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L’Arménie du 6ème siècle av. jc à la domination des Turcomans

mercredi 9 avril 2025, par lucien jallamion

L’Arménie du 6ème siècle av. jc à la domination des Turcomans

Selon la plupart des historiens, les premières traces d’un territoire arménien constitué remontent à la fin du 6ème siècle avant jc dominé par la dynastie des Ervandides, la plus ancienne famille royale arménienne connue. Mais très vite, les Mèdes puis les Perses [1] envahissent le royaume. En 522 av. jc,

En 331 av. jc, quand Alexandre le Grand triomphe des Perses pour la 3ème fois et contraint Darius III à fuir, l’autonomie d’une partie du territoire arménien s’en trouve renforcée. Un souverain se distingue alors, Yervand 1er [2] connu sous le nom grec d’Orontes, le fondateur de la dynastie des Orontides [3].

Tout au long des 7 siècles qui séparent la conquête d’Alexandre le Grand du premier partage de l’Arménie à la fin du 4ème siècle entre Perses et Byzantins [4], le pays alterne longues périodes d’indépendance et phases de domination plus ou moins marquée : après les Séleucides [5] prennent le contrôle de la région. Mais, monté sur le trône vers 95 av. jc, le roi arménien Tigrane le Grand s’affranchit de la tutelle parthe [6] pour édifier un immense empire qui s’étendra, à son apogée, de la mer Caspienne [7] à la Méditerranée.

Les Romains eux-mêmes, qui feront de l’Arménie un protectorat, s’inclinent devant la dimension du personnage. Selon Plutarque, le général romain Lucullus salue cette puissance qui lui a permis de défaire l’Asie des Parthes, renvoyer les colonies grecques en Médie [8], soumettre la Syrie [9] et la Palestine [10] et dissoudre les Séleucides. Quant à Cicéron, il dit tout simplement de Tigrane qu’il a fait trembler la république de Rome devant la puissance de ses armées.

Rome justement, chassée plus tard d’Arménie par les Sassanides [11], y revient sous l’impulsion de l’empereur Dioclétien. Soutenu par ce dernier, le nouveau roi d’Arménie, Tiridate III, en fait surtout le premier État chrétien.

Cet événement, qui rapproche l’Arménie du monde romain, est à mettre sur le compte d’un revirement spectaculaire : avant d’épouser la foi chrétienne en 301, Tiridate III s’était d’abord illustré en faisant persécuter les chrétiens, dont Grégoire l’Illuminateur, qui fut le premier patriarche [12] d’Arménie. Sacré évêque par le métropolite [13] de Cappadoce [14], Grégoire entreprit l’évangélisation du pays. D’où le qualificatif grégorienne pour baptiser l’Eglise arménienne, rattachée dès ses origines à l’Eglise grecque mais qui s’en éloigna après le concile de Chalcédoine en 451 [15], une rupture définitivement consommée en 555.

Après les dominations successives des Perses, des Grecs et des Romains, l’Arménie continue de balancer entre Orient et Occident. Au carrefour de plusieurs civilisations, les Arméniens trouvent un point d’équilibre, ou plutôt de déséquilibre, lorsqu’en 387 a lieu le partage de la Grande Arménie [16] entre Perses et Romains.

Dès lors, il n’est plus du tout question d’autonomie. Faisant suite à un accord entre l’empereur romain Théodose 1er et le roi perse Chahpur III, le territoire arménien est divisé : la partie occidentale devient romaine, tandis que l’est devient perse [17]. Ce partage perdurera 2 siècles, jusqu’à la reconquête provisoire de l’ensemble de l’Arménie par Byzance [18].

En attendant, chacun cherche à imprimer sa marque. Les Perses en particulier, qui veulent imposer la religion mazdéiste [19], suscitant chez les Arméniens de nombreuses révoltes. La bataille d’Awarayr [20], en 451, bien que se soldant par une défaite, demeure toutefois comme l’un des plus hauts faits de résistance arménienne : les Perses essuient en effet de très lourdes pertes même si 280 seigneurs arméniens perdent la vie. Ces héros morts sur le champ de bataille, seront tous canonisés comme martyrs par l’Eglise d’Arménie.

En marge de ces affrontements, la civilisation arménienne en termes d’identité culturelle se construit. Ainsi en 405, le moine Mesrop Machtots invente l’alphabet arménien avec ses 39 lettres. La Bible peut, maintenant, être traduite en arménien. L’empreinte du christianisme tend de plus en plus à s’imposer dans toutes les formes artistiques.

