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L’histoire des empires iraniens

mardi 18 juillet 2023, par ljallamion

L’histoire des empires iraniens

Le premier grand empire que l’on peut classer sous la dénomination de Perse fut celui des Mèdes, au VIIe siècle av. jc, qui se prolonge un siècle plus tard dans la domination des grands souverains de la dynastie achéménide [1].


Les mèdes

Les Mèdes étaient un ancien peuple iranien qui vivait aux alentours de 1100 à 1000 av. jc dans une région montagneuse du nord-ouest de l’Iran et la région nord-est et orientale de la Mésopotamie située dans la région de Hamadan [2].

On pense que leur émergence en Iran s’est produite entre 800 et 700 av. jc. Au 7ème siècle av. jc, dans tout l’ouest de l’Iran et certains autres territoires étaient sous domination mède, mais leur extension géographique précise reste inconnue.

Bien qu’une place importante dans l’histoire du Moyen-Orient antique lui soit généralement reconnue, ce peuple n’a laissé aucune source textuelle permettant de reconstituer son histoire. Il n’est connu que par des sources extérieures, assyriennes [3], babyloniennes [4] et grecques, ainsi que par quelques sites archéologiques iraniens, qui sont supposés avoir été occupés par des Mèdes.


Les récits relatifs aux Mèdes rapportés par Hérodote ont laissé l’image d’un peuple puissant, qui aurait formé un empire au début du 7ème siècle av. jc qui dura jusqu’en 550 av. jc, jouant un rôle déterminant dans la chute de l’empire assyrien et rivalisant avec les puissants royaumes de Lydie [5] et Babylone [6].

Cet État demeure difficile à percevoir dans la documentation, ce qui laisse de nombreux doutes à son sujet, certains spécialistes proposant même qu’il n’y ait jamais eu de royaume mède puissant. Il apparaît en tout cas qu’après la chute du dernier roi mède face à Cyrus II de Perse, la Médie [7] est devenue une province importante et prisée des empires qui l’ont successivement dominé [8].


Ils se sont établis dans le Nord-Ouest de l’Iran actuel, entre les régions montagneuses du Zagros [9] occidental et de l’Elbourz [10], Mazandaran [11] méridional, vers les derniers siècles du 2ème millénaire. Ils y sont venus depuis l’Asie Centrale, sans doute en même temps que les Perses qui leur sont apparentés.

Les sources assyriennes et grecques indiquent qu’ils occupaient une région située dans le centre-ouest de l’Iran actuel, bordée au nord par le pays des Mannéens [12], au sud par celui d’Ellipi [13], et à l’ouest par les territoires de l’Urartu [14] et de l’Assyrie ; sa limite orientale est inconnue. Mais le fait que l’on retrouve des noms de lieux et de personnes iraniennes dans les régions voisines indique qu’il n’y avait pas d’homogénéité ethnique dans l’Iran occidental de cette période, des Mèdes pouvant se trouver sur une vaste zone. Il est probable que les groupes iraniens prennent un poids de plus en plus important durant la première moitié du 1er millénaire.


La culture matérielle des Mèdes

Des zones d’ombres et surtout beaucoup de doutes demeurent. On a parfois voulu voir dans la poterie grise retrouvée dans des sites de la région de Gorgan [15] et à Tepe Sialk [16] pour la fin du 2ème millénaire une marque des Proto-iraniens, voire des Proto-mèdes qui seraient arrivés dans la région à cette période. En fait, l’attribution d’un type de céramique à un groupe ethnique reste sujet à caution.

Les sites couramment considérés comme étant représentatifs des Mèdes et de leur culture sont tous situés dans la région de Hamadan, l’ancienne Ecbatane [17], donc dans la région dont les différentes sources s’accordent à faire le centre du peuplement mède [18]. Ces petites forteresses témoignent de pratiques architecturales communes, fortement inspirées par celles de l’Anatolie [19] ou de l’Urartu et préfigurant l’architecture achéménide, déjà attestées dans le Nord-Ouest de l’Iran dans le grand site de Hasanlu [20] attribué généralement pour cette époque aux Mannéens, peuple voisin des Mèdes et présentant également des affinités avec Tell Gubbah dans le Zagros irakien et même Ulug Depe [21] au Turkménistan [22]. Le statut de Kerkenes Dagh [23], situé dans la province de Yozgat [24] en Turquie, est débattu : certains veulent y voir la forteresse de Ptéria évoquée par Hérodote, contrôlée par le royaume mède à la suite de ses conquêtes dans l’Est anatolien.

