Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Accueil du site > Histoire du 14ème siècle > Guy de Boulogne ou Guy de Montfort

Guy de Boulogne ou Guy de Montfort

jeudi 10 octobre 2024, par lucien jallamion

Guy de Boulogne ou Guy de Montfort (1313-1373)

Archevêque de Lyon-Cardinal au titre de Sainte Cécile-Cardinal évêque de Porto et Sainte Ruffine de 1342 à 1373

Fils de Robert VII d’Auvergne , comte de Boulogne [1] et d’Auvergne [2], et de sa seconde épouse Marie de Flandre, il naquit à Boulogne. Il était le petit-neveu de Louis IX, roi de France, et le grand-oncle de Robert de Genève, futur pape d’Avignon sous le nom de Clément VII. Sa demi-sœur était la seconde épouse de Jean II le Bon, il était aussi apparenté par son père à Charles le Mauvais, roi de Navarre [3], et par sa nièce, Marie de Boulogne , aux Vicomtes de Turenne [4].

Ce neveu de Gui de Boulogne, évêque de Tournai [5], fut destiné très tôt à la carrière ecclésiastique. Il devint d’abord chanoine [6] du chapitre cathédral d’Amiens [7] puis archidiacre [8] de Thérouanne [9].

Ce fut Clément VI qui le propulsa au plus haut niveau en le plaçant d’abord sur le siège archiépiscopal de Lyon [10], le 11 octobre 1340. Puis, lors du consistoire du 20 septembre 1342, il le nomma cardinal-prêtre [11] de Sainte-Cécile. Sa première Livrée occupait l’actuelle rue Joseph Vernet et descendait jusqu’aux rives du Rhône. Lors de la construction des remparts d’Avignon [12], cette Livrée fut coupée en deux.

Le cardinal de Boulogne s’installa alors dans celle d’ Annibal de Ceccano . Il devint, dès lors, l’un des prélats les plus en vue du Sacré Collège [13].

Après avoir vendu Avignon au pape Clément VI, la reine Jeanne revint à Naples [14] le 17 août 1348. Son cousin, Louis 1er de Hongrie, pour venger l’assassinat de son frère André, premier époux de la souveraine, ravageait ses états.

Cette situation inquiéta Clément VI, suzerain du royaume. Au début de l’automne 1348, il décida d’envoyer en légation [15] les cardinaux Annibal de Ceccano, Guillaume de La Jugie et Guy de Boulogne pour faire signer une trêve aux deux parties.

Le cardinal de Sainte-Cécile resta en légation auprès du roi de Hongrie du 15 janvier 1349 au 7 juin 1350. Lors de sa mission, il fut fait évêque suburbicaire de Porto* et de Sainte-Rufine.

Ce fut à ce titre qu’il ouvrit à Rome le Jubilé [16]. Le 14 février 1350, il présida à Padoue [17] au transfert des reliques desaint Antoine dans la nouvelle église. Puis il tenta, sans succès, d’apaiser le conflit entre Bertrand de Saint-Geniès , patriarche d’Aquilée [18], et le comte de Gorizia [19].

Le 13 novembre 1352, il devient doyen de Saint-Martin de Tours [20]. À la mort du pape Clément VI, le cardinal ne pu arriver à temps pour participer au conclave qui proclama Étienne Aubert pape. Sur les 26 cardinaux, il est le seul absent. Ayant appris la mort du Pape après le 9 décembre, de par la distance qui le séparait d’Avignon, il lui fut quasiment impossible d’arriver avant le 20. Il se rendit cependant à Avignon comme l’atteste une lettre du 13 janvier 1353 du nouveau pape au roi de France.