Au 7ème siècle, l’Arménie est conquise par les Omeyyades [21] en 661 dont le cœur politique est Damas [22]. Si le poids des grandes familles arméniennes commence à s’éroder, cela n’empêche pas la province, une nouvelle fois, de faire échec aux tentatives d’assimilation extérieures. D’ailleurs, à la fin du 9ème siècle, le calife [23] de Bagdad [24] va favoriser le rétablissement d’un royaume d’Arménie sous la férule d’Achot V rebaptisé Achot 1er , fondateur de la dynastie des Bagratides [25]. Cette période est synonyme d’âge d’or pour l’Arménie : sa capitale, Anî [26], acquiert une solide réputation à mettre sur le compte de son activité intellectuelle et artistique. Dynamique sur le plan démographique, la cité comptera 100 000 habitants.

En 1064, la chute d’Anî, prise par les Turcs seldjoukides [27], marque un tournant décisif dans la destinée du pays : plus jamais l’Arménie ne sera un pays véritablement indépendant. Les grands envahisseurs* (tour à tour Mongols, Turkmènes et Ottomans) se montreront le plus souvent sans pitié. Tout juste la Cilicie [28], une possession de l’Empire byzantin au sud-est de l’Asie Mineure [29], redonne-t-elle un espoir d’autonomie à quelques princes arméniens qui y ont trouvé refuge. Ce royaume dit de la Petite Arménie [30] du 11 au 14ème siècle passera ensuite aux mains des Turcomans [31].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Frédéric de Monicault dans mensuel 721historia de janvier 2007/ Arménie : Envers et contre tout

Notes

[1] La Perse désigne le territoire gouverné par les rois achéménides. L’apogée de la Perse antique est représentée par la dynastie achéménide, dont les conquérants Darius 1er et Xerxès 1er ont étendu le territoire allant jusqu’en Inde. Convoitée, cette région sera ensuite conquise par Alexandre le Grand au 4ème siècle av. jc, par les Parthes dans la seconde moitié du 3ème siècle av. jc, par les troupes musulmanes au 7ème siècle, par Gengis Khan au 13ème siècle, par Tamerlan au 14ème siècle.

[2] Le nom Yervand a ses racines dans l’Arménie ancienne, qui était un royaume souverain qui existait depuis le 6ème siècle avant jc. jusqu’au 4ème siècle après jc. À cette époque, la région était gouvernée par une série de dynasties, dont la dynastie Yervanduni. Le nom Yervand remonte donc aux membres de cette dynastie, qui utilisaient ce nom comme une forme d’identification et d’honneur pour leur lignée.

[3] Les Orontides, Ervandouni ou Yervandouni sont les membres d’une dynastie royale d’Arménie issue d’Orontès 1er, satrape d’Arménie. Les Orontides ont également régné sur les royaumes de Commagène et sans doute aussi de Sophène.

[4] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.

[5] Les Séleucides sont une dynastie hellénistique issue de Séleucos 1er, l’un des diadoques d’Alexandre le Grand, qui a constitué un empire formé de la majeure partie des territoires orientaux conquis par Alexandre, allant de l’Anatolie à l’Indus. Le cœur politique du royaume se situe en Syrie, d’où l’appellation courante de « rois de Syrie ». Les Séleucides règnent jusqu’au 2ème siècle av. jc sur la Babylonie et la Mésopotamie dans la continuité des Perses achéménides.

[6] La Parthie est une région historique située au nord-est du plateau iranien, ancienne satrapie de l’empire des Achéménides et berceau de l’Empire parthe qui domine le plateau iranien et par intermittence la Mésopotamie entre 190 av. jc. et 224 ap. jc. Les frontières de la Parthie sont la chaîne montagneuse du Kopet-Dag au nord (aujourd’hui la frontière entre Iran et Turkménistan) et le désert du Dasht-e Kavir au sud. À l’ouest se trouve la Médie, au nord-ouest l’Hyrcanie, au nord-est la Margiane et au sud-est l’Arie. Cette région est fertile et bien irriguée pendant l’antiquité, et compte aussi de grandes forêts à cette époque.