Godin Tepe, localisé près de Hamadan, a été habité dès la fin du Néolithique, et s’est développé en entretenant des rapports commerciaux avec l’Élam [25]. Après une phase d’abandon entre la fin du 2ème millénaire et le début du 1er millénaire, il est peuplé à nouveau par les populations iraniennes vers 750 av. jc. Elles aménagent alors une forteresse en hauteur. Un puissant rempart protégeait la citadelle sur son côté nord. À l’est se trouve un arsenal. Au centre, une galerie à deux rangées de colonnes a été construite, conduisant sur les cuisines, et un édifice qui pourrait être un temple du feu. Le côté ouest comprend la partie principale de la forteresse, le palais. Il s’agit d’une grande salle hypostyle, où se trouve le trône du maître des lieux. Plus tard, une deuxième salle à colonnes, plus réduite, est bâtie à l’ouest. Ce site est probablement alors la résidence d’un roitelet mède. Il est abandonné au milieu du 6ème siècle.

Tepe Nush-i Jân [26] est situé au nord de Hamadan. Il est bâti en hauteur sur une colline. La forteresse est divisée en 4 zones. Un fort est situé à l’ouest. On a retrouvé l’étage inférieur de cet édifice, qui comprenait des entrepôts. Un escalier atteste de la présence d’un étage supérieur.

À l’autre extrémité, un temple du feu a été bâti, avant d’être en partie recouvert par un édifice à colonnes. Entre le hall à colonnes et le fort, un second temple du feu a été érigé. Au 7ème siècle, les habitants du site recouvrent les édifices de pierres, sans doute dans le but de les préserver pour faire une réfection. Mais le site est alors abandonné.

Baba Jân [27], situé à proximité de Nurabad [28], est un très ancien site, qui connaît un nouvel essor dès la fin du 9ème siècle. Il se dote d’une architecture monumentale : son bâtiment principal est un manoir, protégé par des tours d’angles.

Au 7ème siècle, le site est incendié, puis restauré peu après. Il se pourrait que les habitants qui aménagent alors soient des Mèdes, à moins qu’ils ne soient déjà là dès la fin du 9ème siècle.


La religion mède

La religion des Mèdes est connue par l’archéologie. Le site de Nush-i Jân comportait le meilleur exemple de temple du feu, donc typique d’une religion de type mazdéen [29]. C’est une tour cruciforme de 14,5 × 16 mètres. Une antichambre ouvre sur une salle voûtée recouvrant un autel et un bassin. De là, on accède à un escalier menant à un étage supérieur, ou à la cella où se trouve l’autel du feu. Un autre temple plus ancien avait été bâti à l’autre extrémité du site et un autre se trouvait peut-être à Godin Tepe.

La seule source écrite sur la religion mède reste Hérodote, dont on ne sait pas dans quelle mesure le témoignage est un indicateur fiable de la réalité. Selon ce qu’il rapporte, les Mèdes ont une caste sacerdotale, les Mages, qui seraient une des 6 tribus de ce peuple. Ils agiraient notamment en tant que devins, puisque ce sont eux qui interprètent les songes du roi Astyage relatifs à la future prise de pouvoir de Cyrus II. En réalité, des mages se trouvent également parmi les prêtres attestés en Perse, et rien ne démontre qu’ils soient spécifiquement mèdes.

Sur la base de ces maigres informations, s’est posée la question de savoir si les Mèdes étaient oui ou non Zoroastriens [30], comme le prétendent les auteurs classiques. S’il semble probable que les habitants de la Médie pratiquent une religion de type mazdéen dans les 2 siècles précédant la période achéménide, la documentation disponible ne permet pas d’affirmer qu’ils suivent la religion réformée par Zarathoustra, ou même que ce courant se soit répandu pendant la période du royaume mède.

