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L’Europe à partir du milieu du 18 siècle

lundi 1er juillet 2024, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 29 décembre 2017).

L’Europe à partir du milieu du 18 siècle

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l’Europe politique au milieu du 18ème siècle

Le milieu du 18ème siècle est un moment de crise pour la France. La dignité royale se dégrade avec Louis XV . Elle se laisse séduire à l’alliance de l’Autriche, qui veut disputer à la Prusse le premier rang sur le continent.

La guerre de Sept ans [1] ruine sa marine ; les Anglais ravissent ses dernières possessions du continent américain et fondent un empire durable dans l’Hindustan [2]. Ils sont peu sensibles aux dévastations du Hanovre [3] par les armées françaises. Ils comptent sur les ressources et sur l’ambition du roi de Prusse [4], qui ne s’effraye pas de l’apparition des Russes, alliés des Autrichiens, aux frontières de ses États slaves. L’acte le mieux conçu du ministère de Choiseul , l’union de toutes les branches des Bourbons, n’est pas fécond.


L’Espagne, alliée de la France, perd la Floride [5] et est indemnisée parla Louisiane. Ces passes d’armes, ces joutes savantes où se déploient toutes les inventions de la tactique épuisent les ressources humaines et financières des grands États de l’Europe. Mais la Prusse sort entière de la lutte méditée pour sa ruine, l’agriculture, le commerce, l’industrie, réparent pour elle les maux de la guerre. En Angleterre aussi, les commerces matériels, puissamment encouragés, profitent de la suprématie maritime que William Pitt lui a assurée.


Les pays qui avaient subi le plus longtemps, et avec le plus de patience, le despotisme du clergé et de l’aristocratie, secouent violemment le joug. La haine pour les ordres monastiques est fatale aux jésuites [6] au Portugal, en Espagne, en France, à Parme [7], etc. Presque partout les classes privilégiées s’applaudissent de la chute de cette compagnie, dont les institutions sont un objet de défiance même pour beaucoup de catholiques.


Les cours de Madrid et de Lisbonne remettent le pouvoir aux mains de ministres réformateurs. Les lettres et les arts ont leur part de protection royale, comme tout ce qui touche au bien-être matériel, et à l’amélioration morale des peuples, l’instruction, la justice, l’industrie, l’agriculture. La science s’empare de toutes les grandes questions d’économie sociale et politique ; les sectes d’économistes ont des maîtres illustres en France et en Angleterre.

C’est une mode maintenant de vouloir le bien des masses. Les théories philanthropiques abondent, même à la cour du roi de France qui est l’esclave, depuis la mort de Mme de Pompadour, d’une éhontée courtisane et à la cour de Catherine II, la Messaline du nord, qui ne recule ni devant le meurtre de son mari, ni devant le démembrement de la Pologne. Victorieuse il est vrai de tous ses ennemis sur terre et sur mer, bienfaitrice du commerce, des arts et des sciences, mais trop vantée par les philosophes.


La France, qui alors s’agrandissait de l’île de Corse, juste à temps pour que Napoléon naquît français, assistait au supplice de Thomas Arthur de Lally-Tollendall , à Paris ; au procès de Louis-René Caradeuc de La Chalotais en Bretagne, en représailles de la chute des jésuites, à la disgrâce du duc de Choiseul qui pouvait être fier de son exil, au, triumvirat ministériel de Joseph Marie Terray dit l’abbé Terray qui accrut à force d’infidélités le désordre des finances, du chancelier René-Charles de Maupeou , le créateur de ces cours de justice serviles qui, avec moins de dignité que les parlements dissous, n’avaient ni plus de tolérance ni plus de lumières, du duc d’Aiguillon Emmanuel-Armand de Vignerot du Plessis qui laisse, en 1772, partager les provinces polonaises entre les cours de Russie , de Prusse et d’Autriche. La Pologne avait pour roi un ancien favori de la tsarine, Stanislas II Poniatowski qui pendant tout son règne trahit par faiblesse la cause nationale. Une noblesse toujours anarchique, des dissidents religieux provoquaient l’intervention étrangère. Les troubles de ce pays sont l’occasion d’une guerre de la Porte [8] contre la Russie.