[7] La mer Caspienne est une vaste étendue d’eau située en Asie occidentale, principalement alimentée par la Volga, issue de la fermeture d’une mer océanique ancienne, l’océan ou mer Paratéthys. Bien qu’il s’agisse, d’un point de vue strictement juridique, d’un lac, on la qualifie couramment de plus grande mer fermée du monde. Elle est bordée au nord et à l’est par les steppes de l’Asie centrale, à l’ouest et au sud par des chaînes issues de l’orogénèse himalayo-alpine : respectivement Caucase et Elbourz. Les pays riverains sont (dans le sens des aiguilles d’une montre) : le Kazakhstan au nord-est, le Turkménistan au sud-est, l’Iran au sud, l’Azerbaïdjan au sud-ouest, et la Russie au nord-ouest (avec le Daghestan, la Kalmoukie et l’oblast d’Astrakhan).

[8] À l’époque hellénistique, la Médie tombe sous le contrôle des Grecs, et est incluse après les conflits opposant les Diadoques dans les territoires contrôlés par les Séleucides, après avoir été un temps dominée par Antigone le Borgne. L’ancien général Atropatès qui dirigeait le contingent mède de l’armée perse à la bataille de Gaugamèles, se rallie par la suite à Alexandre le Grand et devient satrape du nord de la Médie, qui devient la Médie Atropatène, futur Azerbaïdjan, qu’il parvient à rendre autonome du pouvoir séleucide. La capitale de ce royaume se trouvait à Gazaca. Après plusieurs décennies d’indépendance, le roi Artabanzanes doit conclure un traité de vassalité avec Antiochos III en 220 av.jc. Cette région reste peu hellénisée, à la différence du sud de la Médie, centré autour d’Ecbatane. Plusieurs villes nouvelles y sont fondées par les souverains séleucides, et l’ancienne Rhaga est renommée Europa. Un satrape local, Molon, se révolte en 220 contre Antiochos III, qui le défait. Entre 163 et 160, c’est un autre satrape de Médie, Timarque, qui se révolte contre Démétrios 1er Sôter, et réussit à prendre le pouvoir en Babylonie, avant d’être finalement soumis. Les révoltes qui secouent le royaume séleucide vers 150 profitent au roi parthe Mithridate 1er qui prend alors la Médie, ainsi que l’Atropatène. Après plusieurs décennies de luttes, le pouvoir des Arsacides est finalement assuré en Médie, en dépit des attaques des nomades orientaux, Scythes ou Tokhariens. La région est réorganisée administrativement, et la ville de Rhaga/Europa est renommée Arsacia.

[9] La Syrie fut occupée successivement par les Cananéens, les Phéniciens, les Hébreux, les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Arméniens, les Romains, les Nabatéens, les Byzantins, les Arabes, et partiellement par les Croisés, par les Turcs Ottomans et enfin par les Français à qui la SDN confia un protectorat provisoire pour mettre en place, ainsi qu’au Liban, les conditions d’une future indépendance politique.

[10] Le nom Palestine désigne la région historique et géographique du Proche-Orient située entre la mer Méditerranée et le désert à l’est du Jourdain et au nord du Sinaï. Si le terme « Palestine » est attesté depuis le 5ème siècle av. jc par Hérodote, il est officiellement donné à la région par l’empereur Hadrien au 2ème siècle, désireux de punir les Juifs de leur révolte en 132-135. Elle est centrée sur les régions de la Galilée, de la Samarie et de la Judée. Ses limites sont au nord la Phénicie et le mont Liban et au sud la Philistie et l’Idumée. À l’époque des croisades, le Pérée au nord-est de la mer Morte, la Batanée et la Décapole au-delà du Jourdain y étaient attachés. La Palestine peut désigner le territoire situé uniquement à l’ouest du Jourdain. Historiquement, elle correspond à Canaan, à la Terre d’Israël et fait partie de la région de Syrie (Syrie-Palestine). Les Arabes, qui ont conquis la Palestine sur les Byzantins dans les années 630, divisent la province d’al-Sham en cinq districts (jund), dont l’un garde le nom de « Palestine » et s’étend du Sinaï jusqu’à Akko (connue par les Chrétiens sous le nom de Saint-Jean-d’Acre) ; son chef-lieu est d’abord Ludd (Lod) puis, dès 717, ar-Ramlah (Ramla) et plus tard Jérusalem. Les autres villes les plus importantes sont Rafah, Gaza, Jaffa, Césarée, Naplouse et Jéricho. Ce district de « Palestine » était bordé au nord et à l’est par celui de « Jordanie », al-Urdunn, qui avait pour capitale Tibériade et incluait Akko et Tyr. Les frontières entre ces deux districts ont plusieurs fois varié au cours de l’histoire. À partir du 10ème siècle, cette division a commencé à tomber en désuétude, pour faire place finalement au royaume chrétien de Jérusalem. Sous le gouvernement des Croisés, est fondé en 1099, le royaume latin de Jérusalem ; Jérusalem redevient capitale d’un État. Après la défaite et le départ des Croisés, aux 12ème et 13ème siècles, les jund (districts) arabo-musulmans sont réintroduits, mais leurs frontières sont sans cesse redéfinies.