La pratique d’une religion de type mazdéen en Médie aux périodes achéménide, hellénistique et parthe est en tout cas assurée par les récits grecs. Ainsi, un temple est dédié à la grande déesse iranienne Anahita à Ecbatane, mentionné par Bérose qui rapporte sa construction par le roi achéménide Artaxerxès II, et il est encore mentionné à la période parthe par Polybe et Isidore de Charax . Ce dernier évoque un autre grand temple de cette déesse en Médie, à Kangavar [31], dont les ruines ont été fouillées.


Les ancêtres des Mèdes arrivent vraisemblablement dans le Nord-Ouest de l’Iran à la fin du 2ème millénaire, ou bien plus tard, vers le début du 1er millénaire. Des traces de ces migrations sont peut-être à chercher sur des sites comme Tepe Sialk, mais la culture matérielle de ces Proto-Mèdes n’est pas aisée à identifier, si tant est qu’il soit possible de faire correspondre une culture matérielle à une ethnie.

Les Mèdes apparaissent avec certitude dans les annales du roi assyrien Salmanazar III , qui mène dans sa 24ème année de règne, une campagne dans la région du Zagros occidental. Il soumet alors 36 rois mèdes, qu’il faut plutôt considérer comme des chefs de tribus. Son successeur Shamshi-Adad V ou Samsi-Addu prend la ville mède de Sagbitu, dont il bat le chef Khanesiruka, en 815. D’autres rois assyriens combattent des groupes mèdes par la suite : Adad-nerari III à 6 reprises, Teglath-Phalasar III , qui déporte 65 000 habitants du Zagros, et Sargon II à 4 reprises, notamment au cours de sa 8ème campagne, en 714. Ce dernier installe des déportés près de la frontière avec les Mèdes. Son fils Sennacherib affronte le roi d’Ellipi, un royaume non-mède situé aux alentours du Luristan, et affronte alors quelques groupes mèdes. Ces 2 souverains assyriens créent 3 provinces pour appuyer leur contrôle sur la région du Zagros occidental, même si on s’accorde à situer le cœur de la région peuplée par les Mèdes autour du mont Alwand [32], où se trouvent Godin Tepe, Nush-i Jân et Ecbatane. Le mont Bikni, un lieu revenant souvent dans les sources assyriennes concernant le pays mède, et sa localisation est encore débattue.


Les guerriers de ce peuple sont souvent combattus en même temps que d’autres peuples : les Mannéens, évoluant dans la région du lac d’Orumieh [33], et les Perses, se trouvant au même endroit vers le 9ème siècle, avant de migrer au sud-est vers la future Perse. Il semble que du point de vue ethnique, l’élément iranien connaisse une progression continue durant la période de lutte contre l’Assyrie. Les tributs que disent prélever les Assyriens dans cette région, et qui peuvent aussi parfois être le fruit de simples échanges commerciaux, sont essentiellement constitués de bétail, surtout des chevaux, dans l’élevage desquels les Mèdes sont spécialisés, ainsi que de lapis-lazuli [34], produit en Afghanistan [35], ou encore de cuivre.

La création de provinces assyriennes en marge du Zagros, avec l’établissement de forteresses, ne montre pas forcément que l’Assyrie perçoit cette région comme une menace potentielle à contrôler ; elle pourrait seulement indiquer une volonté de se procurer davantage de chevaux et de moyens militaires pour faire face aux menaces plus certaines représentées par l’Urartu et l’Élam. Quoi qu’il en soit, le 7ème siècle semble voir le pays mède s’organiser en entités politiques de plus en plus fortes, comme le prouvent les sites archéologiques, qui témoignent de pouvoirs locaux de plus en plus puissants.

