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De mai 1804 au couronnement de Napoléon 1er

jeudi 14 septembre 2023, par ljallamion (Date de rédaction antérieure : 2 mars 2021).

De mai 1804 au couronnement de Napoléon 1er

Le 18 mai 1804, un sénatus-consulte [1] proclame Bonaparte  empereur des Français et de la République française sous le nom de Napoléon 1er. Le gouvernement de la République est confié à un empereur héréditaire. Le titre d’empereur a été choisi parce que plus républicain que celui de roi.


C’est le 22 juin 1804 qu’apparaît les premiers vélocifères [2]. Le 10 octobre 1804 Joseph Cugnot , l’inventeur du fardier [3] meurt à Paris après une vie consacrée à la mise au point de sa célèbre locomobile et d’autres inventions destinées à l’armée. 


Le 25 novembre 1804 une entrevue de Napoléon et de Pie VII a lieu. L’oncle de Napoléon, le cardinal Fesch , a réussi à convaincre le pape Pie VII de venir à Paris y sacrer son neveu. C’est à Fontainebleau [4] que le protocole a prévu la rencontre du pape et de l’empereur. Lorsqu’il apprend que Pie VII vient de quitter Nemours [5], Napoléon, sous le prétexte d’une chasse, prend le galop et rejoint la Croix de Saint-Hérem [6], où il sait que le cortège papal doit passer. Lorsque la voiture du souverain pontife arrive, l’empereur met pied à terre. Les deux hommes se saluent. L’empereur monte dans la voiture du pape et ils continuent ensemble la route jusqu’au château de Fontainebleau. 


Le Couronnement de Napoléon.

La veille, sur ordre du pape, le cardinal Fesch a béni religieusement le mariage de l’empereur avec Joséphine . En ce 2 décembre le carrosse impérial conduit par 8 chevaux isabelle, a quitté les Tuileries [7] et passe par la rue Saint-Honoré [8], s’arrête devant Notre-Dame de Paris [9].

La foule sur tout le parcours n’a cessé d’acclamer le couple impérial qui descend maintenant du carrosse. L’empereur est vêtu d’un manteau de velours cramoisi. Sa tête est ceinte d’une couronne de feuilles de laurier d’or. La robe de l’impératrice est constellée de pierreries.

En entrant dans la cathédrale, l’empereur se penche vers son frère Joseph et lui dit “si notre père nous voyait !”

Après les onctions saintes reçues du souverain pontife même, l’empereur prend dans les mains du pape la couronne qu’il se pose lui-même sur la tête, puis il couronne l’impératrice. Pie VII proclame alors face à la foule des dignitaires de l’empire “Vivat imperator in aeternum” ! L’acclamation est reprise par toute l’assistance.

Puis le pape se retire dans la sacristie et laisse l’empereur prêter serment. Au soir de ce sacre, dont la décoration a été l’œuvre de Jacques-Louis David et qui a été ponctué par le “Te Deum” de Giovanni Paisiello , des motets [10] de Jean-François Lesueur et le Vivat de l’abbé Nicolas Roze , l’empereur assure : Je n’ai pas succédé à Louis XVI , mais à Charlemagne

Notes

[1] Un sénatus-consulte ou senatus consultum est un texte émanant du sénat : un simple avis du sénat romain durant l’Antiquité ou ayant force de loi sous le consulat et les deux empires napoléoniens.

[2] Ancienne voiture publique attelée, légère, à marche rapide.

[3] Chariot utilisé pour transporter des charges pesantes

[4] Le château royal de Fontainebleau est un château de styles principalement Renaissance et classique, jouxtant le centre-ville de Fontainebleau (Seine-et-Marne), à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Paris. Haut lieu de l’histoire de France, le château de Fontainebleau a été l’une des demeures des souverains français depuis François 1er (qui en fit sa demeure favorite) jusqu’à Napoléon III.

