Saint Arède d’Atane ou saint Yriez ou Yrieix du Limousin (vers 511- 591)
Religieux français

Il contribua grandement à l’évangélisation de sa région natale. Fils de Jocondus et de Pélagie, il reçut une éducation chrétienne. Ayant été envoyé à la cour d’ Austrasie [1], il mérita l’estime et l’affection du roi Thibert 1er, roi de Reims [2].
Saint Nizier de Trèves, évêque de Trèves [3], qui avait remarqué sur sa figure quelque chose de divin, lui fit quitter cette vie laïque, et l’admit dans les rangs de ses clercs.
Son père et son frère étant morts, Arède revint à Limoges [4] pour consoler sa mère. Mais il ne changea rien au plan de vie qu’il s’était tracé. Quelque temps après il fonda le monastère d’Atane [5] sur les terres de sa villa d’"Attanum [6]", en Limousin, et en fut le premier abbé. Les religieux qu’il eut d’abord sous sa conduite étaient de sa propre famille. La règle qu’il leur donna était composée des Institutions cénobitiques de saint Jean Cassien de celles de saint Basile de Césarée et des maximes des anciens Pères. Pélagie, sa mère, fournissait le nécessaire à l’entretien de la communauté.
Il se rendit au tombeau de Saint Julien de Brioude et en rapporta des reliques, et il alla très souvent prier auprès du tombeau de Saint-Martin à Tours. Il fit d’ailleurs construire des églises en l’honneur de plusieurs saints dont il était allé chercher les reliques.
Après avoir institué par testamentsaint Hilaire de Poitiers et saint Martin de Tours ses héritiers, il est mort, à près de 80 ans, d’une dysenterie, le 25 août 591.
Notes
[1] L’Austrasie désignait durant la période mérovingienne un royaume franc couvrant le nord-est de la France actuelle, les bassins de la Meuse et de la Moselle, jusqu’aux bassins moyen et inférieur du Rhin. La capitale en fut d’abord Reims, puis Metz. Les habitants de l’Austrasie étaient les Austrasiens. Ce royaume est apparu à la mort de Clovis en 511, lorsque le territoire de celui-ci est partagé entre ses fils. Berceau de la dynastie carolingienne, l’Austrasie disparaît en 751 avec le dernier roi mérovingien pour être intégrée dans le grand royaume franc que réunirent Pépin le Bref et Charlemagne.
[2] Reims est une commune française située dans le département de la Marne. La ville est surnommée « la cité des sacres » ou « la cité des rois ». En effet, c’est sur le futur emplacement de la cathédrale Notre-Dame de Reims que Clovis est baptisé par saint Remi et que furent sacrés un grand nombre de rois carolingiens puis capétiens pendant plus de dix siècles de Louis le Pieux en 816 jusqu’à Charles X en 1825.
[3] Le diocèse de Trèves est une Église particulière de l’Église catholique dans le land de Rhénanie-Palatinat, en Allemagne. Trêves est la plus ancienne ville d’Allemagne et un diocèse également très ancien élevé au rang d’archidiocèse au 8ème siècle. L’archevêque est l’un des huit Prince Électeurs de l’Empire.
[4] À partir du 12ème siècle, Limoges, lieu de couronnement traditionnel des ducs d’Aquitaine, est l’une des principales villes de la dot d’Aliénor d’Aquitaine. La majeure partie de son histoire médiévale se calque sur celle des guerres entre Plantagenêts et Capétiens. Richard Cœur de Lion est couronné duc d’Aquitaine lors de deux cérémonies tenues successivement à Poitiers, puis, dans la grande tradition des monarques d’Aquitaine, à Limoges en 1172. À la tête de l’empire Plantagenêt, le roi-chevalier meurt en avril 1199 à Châlus, place-forte défendant l’accès sud-ouest de Limoges, lors d’une expédition punitive contre son vicomte, Adémar V de Limoges. Au 14ème siècle, les affrontements entre rois de France et rois d’Angleterre, détenteurs du duché d’Aquitaine dont relève Limoges, culminent à l’occasion de la guerre de Cent Ans. Entre deux événements guerriers, Limoges doit faire face aux pillages des routiers et brabançons désœuvrés. Constituant toujours une « ville double », partagée entre la Cité et le Château, les bourgeois (par leurs consuls), évêques et vicomtes de Limoges jouent des alliances et protections, chacun selon les opportunités du moment. Ainsi, en 1370, la Cité ouvre ses portes aux troupes du roi de France, alors que le Château reste fidèle au roi anglais. Cet événement sera d’ailleurs l’occasion, pour le Prince Noir, de mettre à sac la Cité.
[5] Saint Arède d’Atane naquit entre 510 et 516, à Limoges. Il fonde un monastère à proximité de la villa de sa mère, au lieu-dit Atane, où il est enseveli. La réputation de sainteté d’Arédius attira de nombreux pèlerins à Attane, autour du monastère une ville se développa.
[6] Saint-Yrieix-la-Perche est une commune française située dans le département de la Haute-Vienne en région Limousin. La ville de Saint-Yrieix tire son origine d’un monastère fondé sur le sommet d’une colline au 6ème siècle (vers l’an 560) par le saint abbé Arédius ou Yrieix. Ce lieu occupé dès l’âge de bronze, était alors une villa gallo-romaine nommée Attanum.