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Histoire de l’Anatolie

samedi 16 septembre 2023, par lucien jallamion

Histoire de l’Anatolie

Les Hittites (1650-1200 av. jc)

Les premières traces des Hittites, notamment sur le plateau anatolien, sont très anciennes : elles remontent aux années 2300-2200 av. jc. Mais ils succombèrent sous le coup d’une invasion indo-européenne, dont le peuplement conserva le nom de hittite. La domination hittite s’est rendue célèbre par la conquête de l’Égypte pharaonique et de l’Assyrie [1](13ème siècle av. jc).

Au 12ème siècle av. jc, leur puissance s’effondre sous le coup des invasions des Doriens [2], qui viendront peupler l’Anatolie et formeront une des composantes humaines de la civilisation grecque. De petites royautés hittites survivront en Syrie [3] au milieu du 8ème siècle av. jc, les rois assyriens mettront fin à ces entités politiques.


Le Moyen-Orient grec du 2ème millénaire av. jc au 16ème siècle ap. jc

L’histoire mésopotamienne et assyrienne nous a déjà mis en contact avec les peuples du haut plateau anatolien, les Hittites et les Doriens, ancêtres des Grecs. Nous avons vu aussi l’influence des civilisations mésopotamiennes et égyptiennes sur le développement de la culture grecque.

Du début du 2ème millénaire av. jc à la fin de l’Empire byzantin [4], la présence grecque au Moyen-Orient constitue une donnée historique fondamentale, que les histoires officielles ne mettent pas suffisamment en relief.

L’Europe s’étant annexé le patrimoine grec, les cultures iranienne, arabe et turque contemporaines semblent à cet égard frappées d’amnésie. Pourtant l’histoire et la culture grecques sont arc-boutées sur l’Asie Mineure et les côtes méditerranéennes depuis la fondation de Troie [5] ; outre les guerres incessantes avec les Perses [6] et les fulgurantes conquêtes d’Alexandre, l’héritage grec du Moyen-Orient est surtout incarné par la longue domination byzantine, à laquelle succédera directement l’Empire ottoman [7].


Les civilisations égéennes du 20ème/12ème siècle av. jc

Elles furent de grandes civilisations maritimes et marchandes, en contact permanent avec l’Égypte, l’Assyrie et la Mésopotamie, les villes phéniciennes des côtes syro-libanaises.

Ce fut d’abord la civilisation crétoise (2000-1700 av. jc), puis la civilisation achéenne [8] dite aussi mycénienne entre le 17ème et le 13ème siècle av. jc, du nom du peuple indo-européen, les Achéens, qui envahit les îles de la mer Égée [9]. Crétois et Achéens créent les premières villes d’Asie Mineure et de Cilicie [10].


Les invasions doriennes et le développement de la puissance grecque (12ème/5ème siècle av. jc)

Les invasions doriennes au 12ème siècle av. jc, d’origine indo-européenne, font connaître au monde grec une éclipse de civilisation, mais développent le peuplement de la Thrace [11] et de l’Asie Mineure jusqu’à la mer Noire [12], et préparent la colonisation de l’Italie à partir du 8ème siècle av. jc, puis des côtes libyennes [13]. L’expansion grecque est cependant freinée par le développement de la puissance perse, ce qui donne lieu à la longue suite de guerres médiques [14] entre les deux forces antagonistes qui se disputent le contrôle du Moyen-Orient. C’est dans ce contexte que se situe la célèbre bataille de Marathon en 490 av. jc [15].


L’Empire d’Alexandre (336-275 av. jc) et les monarchies hellénistiques d’Orient

Les 5ème et 4ème siècles av. jc voient le monde grec déchiré par les luttes hégémoniques entre cités.

C’est de Macédoine [16], à la fin du 4ème siècle av.jc, que se développe l’épopée d’Alexandre le Grand, qui part en 334 reconquérir l’Asie Mineure et l’Égypte sur les Perses.

L’armée grecque reconquiert d’abord toutes les cités côtières d’Asie Mineure et descend le littoral jusqu’en Égypte, qu’elle délivre de l’hégémonie perse et où est fondée Alexandrie [17].

D’Égypte, Alexandre part à la conquête de la Perse. L’Empire achéménide est défait définitivement à la bataille d’Arbèles en 331 [18], Persépolis [19] est détruite et les armées d’Alexandre sont accueillies en libératrices en Babylonie [20], où le conquérant établit sa capitale à Suse [21].

