Notes
[1] Les Égyptiens anciens appelaient « peuples de la mer » des groupes de différents peuples venus par la mer Méditerranée attaquer par 2 fois au moins, mais sans succès, la région du delta du Nil, sous les règnes de Mérenptah et de Ramsès III, à la fin du 13ème siècle et au début du 12ème siècle avant notre ère, à la fin de l’âge du bronze récent (période du Nouvel Empire). On identifiait parmi eux les Lukkas (Lyciens ?), Pelesets (Philistins ?), Aqweshs/Denyens (Grecs ?), Shardanes (Sardes ?) et Shekeleshs (Sicules ?), entre autres. Certains de ces peuples sont présents dans les textes provenant de régions plus au nord, sur les côtes d’Anatolie méridionale et du Levant, où ils mettent à mal les royaumes dominés par les Hittites et prennent part à leur chute. Certains d’entre eux s’installent ensuite au Proche-Orient, les plus connus étant les Philistins, qui font souche au sud du Levant et qui sont souvent évoqués dans la Bible en tant qu’ennemis mortels des Israélites. Les migrations des peuples de la mer, souvent citées comme responsables de la destruction de nombreux sites côtiers de la Méditerranée orientale au début du 12ème siècle avant notre ère, suscitent des interprétations très variées. Ces événements sont perçus comme faisant partie du processus d’effondrement des puissances dominantes au Proche-Orient et en Méditerranée orientale à la fin de l’âge du bronze tardif. Mais il reste difficile de dater précisément les destructions observées sur les sites de la période et d’en déterminer les causes. En raison des lacunes des sources textuelles et des nombreuses difficultés posées par leur interprétation, les mécanismes et les motivations de ces migrations restent largement obscurs pour les chercheurs.
[2] La préhistoire du Levant commence au Paléolithique inférieur, il y a environ 1,5 million d’années, et s’achève à l’âge du bronze ancien, vers 2000 av. jc. Dans les frontières actuelles, cet espace couvre, du nord au sud, la Syrie occidentale, le Liban, la Syrie méridionale, Israël, la Palestine, la Jordanie, aussi une partie du Sinaï.
[3] Les Philistins ou Peleset sont un peuple de l’Antiquité connus par différentes sources textuelles (assyriennes, hébraïques, égyptiennes) et archéologiques. Les Philistins apparaissent dans des sources égyptiennes au 12ème siècle av. jc sont présentés comme des ennemis de l’Égypte venus du nord, mélangés à d’autres populations hostiles connues collectivement sous le nom de peuples de la mer. Après leurs affrontements avec les Égyptiens, les Philistins se sont fixés sur la bande côtière du sud-ouest de la terre de Canaʿan, c’est-à-dire dans une région longeant la Méditerranée depuis l’actuelle bande de Gaza jusqu’à Tel-Aviv Jaffa.
[4] Ville du Proche-Orient que les Israéliens ont érigée en capitale, que les Palestiniens souhaiteraient comme capitale et qui tient une place centrale dans les religions juive, chrétienne et musulmane. La ville s’étend sur 125,1 km². En 130, l’empereur romain Hadrien change le nom de Jérusalem en « AElia Capitolina », (Aelius, nom de famille d’Hadrien ; Capitolina, en hommage au dieu de Rome, Jupiter capitolin) et il refonde la ville. Devenue païenne, elle est la seule agglomération de la Palestine à être interdite aux Juifs jusqu’en 638. Durant plusieurs siècles, elle est simplement appelée Aelia, jusqu’en 325 où Constantin lui redonne son nom. Après la conquête musulmane du calife Omar en 638, elle devient Iliya en arabe, ou Bayt al-Maqdis (« Maison du Sanctuaire »), équivalent du terme hébreu Beit ha-Mikdash (« Maison sainte »), tous deux désignant le Temple de Jérusalem, ou le lieu du voyage et d’ascension de Mahomet, al-Aqsa, où se situait auparavant le temple juif
[5] Yahweh, aussi écrit Yahvé, ou YHWH est une divinité ouest-sémitique du Proche-Orient ancien étroitement associée à l’Israël antique. Yahweh semble avoir été une divinité nationale ou ethnique, vénéré dans les royaumes d’Israël et de Juda. Dans la Bible hébraïque, Yahweh (YHWH) est présenté comme le dieu national des Enfants d’Israël.
[6] Le royaume de Juda est un petit royaume du Proche-Orient ancien établi par les Israélites à l’âge du fer. Selon la Bible, il existe de 931 à 586 av. jc, concomitamment avec le royaume d’Israël et en rivalité avec lui. L’archéologie permet de tracer l’existence de Juda en tant que royaume à partir du 8ème siècle av. jc. N Selon la Bible, sa création serait le résultat d’un schisme après la mort du roi Salomon. Après une période d’essor sous la domination de l’empire néo-assyrien, il est détruit par les Babyloniens sous le règne de Nabuchodonosor II dans un contexte de guerre entre Égyptiens et Babyloniens.