Assarhaddon mène en 676 une expédition dans le Zagros, qui le conduit au pays de Patusharri, au pied du mont Bikni, où habitent ceux qu’il appelle les Mèdes lointains. 2 ans plus tard, 3 chefs mèdes lui demandent une aide militaire. Il accède à leurs souhaits en échange de leur soumission et du versement d’un tribut. Cela reflète sans doute des dissensions parmi les chefs mèdes sur l’attitude à avoir face aux Assyriens. Les chefs mèdes alliés à Assarhaddon lui prêtent alors des serments de loyauté dont l’interprétation est débattue : on les voit traditionnellement comme des traités de vassalité impliquant tous leurs sujets, mais il pourrait s’agir de promesse de la fidélité des soldats que ces chefs mèdes envoient à la cour assyrienne pour constituer une garde servant le roi et son fils et successeur désigné, Assurbanipal , un rôle qui rappellerait celui des Barbares au service des empereurs romains. Une fois monté sur le trône, ce dernier mène à son tour une campagne en pays mède, qui n’est toujours pas pacifié. Néanmoins, tout semble indiquer que les Assyriens perdent progressivement le contrôle sur les provinces de Parshuash, Kisheshin et Kharkhar, tandis que leurs offensives ont quand même mis à mal plusieurs entités politiques de la région, notamment les Mannéens et l’Ellipi. Cela pourrait avoir contribué à laisser la place à l’élaboration d’un royaume mède unifié, qui n’est cependant jamais mentionné dans les sources assyriennes.


L’insaisissable royaume mède

Les conditions exactes de la fondation du royaume mède restent inaccessibles en l’état actuel de la documentation disponible sur ce sujet. Selon la tradition rapportée par le Livre 1 des Histoires d’Hérodote, c’est un personnage nommé Déjocès qui réussit par la ruse à se faire proclamer roi de son peuple, et fonde un grand royaume organisé, avec Ecbatane pour capitale.

Il aurait régné sur les différentes tribus mèdes unies [36]. Rien de tout cela n’est indiqué dans les sources textuelles de l’époque, ni dans les trouvailles archéologiques ; les niveaux mèdes d’Ecbatane n’ayant pas été fouillés, il est impossible de repérer un processus de construction étatique dans la capitale mède.

Un roitelet iranien nommé Daiukku est attesté dans les récits de guerre assyriens du temps de Sargon II, mais il ne s’agit sans doute pas du roi mède mentionné par Hérodote, vu que les faits mentionnés se situeraient autour du lac d’Orumieh et non en pays mède. L’histoire que rapporte Hérodote relève manifestement du mythe, qui vise à présenter une image de roi-modèle.

Selon la tradition, le second roi mède est Phraortès , fils de Déjocès, qui aurait notamment soumis les Perses, et serait mort en combattant un roi assyrien, identifié à Assarhaddon. Son existence n’est pas plus certaine que celle de son supposé père.

Pour ces périodes, les sources assyriennes relatives aux Mèdes ne mentionnent qu’un groupe aux contours flous, dirigés par plusieurs roitelets. L’histoire du royaume mède telle qu’elle est rapportée par Hérodote paraît donc trop simpliste, même si les noms qu’elle donne sont bien mèdes.

Cyaxare est en revanche un personnage bien attesté dans les sources historiques babyloniennes, notamment la Chronique de la chute de Ninive [37] qui relate la disparition de l’Assyrie. Selon ce que rapportent les auteurs grecs, Cyaxare aurait envisagé de venger son père Phraortès en levant une grande armée pour battre les Assyriens, mais il aurait été vaincu par les Scythes [38], qui auraient ensuite dominé les Mèdes pendant 26 ans. Les sources proche-orientales mentionnent bien une invasion scythe dans cette région du monde pour cette période, ce qui rend envisageable la soumission des Mèdes à ce peuple.

Cyaxare aurait réussi à chasser les envahisseurs avant de monter une puissante armée. Les sources babyloniennes le présentent bien comme le chef d’une armée puissante, mais elles ne s’attardent pas sur ses assises territoriales. Les années de sa supposée montée en puissance ne sont quasiment pas documentées par les sources assyriennes, qui n’ont jamais laissé que l’image d’un pays mède fragmenté politiquement.

