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Édouard III d’Angleterre

dimanche 11 août 2019 (Date de rédaction antérieure : 2 août 2012).

Édouard III (1312-1377)

Roi d’Angleterre de 1327 à 1377

Édouard III Roi d'Angleterre de 1327 à 1377

Petit-fils de Philippe IV le Bel par sa mère, fils et successeur d’Édouard II qui fut assassiné par sa femme, Isabelle de France, et par l’amant de celle-ci, Lord Roger Mortimer.

Il devient duc d’Aquitaine [1] en 1325 et, l’année suivante, il vient en France rejoindre sa mère, qui, de Paris, intrigue pour évincer Édouard II du trône. Celui-ci, en butte à l’hostilité de l’aristocratie, qu’indisposent ses tentatives maladroites pour restaurer l’autorité royale, est totalement isolé lorsque, accompagnée de son amant Roger Mortimer, la reine débarque en Angleterre. Vainqueurs, ces derniers imposent, le 23 janvier 1327, l’abdication d’Édouard II et son remplacement par son jeune fils. Pendant trois ans, il régna sous la tutelle de sa mère et de Mortimer, avant d’inaugurer son règne personnel en vengeant son père.

Il déclencha avec la France le début de la guerre de cent ans en 1337 et se proclama roi de France. Menant brillamment les opérations en compagnie de son fils le prince noir, il détruisit la flotte française à l’Écluse [2] en 1340, remporta la victoire de Crécy [3] le 26 août 1346 et s’empara de Calais [4] en 1347. La victoire décisive du prince noir à Poitiers [5] le 19 septembre 1356 aboutit au traité de Brétigny [6] en 1360. Il obtint le Poitou [7], la Saintonge [8], l’Angoumois [9], le Limousin [10], le Périgord [11], l’Agenais [12], le Quercy [13], le Rouergue [14] et la Gascogne [15], mais renonçait à ses prétentions au trône de France.

Les victoires de Charles V et de Du Guesclin lui firent perdre toutes ses conquêtes, et à sa mort le 21 juin 1377, les Anglais ne possédaient plus en France que Calais et la Guyenne [16]. Sa femme Philippa de Hainaut, lui donna plusieurs fils dont l’aîné, Édouard dit le Prince Noir, mourut avant son père. L’héritier du royaume fut Richard II.

Son règne fut calme et tranquille sur le plan intérieur, dans la mesure où il agit en accord avec la haute aristocratie anglaise. Parfait chevalier, friand d’exploits guerriers, aimant les joutes et les tournois, il orienta le baronnage vers la guerre extérieure et flatta ses goûts. Les succès remportés dans la première partie de son règne et le choix de collaborateurs ayant la confiance du Parlement lui assurèrent le soutien de l’aristocratie au sein de laquelle, grâce à la création de l’ordre de la Jarretière [17], en 1346, il se constitua une clientèle fidèle. A partir du milieu du siècle, il fut le témoin d’une immense catastrophe économique et humaine, liée à la peste noire et aux épidémies suivantes, qui a coûté à l’Angleterre le quart de sa population et entraîné par l’effet de la diminution des naissances, un déclin démographique de l’ordre d’un tiers.

Néanmoins son règne vit un puissant redressement de l’État et du sentiment national et l’emploi de l’anglais s’imposa dans la rédaction des actes publics.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de histoire de Édouard III Plantagenêt (1312 - 1377) - Le fils de la « Louve/ herodote.net

Notes

[1] Le duché d’Aquitaine est constitué en 675, à la mort de Childéric II. Il se reconstitue au 9ème siècle, comme héritier du royaume d’Aquitaine attribué à Pépin 1er d’Aquitaine (mort en 838). Il fut ensuite l’objet de luttes entre les comtes d’Auvergne, de Toulouse et de Poitiers. Le duc d’Aquitaine était l’un des six pairs laïcs primitifs. L’Aquitaine a regroupé au fil des temps différents territoires. Pendant le règne d’Aliénor d’Aquitaine, Poitiers était la résidence habituelle des ducs.

[2] Le 24 juin 1340, lors de la bataille navale de L’Écluse (Sluis en Flandre zélandaise), le roi anglais Édouard III, prétendant à la couronne de France, anéantit la flotte de son rival, le roi de France Philippe VI de Valois, devant l’estuaire du Zwin, ce bras de mer (de nos jours ensablé) qui mène à Bruges.C’est la première bataille d’importance de la guerre de Cent Ans.

[3] La bataille de Crécy opposa à partir du milieu de l’après-midi du 26 août 1346 l’armée du royaume de France à une armée venue d’Angleterre pour saccager et piller les terres proches des rivages de la Manche. Cette bataille violente et sanglante où les monarques respectifs, Philippe VI de Valois et Édouard III, furent présents et actifs, se conclut au soir du second jour par une victoire écrasante de l’armée anglaise, pourtant en infériorité numérique, sur la chevalerie et l’infanterie française et de ses alliés, qui accusèrent des pertes très importantes du fait de l’indiscipline et des lacunes du commandement. Cette grande bataille marqua le début de la Guerre de Cent ans et le retour d’une technique traditionnelle d’archerie.

