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Platon

samedi 18 octobre 2014, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 26 juillet 2011).

Platon (428/427-347/346 av. jc)

Philosophe grec

Platon Philosophe grec

Né à Athènes dans le dème de Collytos [1] d’une famille aristocratique, fils de Ariston et de Périctionè. La mère de Platon, devenue veuve quelque temps après sa naissance, se remaria avec son oncle maternel, Pyrilampe. Il ne fait aucun doute que Platon reçoit l’éducation traditionnelle correspondant à son statut social. Il eut pour maître de gymnastique Ariston d’Argos, et l’on dit qu’il a remporté deux prix aux Jeux olympiques et aux Jeux isthmiques. Il s’initia à la peinture, écrivit des poèmes, des dithyrambes, des vers lyriques et des tragédies. La musique, la flûte et la cithare, lui furent enseignées par Dracon, élève de Damon, et par Métellos d’Agrigente. Tous ses dialogues, et particulièrement le Timée, attestent qu’il avait poussé fort loin l’étude de cet art, qui, dans l’Antiquité, était étroitement lié aux mathématiques.

Ce fut Denys le grammairien, qui l’initia à cet ensemble de connaissances libérales que les Anciens appelaient la « grammaire ». L’importance des mathématiques a sans doute été grande à ses yeux, et Platon fut l’un des plus grands promoteurs de cette science. Vers 410, il fut élève de Cratyle, un disciple d’Héraclite, et d’Hermogène, un disciple de Parménide.

Il reprit le travail philosophique de certains de ses prédécesseurs, notamment Socrate, Parménide, Héraclite et Pythagore, afin d’élaborer sa propre pensée qui explore la plupart des champs importants, notamment la métaphysique, l’éthique, l’esthétique et la politique. Son œuvre, composée presque exclusivement de dialogues, est d’une grande richesse de style et de contenu, et produit, sur de nombreux sujets, les premières formulations classiques des problèmes majeurs de l’histoire de la philosophie occidentale. Chaque dialogue de Platon interroge un sujet donné, par exemple le beau ou le courage. La pensée de Platon n’est pas monolithique, une partie de ses dialogues aboutissent à des apories philosophiques, et ses dialogues qui apportent une solution aux problèmes posés ne constituent pas une réponse unique et définitive.

Il est l’inventeur de la théorie des Formes, celle-ci décrit le réel comme un ensemble de copies qui participent de leurs modèles immuables. La philosophie politique de Platon considère que la Cité juste doit être construite selon le modèle du Bien en soi.

Il était en relation étroite avec le parti oligarchique que par ailleurs il honnissait, et semble n’avoir pas été insensible à la célébrité de sa famille, qu’il mentionne dans le Charmide et dans le Timée. Il était le petit-neveu de Critias et le neveu de Charmide, tous deux du Conseil des Trente Tyrans, un régime de terreur imposé par Sparte pendant 9 mois, à partir de 403, à la fin de la guerre du Péloponnèse. Tout au long de son œuvre, il a dénoncé les excès de l’oligarchie, où les riches dominent les pauvres, et ceux de la démocratie, où les pauvres tentent de dominer les riches. C’est pourquoi Platon proposa dans La République un régime original : la timocratie. Il s’agissait d’un régime où la population était divisée en classes sociales strictement délimitées, ayant chacune des prérogatives propres.

Il abandonna de bonne heure la vie politique, carrière par excellence de l’homme libre à Athènes, et qu’il considérait comme le plus grand honneur, comme le plus grand devoir d’un bon citoyen, ainsi que comme le couronnement de la vie philosophique.

En 403, la démocratie fut rétablie à Athènes par Thrasybule et Anytos. Il devint le disciple de Socrate durant 9 ans, de 408 à 399, jusqu’à la condamnation de Socrate, qui avait résisté, entre autres, aux Trente Tyrans.

À la suite de cette rencontre, Platon abandonna l’idée de concourir pour la tragédie grecque et brûla toutes ses œuvres. Il transmit l’enseignement de son maître tout en se l’appropriant et en le transformant peu à peu. Il commença ses dialogues durant le vivant de Socrate.