Après l’assassinat de Charles de La Cerda, favori de roi Jean II, le 6 janvier 1354, par Charles le Mauvais, pour éviter tout conflit, le pontife délégua à la Cour de France le cardinal de Boulogne. Sa diplomatie calma le roi. Chevaleresque, celui-ci décida de pardonner si le Mauvais venait implorer son pardon à genoux. Il obtempéra le 4 mars et le cardinal de Boulogne lui répondit, au nom du roi de France, que celui-ci lui pardonnait de bon cœur et volonté.

Le 19 avril 1358, au milieu d’une foule en liesse et en présence du pape, le cardinal de Sainte-Cécile consacra la chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon [21].

Philippe de Rouvres, duc de Bourgogne [22], étant mort sans postérité, le 27 novembre 1361, le roi de France fit main basse sur ce duché le 28 décembre. Il chargea de cette annexion Jean 1er d’Auvergne , et son frère le cardinal de Sainte-Cécile. Grâce à leur célérité, Jean II, le 15 janvier 1362, pu remettre ce duché en apanage à son fils Philippe le Hardi.

Le nouveau pape l’envoya en légation à Naples. Le cardinal en profita pour proposer à la reine Jeanne de marier sa filleule Jeanne de Duras à un membre de sa famille. Il présenta d’abord son frère Geoffroy puis son neveu Aimon de Genève. Ce dernier eut la préférence. Il arriva à Aversa [23] le 15 novembre 1363 et des promesses d’accordailles furent échangées devant l’archevêque de Naples.

Mais il suffit que cette information arriva à Avignon pour que le cardinal Hélie de Talleyrand-Périgord prit parti contre son rival de Boulogne et incita le pape à faire rompre les fiançailles de la demoiselle.

En compensation, le légat fut nommé doyen du Collège des cardinaux [24] en 1364. Ce fut à ce titre qu’il accompagna Urbain V à Rome. Là, le 1er novembre 1369, il participa au couronnement de l’épouse de Charles IV de Luxembourg. Lors de son séjour en Italie, l’empereur le nomma Vicaire impérial en Toscane [25]. Il assuma cette charge à Lucques [26] du 3 février 1369 au 26 mars 1370.

Le 30 décembre 1370, les cardinaux du Sacré Collège se réunirent dans la grande salle du conclave du palais des papes d’Avignon. Pour succéder à Urbain V, ils choisirent le candidat de Guy de Boulogne. C’était le cardinal de Sainte Marie la Neuve, le neveu de Clément VI, qui choisit le nom de Grégoire XI. Pour la seconde fois, le cardinal de Sainte-Cécile eut l’insigne honneur de déposer la tiare sur le chef d’un Souverain Pontife.

La diplomatie pontificale eut connaissance que dans la péninsule ibérique, le royaume de Castille [27] avait des visées sur le Portugal et celui d’Aragon sur la Castille. Immédiatement Grégoire XI délégua Guy de Boulogne auprès des rois d’Aragon, de Castille et du Portugal [28].

Le cardinal obtint non seulement la réconciliation entre les rois Ferdinand de Portugal et Henri de Castille, mais les galères portugaises et castillanes organisèrent, au début de l’été 1372, le blocus du port de la Rochelle [29] défendu par le Captal de Buch [30], le connétable anglais. Résultat, le 23 août, Jean de Grailly fut fait prisonnier à Soubise [31] par le prince Owen Glendower, prétendant au trône de Galles [32] et allié du roi de France.

Le cardinal de Boulogne poursuivit sa mission dans la péninsule ibérique [33] et conduisit les royaumes de Navarre et de Castille à la paix en août 1373, Charles II de Navarre dit le Mauvais et Henri II de Castille signant le traité matrimonial de San Vicente de la Sonsierra [34] qui conduirait au mariage en 1375 de l’infant Charles de Navarre avec l’infante Eléonore de Castille.