Cinq années de campagnes militaires l’amènent jusqu’au bord du Gange [22], au cœur du continent indien, où ses troupes épuisées refusent de continuer plus loin. Son itinéraire l’a mené d’abord en Asie centrale jusqu’à l’emplacement de l’actuelle Samarcande [23]. Il rebroussera chemin par le sud de la péninsule Indienne et mourra épuisé à Suse en 323 av. jc, à l’âge de 33 ans.

Seules les conquêtes arabes représenteront bien plus tard un exploit similaire, qui voit des conquêtes militaires rapides et éphémères laisser des traces culturelles historiques de longue durée partout où sont passés les conquérants. Le Moyen-Orient restera aussi sous domination grecque jusqu’à l’arrivée des Romains au 1er siècle.

À la mort d’Alexandre, son empire fut progressivement partagé par ses lieutenants. Au Moyen-Orient, Ptolémée eut l’Égypte et y fonda une dynastie, Antigone l’Asie Mineure qui devint le royaume de Pergame [24], dont les Romains prirent le contrôle en 126, Séleucos la Mésopotamie et le Croissant fertile, où il fonda la dynastie des Séleucides [25], qui étendra son pouvoir sur l’Asie Mineure. Ce seront les armées romaines de Pompée, en 64, qui abattront l’Empire séleucide, et celles d’Octave, en 30, les Ptolémée d’Égypte [26]

Notes

[1] L’Assyrie est une ancienne région du Nord de la Mésopotamie, qui tire son nom de la ville d’Assur, qui est aussi celui de sa divinité tutélaire, le dieu Assur. À partir de cette région s’est formé au 2ème millénaire av. jc un royaume puissant qui est devenu par la suite un empire. Aux 8ème et 7ème siècles av. jc, l’Assyrie contrôle des territoires s’étendant sur la totalité ou sur une partie de plusieurs pays actuels tels l’Irak, la Syrie, le Liban, la Turquie ou encore l’Iran.

[2] Les Doriens étaient l’une des quatre ethnie majeures de la Grèce antique que les historiens de l’époque classique reconnaissaient comme constituant leur propre peuple, les autres peuples étant les Achéens, les Ioniens et les Éoliens.

[3] La Syrie fut occupée successivement par les Cananéens, les Phéniciens, les Hébreux, les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Arméniens, les Romains, les Nabatéens, les Byzantins, les Arabes, et partiellement par les Croisés, par les Turcs Ottomans et enfin par les Français à qui la SDN confia un protectorat provisoire pour mettre en place, ainsi qu’au Liban, les conditions d’une future indépendance politique.

[4] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.

[5] Troie qui vient du nom de Tros (père du fondateur de cette ville) aussi appelée Ilios qui vient du nom de son fondateur : Ilos. Ancienne cité semi légendaire de Troade en Asie Mineure, située non loin de la mer Égée, à l’entrée de l’Hellespont. Mentionnée pour la première fois par Homère, elle est au centre de nombreuses légendes de la mythologie grecque, et notamment de la guerre de Troie à laquelle se rattachent les récits du Cycle troyen. Troie se situe dans l’actuelle Turquie.

[6] L’Empire achéménide est le premier des Empires perses à régner sur une grande partie du Moyen-Orient. Il s’étend alors au nord et à l’ouest en Asie Mineure, en Thrace et sur la plupart des régions côtières de la mer Noire ; à l’est jusqu’en Afghanistan et sur une partie du Pakistan actuels, et au sud et au sud-ouest sur l’actuel Iraq, sur la Syrie, l’Égypte, le nord de l’Arabie saoudite, la Jordanie, Israël et la Palestine, le Liban et jusqu’au nord de la Libye. Le nom « Achéménides se rapporte au clan fondateur qui se libère vers 556 av. jc de la domination des Mèdes, auparavant leurs suzerains, ainsi qu’au grand empire qui résulte ensuite de leur fusion. L’empire fondé par les Achéménides s’empare de l’Anatolie en défaisant la Lydie, puis conquiert l’Empire babylonien et l’Égypte, unissant les plus anciennes civilisations du Moyen-Orient dans une seule entité politique de façon durable. L’Empire achéménide menace par 2 fois la Grèce antique et prend fin, vaincu par Alexandre le Grand, en 330 av. jc.

