à l’est de la cité biblique de Sichem, première capitale du royaume d’Israël. Vespasien la fait construire à la place d’un ancien village samaritain dénommé Mabartha.

[3] Éphèse est l’une des plus anciennes et plus importantes cités grecques d’Asie Mineure, la première de l’Ionie. Bien que ses vestiges soient situés près de sept kilomètres à l’intérieur des terres, près des villes de Selçuk et Kuşadası dans l’Ouest de l’actuelle Turquie, Éphèse était dans l’Antiquité, et encore à l’époque byzantine, l’un des ports les plus actifs de la mer Égée ; il est situé près de l’embouchure du grand fleuve anatolien Caystre. L’Artémision, le grand sanctuaire dédié à Artémis, la déesse tutélaire de la cité, qui comptait parmi les Sept merveilles du monde et auquel Éphèse devait une grande part de sa renommée, était ainsi à l’origine situé sur le rivage.

[4] Le stoïcisme est une école philosophique fondée à l’époque de la Grèce antique, par Zénon de Cition en 301 av. jc. C’est par la suite un courant philosophique hellénistique qui a traversé les siècles, subi des transformations notamment avec Chrysippe de Soles en Grèce et à Rome avec Cicéron, Sénèque, Épictète, Marc Aurèle, puis exercé diverses influences, allant de la période classique en Europe jusqu’à nos jours.

[5] L’école péripatétique, ou école péripatéticienne, est l’école philosophique fondée par Aristote en 335 av. jc au Lycée d’Athènes. Elle désigne également par extension ses sectateurs, tant juifs que musulmans.

[6] Il s’agit d’une fraternité philosophique, religieuse et scientifique, proche de l’orphisme. On dirait aujourd’hui un Ordre, au sens où la Franc-maçonnerie ou la Rose-Croix sont des Ordres. La communauté s’échelonne sur quatre degrés initiatiques et hiérarchiques, comme dans de nombreuses organisations initiatiques. Les femmes et les étrangers sont admis. Les profanes sont « les gens du dehors », les gens du commun, auxquels rien n’est révélé.

[7] Le platonisme est une théorie philosophique selon laquelle il existe des entités intelligibles en soi, dont le contenu est indépendant de la contingence de l’expérience sensible. Ces entités, suivant la version du platonisme dont on parle, peuvent être les concepts (les Idées en général, comme chez Plotin ou Augustin), les nombres (platonisme mathématique, comme chez Jamblique ou Lautman), ou encore les valeurs logiques (logicisme de Frege par exemple).