Guy de Boulogne meurt le 25 novembre 1373, à Lérida [35], sans doute sous l’effet d’un poison. Charles II de Navarre fut accusé mais fut ensuite disculpé à la suite d’une enquête menée par le pape. Il fut inhumé à l’abbaye de Notre-Dame de Bouchet [36], dans le diocèse de Clermont d’Auvergne [37].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de P. Jugie, L’activité diplomatique du cardinal Gui de Boulogne en France au milieu du XIVe siècle. Bibliothèque de l’École des Chartes. Tome CXLV, 1987.

Notes

[1] Le comté de Boulogne est issu d’un pagus franc. Dès le 9ème siècle, ce comté se trouve sous la suzeraineté du marquisat de Flandre. Philippe Auguste le confisquera en 1212 pour le donner en apanage à son fils. Le comté suivra ensuite les destinées de l’Artois et sera finalement annexé au domaine royal au xve siècle

[2] Le comté d’Auvergne est l’une des plus anciennes seigneuries de France, puisqu’elle a déjà été érigée à la fin de la période romaine. Durant l’ère mérovingienne, il devient même momentanément un duché. La famille des Comtes d’Auvergne gouverne le comté depuis le dixième siècle. Une crise éclate au sein de la famille en 1155, date à laquelle le comte Guillaume VII d’Auvergne est forcé par son oncle Guillaume VIII d’Auvergne à diviser le comté en deux. Guillaume VIII reprend le comté, tandis que Guillaume VII doit se satisfaire du titre de dauphin d’Auvergne. En 1360, le roi de France Jean II de France crée, sur la vieille Terre royale d’Auvergne, un duché d’Auvergne qui se transmet au sein de la famille royale

[3] Le royaume de Navarre est un royaume médiéval fondé en 824 par les Vascons, dont le premier roi est Eneko Arista, premier d’une lignée de seize rois basques qui régneront sur le Royaume jusqu’en 1234. Attaquée depuis trois siècles au nord des Pyrénées, dans le duché de Vasconie par les Francs, et au sud par les Wisigoths, puis les Omeyyades (musulmans), la Vasconie est réduite au petit Royaume de Pampelune, terres ancestrales du Saltus Vasconum. La Haute-Navarre fut conquise en 1512 par le royaume d’Aragon et fut intégrée en 1516 dans l’actuel royaume d’Espagne et l’autre partie (Basse-Navarre), restée indépendante, fut unie à la couronne de France à partir de 1589 d’où le titre de « roi de France et de Navarre » que portait Henri IV

[4] La vicomté de Turenne est une ancienne vicomté de France située à cheval sur les départements de la Corrèze, du Lot et de la Dordogne actuels ; son chef-lieu était la petite ville de Turenne.

[5] Le diocèse de Tournai est un diocèse suffragant de l’archidiocèse de Malines-Bruxelles. Il a été constitué au 6ème siècle. L’évêché de Tournai avait été réuni à Noyon dans le cours du 6ème siècle ; il en fut détaché en 1146. Il comprit, sans doute à partir de cette date, deux archidiaconés, celui de Tournai et celui de Flandre. À la fin du 13ème siècle, l’archidiaconé de Flandre fut subdivisé en archidiaconé de Bruges et archidiaconé de Gand. Lors de la réorganisation religieuse des Pays-Bas de 1559-1561, le diocèse de Tournai devient suffragant de l’archidiocèse de Cambrai. Il perd par ailleurs une grande partie de son territoire, qui constitue dès lors les diocèses de Bruges et de Gand. Après le concordat de 1801, le diocèse de Tournai devient suffragant de l’archidiocèse de Malines et son territoire est modifié afin de correspondre au département de Jemmapes, qui deviendra la province de Hainaut en 1815. Il est ainsi agrandi aux dépens de l’archidiocèse de Cambrai.

[6] Un chanoine est un clerc (voire laïc) appartenant à un chapitre ou à une congrégation, et consacré à la prière liturgique au chœur, voire à l’enseignement, à la prédication, au secours des pauvres, au chœur professionnel (le « bas-chœur ») et à la maîtrise, etc. Au haut Moyen Âge, le mot pouvait désigner certains membres du personnel laïc des églises. Aujourd’hui, il existe des chanoines ecclésiastiques (séculiers ou réguliers), des chanoines laïcs et des femmes religieuses régulières (chanoinesses).