En Suède les factions servent d’instrument à l’asservissement du pays. Le roi Gustave III renverse les lois et rétablit le despotisme. La reine du Danemark est exilée pour adultère, le premier ministre expie sa complicité par des tortures et une mort violente. L’Allemagne, toujours aux mains de Marie-Thérèse , quoique son fils aîné Joseph II ait le titre d’empereur depuis la mort de François 1er , peut envier à la Toscane [9] l’administration la plus sage qu’on ait vue jusqu’alors en Europe, celle du frère de Joseph, Léopold II . A Parme, règne un Bourbon d’Espagne, élève du philosophe français Étienne Bonnot de Condillac . A Rome, soit tolérance, soit faiblesse, Clément XIV abroge la bulle “in coena Domini” , attentatoire aux droits des couronnes temporelles, et supprime l’ordre des jésuites, aboli de fait dans la plupart des États.

L’Angleterre, le seul pays d’Europe qui eut une tribune politique, illustrée alors par de grands orateurs, subit les conséquences de son ambition et de sa trop grande puissance. La crise financière est permanente, le déficit ne peut être arrêté que par l’augmentation des impôts ; les chambres, autorisant le gouvernement à faire participer les colonies aux charges de la métropole. Les colons américains qui n’ont pas de représentants dans le parlement britannique, où se votent les taxes, s’affranchissent, par l’insurrection, des prétentions de l’Angleterre. Deux grandes luttes mettent à l’épreuve en même temps le gouvernement anglais. Il se défend péniblement contre les Américains qui publient en 1776 leur acte d’indépendance. Par ailleurs il est engagé dans une longue guerre avec Haïder-Ali , roi de Mysore [10], qui veut l’empêcher de compléter son empire des Indes.


La question américaine devient presque une question européenne. Tous les grands États s’y trouveront indirectement associés. La seule guerre qui occupait le vieux continent finissait alors. La Porte ottomane a fait des sacrifices de territoire et d’honneur pour obtenir en 1774 la paix de Catherine II. L’ambition de la maison d’Autriche en provoqua une nouvelle de courte durée, à la mort de l’électeur de Bavière, en 1777. Le gouvernement de Louis XVI , inauguré par des réformes, dues à la volonté libérale du roi, et à l’influence de ses ministres Turgot et Malesherbes , les politiciens les plus éclairés du siècle, s’intéresse avec ardeur à la cause des Américains. On saisit cette occasion de réparer les malheurs de la guerre de Sept ans et d’effacer le traité de 1763, désastreux pour les colonies de la France.

La mort du roi du Portugal Joseph 1er de Portugal a eu du retentissement en Europe, parce qu’elle a entraîné la disgrâce du ministre Sebastião José de Carvalho e Melo marquis de Pombal , l’une des grandes figures politiques du siècle, mais que son excessive sévérité avait fait détester de tous ceux qu’atteignaient ses réformes. C’est lui cependant qui a régénéré l’administration portugaise. La guerre d’Amérique, comme on l’appelle alors, s’étend sur toutes les mers, quand, l’Espagne et la Hollande s’allient contre les Anglais à la France. Le plan de la neutralité armée proposé à l’Europe par Catherine II restreint les prétentions de suprématie maritime de la Grande-Bretagne. La mort de Marie-Thérèse ne change rien à la politique de l’Europe.

Mais son fils, l’empereur Joseph II, prétend à la même gloire, montre le même despotisme, et recueille autant de haines que le ministre du Portugal, le marquis de Pombal. Même avec des lumières et de l’humanité, il ne réussit pas, à cause de la violence de son caractère. Dans ses entreprises de réformes il faut plus que des intentions généreuses.

Toutes les puissances engagées dans la guerre d’Amérique y trouvaient de la gloire, mais sans profit. La chute du cabinet de Frederick North dit lord North est suivie de la paix avec les Américains, dont l’indépendance est reconnue. Les Hollandais, les moins favorisés des alliés des États-Unis, fournissent quelques indemnités à la Grande-Bretagne.

Tipû Sâhib , continue, comme son père Haïder-Ali, la guerre défensive dans l’Indoustan.

La France et la Hollande sont agitées à l’intérieur. Les patriotes voudraient chasser les princes d’Orange, qui sont rois de fait avec le titre de stathouders [11] ; le parlement est insatiable de réformes, et provoque, à son insu, une révolution. Ces privilégiés, qui parlent de régénérer et de sauver l’État, refusent de sanctionner les impôts nécessaires pour combler le déficit et conjurer la banqueroute, dès que la taxe ne respecte plus leurs privilèges.


