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L’histoire pour le plaisir

Dionysos

vendredi 10 avril 2020, par ljallamion

Dionysos

Personnage de la mythologie grecque

C. Albacini, Dionysos et Ariane 18ème siècle), Madrid, Académie royale des beaux-arts de San Fernando. (Photographie : Luis García (Zaqarbal))Dionysos est le dieu de la vigne, du vin et de ses excès ainsi que du théâtre et de la tragédie. Il est le fils de Zeus et de la mortelle Sémélé . Selon les listes, il fait partie ou non des 12 Olympiens, bien qu’il ne vive pas sur le mont Olympe [1] : c’est essentiellement un dieu errant.

Il a été adopté par les Romains sous le nom de Bacchus , assimilé au dieu italique Liber Pater.

Dionysos est le seul dieu né d’une mère mortelle : dès Homère et Hésiode, il est présenté comme le fils de Zeus et de Sémélé, fille du roi de Thèbes [2] Cadmos et d’Harmonie. Poussée par Héra jalouse, déguisée en sa nourrice, Sémélé demande à contempler Zeus, de qui elle est enceinte, dans toute sa majesté.

Incapable de supporter cette vue, Sémélé trouve la mort. Zeus tire alors son fils du ventre de sa mère et, s’entaillant la cuisse, y coud l’enfant pour mener sa gestation à terme.

Pour le soustraire à la vengeance d’Héra, il est confié à sa tante Ino sœur de Sémélé et à son époux, Athamas . Mais découvert par Héra, Dionysos est alors remis aux nymphes [3], sous la direction de Silène , sur le mont Nysa [4] ou Nyséion, en Thrace [5], c’est-à-dire, pour les Grecs, en Asie. Pour échapper à Héra, il est transformé en chevreau.

Cependant, après l’épisode de Penthée , Héra, réputée pour sa rancune tenace, décide de punir Ino et Athamas pour avoir recueilli Sémélé. Elle rend le couple fou. D’autres versions le disent protégé par Hermès avec qui il entretiendrait une liaison.

Il mène une adolescence mouvementée : selon l’Iliade, il est d’abord poursuivi par Lycurgue, puis est fait prisonnier par des pirates tyrrhéniens [6] qu’il transforme en dauphins, auxquels il n’échappe qu’en réalisant d’effrayants prodiges. Son culte excite d’abord les railleries, et il doit châtier les filles d’Argos [7] près d’Éleuthère [8] ainsi que Penthée, roi de Thèbes, pour cela.

Dionysos est, avec Apollon, un dieu qui se manifeste par épiphanies [9] : éternel voyageur, il surgit par surprise. Il se présente toujours comme un étranger, courant le risque de ne pas être reconnu.

Désireux d’aller visiter sa mère aux Enfers, Dionysos demande l’aide d’un guide, Prosymnos , qui accepte de lui montrer le chemin en plongeant avec lui dans le lac de Lerne [10], qui communique avec le royaume d’Hadès. Ce plongeon est associé à de nombreux rites initiatiques en Grèce ancienne, généralement liés au passage de l’adolescence à l’âge adulte, et donc aussi aux amours entre un éraste [11] et un éromène [12].

Prosymnos accepte ainsi d’aider le jeune dieu mais exige en échange que celui-ci, lorsqu’ils seraient de retour, lui accorde ses faveurs. Mais lorsque Dionysos revient des Enfers, Prosymnos, lui, est mort. Le dieu décide de tenir son engagement malgré tout : il taille un morceau de figuier en forme de phallus et s’acquitte de sa dette sur la tombe de Prosymnos.

Revenu des Enfers, Dionysos avait également arraché Sémélé au royaume des Ombres. Il la transporta dans l’Olympe grâce à Hestia qui lui cède sa place, où elle devint immortelle sous le nom de Thyoné.

Dans le panthéon grec, Dionysos est un dieu à part : c’est un dieu errant, un dieu de nulle part et de partout. À la fois vagabond et sédentaire, il représente la figure de l’autre, de ce qui est différent, déroutant, déconcertant, anomique.

Le retour de Dionysos chez lui à Thèbes, s’est heurté à l’incompréhension et a suscité le drame aussi longtemps que la cité est demeurée incapable d’établir le lien entre les gens du pays et l’étranger, entre les autochtones et les voyageurs, entre sa volonté d’être toujours la même, de demeurer identique à soi, de se refuser à changer, et, d’autre part, l’étranger, le différent, l’autre.

Il est rarement associé à la gent olympienne. Il se contente de prendre part à la Gigantomachie [13], et négocie auprès d’Héphaïstos la libération d’Héra prise au piège par ce dernier.

Le premier amour de Dionysos est un adolescent nommé Ampélos . Mort accidentellement, il est ensuite changé par le dieu en constellation ou bien en pied de vigne.

Alors que Thésée a abandonné Ariane sur l’île de Naxos [14], Dionysos passait par là et serait tombé amoureux d’elle, il apparaît à Ariane, l’emmène sur l’Olympe et en fait sa femme. Elle est parfois vue comme la mère des Ménades [15]. En cadeau de Mariage Dionysos aurait jeté sa couronne dans le ciel pour lui rendre hommage ; ce qui sera la constellation de la couronne boréale. Ariane est divinisée après cela et devient une personnification de la terre fertile.

D’Althée, la reine de Calydon [16], il a une fille, Déjanire, qui sera adoptée par l’époux d’Althée, Œnée. Enfin, Aphrodite lui donne plusieurs fils.

