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Justinien (général)

lundi 10 novembre 2014, par lucien jallamion

Justinien (général) (après 525-582)

Aristocrate et général byzantin

L'Empire Byzantin vers 550Membre de la dynastie régnante justinienne. En tant que soldat, il s’est distingué dans les Balkans et dans l’est face à l’Empire sassanide. Dans ses dernières années, il complote sans succès contre le régent puis empereur Tibère II.

Né à Constantinople peu de temps après 525. Il est le second fils de Germanus, cousin de l’empereur Justinien 1er.

Justinien prend son premier commandement militaire en 550 lorsqu’il accompagne son frère Justin et leur père Germanus dans une expédition contre les Ostrogoths [1] d’Italie. Germanus meurt subitement en automne 550 avant même de quitter les Balkans où l’armée se rassemble. Justinien et son beau-frère Jean reçoivent alors l’ordre de se rendre à Salone [2] en préparation d’une traversée vers l’Italie ou une marche vers la Vénétie [3].

Jean commande l’armée jusqu’à ce que l’eunuque Narsès, nommé commandant en chef de l’expédition au début de l’année 551, arrive à Salone. Au début de l’année 552, Justinien mène une expédition contre les Slaves, qui pillaient l’Illyrie [4]. Peu après, il est envoyé avec son frère Justin assister les Lombards face aux Gépides [5]. Les deux frères sont cependant retenus par une révolte à Ulpiana [6] et ne peuvent finalement pas aider les Lombards.

Aucune mention de Justinien n’est faite durant les 20 années suivantes. En 572, il est élevé au rang de patrice et nommé commandant en chef des forces dans le secteur nord-est de la frontière de l’Empire avec la Perse sassanide [7]. Là, il aide la rébellion des Ibères [8] et des Arméniens contre les Sassanides, ce qui déclenche une guerre longue de 22 ans entre Byzance et la Perse.

En 572, Justinien aide les forces arméniennes de Vardan II Mamikonian à défendre Dvin [9]. Quand la forteresse tombe finalement, il participe à sa re-capture plus tard dans l’année. À cause de frictions avec les Arméniens, il est rapidement rappelé à Constantinople.

À la fin de l’année 574 ou au début de 575, il est nommé magister militum per Orientem et commandant général des forces byzantines dans l’est. Il entreprend à ce titre l’entraînement de nombreuses troupes nouvellement levées. Il réussit également à réconcilier l’Empire et le roi ghassanide [10] al-Mundhir , restaurant la traditionnelle alliance de son peuple avec Byzance. Une trêve de 3 ans est rapidement signée pour le front mésopotamien, ne s’appliquant pas à l’Arménie.

En été 575 ou 576, Justinien ne parvient pas à bloquer l’avancée de l’armée perse conduite par le shah Khosrô 1er, à travers la Persarménie [11]. Les Perses entrent alors en Cappadoce byzantine et marchent sur Césarée [12]. Justinien réussit cependant à réunir une armée suffisante et bloque alors les cols montagneux menant à la ville. Khosrô se retire mais met à sac Sébaste [13]. Justinien poursuit alors le shah, et par 2 fois arrive à le prendre en tenaille. La première fois, les Perses ne s’échappent qu’après avoir abandonné leur camp et leurs possessions aux Byzantins, alors que la seconde fois, ces derniers sont battus lors d’une attaque de nuit, rendue possible par des dissensions entre les commandants de l’armée, contre leur campement près de Mélitène [14].

Les Perses prennent alors d’assaut et incendient Mélitène. Justinien parvient à rattraper l’armée perse alors que celle-ci se prépare à traverser l’Euphrate. Les 2 armées se font face en formation de bataille le jour suivant, près de Mélitène, mais ne s’affrontent pas. Les Perses tentent de profiter de la nuit pour traverser en secret le fleuve, mais les Byzantins découvrent leur plan et les attaquent pendant la traversée. Les rangs perses subissent de lourdes pertes, alors que les Byzantins amassent un important butin, incluant 24 éléphants de guerre envoyés à Constantinople.

L’hiver suivant, Justinien avance profondément dans le territoire perse, à travers l’Atropatène [15], et passe l’hiver avec son armée sur les côtes sud de la mer Caspienne. Il reste cependant incapable de reprendre le contrôle de la Persarménie.

En 576/577, Justinien est battu par le général perse Tamkhosrau qui envahit l’Arménie. Tamkhusrau et le général Adarmahan mènent alors un important raid en Osroène [16], menaçant Constantine. Ils se retirent à l’approche d’une nouvelle armée byzantine sous le commandement de Justinien.

Après ces multiples revers, le Caesar Tibère, régent de l’Empire, nomme le général Maurice magister militum per Orientem et lève Justinien de ses fonctions militaires

Selon les récits de sources exclusivement occidentales, après son retour à la capitale, Justinien est impliqué dans une conspiration avec l’impératrice Sophie au sujet de la succession de son époux, l’empereur Justin II, dont la santé se détériore rapidement.

Ils tentent d’assassiner l’héritier de Justin, le Caesar Tiberius futur Tibère II, afin de placer Justinien sur le trône. Tibère découvre le complot, et Justinien implore son pardon et offre 1 500 livres d’or comme signe de remords.

Il complote cependant à nouveau entre 579 et 581 avec l’impératrice. Cette nouvelle conspiration est également découverte, et Justinien une nouvelle fois pardonné. Il meurt en 582 à Constantinople

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Justinien (général)/ Portail du monde byzantin/ Général byzantin

Notes

[1] Les Ostrogoths étaient une des deux fractions des Goths, peuple germanique venu des confins de la Baltique et établi au 4ème siècle en Ukraine et en Russie méridionale, au nord de la mer Noire, l’autre fraction étant celle des Wisigoths. Ils jouèrent un rôle considérable dans les événements de la fin de l’Empire romain.