[11] Les Sassanides règnent sur le Grand Iran de 224 jusqu’à l’invasion musulmane des Arabes en 651. Cette période constitue un âge d’or pour la région, tant sur le plan artistique que politique et religieux. Avec l’Empire romano byzantin, cet empire a été l’une des grandes puissances en Asie occidentale pendant plus de quatre cents ans. Fondée par Ardashir (Ardéchir), qui met en déroute Artaban V, le dernier roi parthe (arsacide), elle prend fin lors de la défaite du dernier roi des rois (empereur) Yazdgard III. Ce dernier, après quatorze ans de lutte, ne parvient pas à enrayer la progression du califat arabe, le premier des empires islamiques. Le territoire de l’Empire sassanide englobe alors la totalité de l’Iran actuel, l’Irak, l’Arménie d’aujourd’hui ainsi que le Caucase sud (Transcaucasie), y compris le Daghestan du sud, l’Asie centrale du sud-ouest, l’Afghanistan occidental, des fragments de la Turquie (Anatolie) et de la Syrie d’aujourd’hui, une partie de la côte de la péninsule arabe, la région du golfe persique et des fragments du Pakistan occidental. Les Sassanides appelaient leur empire Eranshahr, « l’Empire iranien », ou Empire des Aryens.

[12] Patriarche est un titre utilisé dans un certain nombre d’Églises chrétiennes, dont l’Église catholique romaine, les Églises orthodoxes et les Églises orientales. Certaines Églises orientales utilisent aussi le titre de catholicos.

[13] Métropolite est un titre religieux porté par certains évêques des Églises d’Orient. À l’origine, le métropolite est l’évêque d’une capitale de province (métropole) romaine investi de la charge de présidence des conciles ou synodes provinciaux. Dans l’Église d’Occident, on prit l’habitude de dire « métropolitain » pour désigner un archevêque assurant un rôle de coordination entre les évêques titulaires des sièges qui composent la province ecclésiastique. En Orient on utilise le terme de métropolite qui, au cours de l’histoire, est souvent synonyme d’archevêque.

[14] La Cappadoce est une région historique d’Asie Mineure située dans l’actuelle Turquie. Elle se situe à l’est de la Turquie centrale, autour de la ville de Nevşehir. La notion de « Cappadoce » est à la fois historique et géographique. Les contours en sont donc flous et varient considérablement selon les époques et les points de vue.

[15] Le concile de Chalcédoine est le quatrième concile œcuménique et a eu lieu du 8 octobre au 1er novembre 451 dans l’église Sainte-Euphémie de la ville éponyme, aujourd’hui Kadıköy, un quartier chic de la rive asiatique d’Istanbul. Convoqué par l’empereur byzantin Marcien et son épouse l’impératrice Pulchérie, à partir du 8 octobre 451, le concile réunit 343 évêques dont quatre seulement viennent d’Occident. Dans la continuité des conciles précédents, il s’intéresse à divers problèmes christologiques et condamne en particulier le monophysisme d’Eutychès sur la base de la lettre du pape Léon 1er intitulée Tome à Flavien (nom du patriarche de Constantinople, destinataire de la lettre du pape).

[16] Le royaume d’Arménie ou Grande-Arménie (par rapport à l’Arménie Mineure) est fondé en 190 av. jc par Artaxias 1er, fondateur de la dynastie artaxiade. Connaissant son apogée sous le règne de Tigrane le Grand, il devient ensuite un enjeu entre Romains et Parthes, puis entre Romains et Sassanides. Au 1er siècle, son trône passe aux Arsacides, qui le conservent jusqu’en 428, date de l’abolition de la monarchie et du début du marzpanat.

[17] L’Arménie perse désigne l’Arménie sous la domination perse, de 428 à 646 puis de 1639 à 1828. Cette partie de l’Arménie historique est divisée en 1747 entre khanat d’Erevan, khanat de Nakhitchevan et khanat du Karabagh. Elle disparaît définitivement avec le traité de Turkmanchai, qui l’annexe à la Russie.