[7] Le nom Palestine désigne la région historique et géographique du Proche-Orient située entre la mer Méditerranée et le désert à l’est du Jourdain et au nord du Sinaï. Si le terme « Palestine » est attesté depuis le 5ème siècle av. jc par Hérodote, il est officiellement donné à la région par l’empereur Hadrien au 2ème siècle, désireux de punir les Juifs de leur révolte en 132-135. Elle est centrée sur les régions de la Galilée, de la Samarie et de la Judée. Ses limites sont au nord la Phénicie et le mont Liban et au sud la Philistie et l’Idumée. À l’époque des croisades, le Pérée au nord-est de la mer Morte, la Batanée et la Décapole au-delà du Jourdain y étaient attachés. La Palestine peut désigner le territoire situé uniquement à l’ouest du Jourdain. Historiquement, elle correspond à Canaan, à la Terre d’Israël et fait partie de la région de Syrie (Syrie-Palestine). Les Arabes, qui ont conquis la Palestine sur les Byzantins dans les années 630, divisent la province d’al-Sham en cinq districts (jund), dont l’un garde le nom de « Palestine » et s’étend du Sinaï jusqu’à Akko (connue par les Chrétiens sous le nom de Saint-Jean-d’Acre) ; son chef-lieu est d’abord Ludd (Lod) puis, dès 717, ar-Ramlah (Ramla) et plus tard Jérusalem. Les autres villes les plus importantes sont Rafah, Gaza, Jaffa, Césarée, Naplouse et Jéricho. Ce district de « Palestine » était bordé au nord et à l’est par celui de « Jordanie », al-Urdunn, qui avait pour capitale Tibériade et incluait Akko et Tyr. Les frontières entre ces deux districts ont plusieurs fois varié au cours de l’histoire. À partir du 10ème siècle, cette division a commencé à tomber en désuétude, pour faire place finalement au royaume chrétien de Jérusalem. Sous le gouvernement des Croisés, est fondé en 1099, le royaume latin de Jérusalem ; Jérusalem redevient capitale d’un État. Après la défaite et le départ des Croisés, aux 12ème et 13ème siècles, les jund (districts) arabo-musulmans sont réintroduits, mais leurs frontières sont sans cesse redéfinies.
[8] Les Omrides sont une dynastie qui a régné sur le royaume d’Israël de 885 à 841 av. jc environ. Le roi Omri est le fondateur du royaume d’Israël, royaume centralisé dans lequel les anciennes cités-États et les chefferies des hautes terres se trouvent administrées dans une capitale unique, Samarie, que fonde Omri. La dynastie des Omrides se poursuit avec Achab, fils d’Omri.
[9] Samarie est une ancienne ville de Palestine. C’était la capitale du Royaume d’Israël aux 9ème et 8ème siècles av. jc. Les ruines de la ville sont situées dans les montagnes de Samarie, dans le territoire gouverné par l’Autorité palestinienne, à quelques kilomètres de Naplouse.
[10] Le Jourdain est un fleuve du Moyen-Orient, qui a donné son nom à la Jordanie (Transjordanie), à la Cisjordanie et à la ville de L’Isle-Jourdain en France. Du mont Hermon à la mer Morte, le Jourdain s’écoule sur 360 km et sa vallée est la plus basse du monde puisqu’il rejoint la mer Morte à l’altitude de −421 m sous le niveau des océans.
[11] La Syrie fut occupée successivement par les Cananéens, les Phéniciens, les Hébreux, les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Arméniens, les Romains, les Nabatéens, les Byzantins, les Arabes, et partiellement par les Croisés, par les Turcs Ottomans et enfin par les Français à qui la SDN confia un protectorat provisoire pour mettre en place, ainsi qu’au Liban, les conditions d’une future indépendance politique.
[12] Au début du 1er millénaire, plusieurs petits royaumes araméens apparaissent, ces peuples abandonnant progressivement leur mode de vie nomade et s’organisant en fédération d’états tribaux. Un de ces royaumes était Aram-Damas, centré sur Damas. Les Araméens ont adopté le nom de Dammaśq pour leur nouvelle capitale. Remarquant le potentiel agricole de cette région peu habitée, ils ont développé un système de distribution d’eau en construisant des canaux et des tunnels, ce qui a optimisé le rendement de la rivière Barada. Le même réseau a été amélioré par les Romains et plus tard par les Omeyyades, et constitue encore de nos jours la base du système de distribution d’eau de la vieille ville. Damas faisait initialement partie d’une fédération de tribus, connue sous le nom d’Aram-Zobah, et basée dans la vallée de la Beqaa. La ville ne domine le Sud de la Syrie qu’à l’avènement d’Ezron, un prince, ayant été écarté du trône d’Aram-Zobah, se serait replié sur Damas, qu’il a conquis en 965 av. jc. Ezron, parvenant à prendre le contrôle de la ville, fonde le royaume d’Aram-Damas. Avec son expansion vers le sud, ce nouvel État empêche l’expansion du Royaume d’Israël au nord, et les deux royaumes se retrouvent vite en conflit, luttant pour dominer les voies commerciales vers l’Est. Sous le règne du petit-fils d’Ezron, Ben Hadad 1er, et son successeur Hazaël, Damas annexe Bachân (actuelle région de Hauran), et reprend les hostilités contre Israël. Ce conflit perdura jusqu’au début du 8ème siècle av. jc, quand Ben Hadad II fut capturé par Israël après l’échec du siège de Samarie. Il fut alors contraint d’accorder à Israël des droits commerciaux à Damas.