La seule chose assurée à propos de Cyaxare grâce au croisement du récit de Hérodote et des sources babyloniennes est qu’il est un acteur majeur de la chute de l’Assyrie. En effet, il vient en aide à partir de 615-614 au roi Nabopolassar de Babylone dans sa lutte contre l’empire assyrien, qui dure déjà depuis une dizaine d’années. Alors que les Assyriens ont été chassés de Babylonie, l’armée babylonienne est encore incapable de les attaquer jusqu’au cœur de leur pays. C’est alors que les troupes mèdes entrent en scène et font pencher la balance en défaveur des Assyriens. Elles prennent plusieurs de leurs capitales : Assur [39] en 614, puis Ninive en 612 avec les troupes babyloniennes. En 609 enfin, les alliés soumettent les derniers résistants assyriens à Harran [40].

La raison de la venue des Mèdes en Assyrie reste débattue. Avaient-ils une volonté de conquête ou bien une simple visée de pillage ?

Selon l’histoire racontée par Hérodote, les Mèdes et les Babyloniens seraient alors devenus de proches alliés, et Bérose, prêtre babylonien écrivant en grec, rapporte le mariage de Nabuchodonosor II, fils de Nabopolassar, avec Amytis de Médie , qui serait entre autres à l’origine de la construction des Jardins suspendus de Babylone [41].

Le contexte pourrait en fait être devenu tendu entre les deux vainqueurs désormais face à face, même si on voit dans des sources babyloniennes de l’époque des marchands de cette région posséder un comptoir à Ecbatane. Les relations entre les deux nations restent mal connues, les Mèdes étant en fin de compte très peu présents dans les sources de la Babylonie contemporaine.

Selon Hérodote, Cyaxare aurait poursuivi ses conquêtes, en soumettant l’Anatolie orientale ce qui implique qu’il ait alors achevé au passage ce qu’il restait du royaume d’Urartu, avant d’affronter en 585 le roi de Lydie [42], Alyatte II . Cette bataille serait restée indécise, et une éclipse de soleil serait survenue, effrayant les belligérants. Ceux-ci auraient alors fait la paix, avec pour intermédiaire Nabuchodonosor, et établi leur frontière sur le fleuve Halys [43]. Cyaxare meurt peu après, et son fils Astyage, le dernier roi mède connu, lui succède.

Entre 553 et 549, le roi perse Cyrus II se soulève contre les Mèdes et réussit à vaincre Astyage. Cet événement nous est rapporté par des sources babyloniennes, notamment la Chronique de Nabonide [44], et des auteurs grecs, comme Hérodote et Ctésias, qui en présentent différentes versions dans leur déroulement, même s’il est souvent mis en avant que la victoire fut difficile, et aidée par la trahison d’une partie de l’armée mède. Ce conflit serait une révolte, puisque les auteurs grecs font de Cyrus le vassal d’Astyage et même son petit-fils. Ces deux aspects sont remis en cause par les chercheurs actuels. En tout cas, cette victoire constitue un marchepied vers la gloire pour Cyrus, qui enchaîne ensuite une série de victoires et construit le puissant empire des Achéménides.

La domination perse en Médie est secouée par une révolte importante au début du règne de Darius 1er, qui prend place parmi une série de rébellions survenant lors de la prise du pouvoir dans la violence de ce roi.

Selon les récits laissés par ce dernier, notamment sur l’inscription de Behistun [45] en Médie, un certain Phraortès, qui se dit descendant de Cyaxare, cherche à rétablir l’indépendance mède et parvient à s’emparer d’Ecbatane en 522. La victoire perse aurait été particulièrement difficile : si l’on se fie aux nombres donnés par les inscriptions de Darius, entre 40 000 et 50 000 personnes seraient mortes durant ce conflit, des chiffres apparemment excessifs, mais pouvant révéler un conflit âpre. Phraortès avait notamment réussi à rallier des troupes parthes [46]. Malgré ses succès initiaux, il est vaincu, supplicié et exécuté à Ecbatane. Par la suite, la Médie se soulève une nouvelle fois contre les Perses en 409/407.

Après la conquête perse et la pacification, la Médie devient une province du nouvel empire, une satrapie [47], dont Ecbatane reste le centre. Cette dernière reste même une ville royale au dire des auteurs grecs. Selon Strabon, c’est leur ville de résidence estivale. Artaxerxès II a érigé un palais dans cette ville, mais il en existait sans doute un autre auparavant. Un trésor royal important s’y trouvait.