[4] Le siège de Calais est entrepris durant la guerre de Cent Ans, lors de la chevauchée d’Édouard III de 1346 par les Anglais en septembre 1346 et va durer 11 mois. Le 3 ou 4 août 1347, après une résistance héroïque des habitants, six bourgeois de la ville conduits par Eustache de Saint Pierre se livrent en otages au roi Édouard III d’Angleterre. Selon la tradition forgée par l’historiographie française et à laquelle participent de nombreux artistes, cet épisode est mythifié en un acte d’héroïsme de bourgeois sauvant la ville de la destruction alors qu’il s’agit en réalité d’un rituel de capitulation, d’amende honorable, de pénitence publique et d’humiliation tel qu’il était alors couramment pratiqué au Moyen Âge après un siège. En 1349, déjà très affaiblis par la famine occasionnée par le siège, les habitants sont presque tous fauchés par la peste noire. Repeuplée par des Anglais, Calais va rester sous domination britannique jusqu’en 1558.

[5] La bataille de Poitiers a été livrée au cours de la guerre de Cent Ans le 19 septembre 1356 à Nouaillé-Maupertuis, près de Poitiers en Aquitaine. Le roi de France Jean II le Bon cherche à intercepter l’armée anglaise conduite par Édouard de Woodstock, prince de Galles, qui est en train de mener une chevauchée dévastatrice. Par une tactique irréfléchie, Jean II conduit ses troupes, quoique numériquement très supérieures, au désastre et se fait prendre, ainsi que son fils Philippe et de nombreux membres éminents de la chevalerie française

[6] Le traité de Brétigny est conclu le 8 mai 1360, au château de Brétigny, (un hameau dépendant de la commune de Sours près de Chartres), entre les plénipotentiaires du roi Édouard III d’Angleterre et ceux de Charles, fils du roi Jean II de France Le 24 octobre 1360, les rois Jean II et Édouard III, accompagnés de leurs fils aînés, ratifient cet accord à Calais3 ce qui permet une trêve de neuf ans dans la guerre de Cent Ans.

[7] Le Poitou était une province française, comprenant les actuels départements de la Vendée (Bas-Poitou), Deux-Sèvres et de la Vienne (Haut-Poitou) ainsi que le nord de la Charente et une partie de l’ouest de la Haute-Vienne, dont la capitale était Poitiers. Il a donné son nom au Marais poitevin, marais situé dans l’ancien golfe des Pictons, sur la côte occidentale de la France, deuxième plus grande zone humide de France en superficie après la Camargue ; le marais s’étend de l’Atlantique aux portes de Niort et du sud de la Vendée au nord de La Rochelle.

[8] La Saintonge est une ancienne province française dont les limites ont plusieurs fois varié avec le temps. Partie intégrante de la province romaine d’Aquitaine ou Aquitania durant l’antiquité (Saintes devenant la première capitale de ce vaste ensemble), elle est ensuite placée selon les époques dans la mouvance des rois et ducs d’Aquitaine, des comtes d’Anjou puis des comtes de Poitiers ramnulfides, avant d’être de nouveau intégrée au duché d’Aquitaine pour plusieurs siècles.

[9] L’Angoumois est une ancienne province française, située entre le Limousin à l’est, le Périgord au sud, la Saintonge à l’ouest, et le Poitou au nord. Il correspond à la partie centrale de l’actuel département de la Charente. Il comportait également quelques paroisses de l’actuel département des Deux-Sèvres (Pioussay, Hanc et Bouin, issues du marquisat de Ruffec), de la Haute-Vienne (Oradour-sur-Vayres, Cussac, Dournazac, entre autres) ainsi que de la Dordogne (La Tour-Blanche).

[10] Le Limousin est une ancienne région administrative, issue d’une région historique et culturelle française et qui était composée des trois départements de la Corrèze (19), de la Creuse (23) et de la Haute-Vienne (87). Elle est située en totalité dans la partie nord-ouest du Massif central. Ses frontières sont à peu de chose près les mêmes que celles de la cité gallo-romaine des Lémovices. Faisant intégralement partie de l’Occitanie historique dont elle constitue une bordure septentrionale, la région administrative Limousin était principalement issue du regroupement des anciennes provinces du Limousin et de la Marche, mais elle correspondait surtout à l’ancien diocèse de Limoges, lui-même calqué sur la cité des Lémovices. L’ancien comté carolingien de Limoges occupait aussi le même espace. La province fut, de l’Antiquité au 12ème siècle, une composante essentielle de l’Aquitaine.

