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La Suède au 18ème

jeudi 26 décembre 2024, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 22 juin 2020).

La Suède au 18ème

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Le Royaume de Suède en 1700, appelé aussi Suède-Finlande.

Au 18ème la Suède connaîtra une série de bouleversements politiques comme jamais au cours de son Histoire, passant sans transition du parlementarisme à l’absolutisme. Durant cette période, le royaume va traverser une série de soubresauts tels que des coups d’État et même un régicide.

Après la mort de Charles XII, le régime parlementaire mis en place est rapidement dominé par Arvid Horn, un ancien général finlandais. Occupant le poste de chancelier de 1720 à 1738, il réorganise l’administration et reconstruit le pays, ruiné par un siècle de guerres.

Très prudent, Horn s’évertue à tenir la Suède à l’écart des conflits européens. Il freine ainsi les partisans de Charles-Frédéric de Holstein-Gottorp , neveu de Charles XII et gendre de Pierre le Grand, qui veulent placer le prince sur le trône de Suède et souhaitent entraîner le pays dans les querelles de la cour de Russie.

De la même manière, il n’intervient pas dans la guerre de succession de Pologne [1], où Stanislas Leszczynski, beau-père de Louis XV et ancien allié des Suédois, tente de reprendre son trône. La politique étrangère timorée de Horn ne tarde pas à se heurter à l’opposition d’un parti patriote qui veut à tout prix prendre sa revanche sur la Russie.

Composé de jeunes officiers nostalgiques de Charles XII, ce nouveau parti se fait appeler les Chapeaux par opposition à leurs adversaires qu’ils surnomment les Bonnets, en référence aux bonnets de nuit ! Soutenus par la France, les Chapeaux prennent le contrôle du Parlement en 1738 et obtiennent la démission de Horn.

En 1741, appelée en renfort par Élisabeth 1ère dans un conflit de succession, la Suède déclare la guerre à la Russie. Mal préparée, l’armée suédoise est vaincue et doit évacuer la Finlande. 2 ans plus tard, 12 000 soldats russes débarquent près de Stockholm [2] et défilent dans les rues de la capitale. Le royaume est contraint à de très lourdes concessions pour récupérer une partie de la Finlande.

Peu intéressé par les affaires publiques, le roi Frédéric Ier n’a pas d’enfant et la question de sa succession ne tarde pas à se poser. Sous la pression de la Russie, le Parlement choisit comme prince-héritier Adolphe-Frédéric de Holstein-Gottorp , prince-évêque de Lübeck [3] et époux de la sœur de Frédéric II de Prusse .

Devenu roi en 1751, celui-ci essaie de reprendre en main le gouvernement et tente même un coup d’État en 1756. À la suite de cet échec, il ne reviendra jamais sur le devant de la scène et laisse les clés du royaume aux parlementaires.

Ses finances publiques étant régulièrement renflouées par la France, la Suède participe à ses côtés à la guerre de Sept Ans [4]. La campagne de Poméranie [5] s’avère être un fiasco pour les Scandinaves. Heureusement, Frédéric Axel de Fersen , leader des Chapeaux [6], parvient à obtenir du roi de Prusse la préservation de l’intégralité de la Poméranie suédoise lors du traité de Hambourg en mai 1762 [7].


Si le XVIIIe siècle marque le déclin politique et militaire de la Suède, le royaume connaît en revanche une véritable effervescence intellectuelle. En 1739 est fondée l’Académie royale des sciences de Suède [8], qui joue aujourd’hui le rôle de comité de sélection pour les prix Nobel de physique et de chimie.

C’est dans le domaine des sciences de la nature et des sciences exactes que les Suédois s’illustrent particulièrement, tels le botaniste Carl von Linné qui établit une classification systématique de l’ensemble des espèces vivantes, le physicien Anders Celsius , inventeur du thermomètre centigrade, ou encore Carl Wilhelm Scheele , créateur de la chimie organique et découvreur de l’oxygène et du chlore.