[5] Nemours est une commune française située dans le département de Seine-et-Marne. La ville est connue pour son château-musée du 12ème siècle, ainsi que pour le musée départemental de Préhistoire d’Île-de-France.

[6] En 1660, François-Gaspard de Montmorin de Saint-Hérem, gouverneur de la ville et du château de Fontainebleau, capitaine des chasses des forêts de Bière et de Brie, érige une croix à ce carrefour. Elle est détruite en 1793 et réédifiée en 1827. C’est à ce carrefour que Napoléon 1er attend le Pape Pie VII, le 26 novembre 1804, en vue du sacre. En 1863, l’empereur Napoléon III demande à Alexis Paccard d’édifier une troisième croix en pierre afin de commémorer cet événement.

[7] Le palais des Tuileries est un ancien palais parisien, aujourd’hui détruit, dont la construction commença en 1564 sous l’impulsion de Catherine de Médicis, à l’emplacement occupé auparavant par l’une des trois fabriques de tuiles établies en 1372 à côté de l’hôpital des Quinze-Vingts, non loin du vieux Louvre. Agrandi au fil du temps et unifié avec le palais du Louvre en 1860, il disposait d’une immense façade (266 mètres de long pour le palais disparu, et environ 328 mètres si on compte les pavillons de Flore et de Marsan qui subsistent) et il était le point focal du grand axe historique de Paris conçu à partir de ce palais. Il a été la résidence royale à Paris de nombreux souverains (Henri IV, Louis XIV, Louis XV, Louis XVI mais aussi Louis XVIII, Charles X puis Louis Philippe), et impériale (Napoléon 1er puis Napoléon III). Entretemps il a aussi été le siège de la Première République et du Consulat. Son rôle de siège officiel du pouvoir français fut interrompu par sa destruction par un incendie volontaire le 23 mai 1871, allumé par les communards Jules-Henri-Marius Bergeret, Victor Bénot et Étienne Boudin. Les ruines du palais des Tuileries furent abattues en 1883, les présidents de la Troisième République étant alors installés dans le palais de l’Élysée.

[8] La rue Saint-Honoré, située dans les 1er et 8e arrondissements de Paris, est l’une des plus longues voies de la capitale. Elle permet de joindre les Halles, à l’est, au quartier de la Madeleine, à l’ouest, en passant par les quartiers du Palais-Royal et de la Place-Vendôme.

[9] La cathédrale Notre-Dame de Paris, communément appelée Notre-Dame, est l’un des monuments les plus emblématiques de Paris et de la France. Elle est située sur l’île de la Cité et est un lieu de culte catholique, siège de l’archidiocèse de Paris, dédiée à la Vierge Marie. Commencée sous l’impulsion de l’évêque Maurice de Sully, sa construction s’étend sur plus de 2 siècles, de 1163 au milieu du 14ème siècle.

[10] Un motet est une composition musicale apparue au 13ème siècle, à une ou plusieurs voix, avec ou sans accompagnement musical, courte et écrite à partir d’un texte religieux ou profane. Ce genre musical à deux voix atteignit son apogée à la fin du 12ème siècle, avec l’école de Notre Dame de Paris et ses maîtres, Léonin et Pérotin. Le motet a remplacé le conduit. Au début du 16ème siècle, le motet s’enrichit grâce à Josquin Desprez et atteint son apogée avec Palestrina. Le nombre des voix était le plus souvent de quatre, mais pouvait atteindre six, huit, et même douze. À l’extrême, le motet Spem in alium de Thomas Tallis ne compte pas moins de 40 voix indépendantes. En France, le motet fut illustré, notamment, par Henry Du Mont et Pierre Robert, sous-maîtres de la Chapelle de Louis XIV ; sous l’égide de Louis XIV, Lully, puis Delalande, inaugurèrent le « grand motet » ou « motet à grand chœur », équivalent de l’antienne (anthem) des Anglais et de la cantate des Allemands.