[11] Le Périgord est un ancien comté qui recouvrait approximativement l’actuel département français de la Dordogne. Le Périgord est apparue sous Charlemagne. Le comté était la base des divisions territoriales réalisées pour délimiter un « pagus », dont l’administration civile était confiée à un comte nommé par l’empereur. Ce vassal avait délégation de pouvoir pour administrer une cité et tous les « pagi » qui s’y rattachaient. Le premier d’entre eux nommé par Charlemagne, pour le Périgord, fut Wildbade en 778. En 1360, le Périgord passe sous souveraineté anglaise par le traité de Brétigny. Charles d’Orléans, comte de Périgord est fait prisonnier à l’issue de la bataille d’Azincourt, en 1415. Il reste prisonnier en Angleterre jusqu’en 1440. Le 14 décembre 1430, Charles d’Orléans donne à son frère naturel Jean, bâtard d’Orléans, futur comte de Dunois, le comté de Périgord en échange de celui de Porcien. Mais cette donation était peut-être fictive. Finalement, le 4 mars 1438, pour se procurer les fonds nécessaires à sa rançon, Charles d’Orléans vend le comté à Jean de Châtillon dit Jean de L’Aigle, fils de Jean 1er de Châtillon, seigneur de Laigle, comte de Penthièvre, vicomte de Limoges, moyennant la somme de 16 000 réaux d’or et 10 000 florins qui étaient dus par feu Louis d’Orléans à Olivier de Clisson, dont Jean de Bretagne était héritier.

[12] L’Agenais (ou Agenois) est une ancienne circonscription de la province historique de Gascogne. Région charnière et stratégique qui eut son apogée lors des guerres de Religions, et surtout la guerre de Cent Ans, situé entre le Périgord au nord, le Quercy à l’est, le Bazadais à l’ouest et l’Armagnac au sud, l’Agenais a été tiraillé par l’influence entre la Gascogne, la Guyenne et le Languedoc, ainsi que par Bordeaux et Toulouse. Lors de la croisade contre les albigeois une armée est dirigée sur l’Agenais pour en extirper l’hérésie. L’expédition est menée par le comte Guy II d’Auvergne et l’archevêque de Bordeaux. C’était un comté évêché : l’évêque d’Agen était également comte d’Agenais.

[13] Le Quercy, était une ancienne province française dont l’étendue correspondait à celle du diocèse primitif de Cahors ; elle perpétuait l’antique cité des Cadurques, Divona Cadurcorum. Le Quercy s’étendait sur les plateaux calcaires des causses et les vallées adjacentes situées dans l’actuel département du Lot, la moitié nord du département de Tarn-et-Garonne et quelques communes de la Dordogne, de la Corrèze et de l’Aveyron. En 1790, le Quercy forma le premier département du Lot.

[14] Le Rouergue est une ancienne province du Midi de la France correspondant approximativement à l’actuel département de l’Aveyron. Après avoir fait partie du comté de Toulouse, il fut rattaché à la Guyenne avant d’en être détaché lors de la formation de la province de Haute-Guyenne en 1779.

[15] La Gascogne est une ancienne province située sur le territoire actuel des départements français des Landes, du Gers, des Hautes-Pyrénées et, pour partie, d’autres départements des régions de Nouvelle-Aquitaine et d’Occitanie. Successivement appelée Aquitaine, Novempopulanie, Vasconie puis Gascogne, elle a disparu en tant qu’entité politique propre en 1063 lors du rattachement au Duché d’Aquitaine ; toutefois le nom de Gascogne est resté usité jusqu’à la révolution française.

[16] La Guyenne est une ancienne province, située dans le sud-ouest de la France. Ses limites ont fluctué au cours de l’histoire sur une partie des territoires des régions françaises Nouvelle-Aquitaine et Occitanie. Portant le titre de duché, la Guyenne avait pour capitale Bordeaux. Son nom est apparu au 13ème siècle en remplacement du terme d’« Aquitaine ». Sous l’Ancien régime, la Guyenne était l’une des plus grandes provinces de France et regroupait divers pays et provinces plus petites comme le Périgord, l’Agenais, le Quercy et le Rouergue. Le terme de « Guyenne propre » correspondait à la région de Bordeaux, également appelée le Bordelais. La Guyenne était couramment associée avec la Gascogne dont la capitale était Auch et qui regroupait notamment l’Armagnac, le Bigorre, le Labourd, la Soule et le Comminges. Guyenne et Gascogne partageaient ainsi le même gouvernement général militaire.

[17] Le très noble ordre de la Jarretière est le plus élevé des ordres de chevalerie britanniques, fondé le 23 avril 1348 le jour de la Saint Georges, en pleine guerre de Cent Ans, par le roi Édouard III. Cet ordre de chevalerie, le plus ancien qui subsiste encore au 21ème siècle, rassemblait autour du souverain 25 chevaliers, membres à part entière. Les hommes sont appelés « chevaliers compagnons ». Des femmes ont été associées à l’ordre, mais n’ont jamais été membres avant le règne d’Édouard VII. Elles sont alors nommées « dames de la Jarretière ».