[7] La cathédrale Notre-Dame d’Amiens est une église catholique située à Amiens dans le département de la Somme. Dédiée à la Vierge Marie, elle est l’église cathédrale du diocèse d’Amiens. C’est la plus vaste cathédrale de France par ses volumes intérieurs (200 000 m3. Sa longueur hors œuvre est de 145 mètres et sa hauteur sous voûte de 42,30 mètres. Seule la Cathédrale Saint-Pierre de Beauvais la dépasse en hauteur, avec 48 mètres de haut sous voûte. Sa construction est contemporaine de celle des cathédrales de Reims, de Bourges ou de Beauvais.

[8] Un archidiacre est un vicaire épiscopal à qui l’évêque confie certaines fonctions administratives pour un groupe de paroisses.

[9] Thérouanne (en picard Therwane , en néerlandais Terwaan ou Terenburg, en flamand Therenburch) est une commune française, située dans le département du Pas-de-Calais Ce fut le siège d’un diocèse important, érigé par saint Achaire. Le plus célèbre de ses évêques est saint Omer. Saint Erkembode, moine bénédictin irlandais, devint évêque de Thérouanne au 8ème siècle. Au Moyen Âge, Thérouanne a fait partie du comté de Flandre, puis du comté d’Artois lorsqu’il s’en est détaché. La cité fut pillée par les Normands en 880 et 882. Les étudiants de son diocèse faisaient partie de la Nation Picarde aux universités de Paris, Orléans et Bologne.

[10] L’archidiocèse de Lyon (en latin : Archidioecesis Lugdunensis) est un des archidiocèses métropolitains de l’Église catholique en France. Burchard 1er de Lyon puis Burchard II, respectivement frère et fils illégitime de Conrad III de Bourgogne, posent les premiers jalons d’une principauté épiscopale lyonnaise dès la seconde moitié du 10ème siècle. À ce titre et à la suite du rapprochement avec le royaume de France (amorcé par la permutation de 1173), l’évêque Jean II de Belles-Mains édifia à la fin du 11ème siècle un château à motte ; motte de Béchevelin. La motte, outre le rôle symbolique et politique, tête de pont sur la rive gauche du Rhône de l’église de Lyon, contrôlait le passage sur le fleuve et surveillait le « compendium » antique Lyon-Vienne ; un péage y était attaché. Ce même évêque favorisa également la construction du pont du Rhône, pont de la Guillotière actuel. Il est à noter que ce territoire sur lequel l’église de Lyon avait autorité était contesté par le comte de Savoie, les seigneurs de Chandieu et les dauphins de Viennois.

[11] Un cardinal-évêque est un cardinal titulaire d’un diocèse suburbicaire. Il s’agit du plus élevé des trois ordres au sein du collège cardinalice.

[12] Avignon est une ville du Sud de la France, située au confluent du Rhône et de la Durance. Surnommée la « cité des papes » en raison de la présence des papes de 1309 à 1423, elle est actuellement la plus grande ville et la préfecture du département de Vaucluse. C’est l’une des rares villes françaises à avoir conservé ses remparts et son centre historique, composé du palais des papes, de l’ensemble épiscopal, du rocher des Doms et du pont d’Avignon.