Les récits grecs relatifs à la conquête macédonienne de l’empire perse, en particulier ceux de Polybe, présentent la Médie comme une région riche et primordiale pour cet État. L’élevage des chevaux est un point fort de la région comme c’était déjà le cas à l’époque assyrienne, et des haras royaux de première importance y avaient été créés. La Médie est une des régions centrales de l’Empire perse, avec la Perse et la Susiane [48], et les Mèdes semblent avoir une position privilégiée parmi les autres peuples soumis car ils sont iraniens, comme les maîtres de l’empire. Ils apparaissent parmi les peuples contribuant à la construction des grands palais des capitales perses, notamment à Suse [49] où il est dit qu’ils participent à la réalisation des bas-reliefs et apportent de l’or.

Le récit d’Hérodote sur les Guerres médiques présente les troupes mèdes au premier rang parmi les unités d’élite, aux côtés des contingents perses.


L’empire s’étendra alors du bassin de l’Indus [50] à la Méditerranée, recouvrant toute l’Asie mineure et la Thrace, le Bassin mésopotamien, la Syrie [51] etl’Égypte, conquise en 525 av. jc par Cambyse.

C’est Cyrus II qui fonde, au 6ème siècle, la grandeur des Perses ; Darius devait consolider l’empire et installer sa capitale administrative à Suse en Chaldée [52] et la capitale religieuse de l’empire à Persépolis [53].

Cyrus resta célèbre dans l’histoire, après les violences assyriennes, pour sa politique libérale vis-à-vis des populations conquises.

Sous Xerxès, la conquête de la Grèce échoua après la défaite navale de Salamine [54] en 480, qui succède à la défaite de Darius à Marathon en 490 [55].

l’Empire perse échoue dans sa conquête de la Méditerranée. Il se désagrégera en satrapies pratiquement autonomes du pouvoir central, puis passera sous contrôle grec avec les conquêtes d’Alexandre.

Notes

[1] L’Empire achéménide est le premier des Empires perses à régner sur une grande partie du Moyen-Orient. Il s’étend alors au nord et à l’ouest en Asie Mineure, en Thrace et sur la plupart des régions côtières de la mer Noire ; à l’est jusqu’en Afghanistan et sur une partie du Pakistan actuels, et au sud et au sud-ouest sur l’actuel Iraq, sur la Syrie, l’Égypte, le nord de l’Arabie saoudite, la Jordanie, Israël et la Palestine, le Liban et jusqu’au nord de la Libye. Le nom « Achéménides se rapporte au clan fondateur qui se libère vers 556 av. jc de la domination des Mèdes, auparavant leurs suzerains, ainsi qu’au grand empire qui résulte ensuite de leur fusion. L’empire fondé par les Achéménides s’empare de l’Anatolie en défaisant la Lydie, puis conquiert l’Empire babylonien et l’Égypte, unissant les plus anciennes civilisations du Moyen-Orient dans une seule entité politique de façon durable. L’Empire achéménide menace par 2 fois la Grèce antique et prend fin, vaincu par Alexandre le Grand, en 330 av. jc.

[2] Ecbatane

[3] L’Assyrie est une ancienne région du Nord de la Mésopotamie, qui tire son nom de la ville d’Assur, qui est aussi celui de sa divinité tutélaire, le dieu Assur. À partir de cette région s’est formé au 2ème millénaire av. jc un royaume puissant qui est devenu par la suite un empire. Aux 8ème et 7ème siècles av. jc, l’Assyrie contrôle des territoires s’étendant sur la totalité ou sur une partie de plusieurs pays actuels tels l’Irak, la Syrie, le Liban, la Turquie ou encore l’Iran.