[7] L’Empire ottoman, connu historiquement en Europe de l’Ouest comme l’Empire turc, la Turquie ottomane ou simplement la Turquie, est un empire fondé à la fin du 13ème siècle au nord-ouest de l’Anatolie, dans la commune de Söğüt (actuelle province de Bilecik), par le chef tribal oghouze Osman 1er. Après 1354, les Ottomans sont entrés en Europe, et, avec la conquête des Balkans, le Beylik ottoman s’est transformé en un empire trans-continental. Après l’avoir encerclé puis réduit à sa capitale et à quelques lambeaux, les Ottomans ont mis fin à l’Empire byzantin en 1453 par la conquête de Constantinople sous le règne du sultan Mehmed II. Aux 15ème et 16ème siècles, à son apogée, sous le règne de Soliman 1er le Magnifique, l’Empire ottoman était un empire multinational et multilingue contrôlant une grande partie de l’Europe du Sud-Est, des parties de l’Europe centrale, de l’Asie occidentale, du Caucase, de l’Afrique du Nord, sauf le royaume du Maroc et le Sahara.

[8] Les Achéens sont probablement l’un des premiers peuples de langue indo-européenne à s’être établi en Grèce continentale. Ils y apparaissent vers 1900 av. jc. Originaires de régions plus septentrionales, et probablement venus des Balkans, ils y arrivent par l’ouest, et s’installent d’abord en Épire, puis descendent en Thessalie. Ils repoussent les anciens habitants, les Pélasges, grâce à leur suprématie militaire, usage de l’épée au lieu du poignard, et surtout du bronze. Ils dominent ensuite les populations de Béotie, d’Attique, et enfin du Péloponnèse, où ils s’arrêtent en Argolide. Dans les épopées homériques, le terme désigne l’ensemble des Grecs rassemblés devant Troie, dirigés par les rois Ménélas et Agamemnon.

[9] La mer Égée est une mer intérieure du bassin méditerranéen, située entre l’Europe et la Grèce à l’ouest, et l’Asie et la Turquie à l’est. Elle s’étend de la côte thrace et du détroit des Dardanelles au nord jusqu’à la Crète au sud.

[10] Troie, Colophon, Éphèse, Priène, Milet, etc.

[11] La Thrace désigne une région de la péninsule balkanique partagée entre la Grèce, la Bulgarie et la Turquie ; elle doit son nom aux Thraces, la peuplade qui occupait la région dans l’Antiquité. Au 21ème siècle, la Thrace fait partie, à l’ouest, de la Grèce, Thrace occidentale, au nord, de la Bulgarie et, à l’est, de la Turquie, Thrace orientale.

[12] La mer Noire est une mer située entre l’Europe et l’Anatolie. Large d’environ 1 150 km d’ouest en est et de 600 km du nord au sud, elle s’étend sur une superficie de 413 000 km². Elle communique au nord avec la mer d’Azov par le détroit de Kertch, et au sud-ouest avec la Méditerranée par le Bosphore, la mer de Marmara et le détroit des Dardanelles. Dans l’Antiquité, les Grecs la désignèrent d’abord par Skythikos Pontos. Les Scythes, peuple de langue iranienne, la désignèrent comme Axaïna, c’est-à-dire « indigo ». Les Grecs quand ses courants et ses vents leur devinrent familiers, la désignèrente comme Pontos Euxeinos, traduit en français par Pont-Euxin.Les Romains l’appelèrent Mare Caecili, terme qui fut traduit par la suite par les bulgares en « mer Cécile ».Au 13ème siècle, elle apparaît sur les portulans génois, dans les chroniques de Wavrin et de Villehardouin sous les noms de mer Majoure c’est-à-dire « grande mer ». Le terme de Noire apparu dans les textes et les cartes à partir du 15ème siècle.

[13] La Libye tire son nom d’une tribu berbère qui était nommée Libou, qui a donné le mot grec Libyè. Traditionnellement, on y distingue les régions de Tripolitaine, de Cyrénaïque et du Fezzan. Peuplé originellement de Berbères, son territoire est colonisé pendant l’Antiquité par les Phéniciens, puis les Grecs, avant d’être conquis par l’Empire romain. Au 7ème siècle, il est envahi par les armées arabes, qui y imposent leur culture et leur religion.

[14] Les guerres médiques opposent les Grecs aux Perses de l’Empire achéménide au début du 5ème siècle av. jc. Elles sont déclenchées par la révolte des cités grecques asiatiques contre la domination perse, l’intervention d’Athènes en leur faveur entraînant des représailles. Les 2 expéditions militaires des souverains achéménides Darius 1er et Xerxès 1er constituent les principaux épisodes militaires de ce conflit ; elles se concluent par la victoire spectaculaire des cités grecques européennes conduites par Athènes et Sparte.