[2] aujourd’hui en Croatie

[3] La région de la Vénétie est une région du nord-est de l’Italie. Sa capitale est Venise.

[4] L’Illyrie est un royaume des côtes de la rive orientale de l’Adriatique, correspondant à peu près à l’Ouest de la Croatie, de la Slovénie et de l’Albanie actuelle. Les Illyriens apparaissent vers le 20ème siècle av. jc. C’est un peuple de souche Indo-Européenne qui comprenait des Dalmates et des Pannoniens. Vers -1300 ils s’établissent sur les côtes Nord et Est de l’Adriatique. Les Illyriens sont les premiers avec les Grecs, à s’installer dans les Balkans et constituent un immense Royaume. Au VIIe siècle av. J.-C. et VIe siècle av. J.-C., l’Illyrie subit une forte héllénisation du fait de ses relations avec les Grecs, qui y ont fondé des comptoirs.

[5] Les Gépides sont un peuple germanique du rameau ostique, proche des Goths, qui était installé en basse Vistule, puis au centre de l’Europe (bassin des Carpates, 269–670) durant le haut Moyen Âge. En 539, les Gépides, qui ont donné leur nom à la Dacie, anciennement Gothie mènent la guerre contre l’Empire d’Orient et s’étendent en Mésie. Vers 550, leur territoire comprend les terres situées entre Dobroudja et Tisza d’ouest en est, et entre Carpates et Danube, du nord au sud

[6] Ulpiana est l’ancien nom de la capitale de la province de Dardanie dans les Balkans, peuplée par des Illyriens et des Thraces. Ulpiana figure sur la liste des sites archéologiques d’importance exceptionnelle de la République de Serbie.

[7] magister militum per Armeniam

[8] L’Ibérie, aussi connue sous le nom d’Ivérie, est le nom donné par les Grecs et les Romains à l’ancien royaume de Karthlie et correspondant approximativement aux parties méridionale et orientale de l’actuelle République de Géorgie. Les Ibères du Caucase forment une base pour le futur État géorgien et, en même temps que les Colches de Colchide, le noyau de la population géorgienne actuelle. La région n’était, jadis, habitée que par quelques tribus qui faisaient partie du peuple appelé « Ibères ».

[9] Dvin ou Dwin est une ancienne capitale de l’Arménie. Elle est située sur le territoire de l’actuelle communauté rurale de Dvin, dans le marz d’Ararat.

[10] Les Ghassanides sont une tribu arabe chrétienne qui a fondé un royaume arabe pré-islamique dans la Jordanie actuelle. Ils adoptèrent le christianisme monophysite probablement sous l’influence de leur environnement araméen. Ils faisaient partie de l’Église syriaque orthodoxe. Ils furent longtemps des vassaux de l’empire byzantin et contribuèrent à contenir les Perses sassanides hors des frontières de l’empire. Un autre royaume arabe rival, vassal de la Perse, s’était établi dans le sud de l’Irak (le royaume des Lakhmides).

[11] La Persarménie, est la septième province de l’Arménie historique selon le géographe arménien du 7ème siècle Anania de Shirak. Elle est située sur la rive occidentale du lac d’Ourmia, au nord-ouest de l’actuel Iran.

[12] Kayseri est une ville de Turquie, préfecture de la province du même nom, située dans la région de Cappadoce au pied du mont Erciyes. La ville se situe à 320 km de la capitale Ankara et 770 km d’Istanbul. Elle est anciennement connue sous le nom de Césarée de Cappadoce ou Mazaca.

[13] Sivas (anciennement Sébaste ou Sébastée) est une ville de Turquie, préfecture de la province du même nom. Ville du nord-est de la Cappadoce et autrefois située en Arménie occidentale, construite dans la vallée du Kızılırmak (l’ancien Halys), Sivas est située sur la route ouest-est entre Charsianon et Colonée du Pont, à la jonction avec une route nord-sud menant à Malatya (l’ancienne Mélitène).

[14] Malatya est une ville de Turquie, préfecture de la province du même nom. La population de Malatya est principalement kurde et turque, mais la ville accueille aussi une minorité arménienne. Il s’agit de l’ancien emplacement de Mélitène, fort et chef lieu de la province romaine de l’Arménie.

[15] L’Atropatène correspond au nord de la satrapie de Médie de l’ancien empire perse, aujourd’hui l’Azerbaïdjan iranien. Située dans la Médie septentrionale, la région reçoit son nom d’Atropatès, dynaste achéménide rallié à Alexandre le Grand, qui s’y rend indépendant, Peithon recouvrant le reste de la satrapie de Médie.

[16] L’Osroène est une région du sud-est de l’Asie Mineure (nord-ouest de la Mésopotamie), bornée au nord par les Monts Taurus, au sud et à l’est par le Chaboras (rivière Khabur), à l’ouest par l’Euphrate, et qui eut pour capitale Édesse. L’Osroène a acquis son indépendance à la suite de l’effondrement de l’Empire séleucide. Elle fut de 132 av. jc à 216 apr. jc un petit royaume indépendant, dont les souverains portaient le plus souvent le nom d’Abgar ou de Manu. Il servit de tampon entre l’Empire romain et celui des Parthes. La région fut conquise par l’empereur romain Trajan. Sous Hadrien elle retrouve une certaine autonomie, mais est à partir de ce moment un royaume client de l’Empire romain. En 163, elle s’allie avec l’Empire parthe contre les Romains. Elle devient une province romaine en 216.