En France, le banquier genevois Necker n’est pas plus heureux que Turgot au contrôle général des finances. Il se retire sans attendre la mort du vieux Maurepas, bel esprit de cour jusqu’à 80 ans, et insouciant des maux de l’État. Charles-Alexandre de Calonne entretient un crédit factice à force d’emprunts.

Les finances sont en Angleterre aussi un objet d’inquiétudes et de scandales. Le procès de Warren Hastings , gouverneur général de la compagnie des Indes [12], qui commence à s’instruire devant le parlement, dévoile des exactions inouïes.

Les cinq années qui précèdent 1789 sont marquées par le dissentiment élevé au sujet de l’Escaut [13] entre l’empereur, souverain des Pays-Bas autrichiens [14], et les Hollandais, dissentiment qu’apaise la médiation de la France, par la nouvelle tentative de l’empereur Joseph II pour joindre la Bavière à l’Autriche, réunion qu’empêche le vieux roi de Prusse.

Après la mort de Frédéric Il , par le concours armé que prête son fils au stathouder de Hollande, Guillaume V d’Orange , contre les patriotes, par le voyage triomphal de Catherine II à travers les provinces méridionales de son empire jusqu’à la Crimée [15], devenue récemment province russe, par la guerre nouvelle de la Porte contre la Russie et l’Autriche qui convoitent les bouches et le bassin inférieur du Danube [16]. Enfin par l’insurrection du Brabant et des Pays-Bas, et par la révolte imminente de la Hongrie contre le gouvernement despotiquement réformateur de Joseph II.

Les ministres de Louis XVI se risquent à convoquer une assemblée de notables, représentation des classes privilégiées et non de la nation entière, pour chercher des remèdes à la crise financière. Le gouffre du déficit est seulement mis à découvert, et se creuse de plus en plus. Des courtisans parlent en secret de faire un appel aux cours plénières, le projet est éventé.

L’ouverture des états généraux consentie par une royauté confiante, et animée encore d’intentions généreuses, puisqu’elle rappelle Necker aux finances, commencera la révolution française, au moment où la constitution fédérale de la république américaine met un terme à la grande révolution du nouveau monde. Washington , le héros de la guerre d’indépendance, est le premier président élu par les États-Unis en 1789.

P.-S.

L’Europe au 18ème siècle Source : Imago mundi Texte de Léonardon/ article de Fabienne Manière/herodote/ evenement/17720428/dossier 414

Notes

[1] La guerre de Sept Ans, qui se déroule de 1756 à 1763, est un conflit majeur de l’histoire de l’Europe, le premier qui puisse être qualifié de « guerre mondiale ». Elle concerne en effet les grandes puissances européennes de cette époque, regroupées en deux systèmes d’alliance, et a lieu sur des théâtres d’opérations situés sur plusieurs continents, notamment en Europe, en Amérique du Nord et en Inde.

[2] Inde gangétique

[3] Hanovre est une ville du Nord de l’Allemagne, capitale du Land de Basse-Saxe et située au bord de la rivière Leine. À partir du 17ème siècle, Hanovre joue un rôle politique international considérable : en 1714, le fils de Ernst-August de Hanovre monte sur le trône de Grande-Bretagne sous le nom de Georges 1er ; cette union personnelle entre la couronne britannique et la principauté de Hanovre procure à celle-ci un prestige considérable.

[4] Le royaume de Prusse est un ancien État européen formé en 1701 et intégré en 1871 à l’Empire allemand, dont il est la composante principale ; il disparaît en 1918 lorsque l’Allemagne devient une république. Le royaume de Prusse devient un État de rang européen sous le règne de Frédéric II , puis joue un rôle essentiel de 1792 à 1815 comme adversaire de la France (guerres de la Révolution et de l’Empire), de 1815 à 1866 comme adversaire de l’Autriche (unification de l’Allemagne excluant l’Autriche), et en 1870-71 à nouveau comme adversaire de la France (guerre franco-prussienne) qui permet à la Prusse de dominer le nouvel Empire allemand.

