De petite noblesse, il est né dans le château de Maumont, sur le territoire de l’actuelle commune de Rosiers d’Égletons en Corrèze en 1290 ou 1291. Il sera le premier pape de la Nation Limousine. À l’âge de 10 ans il entre au monastère bénédictin de La Chaise-Dieu, où il fait son éducation religieuse.
Puis, il part étudier à Paris ou il devint professeur. Son introduction auprès du pape Jean XXII par le Cardinal Pierre Grouin de Mortemart, lui permet de s’élevé rapidement dans la hiérarchie ecclésiastique. Après de brillantes études il fut abbé à Fécamp en Normandie, puis devint évêque d’Arras et chancelier de France en 1328. Promu archevêque de Sens en 1329, puis de Rouen en 1330. ce grand orateur joua un grand rôle diplomatique et devint cardinal en 1338 avant d’être élu pape le 7 mai, 1342. Il dira après son élection : "Je planterai dans l’Église de Dieu un tel rosier de limousin, qu’après cent ans il aura encore des racines et des boutons". Dès lors, on parle limousin à la cour pontificale. Un des traits caractéristiques de sa politique menée à la tête de l’église était surtout dictée par sa dévotion excessive à ses parents et des intérêts de la France. Mais ses sympathies profrançaises entravèrnt ses efforts en faveur de la paix entre l’Angleterre et la France, même si sa médiation pu permettre à la conclusion d’une trêve générale courte dite trêve de Malestroit en 1343. La plupart des 25 cardinaux qu’il nomma étaient français, et 12 d’entre eux lui étaient très liées. Il décréta la célébration d’un jubilé chaque cinquante ans, au lieu de cent en 1343. Par contre il refusa l’invitation de retourner à Rome. Sa tentative de renforcer le parti Guelph en Italie rencontra l’échec, et l’obligea de céder la ville de Bologne à l’Archevêque de Milan pour une période de 12 ans.
Il prit une grande part au conflit existant entre la papauté et l’empereur Louis le bavarois. En effet, le précédent empereur avait offensé les sentiments religieux de plusieurs chrétiens par l’annulation arbitraire du mariage de Marguerite de Görtz Maultasch, héritière du Tyrol, et d’Henri, prince de Bohême. Le mécontentement populaire fut encore plus fort lorsque l’empereur Louis a autorisé son propre fils à épouser la même princesse. Devant la monté du mécontentement Louis était prêt à faire les plus grandes concessions au pape. D’ailleurs, dans une lettre de septembre 1343, il reconnaît sa prétention illégale au titre impérial, avoue sa bonne volonté d’annulé tous ses actes impériaux et de se soumettre à n’importe quelle pénalité papal. Néanmoins il souhaitait être reconnu comme roi des Romains. Clément accepta et exigea comme condition qu’aucune loi ne devrait être décrétée dans l’empire sans sanction papal, que la force obligatoire des arrêtés royaux promulgués de Louis devrait être suspendue jusqu’à confirmation par le Saint-siège, qu’il dépose tous les évêques et abbés appelés par lui seul, et écarte toute réclamation à la souveraineté des états, de Sicile, de la Sardaigne, et de la Corse. Louis soumit les demandes du pape à la considération des princes allemands, à un moment où le sentiment anti-papal était très haut en Allemagne, en raison de la séparation de l’Archevêché de Prague de la province ecclésiastique de Mayence qui fut effectif le 30 avril 1344. De ce fait, les princes les ont déclarés inacceptables, mais ont également parlé de la nécessité d’élire un nouveau roi à la place de Louis, dont le règne avait été si désastreux à l’empire.
En 1343 Édouard III roi d’Angleterre c’est énergiquement plaint des exactions de la cour d’Avignon, et en la règle selon lequel le roi se réserve le droit de la présentation dans tous les cas des nominations papal fut instituée dans ce pays. Vers 1344 Clément VI accorda la souveraineté des îles Canaries au prince castillan Louis de la Cerda, à condition qu’aucune autre règle chrétienne n’existe dans cette possession.
Le nouveau souverain, qui pris le titre de prince de Fortunia, accepta. Cependant il ne pu prendre la possession efficace du territoire, qui ne fut pas converti de manière permanente, quoiqu’un évêque spécial ait été appelé sur les îles en 1351. les tentatives du pape de réunir les Grecs et des Arméniens à l’église romaine non pu aboutir. Charles de Luxembourg, candidat du pape et un de ses anciens élèves, fut élu roi de l’Allemagne le 11 juillet,
Clément VI le 7 avril 1346 déposait Henri de Virneburg, de sa fonction d’archevêque de Mayence et partisan ardent de l’empereur louis et appela a sa place Gerlach de Nassau le 13 avril .Par ailleurs il invitait les électeurs à donner un successeur à l’empereur Louis. En 1346 Charles fut élu sous le nom de Charles IV. Ce dernier accepta pratiquement toutes les demandes papal, mais son autorité ne pu s’étendre dans l’ensemble de l’Allemagne. Le pays était au bord de la guerre civile, quand Louis le bavarois meurt subitement près de Munich le11 octobre, 1347. Mais l’opposition de Günther de Schwartzenburg à Charles IV fut de courte durée.
Clément VI s’entoura d’une cour nombreuse et brillante. Les dames de sa famille, présentes à Avignon, auront comme le souverain pontife, le privilège de porter de la fourrure d’hermine. Il fut un fervent soutien des arts et des lettres, un amoureux des banquets et des réceptions brillantes, auxquelles les dames étaient librement admises. Il aimait le faste. Il attira les artistes et les savants et fit construire et décorer la plus belle partie du Palais. Il acheta, à prix d’or, Avignon et le Comtat à la comtesse de Provence qui était aussi reine de Naples et de Sicile. Les dépenses lourdes engendrées par ce train de vie épuisèrent les fonds que Benoît XII avait économisé pour son successeur. Pour permettre de nouvelles sources de revenu, en l’absence du revenu ordinaire des états et de l’église, des impôts nouveaux furent imposés. Ces démarches arbitraires menèrent à la résistance dans plusieurs pays.
Ce pape laissa un pontificat contester par le fait de son soutien actif à la politique du roi de France et par le népotisme brut de son règne. Clément VI était néanmoins un protecteur des opprimés. Son courage et sa charité sont de façon saisissante apparus lors de la peste noire à Avignon de 1348 à 1349. En effet, le souverain pontife rémunéra plusieurs milliers de médecins, dont le sien personnel venu de Tulle, pour juguler l’épidémie, organisa l’enlèvement des cadavres et leur ensevelissement avec une sépulture décente, dans un champ en dehors de la ville. Alors que dans beaucoup de pays, les nombreux juifs étaient massacrés par la population en tant que responsable de la peste, clément VI dans une bulle dénonçait ces massacre et permis à de nombreux persécuté de trouver refuge dans son petit état.
Il canonisa en juin 1347 l’avocat des orphelins Yvon de Tréguier, décédé en 1303. Il condamna les Flagellants, et en 1351 défendit courageusement les frères mendiants contre les accusations de quelques prélats séculaires. Plusieurs de ses sermons sont préservé démontrant l’instruction de ce pape et son éloquence de tribun. Il est le 4ème pape à résider à Avignon. C’est sous son pontificat que le célèbre palais des papes sera achevé.
Il mourut le 6 décembre, 1352 à Avignon, son corps fut transféré à La Chaise-Dieu où il avait fait sa profession de foi.