En 1764, les Chapeaux sont évincés du gouvernement par les Bonnets [9]. L’alliance avec la France est rompue au profit de l’Angleterre.

Les Bonnets mettent en œuvre une politique favorable aux libertés publiques et aux échanges et font de la liberté de la presse une loi fondamentale du royaume. Mais les sempiternels et insolubles conflits opposant Chapeaux et Bonnets, paralysent l’action du gouvernement, d’autant plus que chacun des partis est financé par des puissances étrangères antagonistes.

Le 12 février 1771, le roi Adolphe-Frédéric meurt. Son fils, Gustave III , est un homme intelligent, cultivé et passionné par les affaires publiques. Appuyé par la France, le nouveau souverain souhaite remodeler la Constitution dans un esprit plus monarchique, afin de pouvoir réformer efficacement l’État selon les principes du despotisme éclairé dont il se revendique.

Soutenu par une partie de la noblesse qui préfère l’absolutisme à la dictature du Parlement, le jeune souverain se heurte aussitôt à l’opposition des Bonnets, très présents dans la bourgeoisie, ainsi que du parti pro-russe.

Avec l’aval de la France, Gustave III procède en août 1772 à un véritable coup d’État. Tandis que des garnisons se soulèvent en Finlande et en Scanie [10] contre le parlementarisme, le roi harangue les troupes de la capitale et les entraîne avec lui. Les membres du gouvernement et les parlementaires les plus influents sont arrêtés.

Le 21 août 1772, le Parlement adopte sans débat la nouvelle Constitution qui réaffirme le rôle central du roi et réduit considérablement le pouvoir du Parlement, lequel perd toute capacité de contrôle sur le gouvernement et ne sera réuni que sur convocation du souverain. Les Bonnets et Chapeaux sont dissous. C’est la fin de ce que l’on a surnommé l’ère de la Liberté.

Gustave III met en place une série de réformes inspirées des Lumières. Il étend la liberté religieuse aux catholiques et aux juifs, interdit la torture et ne réserve plus la peine de mort qu’à certains crimes. Mettant en pratique les théories des physiocrates [11], il dérégule le commerce des grains et poursuit le remembrement rural.

À l’instar de son oncle Frédéric II, le roi de Suède est également un artiste dans l’âme et co-écrit un opéra consacré à Gustave Vasa, mis en musique par Johann Gottlieb Naumann . À partir de 1780, lassé des réformes intérieures, Gustave III va se focaliser sur les affaires extérieures en s’immisçant dans la guerre d’indépendance américaine.

Souffrant de l’embargo imposé par l’Angleterre à sa colonie insurgée, la Suède rejoint la Russie et le Danemark au sein de la Ligue de neutralité armée [12], ayant pour mission de faire respecter la liberté de circulation de leurs navires marchands, quitte à utiliser la force.


De nombreux officiers suédois combattent aux côtés des indépendantistes américains et en 1783 la Suède est le premier État neutre à reconnaître les États-Unis avec lesquels elle conclut sans tarder un traité d’amitié et de commerce.

L’année suivante, la Suède signe un traité d’alliance avec la France et se voit céder l’île antillaise de Saint-Barthélemy [13] en échange d’avantages économiques dans le port de Göteborg [14]. L’île restera suédoise jusqu’en 1878.

En Suède, le pouvoir de plus en plus personnel de Gustave III et le luxe tapageur de sa cour, révulsent une partie de ses sujets.

Ce fort mécontentement apparaît au grand jour lors des états généraux de 1786 où la noblesse, qu’il avait jusque là favorisée, prend la tête de l’opposition et refuse de voter sa réforme militaire. Dorénavant, le souverain choisira de s’appuyer sur les ordres roturiers.

Le grand objectif de Gustave III est de reconquérir les territoires finlandais perdus en 1743, d’autant que la Russie intervient dans les affaires suédoises en soutenant l’opposition aristocratique.

