Le 15 février 1806 Joseph Bonaparte est proclamé roi de Naples [1]. Il avait refusé la couronne d’Italie l’année précédente mais il accepte avec plaisir celle de Naples.
Mais il devra la quitter, l’année suivante, sur ordre de son frère Napoléon qui vient de faire de lui un roi d’Espagne [2].
Le 17 février 1806, le gouvernement par un décret décide la construction d’un arc de triomphe à Paris. Il est décidé que l’Arc de triomphe sera élevé sur la colline de Chaillot [3], tandis qu’un autre se dressera place du Carrousel [4] pour célébrer la gloire des armées de Napoléon Bonaparte .
Charles Percier et Pierre Fontaine sont chargés de celui du Carrousel et Jean-François Chalgrin construit celui de l’Etoile.
Le 18 mars 1806, le premier conseil des prud’hommes est institué [5] par une loi promulguée par Napoléon 1er et complétée par un décret du 3 juillet.
Il s’agit d’implanter ces tribunaux, destinés à arbitrer les litiges entre maîtres et ouvriers, dans les villes de fabriques où le gouvernement le jugera convenable.
Lyon [6], qui dispose avant même la Révolution d’une institution chargée de régler les différends entre fabricants de soieries et ouvriers, sert d’exemple. En 1813, 26 conseils sont recensés à travers le pays, on en compte 75 au milieu du 19ème siècle.
Pour autant, l’origine des prud’hommes est bien antérieure à l’Empire. Déjà, sous Saint Louis, des probi-homines [7], règlent les problèmes entre gens de métiers. En 1296, Philippe le Bel crée à Paris un corps de prud’hommes placé hiérarchiquement entre les échevins [8] et le prévôt des marchands [9] pour régler les problèmes entre artisans ou commerçants. Sous l’Ancien Régime, le système se développe au sein des corporations, mais sans véritable unité d’une région à l’autre, des édiles municipaux, des juges issus de tribunaux ordinaires, des commissaires de police ou encore des experts peuvent être amenés à trancher.
Le 30 mars 1806 Joseph Bonaparte est proclamé roi de Naples et des Deux-Siciles.
Le 10 mai 1806 sera créée l’Université impériale. Dès 1806 l’idée se fait jour de créer une sorte de congrégation d’enseignants, qui reprendrait le nom d’Université. Or, depuis un décret en date du 15 septembre 1793, les universités avaient disparues en France, la Convention leur préférant de grandes écoles spéciales comme le conservatoire des arts et métiers ou l’école des Beaux-Arts.
Un projet de loi est donc proposé le 6 mai 1806 : Art. 1er : Il sera formé, sous le nom d’Université impériale un corps chargé exclusivement de l’enseignement et de l’éducation publics dans tout l’Empire.
Art. 2. : Les membres du corps enseignant contracteront des obligations civiles, spéciales et temporaires.
Art. 3 : L’organisation du corps enseignant sera présentée en forme de loi du Corps législatif à sa session de 1810.. Bien que les termes de ce projet soient volontairement peu précis pour ne pas heurter les susceptibilités, il s’agit là de créer une université d’Etat qui pourra jouir du monopole de l’enseignement, intégrer en son sein tous les établissements et disposer d’un corps enseignant totalement dévoué.
Cette loi sera complétée le 17 mars 1808. Ainsi il est décidé que :
Art. 1er : L’enseignement public dans tout l’Empire est confié exclusivement à l’Université.
Art. 2 : Aucune école, aucun établissement quelconque d’instruction ne peut être formé hors de l’Université et sans l’autorisation de son chef.
Art. 3 : Nul ne peut ouvrir d’école, ni enseigner publiquement, sans être membre de l’Université, et gradué par l’une de ses facultés. Néanmoins, l’instruction dans les séminaires dépend des archevêques et évêques, chacun dans son diocèse ….
Art. 38. Toutes les écoles de l’Université prendront pour base de leur enseignement : 1) les préceptes de la religion catholique ; 2) la fidélité à l’Empereur, à la monarchie impériale dépositaire du bonheur des peuples, et à la dynastie napoléonienne conservatrice de l’unité de la France et de toutes les idées libérales proclamées par les Constitutions…
Elle est chargée exclusivement de l’éducation des garçons et c’est le poète et critique louis de Fontanes dirigeant du Mercure [10] , qui en devient le grand maître [11].
14 octobre 1806, Napoléon bat les Prussiens à Iéna et les Saxons à Auerstadt.