[5] Dans la course aux colonies, la France s’intéresse à l’Amérique du Nord dès le 14ème siècle. Le huguenot français Jean Ribault aborde la côte orientale de Floride le 30 avril 1562 et prend possession de la Floride au nom du roi de France. Il construit le bastion Charlesfort pour défendre la nouvelle colonie de la Floride française. Le 30 juin 1564, René de Laudonnière fonde un second fort en Floride française, le Fort Caroline (Jacksonville). Le 8 septembre 1565, la colonie espagnole de San Augustin est fondée par Pedro Menéndez de Avilés : elle devient ainsi la plus ancienne colonie des États-Unis occupée en continu par des Européens. Les religieux espagnols, en particulier des jésuites puis des franciscains, commencent à édifier des missions pour évangéliser et encadrer les Amérindiens. Les établissements espagnols de Floride sont attaqués par les Français puis par les Anglais et les Britanniques du 16 au 18ème siècle. La fondation de la Géorgie en 1733, l’effondrement du système missionnaire et les défaites des Apalachees, alliés des Espagnols, ouvrent la région aux raids britanniques jusqu’aux Keys. Le traité de Paris (1763) met fin à la guerre de Sept Ans et modifie considérablement la carte des colonies d’Amérique du Nord : l’Espagne doit céder la Floride aux Britanniques. La plupart des habitants, qu’ils soient colons ou Amérindiens, quittent la région. La métropole britannique divise le territoire en deux entités : la Floride orientale, avec pour capitale Saint Augustine et la Floride occidentale avec pour principale ville Pensacola ; elle encourage l’installation de nouveaux colons, en particulier dans la partie orientale, en leur offrant des privilèges commerciaux et des terres. Durant cette période, les Amérindiens creeks immigrent en Floride pour former le peuple Séminole

[6] La Compagnie de Jésus est un ordre religieux catholique masculin dont les membres sont des clercs réguliers appelés « jésuites ». La Compagnie est fondée par Ignace de Loyola et les premiers compagnons en 1539 et approuvée en 1540 par le pape Paul III.

[7] Le duché de Parme et de Plaisance était un petit État de la péninsule italienne qui exista entre 1545 et 1802 puis de 1814 à 1859. Les ducs de Parme et de Plaisance furent également ducs de Plaisance excepté dans les premières années du règne d’Octave Farnèse (1549 -1556) et sous le règne des deux ducs choisis par Napoléon Bonaparte en 1808.

[8] L’Empire ottoman, connu historiquement en Europe de l’Ouest comme l’Empire turc, la Turquie ottomane ou simplement la Turquie, est un empire fondé à la fin du 13ème siècle au nord-ouest de l’Anatolie, dans la commune de Söğüt (actuelle province de Bilecik), par le chef tribal oghouze Osman 1er. Après 1354, les Ottomans sont entrés en Europe, et, avec la conquête des Balkans, le Beylik ottoman s’est transformé en un empire trans-continental. Après l’avoir encerclé puis réduit à sa capitale et à quelques lambeaux, les Ottomans ont mis fin à l’Empire byzantin en 1453 par la conquête de Constantinople sous le règne du sultan Mehmed II. Aux 15ème et 16ème siècles, à son apogée, sous le règne de Soliman 1er le Magnifique, l’Empire ottoman était un empire multinational et multilingue contrôlant une grande partie de l’Europe du Sud-Est, des parties de l’Europe centrale, de l’Asie occidentale, du Caucase, de l’Afrique du Nord, sauf le royaume du Maroc et le Sahara.

[9] La Toscane, dirigée d’abord par des margraves et des marquis aux 9ème et 10ème siècles, devint un ensemble de cité-États à statut républicain-oligarchique. Au 15ème siècle, avec Cosme de Médicis, elle est progressivement réunifiée dans une seule entité politique et passe entre les mains de la famille des Médicis, l’une des plus puissantes durant la Renaissance. Cette famille a gouverné la Toscane du 15ème au 18ème siècle.

[10] Le Royaume de Mysore est un ancien royaume puis État princier des Indes. Il aurait été fondé en 1399 dans les environs de la ville moderne de Mysore. L’État, dirigé par la dynastie des Wodeyar, était d’abord un vassal du royaume de Vijayanagara. Avec le déclin de ce dernier vers 1565, Mysore devient indépendant. En 1947, l’État est uni à l’Inde, mais les souverains de la dynastie Wodeyar ne cesseront de régner définitivement qu’en 1949.