[13] Le Collège des cardinaux ou Collège cardinalice, appelé autrefois « Sacré Collège », est l’ensemble des cardinaux de l’Église catholique. C’est sous le pontificat du pape Eugène III que les cardinaux formèrent en 1150 le Sacré Collège. Au fil des siècles, leur nombre a augmenté passant d’une dizaine à un peu plus de deux cents, et leur origine s’est diversifiée avec l’expansion du catholicisme. Certains cardinaux occupent des positions particulières au sein du Collège cardinalice : son doyen porte le titre honorifique d’évêque d’Ostie ; le camerlingue assure la gestion temporelle du Saint-Siège lors des périodes de vacances pontificales ; le protodiacre assure des fonctions cérémonielles comme l’annonce des résultats de l’élection pontificale. Les événements qui réunissent le Collège cardinalice sont le conclave ou un consistoire. Les papes sont élus par l’ensemble des cardinaux lors de conclaves.

[14] Naples est une ville d’Italie, chef-lieu de la région de Campanie. L’histoire de Naples s’étend sur plus de 28 siècles. Sous le nom de Parthénope, elle fut fondée durant l’Antiquité par la cité voisine de Cumes. Elle s’étend ensuite rapidement jusqu’à devenir un des principaux centres commerciaux, culturels, philosophiques et politiques de la Grande-Grèce puis de l’Empire romain. Après avoir été brièvement dépendante de l’Empire byzantin, elle devient autonome au sein du duché de Naples. Dès le 13ème siècle et pour ensuite plus de 600 ans, elle devient successivement la capitale du royaume de Naples puis du royaume des Deux-Siciles. Elle reste alors un des principaux centres de développement économiques et technologiques d’Europe jusqu’à son annexion au royaume d’Italie en 1860, date à laquelle elle entame un relatif déclin socio-économique.

[15] Le légat apostolique, ou plus communément légat du pape, ou légat pontifical, est un représentant extraordinaire du pape chargé d’une mission spécifique, généralement diplomatique. Il se distingue en cela du nonce apostolique qui est un ambassadeur permanent du Saint Siège auprès des gouvernements étrangers.

[16] Une Année sainte est, dans l’Église catholique romaine, une célébration ordinaire destinée à raviver la foi des catholiques et prenant place tous les 25 ans. Exceptionnellement, le pape peut décider d’un « jubilé » à d’autres occasions. Durant cette année, l’indulgence plénière est accordée à certaines conditions : confession, communion sacramentelle, aumônes ou autres bonnes œuvres et le pèlerinage de Rome qui implique la visite des basiliques majeures. Ces conditions sont généralement précisées dans la bulle d’indiction promulguée par le pape qui fixe également les dates d’ouverture et de clôture de l’Année sainte. L’Année sainte est donc un temps de conversion, de pénitence, de pardon et de rémission des peines temporelles encourues pour le péché. C’est aussi, par conséquent, une année de liesse et d’action de grâce. Lors de l’Année sainte, la Porte Sainte de chacune des quatre basiliques majeures de Rome est solennellement ouverte. L’Année sainte puise son symbolisme dans le jubilé juif, prescrit tous les cinquante ans par les commandements du Lévitique (25,8–55). Cette année-là les juifs célébraient leur libération de l’exil à Babylone par la remise des dettes et l’affranchissement des esclaves.

[17] Padoue est une ville italienne de la région de la Vénétie, située au nord de la péninsule dans la plaine du Pô, à 40 kilomètres de Venise, sur la rivière Bacchiglione. À partir de 1405 la ville fut sous la domination vénitienne. Durant une brève période, pendant la guerre de la Ligue de Cambrai en 1509, la ville changea de mains. Le 10 décembre 1508, les représentants de la papauté, de la France, du Saint Empire romain germanique et de Ferdinand II d’Aragon conclurent une alliance (la Ligue de Cambrai) contre la République. L’accord prévoyait le démembrement complet du territoire de Venise en Italie et son partage entre les signataires : l’empereur Maximilien 1er de Habsbourg devait recevoir Padoue, en plus de Vérone et d’autres territoires. En 1509, Padoue passa pendant quelques semaines sous le contrôle des partisans de l’Empire. Les troupes vénitiennes récupérèrent rapidement la ville qui fut défendue avec succès durant le siège de Padoue par les troupes impériales en 1509. Entre 1507 et 1544, Venise construisit à Padoue de nouveaux murs, agrémentés d’une série de portes monumentales.

