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Clodoald ou Clodoaldus dit saint Cloud

mardi 28 novembre 2023, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 5 septembre 2011).

Clodoald ou Clodoaldus dit saint Cloud (522-560)

Prince mérovingien du 6ème siècle, Il était l’un des trois fils de Clodomir 1er, roi d’Orléans [1], et de Gondioque, petit fils de Clovis, qui préféra renoncer à la royauté et devint moine et ermite.

Après la mort de Clodomir 1er, ses trois fils Thibault, Gonthaire et Clodoald furent recueillis par Sainte Clotilde, leur grand-mère, qui les éleva chrétiennement, en attendant qu’ils puissent se partager les États de leur père, gouvernés pendant ce temps par des lieutenants. Mais Childebert 1er, roi de Paris, et son frère Clotaire 1er, roi de Soissons, qui convoitaient le royaume d’Orléans, leur héritage, cherchèrent le moyen de parvenir à leurs fins. Clotaire épousa Gondioque, la veuve de Clodomir.

Mais cela ne suffit pas pour que ce dernier obtienne le territoire de son défunt frère. La loi salique imposant le partage du royaume entre les fils de Clodomir. Pour contourner le problème, Clotaire s’allia à son frère Childebert, pour organiser l’assassinat des jeunes héritiers en 525. Childebert et Clotaire, firent demander à leur mère Clotilde, de leur envoyer les enfants pour les proclamer successeurs de leur père. Les deux oncles font alors massacrer les enfants.

Seul le plus jeune, Clodoald, âgé de 2 ans, fut miraculeusement sauvé du massacre, par le dévouement de quelques fidèles. On le cacha dans un monastère, et il pu ainsi échapper à toutes les recherches de ses oncles.

Quelques années plus tard, il se coupa lui-même les cheveux au cours d’une cérémonie par laquelle il déclarait qu’il renonçait à la royauté, ayant préféré sacrifier sa chevelure, symbole de la royauté franque, plutôt que sa vie. Il préféra une vie humble et tranquille dans les rigueurs de la solitude, à une vie éclatante, mais périlleuse dans un palais royal, au milieu d’une foule de courtisans. Il se consacra dès lors entièrement au service de Dieu.

Après avoir distribué aux églises et aux pauvres les biens que ses oncles n’avaient pu lui ravir, il se retira auprès d’un saint religieux, nommé Séverin, qui menait une vie solitaire et contemplative dans un ermitage aux portes de Paris [2].

Il devint son disciple et reçut de ses mains l’habit religieux. Il demeura quelque temps en sa compagnie. Childebert et Clotaire n’ignoraient pas son identité, mais, comme ils le virent sans prétention, ils le laissèrent en liberté et lui donnèrent même quelques héritages pour vivre plus commodément dans le lieu de sa retraite.

Cependant, il quitta les environs de Paris et se retira secrètement en Provence [3], loin de toutes les personnes de sa connaissance.

Il retourna à Paris et à peine fut-il revenu que Eusèbe, alors évêque de Paris, l’ordonna prêtre vers l’an 551. Il accomplit pendant quelque temps les fonctions de son ministère dans l’église de Paris. Puis, il se retira sur une colline, le long de la Seine, à deux lieues au-dessous de Paris, en un lieu que l’on appelait Novigentum [4], près de la forêt de Rouvray. Ayant trouvé refuge dans ces lieux retirés il y mena une vie de solitude et de prière.

Après y avoir vécu quelque temps solitaire, il vit accourir de toutes parts des disciples et fit construire un monastère

Sa vie exemplaire lui valut d’être reconnu par l’Église comme un saint, et d’être le premier prince franc qu’elle ait honoré d’un culte public.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de nominis/ Saint Clodoald

Notes

[1] À la mort de Clovis, en 511, le Regnum Francorum ou royaume des Francs, désigné par les historiens sous le terme de Francie, est partagé entre ses successeurs, ses quatre fils. La partie orléanaise échoit à Clodomir, Metz à Thierry 1er, Paris à Childebert et Soissons à Clotaire. Le royaume de Clodomir occupe les parties occidentale et centrale du domaine des Francs, se développant autour de la Loire. Sur les plans administratif, judiciaire et militaire, ce royaume apparaît divisé en duchés, comtés et districts. Mais le gouvernement « central », très réduit, est itinérant, le roi se déplaçant avec ses leudes et ses serviteurs de cité en cité ou d’une « villa » rurale à l’autre

[2] à l emplacement de l actuelle Église Saint Séverin dans le 5ème arrondissement

[3] La Provence est une région historique et culturelle ainsi qu’une ancienne province dans le Sud-Est de la France, s’étendant de la rive gauche du Rhône inférieur à l’ouest, jusqu’au fleuve Var à l’est et bordée au sud par la Méditerranée. La basse vallée du Rhône connaît diverses invasions. Wisigoths et Alains pillent de nombreuses cités et descendent jusqu’à Orange et Avignon. Les Burgondes s’installent dans la région en 442, et choisissent Vienne, qui gardait son prestige de grande cité romaine, pour capitale. Avignon marqua la pointe sud de ce royaume. Les Ostrogoths fondent au sud de ce royaume Burgonde un duché dépendant de leur royaume italo-dalmate : le duché de Provence, future basse Provence ou comté de Provence (la partie burgonde deviendra elle le marquisat de Provence). Charles Martel combat le patrice de Provence, Mauronte, allié des Maures de Gothie et fait entrer définitivement la Provence dans le domaine franc en 536. En 843, le traité de Verdun donne la Provence à Lothaire 1er. Son fils Charles de Provence en fait le royaume de Provence-Viennois ou de Bourgogne cisjurane à l’existence éphémère (855-863).

[4] Nogent