[18] L’Arménie byzantine est le nom donné aux territoires de l’Arménie sous contrôle byzantin. D’abord organisé en provinces puis en thèmes, ce territoire a été par deux fois sous contrôle impérial avec une période intermédiaire de domination arabe commençant au milieu du 7ème siècle et se terminant au 9ème siècle. Traditionnellement située à l’extrémité est de l’Anatolie et à la frontière entre les mondes arabe et perse, l’Arménie byzantine est une zone tampon importante entre l’Islam et la chrétienté. La pression militaire exercée par les Byzantins, les Arabes et les Perses sassanides a souvent menacé la stabilité de la région, ce qui n’a pas empêché ce peuple de conserver sa langue, sa culture et sa religion unique. Géographiquement, la région est située au sud du Caucase, comprise entre le lac de Van et le lac Sevan. S’étendant de la mer Caspienne jusqu’à la Cappadoce. Cette même région est caractérisée par des plateaux montagneux, ce qui a pu contribuer au développement d’un pouvoir décentralisé. l’Arménie byzantine disparaît après la bataille de Manzikert en 1071, date de la perte de contrôle de ces territoires par les Byzantins.

[19] Le zoroastrisme est une religion (non-biblique) mais monothéiste où Ahura Mazdâ est seul responsable de l’ordonnancement du chaos initial, le créateur du ciel et de la Terre. Le zoroastrisme est une réforme du mazdéisme, réforme prophétisée par Zarathoustra, dont le nom a été transcrit en Zoroastre par les Grecs. Cette réforme est dite classiquement être intervenue au cours du 1er millénaire av. jc mais les indices s’accumulent pour la faire remonter au millénaire précédent.

[20] La bataille d’Avarayr ou d’Avaraïr, aussi connue sous le nom de bataille de Vartanantz, est une des grandes batailles de l’histoire de l’Arménie. Elle oppose le 26 mai 451 les rebelles arméniens menés par Vardan Mamikonian et leurs suzerains sassanides. Bien que les Perses soient victorieux, les Arméniens réussissent à assurer leur indépendance religieuse.

[21] Les Omeyyades, ou Umayyades sont une dynastie arabe de califes qui gouvernent le monde musulman de 661 à 750. Ils tiennent leur nom de leur ancêtre Umayya ibn Abd Shams, grand-oncle de Mahomet. Ils sont originaires de la tribu de Quraych, qui domine La Mecque au temps de Mahomet. À la suite de la guerre civile ayant opposé principalement Muʿāwiyah ibn ʾAbī Sufyān, gouverneur de Syrie, au calife ʿAlī ibn ʾAbī Ṭalib, et après l’assassinat de ce dernier, Muʿāwiyah fonde le Califat omeyyade en prenant Damas comme capitale, faisant de la Syrie la base d’un Califat qui fait suite au Califat bien guidé et qui devient, au fil des conquêtes, le plus grand État musulman de l’Histoire.

[22] Damas est l’une des plus anciennes villes continuellement habitées. Elle est aussi la ville la plus peuplée de la grande Syrie (Assyrie) (des traces archéologiques remontent au 4ème millénaire av. jc). Elle est citée dans la Bible, dans le livre de la Genèse, et plusieurs fois dans les Livres des Rois et des Prophètes. Damas connut l’influence de nombreuses civilisations dont celles des Assyriens, Perses, Grecs, Séleucides, Romains, Arabes et Turcs. De la fin du 12ème siècle av. jc à 734 av. jc, elle est la capitale du royaume d’Aram-Damas. Elle fut l’un des berceaux du christianisme et vit saint Paul prononcer ses premières prédications, notamment dans la maison d’Ananie, où celui-ci a ouvert une église domestique dès l’année 37. Cette dernière est la plus vieille de Syrie (aujourd’hui dans le quartier chrétien de Bab Touma). En 635, Damas se soumit aux musulmans et devint la capitale de la dynastie des Omeyyades de 661 à 750. Avec l’adoption de la langue arabe, elle devint le centre culturel et administratif de l’empire musulman durant près d’un siècle. Par la suite, elle demeura un foyer culturel majeur et un pôle économique de premier plan profitant de sa situation géographique privilégiée, à la croisée des chemins de La Mecque, l’Afrique, l’Anatolie, la mer Méditerranée et l’Asie (route de la soie en direction de la Chine et du commerce des épices avec l’Inde).