[11] Le stathoudérat était une fonction politique et militaire médiévale dans les anciens Pays-Bas. Le stathouder connaît aux 16 et 17ème siècles une modification importante de son rôle avec le déclenchement de la guerre de Quatre-Vingts Ans, la sécession des Pays-Bas espagnols et l’accession à l’indépendance des Provinces-Unies. Dans l’histoire de la république néerlandaise, les fonctions et l’autorité du (ou des) stathouder continuèrent de fluctuer grandement selon les circonstances politiques internes et externes. On remarque cependant deux constantes dans l’attribution du stathoudérat durant cette dernière période : l’hérédité de fait en faveur de la Maison d’Orange-Nassau et la sujétion de cette attribution aux États généraux des Provinces-Unies.

[12] La Compagnie des Indes orientales, appelée dans un second temps Compagnie britannique des Indes orientales a été créée le 31 décembre 1600 par une charte royale de la reine Élisabeth 1ère d’Angleterre lui conférant pour 20 ans le monopole du commerce dans l’océan Indien. Première des compagnies européennes fondées au 17ème siècle pour conquérir « les Indes » et dominer les flux commerciaux avec l’Asie, elle trouve sa place face à la compagnie néerlandaise des Indes orientales, la célèbre VOC, et prend l’avantage sur la Compagnie française des Indes orientales qu’elle conduit à la ruine en conquérant toutes ses possessions en Inde, tout en survivant à une grave crise financière. Elle marque profondément la création du futur Empire britannique. Elle devient l’entreprise commerciale la plus puissante de son époque et acquiert des fonctions militaires et administratives régaliennes dans l’administration de l’immense territoire indien. Heurtée de plein fouet par l’évolution économique et politique du 19ème siècle, elle décline progressivement, puis disparaît en 1858 après la révolte des cipayes.

[13] L’Escaut est un fleuve européen de 355 km de long, qui traverse trois pays (France, Belgique et Pays-Bas), avant de se jeter en mer du Nord. C’est un fleuve lent et peu puissant sur lequel l’influence de la marée se fait sentir jusqu’à 160 km de l’embouchure. Son estuaire (Westerschelde) fait jusqu’à cinq kilomètres de largeur et les vasières qu’il a créées présentent une grande richesse écologique, bien qu’il soit artificialisé par la poldérisation des Pays-Bas.

[14] On appelle Pays-Bas autrichiens les Pays-Bas méridionaux pendant la période 1714/1794 où les provinces qui les composent sont des possessions des Habsbourg d’Autriche après avoir appartenu aux Habsbourg d’Espagne, tout en faisant partie du Saint Empire romain germanique, et notamment du cercle de Bourgogne.

[15] La Crimée est une péninsule d’Europe de l’Est, située au sud de l’oblast de Kherson en Ukraine et à l’ouest du kraï de Krasnodar en Russie, qui s’avance dans la mer Noire. La péninsule de Crimée est réputée pour son climat pontique proche du climat méditerranéen, ses vignobles, ses vergers, ses sites archéologiques et ses lieux de villégiature dont ses stations balnéaires comme Théodosie, Soudak, Alouchta ou Yalta, où fut officialisé en 1945 le partage de l’Europe entre Staline (Union soviétique), Roosevelt (États-Unis) et Churchill (Royaume-Uni). Sébastopol, fondée en 1783 par l’impératrice Catherine II, est célèbre pour sa base navale qui accueille la flotte de la mer Noire de la marine russe. La capitale de la Crimée est la ville de Simféropol depuis 1995. Correspondant à l’antique Chersonèse (« presqu’île ») de Tauride, la Crimée a fait partie, de l’Antiquité au 13ème siècle, du monde grec devenu romain puis byzantin, tout en étant ouverte au nord aux peuples des steppes (Cimmériens, Scythes, Goths, Mongols1, turcophones…) pour rejoindre au 15ème siècle l’Empire ottoman et à la fin du 18ème siècle l’Empire russe

[16] Le Danube est le deuxième fleuve d’Europe par sa longueur (après la Volga qui coule entièrement en Russie). Il prend sa source dans la Forêt-Noire en Allemagne lorsque deux cours d’eau, la Brigach et la Breg, se rencontrent à Donaueschingen où le fleuve prend le nom de Danube. La longueur du Danube dépend du point de départ considéré : 2 852 km pour la confluence de Donaueschingen mais 3 019 km à partir de la source de la Breg. Il coule vers l’est et baigne plusieurs capitales de l’Europe centrale, orientale et méridionale