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Saint Miliau de Cornouailles

vendredi 30 mai 2025, par lucien jallamion

Saint Miliau de Cornouailles

Roi guerrier celte brittonique légendaire

Selon la généalogie de la Vie de Saint Méloir, Miliau etant le père de Méloir, connue par un manuscrit du 12ème siècle, Miliau naît dans une fratrie de 6 enfants.

Avant d’être roi, alors qu’il est prince de Cornouailles [1] sous le règne de son père Budic d’Armorique , Miliau est le chef de guerre des celtes de Cornouailles. Ainsi, bien qu’il sera dit de lui plus tard qu’il est un roi diplomate et bon pour son peuple, il fut un guerrier celte redoutable, stratège peu commun, ayant perdu peu de batailles, que les autres roi celtes et chefs de clans craignaient d’affronter. Bien des siècles plus tard, on compare la rage guerrière de ce roi, force de la nature, à un lion.


Lors de ses 35 premières années, et après avoir grandi avec ses 5 frères et sœurs, Miliau est réputé pour avoir courtisé toutes les filles du village. Aucune ne semblait résister au charme du grand et beau prince aux cheveux blonds, si bien qu’il eut probablement moult enfants illégitimes.

En 595, son père Budic, se sentant vieillir, décide de le marier à Awrilia (c’est-à-dire Aurélia), fille de Winnoc, un prince de la famille royale de Domnonée [2]. Celle-ci a 16 ans et Miliau 25 ans. De cette union, naissent probablement plusieurs enfants, mais un seul passe à la postérité que l’on connaîtra sous le nom francisé de Meloir.

Miliau est le seul de sa fratrie à ne pas épouser une fille de Gwent [3], dynastie à laquelle sa famille est très liée par leur mère probablement afin de lier le royaume de Cornouailles à un autre , le lien avec celui de Gwent étant déjà établi Derwela, l’aînée de la fratrie, deviendra reine de Gwent en épousant Ynir de Gwent.

Héritier du titre de Roi en 501, il envoie la même année son plus jeune frère, Iawn, emmener des volontaires du peuple Cornovii pour coloniser des terres sauvages d’Armorique [4]. La souveraineté du roi Miliau s’étend alors également sur ces terres, son frère cadet le prince Iawn en devenant l’équivalent d’un gouverneur.

Miliau est dès lors, concrétement, Roi de Cornouailles ainsi de ce qui deviendra la future Bretagne d’Armorique.

Rivod ou Riwod , bien qu’aimant Miliau, grandit dans l’ombre de son grand frère et convoite dès le plus jeune âge l’attention que son père lui porte mais aussi le titre de roi. Il occupe auprès de Miliau un rôle équivalent à un proche conseiller, chef de guerre ou premier ministre (bien que ce genre de statuts n’existât pas dans ce sens chez les peuples celtiques). Au fil des années, les deux frères entrent de plus en plus souvent en conflit sur les décisions à prendre, et Rivod n’en convoite que davantage le pouvoir de Miliau afin de pouvoir agir à sa guise et entrer en guerre à tout va. Miliau est tué en 531 par son frère Rivod qui veut régner sans partage, il a été décapité suivant l’iconographie religieuse bretonne.


Après la mort de Miliau, sa femme, la reine Awrilia, serait retournée dans son pays natal, la Domnonée.

Après avoir tué son frère aîné, le fils de celui-ci et avoir effectué une régence de 13 ans, Rivod prit conscience de ses actes et mourut en 544.

Leur cousin Budik II succéda à Miliau en tant que Roi de Cornouailles, la Bretagne se détachant et prenant Iawn pour roi.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Peter Bartrum, A Welsh Classical Dictionary : People in History and Legend Up to about A.D. 1000, Aberystwyth, National Library of Wales, 1993, 649 p. (ISBN 978-0-907158-73-8),

Notes

[1] La ou les Cornouailles est un comté du Royaume-Uni situé à l’extrémité sud-ouest de l’île de Grande-Bretagne. Sa capitale est Truro. Limité à l’est par le fleuve Tamar, il a une superficie de 3 563 km² et une population de 536 000 habitants. Le duché possède une identité culturelle marquée : il forme l’une des six nations celtiques, avec sa propre langue, le cornique. Le titre de duc de Cornouailles est traditionnellement porté par le fils aîné du souverain britannique.

[2] La Domnonée (lat. Dumnonia) désigne au 6ème siècle deux royaumes bordant les deux rivages occidentaux de la Manche. Située en Grande-Bretagne, alors appelée « Bretagne insulaire », ce royaume s’est étendu sur l’actuel comté de Devon (ce dernier nom étant l’évolution du mot Dumnonia), et antérieurement aussi sur le domaine des Durotriges autour de Dorchester dans le Dorset jusqu’en 614 et le Somerset jusqu’en 658. Les Cornouailles étaient peut-être aussi incluses car le roi Ine de Wessex n’atteint le Tamar qu’en 710. D’ailleurs, en anglais, on distingue la Dumnonée (Dumnonia), pays insulaire, de la Domnonée, pays continental

[3] Gwent est un ancien royaume gallois au sud-est du Pays de Galles situé sur les Marches galloises, la rivière Wye le séparant de l’Angleterre à l’est, et l’estuaire de la rivière Severn la séparant au sud du Somerset. Il serait une partie du mythique royaume gallois d’Ewyas, l’autre moitié étant le Glywysing et l’Ergyng. L’histoire de cette région est assez confuse, principalement à cause de la fluctuation des frontières et des noms à travers le temps, accentuée par les innombrables revendications claniques de l’époque. Il est intéressant de constater qu’il garda un mode de vie romanisé plusieurs générations après le départ des troupes romaines de Bretagne, dans la décennie 410.

[4] Bretagne actuelle