Fils de Jean II, duc de Brabant et de Limbourg, et de Marguerite d’Angleterre . Il épousa en 1311 Marie d’Evreux , fille de Louis de France, comte d’Évreux et de Marguerite d’Artois .
Le début de son règne fut troublé par le mécontentement, dû au fait que les biens de Brabançons à l’étranger furent saisis à cause des dettes des ducs Jean 1er et Jean II, et d’autre part au fait que ses conseillers ne respectaient pas la Charte de Cortenberg [1]. En échange du respect de la Charte, de la mise sous curatelle des finances ducales et de nouveaux privilèges envers les villes brabançonnes, ces dernières acceptèrent de payer les dettes du duc.
Il se brouilla avec le roi de France, qui voulait isoler commercialement la Flandre, ce qui allait à l’encontre des intérêts économiques du Brabant. En 1315, il aida Adolphe de La Marck, évêque de Liège à lutter contre ses sujets révoltés. Durant les décennies qui suivirent, il combattit plusieurs des seigneurs voisins.
En 1334, le Brabant connut, à propos de l’enclave de Malines [2] que se disputaient Jean III et Louis de Nevers, une crise d’une gravité exceptionnelle. Le duc et ses sujets soutinrent vaillamment le blocus d’une coalition de 15 petits États. Dans cette ligue figuraient, outre Louis de Nevers, Guillaume 1er le Bon, comte de Hainaut, Hollande et Zélande, Adolphe de La Marck, les Comtes de Gueldre, de Juliers, de Namur, et l’archevêque de Cologne. Le chef de cette ligue, était le comte de Luxembourg, Jean l’Aveugle, roi de Bohême. Menacé de tous côtés, le Brabant fut sauvé par la médiation du roi de France, Philippe VI, qui prit Malines sous sa garde.
Au début de la guerre de cent ans, il se rangea aux côtés de l’Angleterre et accompagna Édouard III dans ses expéditions moyennant de grosses sommes d’argent et l’établissement de l’étape des laines anglaises à Anvers en 1338. Une convention économique importante unit, en 1339, le Brabant, la Flandre et les États de la Maison d’Avesnes, tous ralliés à la cause du roi d’Angleterre.
En représailles, Philippe VI de Valois fit saisir les biens des Brabançons en France, et les bourgeois de Bruxelles se révoltèrent alors contre leur duc. Jean III intervint énergiquement et fit décapiter un meneur.
À partir de 1340, il s’éloigna de l’alliance anglaise, préférant s’allier à la France et mariant ses filles à des alliés du royaume de France. L’aînée, Jeanne, alors âgée d’une trentaine d’années et veuve de Guillaume II d’Avesnes, comte de Hainaut et de Hollande-Zélande, fut unie à Venceslas, duc de Luxembourg, fils de Jean l’Aveugle. Ce prince n’avait pas 20 ans, mais le mariage mettait fin à la longue rivalité entre les Maisons de Brabant et de Luxembourg. D’autre part, l’empereur Charles IV, frère de Venceslas, permit peu après à Jean III de soustraire le Brabant à toute juridiction étrangère par la Bulle d’Or brabantine, de 1349. Cette faveur permit au duc de se soustraire, une fois pour toutes, aux prétentions des princes évêques de Liège. Marguerite et Marie, épousèrent respectivement le comte de Flandre, Louis de Male et Renaud duc de Gueldre.
A la même époque, Jean III annexa l’enclave liégeoise de Malines, centre prospère d’industrie drapière. Il meurt à Bruxelles le 5 décembre 1355