Profitant que Catherine II soit enlisée en Crimée contre la Turquie, le roi constitue une force armée et fabrique de toute pièce un incident frontalier [15] pour déclarer la guerre à la Russie, en juin 1788 [16].

La flotte suédoise éprouve sérieusement son homologue russe dans le golfe de Finlande, mais les forces tsaristes parviennent à se replier à Kronstadt [17]. L’offensive terrestre lancée en direction de Fredrikshamn [18] n’a guère plus de succès. Cet échec provoque des remous au sein même de l’armée.

Le 8 août 1788, un groupe d’officiers rassemblés à Anjala [19] transmet à Catherine II une proposition de paix et publie un communiqué qui dénonce le caractère inconstitutionnel de la guerre et réclame la restauration des libertés. Les mutins seront arrêtés et emprisonnés mais un seul sera condamné à mort.

De son côté, le Danemark, lié par un traité d’alliance avec la Russie, attaque la Scanie et menace Göteborg. L’invasion danoise offre l’occasion à Gustave III de susciter un sursaut patriotique. Tel Gustave Vasa, il se rend en Dalécarlie [20] pour haranguer les foules et y rassembler une armée de volontaires afin de secourir Göteborg. Sous la pression de l’Angleterre et de la Prusse, le Danemark est finalement contraint d’évacuer la Suède, au grand dam de la Russie.

Acclamé comme le sauveur de la nation, Gustave III voit son prestige renforcé et s’empresse de convoquer les états généraux. Après avoir fait arrêter les leaders de l’opposition aristocratique, il promulgue, le 21 février 1789, un Acte d’union et de sécurité qui lui donne les pleins pouvoirs.

Le gouvernement est dissous et les privilèges de la noblesse abolis au profit de la bourgeoisie et de la paysannerie. La Suède fait sa révolution mais, contrairement à la France, au profit d’un souverain absolutiste !

Débarrassé de ses opposants, Gustave III reprend les opérations militaires contre la Russie. Le 10 juillet 1790, les Suédois remportent une importante victoire navale à Svensksund [21], dans le golfe de Finlande où la flotte du tsar perd plus de 50 bateaux. Ce succès permet au royaume d’obtenir un mois plus tard une paix de compromis à Varela [22]. Les coûts de cette guerre laissent cependant le pays dans une situation économique catastrophique.

Hanté par la propagation des idées de la Révolution française, le roi se rend à Aix-la-Chapelle [23] en 1791 d’où il s’efforce d’inspirer une croisade antirévolutionnaire. Il ignore que ce sont les nobles humiliés qui vont provoquer sa chute.

En effet, à Stockholm, conseillers déchus et officiers limogés se coalisent dans l’ombre pour mettre un terme à la tyrannie du souverain et les plus radicaux sont même prêts à utiliser la manière forte pour se débarrasser de lui.

Le roi a vent des menaces qui pèsent sur lui mais ne juge pas opportun de renforcer sa protection. Bien mal lui en prendra.

Le 16 mars 1792, alors qu’il assiste à un bal masqué à l’Opéra de Stockholm, il est abattu par le capitaine Jacob Johan Anckarström , un jeune officier appartenant à la petite noblesse et proche des conjurés d’Anjala.

Grièvement blessé, Gustave III mourra 13 jours plus tard. Bien qu’une centaine d’aristocrates et d’officiers aient pris part à la conspiration, seul Anckarström est condamné à mort.

Le fils du défunt roi, Gustave IV , étant mineur, c’est son oncle, le duc Charles le futur Charles XIII , qui préside le conseil de régence. Celui-ci est dirigé de facto par Gustave-Adolphe Reuterholm, un homme acquis aux idées des Lumières mais qui, effrayé par la Terreur sévissant en France, va freiner la libéralisation du régime, au point de se révéler aussi autoritaire que Gustave III !

