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L’Europe après 1789

samedi 3 août 2024, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 10 janvier 2018).

L’Europe après 1789

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L’Europe après 1789

La Bastille [1], devenue symbole de l’oppression est prise le 14 juillet ; la Déclaration des droits de l’homme est proclamée le 26 août. L’Assemblée nationale ne veut d’abord que détruire les abus et donner une constitution à la France ; mais bientôt elle renverse à la fois l’antique constitution française et la dynastie.

Le roi Louis XVI sera exécuté en 1793. Déjà en 1792, la France s’est érigée en république. Mais très vite, elle se trouve déchirée par de sanglantes dissensions. Elle commence, à respirer sous le Directoire de 1795 à 1799, mais la faiblesse de ce gouvernement la met à deux doigts de sa perte. Lasse enfin de troubles elle revient sous une nouvelle forme à la monarchie, très vite transformée en dictature : Napoléon , d’abord consul en 1799, est proclamé empereur en 1804.

Entre temps, l’Europe tout entière, secouée par les événements qui se produisent en France réagit contre la république. Cela donnera lieu, entre 1792 et 1802, à ce qu’on a appelé les Guerres de la Révolution.

Dans la convention de Pillnitz [2], l’empereur François II le futur François Ier d’Autriche et Frédéric-Guillaume II roi de Prusse , avaient déclaré que la cause de Louis XVI était commune à tous les souverains, et avaient en conséquence ordonné des armements.

La France prit alors l’initiative, et déclara la guerre à l’empereur François II. Celui-ci commença les hostilités avec l’appui de la Prusse [3] et de la Sardaigne [4]. Cependant l’invasion des Prussiens fut repoussée ; ils furent même poursuivis de l’autre côté du Rhin [5], et les Français pénétrèrent en Savoie [6]. Ce fut dans ces circonstances que l’Angleterre intervint et forma une coalition, dans laquelle entrèrent, outre les souverains allemands, ceux, de l’Italie et l’Espagne. La guerre éclata à la fois sur les frontières du Nord de la France, du Rhin, des Alpes et des Pyrénées.

La défense fut si vigoureuse que la Toscane [7] voulut garder la neutralité, et que la Prusse, et l’Espagne demandèrent la paix à leur tour, en 1795. La France n’avait plus dès lors que l’Autriche à combattre.

La création de la république Batave [8] constituait une sorte d’avant-garde pour ses frontières du Nord. En 1796, Moreau et Jourdan prirent l’offensive contre l’Autriche, et détachèrent bientôt de son alliance presque tous les États allemands. D’un autre côté, la campagne d’Italie faisait éprouver à l’Autriche de tels désastres que les souverains italiens jugèrent bientôt prudent d’abandonner sa cause et d’entrer dans l’alliance française. La capitale même de l’Autriche était menacée, quand cette puissance se décida à signer, en 1797, le traité de Campo-Formio, par lequel elle reconnaissait la République française et s’obligeait à respecter la République Cisalpine [9], qui venait d’être fondée dans la Haute Italie. Cette paix venait à peine d’être consentie, que le congrès de Rastadt [10] réveille les haines et les défiances. Une nouvelle coalition se forma, en 1798, entre l’Angleterre, la Russie, l’Autriche, le Portugal et l’Empire Ottoman.

A cette époque, la France venait de consolider son influence en Italie, par l’établissement des républiques Romaine et Parthénopéenne, et en Suisse par l’institution de la république Helvétique.

Cependant l’expédition lointaine entreprise en Égypte constituait pour la France une cause d’affaiblissement et un danger. Les hostilités éclatèrent à la fois sur le Rhin, en Italie et dans les Pays-Bas ; les armées françaises eurent encore raison de la coalition.

Par le traité de Lunéville [11], en 1801, l’Autriche et l’Allemagne consentirent à la paix ; le traité d’Amiens [12], en 1802, amena une pacification générale.

Ces différentes guerres avaient épuisé les puissances continentales ; mais elles avaient profité à l’Angleterre, qui avait achevé de ruiner les colonies françaises, et étendu sa domination sur les possessions européennes en Amérique, en Asie et en Afrique.

P.-S.

L’Europe au 18ème siècle Source : Imago mundi Texte de Léonardon/ article de Fabienne Manière/herodote/ evenement/17720428/dossier 414

Notes

[1] La bastille Saint-Antoine, souvent appelée simplement la Bastille et anciennement fort et bastide Saint-Anthoine lez Paris, est une forteresse construite au 14ème siècle, à l’emplacement du débouché de la rue Saint-Antoine sur l’actuelle place de la Bastille à Paris. Devenue une prison, considérée comme le symbole du despotisme monarchique, elle fut totalement détruite lors de la Révolution française, après l’événement déclencheur devenu une fête nationale en France : la prise de la Bastille du 14 juillet 1789.

[2] La déclaration de Pillnitz est rédigée au château de Pillnitz en Saxe à la fin d’une conférence (du 25 au 27 août 1791) entre l’empereur Léopold II et le roi Frédéric-Guillaume II de Prusse. Cette négociation traitait de la question polonaise et de la guerre entre le Saint-Empire et l’Empire ottoman. Après la fuite manquée de Louis XVI et son arrestation à Varennes, l’empereur Léopold II proposa une conférence pour examiner les moyens de sauver la royauté française. Elle aboutit à une convention, renfermant en germe toutes les coalitions qui se formèrent ensuite contre la Première République française.