[4] Le Premier Empire babylonien domine tout ou partie de la Mésopotamie du 19ème au 17ème siècle av. jc. Le souverain le plus connu est Hammurabi qui règne dans la première moitié du 17ème siècle. Les Babyloniens utilisaient la langue akkadienne et la transcrivait en écriture cunéiforme. Cette langue s’imposera dans toute la Mésopotamie pendant le 2ème millénaire av. jc. Les premiers Babyloniens continuent la civilisation sumérienne. La région est mise en valeur par des paysans pratiquant l’irrigation grâce au Tigre et à l’Euphrate. L’artisanat est tourné vers les produits de luxe. Le commerce international était très actif, Babylone bénéficiant d’une situation favorable sur les grands axes commerciaux. Les Babyloniens ont développé les observations scientifiques en astronomie (indispensable à l’astrologie très pratiquée), en médecine, en mathématiques. L’empire babylonien affaibli par des luttes séparatistes s’effondre au début du 16ème siècle quand Mursili 1er, le roi hittite s’empare de Babylone et emporte les statues du dieu Mardouk. Profitant de cette situation les montagnards Kassites prennent le pouvoir qu’ils conserveront pendant 4 siècles environ.

[5] La Lydie est un ancien pays d’Asie Mineure, situé sur la mer Égée et dont la capitale était Sardes. Elle était connue par Homère sous le nom de Méonie. La Lydie est évoquée dans les légendes d’Héraclès et Omphale, ou de Tantale et Pélops. La Lydie était une région occidentale de l’Asie Mineure, bordée au nord par la Mysie, au sud par la Carie et à l’est par la Phrygie. Comprenant les vallées de l’Hermos et du Méandre, la Lydie était située sur le parcours des grandes routes commerciales, et disposait de nombreuses ressources minières propres.

[6] Le royaume de Babylone s’est épanoui en Mésopotamie du sud du début du 2ème millénaire avant jc jusqu’en 539 av. jc, date de la prise de sa capitale par le roi Cyrus II de Perse. Cet État s’affirme à partir de la cité de Babylone dans le courant du 18ème siècle av. jc, sous l’impulsion du plus grand roi de sa première dynastie, Hammurabi. Après son pillage par les Hittites en 1595 av jc, Babylone passe sous l’autorité d’une dynastie d’origine kassite qui stabilise ce royaume pendant plus de quatre siècles. Cette période marque le début de la rivalité avec le royaume voisin situé au nord, l’Assyrie, qui marque les siècles suivants. Après plusieurs siècles d’instabilité entre 1100 et 800 av. jc, la Babylonie passe sous la coupe de l’Assyrie pendant plus un siècle (728-626 av. jc), avant d’initier une réaction qui aboutit à la destruction de l’Assyrie et à la formation de l’empire néo-babylonien (626-539 av. jc) par Nabopolassar et Nabuchodonosor II. Cette dernière phase de l’histoire du royaume de Babylone est brève, s’achevant en 539 av. jc par sa conquête par le roi perse Cyrus II. Dès lors, Babylone n’est plus dominée par une dynastie d’origine autochtone : aux Perses Achéménides (539-331 av. jc) succèdent les Grecs Séleucides (311-141 av. jc), puis les Parthes Arsacides (141 av. jc-224 ap. jc). La Babylonie conserve néanmoins sa prospérité jusqu’aux débuts de notre ère, tandis que sa culture millénaire s’éteint lentement.

[7] À l’époque hellénistique, la Médie tombe sous le contrôle des Grecs, et est incluse après les conflits opposant les Diadoques dans les territoires contrôlés par les Séleucides, après avoir été un temps dominée par Antigone le Borgne. L’ancien général Atropatès qui dirigeait le contingent mède de l’armée perse à la bataille de Gaugamèles, se rallie par la suite à Alexandre le Grand et devient satrape du nord de la Médie, qui devient la Médie Atropatène, futur Azerbaïdjan, qu’il parvient à rendre autonome du pouvoir séleucide. La capitale de ce royaume se trouvait à Gazaca. Après plusieurs décennies d’indépendance, le roi Artabanzanes doit conclure un traité de vassalité avec Antiochos III en 220 av.jc. Cette région reste peu hellénisée, à la différence du sud de la Médie, centré autour d’Ecbatane. Plusieurs villes nouvelles y sont fondées par les souverains séleucides, et l’ancienne Rhaga est renommée Europa. Un satrape local, Molon, se révolte en 220 contre Antiochos III, qui le défait. Entre 163 et 160, c’est un autre satrape de Médie, Timarque, qui se révolte contre Démétrios 1er Sôter, et réussit à prendre le pouvoir en Babylonie, avant d’être finalement soumis. Les révoltes qui secouent le royaume séleucide vers 150 profitent au roi parthe Mithridate 1er qui prend alors la Médie, ainsi que l’Atropatène. Après plusieurs décennies de luttes, le pouvoir des Arsacides est finalement assuré en Médie, en dépit des attaques des nomades orientaux, Scythes ou Tokhariens. La région est réorganisée administrativement, et la ville de Rhaga/Europa est renommée Arsacia.