Malade, il n’assista pas à la mort de Socrate en 399. Inquiet sur le sort des disciples de Socrate, il se réfugia chez Euclide de Mégare, qui en faisait lui aussi partie.

Il participa, comme cavalier, à la guerre de Corinthe, qui vit la victoire, en 394, de Sparte sur Athènes. À Cyrène, il aurait rencontré les philosophes Aristippe de Cyrène et Annicéris de Cyrène , défenseurs d’une philosophie de la jouissance. En Italie du Sud, dans la Grande-Grèce, à Tarente, il rencontra le grand pythagoricien Philolaos de Crotone, à cette occasion, qui date de 388/387, il entra en contact avec le pythagorisme, et approfondit l’opposition âme - corps, les nombres, et l’idéal oligarchique du philosophe-roi.

Il fit un premier voyage politique en Sicile en 387, et Denys 1er l’Ancien, qui s’intéressait à la philosophie, le reçut à la cour de Syracuse. Il gagna à la philosophie Dion de Syracuse, beau-frère de Denys, mais, en raison de son penchant à faire la leçon, ou à cause de son influence, il ne tarda pas à déplaire au « tyran », maître souverain.

Embarqué de force sur un bateau spartiate, il fut probablement capturé et vendu comme esclave sur l’île d’Égine, alors en guerre contre Athènes. Il fut néanmoins affranchi par Annicéris de Cyrène, philosophe cyrénaïque, qui l’aurait reconnu, puis libéré.

Après l’échec politique à Syracuse, Platon fonda, en 387, à Athènes, près de Colone et du gymnase d’Acadèmos, une école, nommée “l’Académie”, selon le modèle des pythagoriciens. Il y enseigna pendant 40 ans. On y poursuivait des recherches scientifiques, l’enseignement des sciences exactes y préparait à l’étude de la philosophie, considérée en elle-même, et dans ses applications à la politique. L’école a subsisté pendant 9 siècles, jusqu’au règne de l’empereur byzantin Justinien en 529.

Vers 380, il aurait initié le mathématicien Léodamas de Thasos à l’usage de l’analyse en géométrie.

Au début de 367, il fit un deuxième voyage politique en Sicile, et, à la mort de Denys 1er l’Ancien, en 367, Dion de Syracuse demanda à Platon, d’éduquer son beau-frère Denys II le Jeune, fils de Denys l’Ancien, à la philosophie. Il avait fait ce retour en Sicile, pensant créer une cité qui serait gouvernée selon ses principes philosophiques. Mais Denys II le Jeune bannit Dion, soupçonné de comploter, et Platon fut détenu un an dans la citadelle d’Ortygie.

Le troisième et dernier voyage politique de Platon en Sicile eut lieu en 360. En 361, Denys II le Jeune promit d’accorder sa grâce à Dion à condition que Platon revienne une troisième fois en Sicile. Platon, âgé de 68 ans, confia l’Académie à Héraclide du Pont, et accepta, ainsi que Speusippe et Xénocrate. Mais ses relations avec Denys II se dégradèrent, et le pythagoricien Archytas de Tarente dut envoyer un vaisseau de guerre pour libérer Platon.

Âgé de 80-81 ans, il mourut à Athènes au cours d’un repas de noce.

Platon fut un disciple de Socrate. Sa pensée s’inspire de celle de ce dernier mais aussi de celle d’Héraclite et de celle de Pythagore. Il est généralement considéré comme l’un des premiers et des plus grands philosophes occidentaux, sinon comme l’inventeur de la philosophie.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Encyclopédies et bibliothèques, de Sumer au XXIe siècle/BNF/

Notes

[1] Collytos, écrit aussi parfois Collytès est un dème de l’Athènes antique. Selon la tradition la plus répandue, Platon y est né. Un écrivain du IIe siècle av. jc, Pompianos, prytane mentionné comme un élève de Sosigène, vient également de ce dème.