[18] Le Patriarcat d’Aquilée est une entité politico-religieuse qui a existé de 568 à 1751 qui, avant tout sous le profil ecclésiastique, administrait un territoire très vaste avec au centre l’actuel Frioul. Jusqu’en 811, sa juridiction ecclésiastique arrivait jusqu’au fleuve Danube au nord, au lac Balaton à l’est et à l’ouest jusqu’à Côme. Au sud, il a eu la juridiction ecclésiale de l’Istrie jusqu’en 1751, année de son extinction.

[19] Le comté de Goritz est un ancien État du Saint-Empire romain, situé autour de la résidence de Gorizia (Goritz), dans la région de Frioul du nord-est de l’Italie, et au Tyrol. Les comtes de Goritz, initialement vassaux des patriarches d’Aquilée, furent l’une des principales dynasties au sud-est des Alpes ; plusieurs membres de la famille régnèrent temporairement sur le royaume de Bohême et le margraviat de Moravie, le duché de Carinthie, le comté de Tyrol, ainsi que sur les marches d’Istrie et de Carniole. Reçu par la maison de Habsbourg à la mort du dernier comte Léonard en 1500, le comté de Goritz faisait partie des pays héréditaires de l’Autriche intérieure jusqu’à sa fusion avec Gradisca en 1747 pour devenir le comté de Gorizia et Gradisca, une partie intégrante du Littoral autrichien.

[20] La basilique Saint-Martin de Tours est un édifice religieux situé à Tours, dont la crypte abrite le tombeau de Martin de Tours. L’ancienne église collégiale Saint-Martin de Tours, qui datait essentiellement du 11ème siècle, fut désaffectée, vandalisée et transformée en écurie en 1793, puis démolie à la suite de l’effondrement des voûtes en 1797, seules deux tours étant conservées. La basilique actuelle, nettement plus modeste, a été construite entre 1886 et 1902 dans le style néo-byzantin par l’architecte Victor Laloux.

[21] Chartreuse Notre-Dame-du-Val-de-Bénédiction est un édifice religieux datant du Moyen Âge situé dans la ville de Villeneuve-lès-Avignon dans le département du Gard. En 1353, le pape Innocent VI fait venir des religieux de la Grande Chartreuse pour étudier un projet d’édification d’une Chartreuse à Villeneuve-lès-Avignon sur le site de sa livrée personnelle. Le 2 juin 1356, une bulle papale porte fondation d’une chartreuse contre les murs de son palais à Villeneuve-lès-Avignon avec l’installation d’une communauté religieuse d’une quarantaine de personnes. Débute la construction de l’église Sainte-Marie, du grand cloître et du petit cloître. Le 19 août 1358, messe de dédicace de l’église Sainte-Marie de la Chartreuse par le cardinal Guy de Boulogne. Ayant échappé à la peste qui frappa la ville d’Avignon en 1361, le pape Innocent VI, par une bulle du mois d’août 1362, décide de nommer la chartreuse, Notre-Dame-du-Val-de-Bénédiction.

[22] Le duché de Bourgogne est fondé en 880 à partir du royaume de Bourgogne, par les rois carolingiens Louis III et Carloman II et les membres princiers de leur famille qui se partagent l’Empire carolingien de Charlemagne dont ils ont hérité. Ils féodalisent tous les royaumes carolingiens de France en duchés et comtés vassaux des rois de France. Richard II de Bourgogne (dit Richard le Justicier) est nommé marquis puis premier duc de Bourgogne et un des six pairs laïcs primitifs de France par son suzerain le roi Louis III.

[23] Aversa est une ville italienne, située dans la province de Caserte en Campanie, dans l’Italie méridionale.