[15] La bataille de Marathon est un épisode majeur de la première guerre médique en 490 av. jc, ayant opposé un débarquement perse aux hoplites athéniens et platéens qui remportèrent la victoire. Elle se déroule sur la plage de Marathon, sur la côte est de l’Attique, à proximité d’Athènes.

[16] Le royaume de Macédoine est un État antique situé au nord de la Grèce correspondant aujourd’hui principalement à la Macédoine grecque. Il est centré sur la partie nord-est de la péninsule grecque, bordé par l’Épire à l’ouest, la Péonie au nord, la Thrace à l’est et la Thessalie au sud. Royaume périphérique de la Grèce aux époques archaïque et classique, il devient l’État dominant du monde grec durant l’époque hellénistique. L’existence du royaume est attestée au tout début du 7ème siècle av. jc avec à sa tête la dynastie des Argéades. Il connaît un formidable essor sous le règne de Philippe II qui étend sa domination sur la Grèce continentale en évinçant Athènes et la ligue chalcidienne pour ensuite fonder la Ligue de Corinthe. Son fils Alexandre le Grand est à l’origine de la conquête de l’immense empire perse et de l’expansion de l’hellénisme en Asie à la fin du 4ème siècle av. jc. Après sa mort, la Macédoine passe brièvement sous la tutelle des Antipatrides dans le contexte des guerres des diadoques. En 277, la royauté échoit à Antigone II Gonatas qui installe la dynastie des Antigonides qui règne jusqu’en 168, date à laquelle la Macédoine est conquise par les Romains. En 146 la Macédoine devient une province romaine.

[17] Alexandrie est une ville en Égypte. Elle fut fondée par Alexandre le Grand en 331 av. jc. Dans l’Antiquité, elle a été la capitale du pays, un grand centre de commerce (port d’Égypte) et un des plus grands foyers culturels hellénistiques de la mer Méditerranée centré sur la fameuse bibliothèque, qui fonda sa notoriété. La ville d’Alexandrie est située à l’ouest du delta du Nil, entre le lac Maréotis et l’île de Pharos. Cette dernière était rattachée à la création de la ville par l’Heptastade, sorte de digue servant aussi d’aqueduc, qui a permis non seulement l’extension de la ville mais aussi la création de deux ports maritimes.

[18] Erbil est la capitale du Kurdistan irakien, Région fédérale autonome du Nord de l’Irak. Elle est aussi la capitale de la province d’Erbil. L’implantation de la moderne Erbil s’est faite à proximité du site antique d’Arbelles ou Arbelès. En 331 av. jc, Alexandre le Grand remporta une victoire décisive sur l’armée perse de Darius III à une centaine de kilomètres d’Arbèles, dans la plaine de Gaugamèles. C’est pourquoi la bataille de Gaugamèles est aussi parfois appelée bataille d’Arbèles.

[19] Persépolis, était une capitale de l’empire perse achéménide. Le site se trouve dans la plaine de Marvdasht, au pied de la montagne Kuh-e Rahmat, à environ 70 km au nord-est de la ville de Shiraz, province de Fars, Iran.

[20] Le royaume de Babylone s’est épanoui en Mésopotamie du sud du début du 2ème millénaire avant jc jusqu’en 539 av. jc, date de la prise de sa capitale par le roi Cyrus II de Perse. Cet État s’affirme à partir de la cité de Babylone dans le courant du 18ème siècle av. jc, sous l’impulsion du plus grand roi de sa première dynastie, Hammurabi. Après son pillage par les Hittites en 1595 av jc, Babylone passe sous l’autorité d’une dynastie d’origine kassite qui stabilise ce royaume pendant plus de quatre siècles. Cette période marque le début de la rivalité avec le royaume voisin situé au nord, l’Assyrie, qui marque les siècles suivants. Après plusieurs siècles d’instabilité entre 1100 et 800 av. jc, la Babylonie passe sous la coupe de l’Assyrie pendant plus un siècle (728-626 av. jc), avant d’initier une réaction qui aboutit à la destruction de l’Assyrie et à la formation de l’empire néo-babylonien (626-539 av. jc) par Nabopolassar et Nabuchodonosor II. Cette dernière phase de l’histoire du royaume de Babylone est brève, s’achevant en 539 av. jc par sa conquête par le roi perse Cyrus II. Dès lors, Babylone n’est plus dominée par une dynastie d’origine autochtone : aux Perses Achéménides (539-331 av. jc) succèdent les Grecs Séleucides (311-141 av. jc), puis les Parthes Arsacides (141 av. jc-224 ap. jc). La Babylonie conserve néanmoins sa prospérité jusqu’aux débuts de notre ère, tandis que sa culture millénaire s’éteint lentement.