Tous les proches du monarque assassiné sont écartés du pouvoir sans ménagement, certains même contraints à l’exil. La presse est censurée. Même la consommation de café est rigoureusement interdite !

Reuterholm parvient toutefois à maintenir la Suède à l’écart des guerres révolutionnaires qui ravagent l’Europe et une nouvelle Ligue des neutres est mise en place avec le Danemark pour protéger l’économie scandinave du conflit opposant la France à l’Angleterre.

Gustave IV reprend les choses en main en 1796. Son règne sera malheureusement désastreux. Profondément réactionnaire, le jeune souverain voue une haine viscérale à Napoléon , qu’il compare à l’Antéchrist, et l’assassinat du duc d’Enghien [24] provoque la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays.

P.-S.

L’Europe au 18ème siècle Source : Imago mundi Texte de Léonardon/ article de Fabienne Manière/herodote/ evenement/17720428/dossier 414

Notes

[1] La guerre de Succession de Pologne eut lieu de 1733 à 1738. À la mort d’Auguste II en 1733, son fils, Auguste III, et Stanislas 1er, ancien roi de Pologne déchu en 1709, beau-père de Louis XV, se disputent le trône.

[2] Stockholm est la capitale et la plus grande ville de Suède. Elle est le siège du gouvernement et du parlement suédois ainsi que le lieu de résidence officiel du roi. Située au bord de la mer Baltique, la ville est construite en partie sur plusieurs îles, à l’embouchure du lac Mälar, ce qui lui a valu, à l’instar d’autres cités européennes, son surnom de « Venise du Nord » Au 17ème siècle, Stockholm devient une ville européenne d’envergure. Entre 1610 et 1680, sa population est multipliée par six. Ladugårdslandet, maintenant appelé Östermalm ainsi que l’île de Kungsholmen sont alors rattachés à la ville. En 1628, le Vasa coule dans Stockholm. Peu après, sont instaurées des règles qui donnent à celle ci un monopole sur les échanges entre les négociants étrangers et les territoires scandinaves. À cette époque, sont bâtis nombre de châteaux et de palais, dont la maison de la noblesse (riddarhuset) et au 18ème siècle le palais royal.

[3] La principauté épiscopale de Lübeck est une principauté ecclésiastique du Saint-Empire romain germanique créée vers 1160. Elle a pour origine le diocèse d’Oldenbourg, dont le siège est transféré à Lübeck vers 1160. L’évêque de Lübeck obtient l’immédiateté impériale en 1180 et devient alors prince-évêque. La confession luthérienne est adoptée par le prince-évêque en 1535. À partir de 1586, la principauté est aux mains de la maison de Holstein-Gottorp, puis de la maison d’Oldenbourg à partir de 1750. Elle perd son immédiateté en 1803, lorsque le Saint-Empire est réformé, peu de temps avant de disparaitre en 1806. La principauté devient un fief vassal du duché d’Oldenbourg.

[4] La guerre de Sept Ans, qui se déroule de 1756 à 1763, est un conflit majeur de l’histoire de l’Europe. Elle concerne les grandes puissances européennes de cette époque, regroupées en deux systèmes d’alliance antagonistes, et a lieu sur des théâtres d’opérations situés sur plusieurs continents, notamment en Europe, en Amérique du Nord et en Inde. La guerre de Sept Ans oppose la France alliée à l’Autriche et la Grande-Bretagne alliée à la Prusse. De nombreux autres pays européens participent cependant à cette guerre, notamment l’Empire russe aux côtés de l’Autriche et le royaume d’Espagne aux côtés de la France. Ce conflit, dont la Prusse et la Grande-Bretagne sont sorties victorieuses, a eu des conséquences importantes sur l’équilibre des puissances européennes. En Amérique du Nord et en Inde, il fait presque entièrement disparaître le premier empire colonial français. En Europe, la Prusse s’affirme dans l’espace germanique du Saint-Empire grâce à ses victoires de Rossbach sur la France et de Leuthen sur l’Autriche.