[24] Le doyen du Collège des cardinaux ou doyen du Sacré Collège est le président du Collège des cardinaux de l’Église catholique romaine qui appartient à l’ordre des cardinaux-évêques. Il reçoit le titre d’évêque titulaire d’Ostie. Il lui revient de consacrer évêque le nouveau pape, s’il ne l’est pas encore.

[25] La Toscane, dirigée d’abord par des margraves et des marquis aux 9ème et 10ème siècles, devint un ensemble de cité-États à statut républicain-oligarchique. Au 15ème siècle, avec Cosme de Médicis, elle est progressivement réunifiée dans une seule entité politique et passe entre les mains de la famille des Médicis, l’une des plus puissantes durant la Renaissance. Cette famille a gouverné la Toscane du 15ème au 18ème siècle.

[26] Lucques Lucca en italien, est une ville italienne, chef-lieu de la province du même nom, située en Toscane. Elle fut autrefois, avant la réalisation de l’unité italienne, une ville libre puis la capitale de la principauté souveraine puis duché de Lucques (1815-1847). Elle se trouve non loin de la mer Tyrrhénienne, plus exactement à une vingtaine de kilomètres de la côte ligure (mer Ligure). C’est une ville fortifiée avec un grand nombre de monuments historiques, principalement des églises, mais aussi des villas et des palais comme le palais Pfanner et son célèbre jardin.

[27] Le royaume de Castille est un ancien royaume du Moyen Âge qui trouve ses origines au nord de la péninsule Ibérique, dans l’actuelle Espagne. À la fin du Moyen Âge, le royaume de Castille s’étend depuis le golfe de Gascogne au nord jusqu’à l’Andalousie au sud et comprend la majeure partie du centre de la péninsule Ibérique. En 1037, date à laquelle Ferdinand 1er fonde le Royaume uni de Castille et León. En 1058, Ferdinand est à l’origine d’une série de guerres contre les Maures, se lançant à la conquête de ce qui allait devenir la Nouvelle-Castille (bataille d’Alarcos et bataille de Las Navas de Tolosa). La région s’agrandit particulièrement sous le règne d’Alphonse VI (1065-1109) et d’Alphonse VII (1126-1157). Sous Alphonse X, la vie culturelle du royaume se développe, mais une longue période de conflits internes suit. En 1469, le mariage de Ferdinand II d’Aragon (plus tard Ferdinand V de Castille) et d’Isabelle 1ère de Castille initie l’union des royaumes d’Aragon et de Castille et, par la suite, de l’ensemble de l’Espagne.

[28] Le royaume de Portugal est le régime politique du Portugal de 1139 à 1910. Cet État situé dans la partie occidentale de la péninsule Ibérique est également connu sous le nom de royaume du Portugal et des Algarves après 1415 et sous le nom de Royaume-Uni du Portugal, du Brésil et des Algarves entre 1815 et 1822. Le Portugal est une monarchie traditionnelle et absolue jusqu’en 1822. Il alterne ensuite entre l’absolutisme et la monarchie constitutionnelle de 1822 à 1834, avant d’adopter définitivement le constitutionnalisme en 1834.

[29] La Rochelle est une commune française, préfecture du département de la Charente-Maritime. Située en bordure de l’océan Atlantique, au large du pertuis d’Antioche, et protégée des tempêtes par la « barrière » des îles de Ré, d’Oléron et d’Aix, la ville est avant tout un complexe portuaire de premier ordre, et ce depuis le 12ème siècle. son port fut actif dès ses origines et connut un développement important pendant la période classique, puis dans la période contemporaine grâce au port en eau profonde de La Pallice qui le hisse désormais au 6ème rang national.