[21] Suse ou Shushan dans la Bible est une ancienne cité de la civilisation élamite, devenue au 5ème siècle av. jc la capitale de l’Empire perse achéménide, située dans le sud de l’actuel Iran à environ 140 km à l’est du fleuve Tigre. Elle ne présente plus aujourd’hui qu’un champ de ruines.

[22] Le Gange est un fleuve de la plaine indo-gangétique, au nord de l’Inde. Sa longueur varie suivant les sources de 2 500 à 3 000 km, son bassin couvre 907 000 km² et son delta est commun avec celui du Brahmapoutre. Le Gange est la plus sainte des sept rivières sacrées de l’Inde.

[23] Samarcande ou parfois Samarkand est une ville d’Ouzbékistan, capitale de la province de Samarcande. Elle fut une des plus grandes cités d’Asie centrale. Lors de ces différentes occupations, Samarcande a abrité des communautés religieuses diversifiées et est devenue le foyer de plusieurs religions tel que le Bouddhisme, le Zoroastrisme, l’Hindouisme, le Manichéisme, le Judaïsme et l’Église de l’Orient. Les armées des Omeyyades sous Qutayba ben Muslim conquièrent la ville vers 710. Après la conquête de la Sogdiane, l’Islam devient la religion dominante à Samarcande où beaucoup d’habitants se convertissent. Selon la légende, durant le règne des Abbassides, le secret de la fabrication du papier est obtenu de deux Hans, prisonniers faits lors de la Bataille de Talas en 751. Cette invention permit la fondation de la première papeterie de Samarcande et se diffusa dans le reste du monde islamique et plus tard en Europe

[24] Pergame émerge après la mort d’Alexandre le Grand, en 323 av. jc. Le diadoque Lysimaque, un de ses généraux, y a entreposé ses trésors sous la garde de l’eunuque Philétairos. Celui-ci s’empare de Pergame et fonde en 282 av. jc. l’État Pergamien. Il règne d’abord sous la tutelle des Séleucides. Profitant de la lutte entre ces derniers, son neveu et fils adoptif Eumène 1er, véritable fondateur de la dynastie des Attalides, vainc Antiochos 1er en 262 av. jc et assure ainsi l’indépendance de Pergame, consolidée par son successeur Attale 1er Sôter, premier de la dynastie à prendre le titre de roi. Il s’allie avec les Romains au cours de la première guerre macédonienne, contre Philippe V de Macédoine. Après la victoire romaine de Magnésie du Sipyle en 189 av. jc, par la paix d’Apamée, Pergame reçoit de Rome une grande partie de l’Asie mineure. Par la victoire d’Attale 1er Sôter contre les Galates (des Celtes d’Anatolie centrale), Pergame étend son territoire de l’Hellespont à la Carie et l’Ionie, à la Cappadoce et à la partie occidentale de la Phrygie. C’est alors un royaume continental, avec un seul port important, Attalia, car les ports grecs de la mer Égée gardent leur indépendance.

[25] Les Séleucides sont une dynastie hellénistique issue de Séleucos 1er, l’un des diadoques d’Alexandre le Grand, qui a constitué un empire formé de la majeure partie des territoires orientaux conquis par Alexandre, allant de l’Anatolie à l’Indus. Le cœur politique du royaume se situe en Syrie, d’où l’appellation courante de « rois de Syrie ». Les Séleucides règnent jusqu’au 2ème siècle av. jc sur la Babylonie et la Mésopotamie dans la continuité des Perses achéménides.

[26] La dynastie lagide ou ptolémaïque est une dynastie hellénistique issue du général macédonien Ptolémée, fils de Lagos. Cette dynastie règne sur l’Égypte de 323 à 30 avant notre ère. Les souverains lagides portent le titre de basileus (roi) et de pharaon. Si on considère que la dernière dynastie numérotée de l’Égypte ancienne est la dynastie perse achéménide, soit la XXXIème dynastie, vaincue par Alexandre le Grand qui, couronné roi d’Égypte, serait alors l’unique représentant d’une XXXIIème dynastie de 331 à 323 avant notre ère, la dynastie des Lagides peut être considérée comme la XXXIIIème dynastie égyptienne. La défaite de Cléopâtre VII et de Marc Antoine face à Octave à la bataille d’Actium en 31 avant notre ère marque la fin de la dynastie ptolémaïque et de l’Égypte pharaonique. Elle marque aussi pour les historiens modernes la fin de l’époque hellénistique.