Dionysos est avant tout un dieu du vin, de la végétation arborescente et de tous les sucs vitaux. Il se spécialise ensuite dans la vigne, qu’il est censé avoir donnée aux hommes, ainsi que dans l’ivresse et la transe mystique. Ses attributs incluent tout ce qui touche à la fermentation, aux cycles de régénération. Il est fils de Sémélé, avatar de la déesse phrygienne de la terre, amant d’Ariane, déesse minoenne de la végétation, et le compagnon des nymphes et des satyres. Il est également fréquemment associé au bouc et au taureau, animaux jugés particulièrement prolifiques.

Il est surtout le père de la comédie et de la tragédie. C’étaient au départ des sortes d’illustrations du culte, qui se donnaient au théâtre grec au cours des Dionysies [17], en présence de ses prêtres. Les chants et musiques dionysiaques font appel aux percussions et aux flûtes. Ils sont dissonants, syncopés, provoquent la surprise et parfois l’effroi. En ce sens, il est l’antithèse d’Apollon, qui patronne l’art lyrique et l’harmonie.

Dionysos, dieu de l’ivresse et de l’extase est celui qui permet à ses fidèles de dépasser la mort. Le vin, comme le soma védique, est censé aider à conquérir l’immortalité.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Dionysos/ Portail de la mythologie grecque/ Divinités olympiennes/

Notes

[1] Le mont Olympe est la plus haute montagne de Grèce, avec un sommet à 2 917 mètres. Elle fait partie de la chaîne du même nom. L’Olympe est traditionnellement le domaine des dieux de la mythologie grecque.

[2] Thèbes est une ville grecque de Béotie, siège d’un dème. Elle fut dans l’antiquité l’une des principales cités de Grèce, et était liée à de très nombreux mythes antiques.

[3] Dans la mythologie grecque et romaine, les nymphes sont des divinités subalternes, membres d’un large groupe d’esprits de sexe féminin associé à la nature. De fait, les nymphes personnifient les activités créatives et productives de la nature. Elles sont quelquefois liées à un lieu ou un élément particulier, et pouvaient faire l’objet d’un culte local. Elles accompagnent parfois d’autres divinités, dont elles forment le cortège.

[4] Le lieu montagneux où les nymphes Hyades auraient élevé le jeune Dionysos, le « Zeus de Nysa »

[5] La Thrace désigne une région de la péninsule balkanique partagée entre la Grèce, la Bulgarie et la Turquie ; elle doit son nom aux Thraces, la peuplade qui occupait la région dans l’Antiquité. Au 21ème siècle, la Thrace fait partie, à l’ouest, de la Grèce, Thrace occidentale, au nord, de la Bulgarie et, à l’est, de la Turquie, Thrace orientale.

[6] Tyrrhéniens ou Tyrsènes est un xénonyme qu’ont employé les Grecs de l’antiquité pour désigner un peuple étranger dont l’écriture présente des similarités avec celle des langues tyrséniennes que sont l’étrusque, le rhétique et le lemnien.

[7] Argos est une ville d’Argolide dans le Péloponnèse, située près de Nauplie. Située au pied de deux acropoles remontant à l’antiquité Argos fut définitivement éclipsée par Sparte à partir du 6ème siècle av. jc. Elle ne participa pas aux guerres médiques. La rivalité avec Sparte explique qu’Argos ait adopté systématiquement un parti anti-laconien pendant la guerre du Péloponnèse, soit en restant neutre, soit en s’alliant à Athènes. La bataille de Mantinée, en 418 av. jc, finit par convaincre Argos de s’allier avec Sparte. Elle rompit cependant son traité au début de la guerre de Corinthe, en 395 av. jc. Pyrrhus s’attaqua à Argos en 272 avant notre ère, au cours de sa guerre contre le Macédonien Antigone II Gonatas. Il y fut tué, en recevant une tuile lancée depuis un toit par une vieille femme.

[8] La forteresse d’Éleuthères. Elle commande la route, toujours très fréquentée, qui joint Thèbes à Éleusis. Ses hautes murailles aux tours carrées sont bien conservées. Elles forment un quadrilatère allongé, pourvu de quatre portes.

[9] apparitions

[10] Lerne est le nom d’une zone côtière au sud d’Argos dans le Péloponnèse, connue pour ses nombreuses sources formant un marécage. Elle est arrosée par le fleuve Érasinos. Elle abrite un site de l’âge du bronze.

[11] aîné

[12] cadet

[13] Les Gigantomachies, littéralement « combats entre Géants » sont des épisodes courants des cosmogonies, et notamment dans la mythologie grecque, avec la Titanomachie.

[14] Naxos est une île grecque de la mer Égée appartenant aux Cyclades. C’est la plus grande et la plus haute île de l’archipel. Elle est située pratiquement au cœur de l’Égée, à approximativement 140 km de la Grèce continentale et de la Turquie continentale. La plus grande ville et port principal est Náxos, aussi appelée Chóra

[15] Dans la mythologie grecque, les Ménades, ou Bacchantes chez les Romains, sont les accompagnatrices dévotes de Dionysos. C’est essentiellement la tragédie des Bacchantes d’Euripide qui nous a laissé une description des rites orgiaques des Ménades

[16] Calydon est une ancienne cité située en Étolie, en Grèce occidentale. On peut s’y rendre depuis Patras en passant par Antirhion et en prenant la direction de Missolonghi ou d’Agrinion. Les vestiges se trouvent près du village d’Evinochoro, juste après le pont sur l’Evinos. Elle possédait une importante fortification de 3 kilomètres de périmètre.

[17] Les Dionysies étaient des festivités religieuses annuelles dédiées au dieu Dionysos dans la Grèce antique. Au cours de leurs célébrations, les participants étaient appelés à concourir en agônes tragiques. Les « agônes comiques », initialement présents aux Dionysies, se seraient déroulés durant une autre festivité, toujours dédiée à Dionysos, les Lénéennes.