[30] Le titre de captal de Buch désigne les seigneurs qui régnaient du Moyen Âge jusqu’à la Révolution française sur le captalat de Buch. Le captalat (du latin capitalis, « tête, chef, capitaine »)1 se résume alors à une partie (au sud) du pays de Buch couvrant un territoire comprenant les paroisses de La Teste, de Gujan et de Cazaux, correspondant aujourd’hui à celui des communes d’Arcachon, de La Teste-de-Buch et de Gujan-Mestra

[31] Soubise est une commune du sud-ouest de la France, située dans le département de la Charente-Maritime. Pendant la Guerre de Cent Ans, en septembre 1346, le Comte de Derby s’empare de la place. En 1372, une escadre française d’une douzaine de barges commandée par le prétendant Owen de Galles, avec les 40 navires et 8 galères de la flotte franco-castillane d’Henri de Transtamare, commandée par Guispucoa Ruiz Diaz de Rojas, bloquèrent les ports anglo-gascons du Poitou et du Saintonge. Une colonne franco-normande d’environ 300 hommes d’armes, commandés par Renaud VI de Pons et Thibaut de Pont, débarqua et mit le siège devant le château de Soubise. Les Anglo-gascons envoyèrent immédiatement les renforts de 200 hommes d’armes commandés par leur meilleur capitaine, Jean de Grailly, captal de Buch, et prélevés sur les garnisons anglaises de Niort, de Lusignan, d’Angoulême et de Saintes. Le 22 août au soir, ils attaquèrent les assiégeants français par surprise, les capturèrent et s’installèrent à leur place, sans avoir remarqué la présence des 13 barges françaises ancrées devant Soubise. En pleine nuit, 400 hommes d’armes français et gallois sortirent sans bruit des barges, se formèrent en deux colonnes, se munirent de torches, et attaquèrent le camp anglo-gascon par surprise, en plaçant à la sortie du bourg les deux frères de Montmort avec leurs guerriers normands pour barrer leur fuite. 200 Anglo-gascons furent tués ou prisonniers, le Captal de Buch capturé, tandis que la garnison bloquée dans le fort se rendit le lendemain

[32] Le pays de Galles est une nation constitutive du Royaume-Uni située dans l’Ouest de l’île de Grande-Bretagne. Il partage une frontière avec l’Angleterre à l’est et est bordé par la mer d’Irlande au nord et à l’ouest et le canal de Bristol au sud.

[33] La péninsule Ibérique ou simplement l’Ibérie, est une péninsule située à la pointe sud-ouest de l’Europe, qui comprend notamment l’Espagne et le Portugal.

[34] San Vicente de la Sonsierra est une commune de la communauté autonome de La Rioja, en Espagne.

[35] Lleida (nom officiel en catalan) ou Lérida (en castillan), est une ville située dans le nord-est de l’Espagne, dans la communauté autonome de Catalogne. Elle est la capitale de la province du même nom. Les Maures s’emparèrent de la ville. Le comte Raimond-Bérenger IV de Barcelone parvint à la reconquérir en 1149. Elle devint le siège d’une grande université, la plus ancienne de la couronne d’Aragon jusqu’en 1717 quand Philippe V la déplaça vers la ville de Cervera. L’université de la ville est aujourd’hui de nouveau active. Lérida fut également le théâtre de plusieurs batailles durant la Guerre de Trente Ans.

[36] L’abbaye du Boucheix (Bouschet) ou Notre-Dame du Valluisant est une ancienne abbaye cistercienne située au lieu-dit Le Boucheix sur la commune actuelle d’Yronde-et-Buron, dans le département du Puy-de-Dôme. Elle fut fondée à la fin du 12ème siècle. Elle est en particulier connue pour être la principale nécropole des comtes d’Auvergne.

[37] Le diocèse d’Auvergne est établi à Arvernis, l’ancien chef-lieu de la cité des Arvernes. Ses évêques ne sont appelés évêques de Clairmont ou Clermont (aujourd’hui Clermont-Ferrand) qu’en 1160. À partir de 1317, le diocèse est démembré et un diocèse particulier est créé pour la Haute Auvergne : le diocèse de Saint-Flour.