[3] Le royaume de Prusse est un ancien État européen formé en 1701 et intégré en 1871 à l’Empire allemand, dont il est la composante principale ; il disparaît en 1918 lorsque l’Allemagne devient une république. Le royaume de Prusse devient un État de rang européen sous le règne de Frédéric II, puis joue un rôle essentiel de 1792 à 1815 comme adversaire de la France (guerres de la Révolution et de l’Empire), de 1815 à 1866 comme adversaire de l’Autriche (unification de l’Allemagne excluant l’Autriche), et en 1870-71 à nouveau comme adversaire de la France (guerre franco-prussienne) qui permet à la Prusse de dominer le nouvel Empire allemand.

[4] Le royaume de Sardaigne officiellement États du roi de Sardaigne jusqu’en 1847 est un État européen ayant existé de 1720 à 1861. Plus précisément, il s’agit de la dénomination et de la forme qu’ont pris les États de la maison de Savoie à partir de l’échange de l’île de Sicile pour celle de Sardaigne, jusqu’à la fondation du royaume d’Italie. En effet, le titre de roi de Sardaigne est obtenu par les ducs de Savoie contre la cession forcée du royaume de Sicile à l’Autriche en 1720, conséquence du traité de Londres et de la paix de La Haye. Le royaume de Sardaigne est à l’origine de la création du royaume d’Italie lors du Risorgimento et donc de l’Italie moderne.

[5] Le Rhin est un fleuve international d’Europe centrale et de l’Ouest, long de 1 233 km. Il est la colonne vertébrale de l’Europe rhénane, l’espace économique le plus dynamique d’Europe et l’un des grands lieux de puissance du monde. Son bassin versant, de 198 000 km2, comprend le Liechtenstein, la majeure partie de la Suisse et du grand-duché de Luxembourg, une partie de l’Autriche, de l’Italie et de la Belgique, de grandes parties de l’Allemagne et des Pays-Bas et une partie de la France. Il s’agit du plus long fleuve se déversant dans la mer du Nord et de l’une des voies navigables les plus fréquentées du monde.

[6] Le duché de Savoie est un ancien duché indépendant, noyau des États de Savoie, devenu Royaume de Sardaigne en 1713, et divisé entre la France et l’Italie en 1860. Le 19 février 1416, l’empereur Sigismond 1er érige le comté de Savoie en duché de Savoie, lui offrant une autonomie politique sans précédent. Les successeurs d’Amédée VIII de Savoie portent désormais le titre de duc jusqu’à ce qu’ils deviennent rois de Sicile, puis de Sardaigne au début du 18ème siècle.

[7] La Toscane, dirigée d’abord par des margraves et des marquis aux 9ème et 10ème siècles, devint un ensemble de cité-États à statut républicain-oligarchique. Au 15ème siècle, avec Cosme de Médicis, elle est progressivement réunifiée dans une seule entité politique et passe entre les mains de la famille des Médicis, l’une des plus puissantes durant la Renaissance. Cette famille a gouverné la Toscane du 15ème au 18ème siècle.

[8] La République batave était l’État successeur de la République des Sept Pays-Bas unis. Elle fut proclamée le 19 janvier 1795 et s’acheva le 5 juin 1806, avec l’accession de Louis Bonaparte au trône néerlandais. À partir d’octobre 1801, elle fut connu en néerlandais sous le nom de Bataafs Gemenebest. Les deux noms font référence au peuple germanique des Bataves, représentant à la fois l’ascendance néerlandaise et leur ancienne quête de liberté dans leur tradition nationaliste. Au début de 1795, l’intervention de la France entraîna la chute de l’ancienne République des Provinces-Unies. La nouvelle République bénéficia d’un large soutien de la part de la population néerlandaise et fut le produit d’une véritable révolution populaire. Cependant, elle a été fondée avec le soutien armé des forces révolutionnaires françaises. La République batave est devenue un État client, la première des « républiques sœurs », puis ensuite une partie de l’Empire français de Napoléon.

[9] La République cisalpine est un État créé le 27 juin 1797 par Napoléon Bonaparte, une « république sœur » résultant de la fusion des républiques cispadane et transpadane qu’il avait établies en 1796. Le 26 janvier 1802, elle prend le nom de République italienne. Le 17 mars 1805, elle est transformée en royaume d’Italie, dont le roi est Napoléon lui-même.

[10] Le congrès de Rastatt (orthographié Rastadt lors de la réunion) est une réunion diplomatique entre la jeune République française, la Prusse, le Saint-Empire et un certain nombre de princes allemands qui se tient de septembre 1797 à avril 1799. C’est l’une des très rares rencontres diplomatiques de l’Histoire où des ambassadeurs trouvent la mort.

[11] Le traité de Lunéville a été signé à Lunéville le 9 février 1801 (20 pluviôse an IX) entre Joseph Bonaparte, représentant la République française, et le comte Louis de Cobentzel, représentant l’Autriche.

[12] C’est le 25 mars 1802 qu’est signé le Traité d’Amiens entre la France et l’Angleterre. Cette paix était la première qui soit signée par la France depuis 1792. Elle fut signée par Joseph Bonaparte , frère du Premier Consul, et Cornwallis avec l’Espagne, la Hollande et l’Angleterre. Elle fut accueillie avec enthousiasme.