[5] La Poméranie suédoise était une partie de la Poméranie qui fut une possession suédoise de 1648 à 1815 au bord de la mer Baltique. Ses villes les plus importantes étaient Stralsund, Greifswald, et jusqu’en 1720 Szczecin. L’île de Rügen faisait partie de ces territoires. Ceux-ci appartiennent désormais à l’Allemagne et à la Pologne. La Poméranie qui est terre d’Empire, c’est-à-dire appartenant au Saint Empire romain germanique, entre dans le conflit de la guerre de Trente Ans et Stettin est assiégée par les troupes impériales. Le dernier duc de Stettin et de Poméranie, Bogusław XIV de Poméranie, signe un traité en juin 1628 avec le roi de Suède, Gustave-Adolphe. Le traité de Stettin du 10 juillet 1630 étend le « pacte éternel » entre la Suède et la Poméranie. Celle-ci est occupée militairement par les Suédois à la fin de l’année et Gustave-Adolphe règne dans les faits. Un nouveau traité de Stettin signé en 1653 entérine la domination suédoise. Le 21 janvier 1720, par le traité de Stockholm, la reine de Suède, Ulrique-Éléonore, cède au roi de Prusse, Frédéric-Guillaume 1er, la ville de Stettin (aujourd’hui, Szczecin), les îles de Wollin (Wolin) et Usedom (Uznam), la Poméranie antérieure jusqu’à la Peene ainsi que les villes de (Alt-)Damm (aujourd’hui, Dąbie, quartier de Szczecin) et Gollnow (Goleniów) en Poméranie ultérieure

[6] Les Chapeaux étaient une faction politique pendant l’ère de la liberté (1719-1772) en Suède. Leur nom vient du chapeau tricorne porté par les officiers et les gentilshommes. Ils rivalisent pour le pouvoir avec le parti adverse des Bonnets. Les Chapeaux, qui ont gouverné la Suède de 1738 à 1765, prônaient une alliance avec la France et une politique étrangère affirmée, notamment envers la Russie. Pendant leur mandat, ils ont impliqué la Suède dans 2 guerres coûteuses et désastreuses, dans les années 1740 et 1750.

[7] Le traité de Hambourg est un acte signé le 22 mai 1762 entre la Suède et la Prusse. Il met fin à la guerre de Poméranie, front secondaire de la guerre de Sept Ans sur la mer Baltique.

[8] Sous les auspices du roi Frédéric Ier de Suède, elle est fondée le 2 juin 1739. Cette institution, structure indépendante, vise à promouvoir les sciences, et plus particulièrement les sciences naturelles et les mathématiques. Les buts de l’institution sont mercantilistes, plaçant l’économie suédoise au centre des objectifs de recherche. Depuis la création des prix Nobel en 1901, elle sert également de comité de sélection pour les prix de physique et chimie. Mais elle participe également à la désignation des lauréats des prix Crafoords en mathématiques, géoscience, biologie (écologie et évolution en particulier) puis en astronomie ainsi que ceux du prix Gregori Aminoff en cristallographie ou encore du prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel.

[9] Les Bonnets étaient une faction politique pendant l’ère de la liberté (1719-1772) en Suède. Les principaux rivaux des Bonnets étaient connus sous le nom de Chapeaux. Les Chapeaux sont en fait responsables du nom des Bonnets, car il provient d’une contraction de "Bonne de nuit", un nom utilisé pour suggérer que les Bonnets étaient un parti timoré, notamment en matière de politique étrangère.

