Fils de Charles, comte de Valois et de Marguerite d’Anjou, neveu de Philippe IV le Bel, il est nommé régent à la mort de son oncle Charles IV le Bel, le 1er février 1328. Il est alors âgé de 35 ans. La femme du roi défunt est enceinte. C’est d’une fille qu’elle accouche le 1er avril 1328. Une assemblée de barons le désigne donc comme roi de France. Le 29 mai, il est sacré à Reims. Il est le premier des Valois qui montent sur le trône et qui l’occuperont durant près de 2 siècles et demi, de 1326 à 1589. Si Philippe VI devient roi de France, c’est parce que les barons et les pairs choisissent un prince français contre Édouard III d’Angleterre et contre Philippe d’Évreux, roi de Navarre. Philippe, qui plus est, s’il est Valois, descend de Philippe III le Hardi, puisque c’est celui-ci qui donna à Charles, son fils puîné, le comté de Valois en apanage. Il épousa en 1313 Jeanne de Bourgogne dite la boiteuse. Sur 12 enfants qu’elle mit au monde, 6 survécurent. Il aimait la vie fastueuse.
Le 6 juin 1329 Édouard III d’Angleterre rend hommage simple au roi et enfin, 2 ans plus tard, hommage lige ce qui signifie qu’il se reconnaît vassal du roi de France. Le prestige de Philippe est alors grand, d’autant qu’il a remporté, le 23 août 1328, la victoire de Cassel [1] sur les Flamands révoltés.
Le prestige du roi de France n’empêche pas Édouard III, en dépit de son allégeance, à lancer un défi à Philippe VI. Le 24 mai 1337 Philippe VI confisque le duché de Guyenne à Édouard III d’Angleterre et le 7 octobre 1337 celui-ci revendique le trône de France.
Le 1er novembre 1337 d’Édouard III écrit une lettre de défi au roi de France qui marquera le début de la guerre de cent ans. En décembre 1338 les Flamands reconnaissent Édouard III comme roi de France. Le 20 septembre 1339 Édouard III entre dans le Cambrésis avec son armée, puis le 9 octobre 1339 il entre en France avec son armée et se retirera le 24 octobre 1339.
En guise de réponse à l’alliance que Philippe a faite avec les Écossais et à ses empiétements en Guyenne, Édouard III prend, en 1340, le titre de roi de France et s’allie à la Flandre, à la Bretagne et à l’empereur germanique Louis IV de Bavière. Philippe VI, maintenant engagé dans une guerre, ne connaîtra que des défaites jusqu’à la signature d’une trêve en 1348. La Flandre est le théâtre de l’opposition des 2 rois. Le 24 juin 1340, la flotte française est détruite au large du petit port de l’Écluse. Le 23 septembre 1340 est signé la trêve d’Esplechin-sur-Escaut [2]. Cette défaite ne sera pas la dernière.
Le 30 avril 1341 débute la guerre des 2 Jeanne pour la succession de la Bretagne et en juin 1342 Édouard III intervient en Bretagne. Le 18 août 1342 des renforts anglais arrivent à Brest, Charles de Blois lève le siège et le 30 septembre 1342, ses armées subissent une défaite contre les Anglais devant Morlaix. C’est le 19 janvier 1343 que la trêve de Malestroit [3] sera signé.
En août 1343 à lieu l’ouverture des États Généraux pour la levée de nouveaux impôts. Le 26 septembre 1345 décède Jean de Montfort, son fils Jean héritera du duché de Bretagne. En février 1346 Les États Généraux votent des impôts exceptionnels.
Le 7 juin 1346 Édouard III débarque en Normandie et le 21 juillet 1346 prend Caen. Le 26 août 1346, les armées du roi de France sont défaites lors de la bataille de Crécy [4]. Les chevaliers de France comme les arbalétriers génois sont atteints par les traits des archers d’Angleterre ; qui plus est, au cours de la bataille, les cavaliers du roi de France déciment leurs alliés génois, lorsqu’ils entendent le cri du roi : “Tuez la piétaille.” Après la défaite, Philippe heurte à la porte d’un château et crie, lorsqu’on lui demande qui il est, qu’il est “l’infortuné roi de France”.
En juin 1347 Charles de Blois prétendant au duché de Bretagne est capturé à la Roche-Derrien [5] par les Anglais et le 4 août Édouard III prend Calais. Une nouvelle trêve sera signée le 28 septembre 1347. Une nouvelle réunion des États Généraux se tiendra à Paris en. novembre 1347.
La guerre de Cent Ans commence ainsi pour la France, ravagée par les famines. La terrible épidémie de peste noire assombrit encore davantage la fin du règne de Philippe VI. La mort de la reine Jeanne de Bourgogne de la peste en 1348, au milieu d’un Paris affolé et consterné par cette calamité qui plonge le pays entier dans le deuil et dont personne ne sait comment arrêter le fléau ou en guérir. Le 9 juin 1348 Le pape Clément VI achète Avignon à la reine de Naples.
En 1349, La peste ayant emporté la reine de France, Philippe VI épousa en janvier, Blanche fille du roi de Navarre, il a 55 ans, elle en a 16 ! Apparemment cette union lui a été fatale puisque le roi de France est mort le 23 août 1350 à Nogent-le-Roi [6]. Épuisé, il s’est alité et ne s’est jamais plus relevé. Son fils aîné, Jean II le Bon, lui succède.
Son règne aura été marqué par l’agrandissement de la couronne française par les comtés de Valois, de Chartres, du Maine et de l’Anjou de la Champagne et de la Brie. le Dauphiné sera rattaché au royaume le 30 mars 1349 et la seigneurie de Montpellier achetée au roi de Majorque.