[13] Les Araméens sont un ensemble de groupes ethniques du Proche-Orient ancien qui habitaient des régions de la Syrie et de la Mésopotamie au 1er millénaire av. jc. De petits États araméens se sont développés à partir du 11ème et 10ème siècle av. jc. durant les premiers temps de l’Âge du Fer. Les Araméens n’ont pourtant jamais développé une culture ou un État unifié. Ils sont devenus au milieu du 1er millénaire un élément important de la population de l’Assyrie et de la Babylonie, au point que leur langue, l’araméen, s’est répandue dans tout le Proche-Orient ancien.
[14] L’Assyrie est une ancienne région du Nord de la Mésopotamie, qui tire son nom de la ville d’Assur, qui est aussi celui de sa divinité tutélaire, le dieu Assur. À partir de cette région s’est formé au 2ème millénaire av. jc un royaume puissant qui est devenu par la suite un empire. Aux 8ème et 7ème siècles av. jc, l’Assyrie contrôle des territoires s’étendant sur la totalité ou sur une partie de plusieurs pays actuels tels l’Irak, la Syrie, le Liban, la Turquie ou encore l’Iran.
[15] Damas est l’une des plus anciennes villes continuellement habitées. Elle est aussi la ville la plus peuplée de la grande Syrie (Assyrie) (des traces archéologiques remontent au 4ème millénaire av. jc). Elle est citée dans la Bible, dans le livre de la Genèse, et plusieurs fois dans les Livres des Rois et des Prophètes. Damas connut l’influence de nombreuses civilisations dont celles des Assyriens, Perses, Grecs, Séleucides, Romains, Arabes et Turcs. De la fin du 12ème siècle av. jc à 734 av. jc, elle est la capitale du royaume d’Aram-Damas. Elle fut l’un des berceaux du christianisme et vit saint Paul prononcer ses premières prédications, notamment dans la maison d’Ananie, où celui-ci a ouvert une église domestique dès l’année 37. Cette dernière est la plus vieille de Syrie (aujourd’hui dans le quartier chrétien de Bab Touma). En 635, Damas se soumit aux musulmans et devint la capitale de la dynastie des Omeyyades de 661 à 750. Avec l’adoption de la langue arabe, elle devint le centre culturel et administratif de l’empire musulman durant près d’un siècle. Par la suite, elle demeura un foyer culturel majeur et un pôle économique de premier plan profitant de sa situation géographique privilégiée, à la croisée des chemins de La Mecque, l’Afrique, l’Anatolie, la mer Méditerranée et l’Asie (route de la soie en direction de la Chine et du commerce des épices avec l’Inde).
[16] La Torah ou Thora est, selon la tradition du judaïsme, l’enseignement divin transmis par Dieu à Moïse sur le mont Sinaï et retransmis au travers de ses cinq livres ainsi que l’ensemble des enseignements qui en découlent. Elle est composée de cinq livres désignés en hébreu par un des premiers mots du texte et traditionnellement en français : la Genèse (Berēshīṯ : Commencement), l’Exode (Shemōṯ : Noms), le Lévitique (Wayyiqrā : Et il appela), les Nombres (Bamiḏbar : Dans le désert) et le Deutéronome (Devarim : Paroles). Elle contient, selon la tradition juive, 613 commandements
[17] Le royaume de Babylone s’est épanoui en Mésopotamie du sud du début du 2ème millénaire avant jc jusqu’en 539 av. jc, date de la prise de sa capitale par le roi Cyrus II de Perse. Cet État s’affirme à partir de la cité de Babylone dans le courant du 18ème siècle av. jc, sous l’impulsion du plus grand roi de sa première dynastie, Hammurabi. Après son pillage par les Hittites en 1595 av jc, Babylone passe sous l’autorité d’une dynastie d’origine kassite qui stabilise ce royaume pendant plus de quatre siècles. Cette période marque le début de la rivalité avec le royaume voisin situé au nord, l’Assyrie, qui marque les siècles suivants. Après plusieurs siècles d’instabilité entre 1100 et 800 av. jc, la Babylonie passe sous la coupe de l’Assyrie pendant plus un siècle (728-626 av. jc), avant d’initier une réaction qui aboutit à la destruction de l’Assyrie et à la formation de l’empire néo-babylonien (626-539 av. jc) par Nabopolassar et Nabuchodonosor II. Cette dernière phase de l’histoire du royaume de Babylone est brève, s’achevant en 539 av. jc par sa conquête par le roi perse Cyrus II. Dès lors, Babylone n’est plus dominée par une dynastie d’origine autochtone : aux Perses Achéménides (539-331 av. jc) succèdent les Grecs Séleucides (311-141 av. jc), puis les Parthes Arsacides (141 av. jc-224 ap. jc). La Babylonie conserve néanmoins sa prospérité jusqu’aux débuts de notre ère, tandis que sa culture millénaire s’éteint lentement.