[10] La Scanie est une province historique en Suède, située à l’extrémité sud du pays. Son territoire correspond à l’actuelle région de Skåne et à l’actuel comté de Skåne. La Scanie est bordée au nord-ouest par le comté de Halland, au nord par celui de Kronoberg et au nord-est par celui de Blekinge. La Scanie est séparée du Danemark par le détroit de Sund

[11] La physiocratie est une école de pensée économique et politique, née en France vers 1750, qui contribue de manière décisive à forger la conception moderne de l’économie et à placer la réflexion et la pratique de la « chose économique » dans un cadre de référence plus autonome que celui offert par la Religion. Elle connaît son apogée au cours de la seconde moitié du 18ème siècle, devenant caduque face à la montée des échanges commerciaux internationaux et l’apparition du secteur secondaire.

[12] La Ligue de neutralité armée fut instaurée par la Russie le 8 mars 1780 pendant la guerre d’indépendance des États-Unis. Le Danemark y adhère en juillet 1780 et la Suède en août de la même année. En janvier 1781, la Hollande les rejoint puis toujours en 1781 la Prusse, l’Autriche entre dans la ligue. En 1782, le Portugal et le royaume des Deux-Siciles adhèrent à la ligue. Par la suite la Russie a conclu des traités commerciaux avec le Danemark en 1782, l’Empire ottoman en 1783, l’Autriche en 1785, la France en 1786/87, les Deux-Siciles en 1787 et le Portugal en 1787, dans tous ces traités les principes de neutralité est spécifié. La première ligue de la neutralité armée avait pour but de protéger les navires de la ligue contre la politique de temps de guerre de la Royal Navy britannique de recherches illimitées de tout navire pour éviter la contrebande, notamment vers les Treize colonies. La Ligue voulait ainsi mettre en avant son droit de commercer avec les ressortissants des pays belligérants sans obstacle, sauf pour la livraison d’armes et d’approvisionnements militaires.

[13] Saint-Barthélemy est une île française des Petites Antilles située en mer des Caraïbes. Elle est une collectivité d’outre-mer (COM) au sens de l’article 74 de la Constitution depuis le 15 juillet 2007. Avant cette date, elle était une commune dépendant du département d’outre-mer de la Guadeloupe. En 1784, l’île est cédée par Louis XVI au roi Gustave III de Suède contre un droit d’entrepôt à Göteborg. Les Suédois font de Saint-Barthélemy un port franc en 1785. En hommage au roi de Suède, le principal bourg de l’île (Le Carénage) est renommé Gustavia vers 1787. Une ordonnance de « Police générale » suédoise légalise l’esclavage à Saint-Barthélemy à partir de 1787 en lieu et place du Code noir français ; l’esclavage y est définitivement aboli le 9 octobre 1847. Saint-Barthélemy ayant été ravagée par un cyclone puis par l’incendie de sa capitale en 1852, elle n’a plus de ressources et ne présente plus d’intérêt commercial. Le roi de Suède et de Norvège Oscar II, après avoir proposé l’île aux États-Unis et à l’Italie, se tourne alors vers la France. La rétrocession est négociée en 1877 ; par un référendum local, la population, qui était restée francophone et catholique, se montre quasi unanime en faveur du rattachement (350 pour sur 351 votants).

[14] Göteborg, ou Gothembourg, est la deuxième ville de Suède par l’importance de son poids démographique ainsi que par son industrie et ses activités économiques. C’est aussi la cinquième ville des pays nordiques et la plus grande qui ne soit pas une capitale. La ville est située à mi-chemin entre Oslo et Copenhague, sur le fleuve Göta älv à quelques kilomètres de son embouchure dans le Cattégat, dégagé des glaces pendant l’hiver. Göteborg est le chef-lieu du comté de Västra Götaland (Västra Götalands län), siège d’une cour d’appel, d’une université, d’une école polytechnique et d’un évêché. C’est aussi un centre culturel important (musée des beaux-arts, opéra, orchestre symphonique) et le principal port de Scandinavie.

[15] des soldats suédois déguisés en Cosaques attaquent un poste de frontière en Finlande !