[23] Le terme calife, est une romanisation de l’arabe khalîfa, littéralement « successeur » (sous-entendu du prophète), titre porté par les successeurs de Mahomet après sa mort en 632 et, pour les sunnites, jusqu’à l’abolition de cette fonction par Mustafa Kemal Atatürk en 1924. Les ibadites ne reconnaissent plus aucun calife depuis 657. L’autorité d’un calife s’étend sur un califat. Il porte aussi le titre de commandeur des croyants, titre aboli chez les chiites après la mort d’Ali. Les critères de choix sont différents entre les chiites et les sunnites mais le porteur du titre a pour rôle de garder l’unité de l’islam et tout musulman lui doit obéissance : c’est le dirigeant de l’oumma, la communauté des musulmans.

[24] Bagdad ou Baghdad est la capitale de l’Irak et de la province de Bagdad. Elle est située au centre-Est du pays et est traversée par le Tigre. Madīnat as-Salām fut fondée ex nihilo au 8ème siècle, en 762, par le calife abbasside Abou-Djaafar Al-Mansur et construite en quatre ans par 100 000 ouvriers. Selon les historiens arabes, il existait à son emplacement plusieurs villages pré-islamiques, dont l’un s’appelait Bagdad.

[25] La dynastie Bagratide, Bagratouni est une famille royale dont les branches dirigèrent de nombreux royaumes régionaux tels que les territoires arméniens de Ani, Lorri, Kars, Taron, et Tayk, ainsi que diverses principautés du royaume de Géorgie et dont les derniers membres s’illustrèrent dans l’histoire de l’Empire russe.

[26] Ani est une cité médiévale arménienne située dans l’est de la Turquie, dans la province de Kars, à l’ouest de la frontière avec l’Arménie. Elle se trouve près de la ville d’Ocaklı et à côté de la rivière Akhourian, un affluent de l’Araxe, qui forme la frontière entre l’Arménie et la Turquie. Surnommée « capitale de l’an mille » et « ville aux mille et une églises », la cité fut alors la capitale de l’Arménie des Bagratides. Abandonnée depuis le 14ème siècle, Ani est aujourd’hui en ruines. Les dernières églises encore sporadiquement fréquentées au début du 20ème siècle ont elles aussi été vandalisées lors du génocide de 1915 et sont également en ruines.

[27] Les Seldjoukides, sont les membres d’une tribu turcique qui a émigré du Turkestan vers le Proche-Orient avant de régner sur l’Iran, puis sur un vaste domaine comprenant l’Irak actuel, et l’Asie Mineure, entre le milieu du 11ème siècle et la fin du 12ème siècle.

[28] La Cilicie est une région historique d’Anatolie méridionale et une ancienne province romaine située aujourd’hui en Turquie. Elle était bordée au nord par la Cappadoce et la Lycaonie, à l’ouest par la Pisidie et la Pamphylie, au sud par la mer Méditerranée et au sud-est par la Syrie. Elle correspond approximativement aujourd’hui à la province turque d’Adana, une région comprise entre les monts Taurus, les monts Amanos et la Méditerranée.

[29] L’Anatolie ou Asie Mineure est la péninsule située à l’extrémité occidentale de l’Asie. Dans le sens géographique strict, elle regroupe les terres situées à l’ouest d’une ligne Çoruh-Oronte, entre la Méditerranée, la mer de Marmara et la mer Noire, mais aujourd’hui elle désigne couramment toute la partie asiatique de la Turquie

[30] Le royaume arménien de Cilicie ou royaume de Petite-Arménie est un État fondé en Cilicie, au sud-est de l’Anatolie, par des réfugiés arméniens fuyant l’invasion turque seldjoukide de l’Arménie. Soutenu par les Croisés de 1100 à 1250, puis allié inféodé aux Mongols de 1250 à 1300, il est finalement vaincu par les Mamelouks d’Égypte après avoir été indépendant de 1080 à 1375. Le royaume de Petite-Arménie fut fondé par la dynastie roupénide, une famille arménienne apparentée aux rois bagratides et Arçrouni, qui régnèrent à diverses époques sur l’Arménie et la Géorgie. Ce bastion de la chrétienté orientale fut un allié précieux pour les Croisés, et il fut également le cœur du nationalisme et de la culture arménienne, l’Arménie elle-même se trouvant alors sous occupation étrangère. Sa capitale était à Sis puis à Mamistra, sa métropole au port d’Ayas, et le royaume comptait parmi ses autres villes et châteaux le port de Korykos, Adana, Vitzada, Lampron, Barbaron, Vahka, Hromgla, Tarse, Anazarbe, Tel Hamdoun.

[31] Les Turcomans ou Turkmènes peuvent désigner plusieurs peuples turcs descendant des Oghouzes et dont les ancêtres ont fondé le grand empire Seldjoukide.