[16] Hitler emploiera le même stratagème pour attaquer la Pologne le Ier septembre 1939

[17] Kronstadt ou Cronstadt est une ville de Russie située sur la mer Baltique, sur l’île de Kotline, dans le district de Kronstadt dans la ville fédérale de Saint-Pétersbourg. Port de guerre dès l’époque de la Russie impériale, elle est particulièrement connue par le soulèvement des marins de 1921, durant la guerre civile, et par sa répression par le pouvoir bolchévique. Le centre historique de la ville et ses fortifications font partie du site du patrimoine mondial de Saint-Pétersbourg et des ensembles de monuments associés.

[18] Frederikshavn est une ville du Danemark, chef-lieu de la commune homonyme dans la région du Jutland du Nord. Port de commerce (le plus septentrional du Jutland) et une des deux bases navales danoises, donnant sur le détroit du Cattégat, il bénéficie d’une situation bien abritée permettant d’assurer des liaisons régulières par ferry avec la Norvège, la Suède, et l’île de Læsø.

[19] Anjala est ancienne municipalité de Finlande de la vallée de la Kymi sur la rive ouest de la rivière Kymijoki. De nos jours, le territoire fait partie de Kouvola.

[20] La Dalécarlie est une province historique du centre de la Suède. Ses frontières ont été reprises par le comté de Dalécarlie.

[21] La bataille de Svensksund est une bataille qui s’est déroulée dans le golfe de Finlande, entre les îles de Kotkansaari, de Mussalo et de Kuutsalo de la ville actuelle de Kotka, les 9 et 10 juillet 1790 au cours de la guerre russo-suédoise de 1788-1790. La flotte suédoise y infligea à son homologue russe une grave défaite qui conduisit à la fin des hostilités. C’est la plus importante bataille navale à avoir eu lieu dans la mer Baltique, avec plus de 300 navires et de 30 000 hommes engagés dans le combat, ainsi que l’une des plus importantes batailles navales de l’histoire en termes de navires impliqués.

[22] La paix de Värälä ou Varela fut un traité de paix signé entre la Russie et la Suède le 14 août 1790 à Värälä, près d’Elimäki en Finlande, à la suite de la guerre russo-suédoise de 1788-1790. Négocié entre le général Igelström (pour la Russie) et le comte Armfelt (pour la Suède), il mit un terme aux ambitions de Gustave III en Russie, ainsi qu’aux interférences russes dans les affaires intérieures suédoises. Les clauses du traité d’Åbo y furent globalement confirmées et les deux puissances se rendirent mutuellement leurs conquêtes.

[23] Aix-la-Chapelle est une ville d’Allemagne située dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Elle se situe à 5 km de la jonction des frontières de l’Allemagne, des Pays-Bas et de la Belgique. C’est la ville la plus à l’ouest de l’Allemagne. Au sud commence l’Eifel. Il y est parlé un dialecte de la langue régionale francique ripuaire qui s’appelle Öcher Platt. Le roi franc Pépin le Bref bâtit un château à Aix. Le premier document écrit sur la ville en 765 la mentionne comme Aquis villa. Son fils Charlemagne apprécia l’endroit et en fit son lieu de résidence et la capitale de l’empire, construisant un palais dont la magnifique chapelle allait devenir la cathédrale. C’est à Aix qu’arriva en 802 l’éléphant blanc, présent du calife de Bagdad Harun ar-Rachid et que Charlemagne appela Abul-Abbas. L’empereur fut enterré dans la chapelle palatine en 814.

[24] L’affaire du duc d’Enghien recouvre l’enlèvement sur le territoire de l’électorat de Bade de Louis Antoine de Bourbon-Condé, duc d’Enghien, petit-fils du prince de Condé, lié aux émigrés royalistes et soupçonné d’implication dans la conspiration de Georges Cadoudal, à la suite d’une opération de la police secrète dirigée par Savary et menée par le général Ordener. Le prince est jugé sommairement et exécuté dans les fossés du château de Vincennes, le 21 mars 1804.