[8] Achéménides, Séleucides, Parthes et Sassanides

[9] Les monts Zagros, sont une chaîne de montagnes s’étendant principalement dans l’Ouest de l’Iran, depuis le détroit d’Ormuz dans le golfe Persique jusqu’au haut plateau arménien dans le Sud-est de la Turquie en passant par le Nord-est de l’Irak. Elle a une longueur totale de 1 600 kilomètres. Son point culminant se trouve dans le massif de Dena avec 4 409 mètres d’altitude. La zone est devenue relativement désertique mais semble avoir été plus verdoyante et a été l’un des deux centres connus de domestication des chèvres il y a 10 000 ans environ, à la fin de la dernière glaciation.

[10] L’Elbourz, est une chaîne de montagnes située principalement dans le Nord de l’Iran, de la frontière avec l’Arménie au nord-ouest jusqu’aux abords du Turkménistan à l’est, en passant par le Sud-Est de l’Azerbaïdjan et les rives méridionales de la mer Caspienne. Il culmine à 5 610 mètres d’altitude au mont Damavand, un volcan endormi du centre sud de la chaîne dominant la capitale Téhéran et constituant le plus haut sommet de l’Iran.

[11] Le Mazandéran, appelé autrefois Tabaristan est une province du nord de l’Iran, délimitée par la mer Caspienne au nord. Le Mazandéran était une partie de la province d’Hyrcanie au temps de l’Empire perse. La capitale de la province est Sari. Jusqu’en 1977, le Golestan était une partie du Mazandéran. La province a une superficie de 23 833 km2.

[12] Les Mannéens étaient un peuple établi dans l’ouest de l’actuel Azerbaïdjan iranien, au sud-est de la dépression lacustre d’Orumieh, près de l’actuelle ville de Mahabad et vers le sud-ouest de la mer Caspienne, du 10ème siècle av. jc au 8ème siècle av. jc. Ils sont évoqués la première fois en 843 dans les annales du roi Salmanasar III et pour la dernière fois, dans celles de Ursâ II, roi d’Urartu et d’Assarhaddon roi d’Assyrie. Dans la deuxième moitié du 9ème siècle av. jc émerge le royaume des Mannéens. Jusqu’au 8ème siècle av. jc, il se renforce et à son apogée vers 800 av. jc, le royaume s’étend jusqu’aux rives du fleuve Koura.

[13] Ellipi était un ancien royaume situé sur le côté ouest du Zagros (Iran moderne), entre la Babylonie à l’ouest, la Médie au nord-est, les Manganes au nord et l’Élam au sud. Les habitants d’Ellipi étaient des parents proches des Élamites.

[14] L’Urartu ou Ourartou est un royaume constitué vers le 9ème siècle av. jc sur le haut plateau arménien, autour du lac de Van (actuelle Turquie orientale). À son apogée au milieu du 8ème siècle, son territoire s’étend également sur les pays voisins : Arménie autour du lac Sevan, Nord-ouest de l’Iran autour du lac d’Ourmia, Nord de la Syrie et de l’Irak, voire le Sud de la Géorgie. Le terme « Urartu » servait à désigner cet État dans les sources de l’Assyrie, son grand adversaire. Sur leurs inscriptions dans leur propre langue, ses rois parlaient de Biaineli. Ce royaume et sa culture disparaissent dans le courant de la première moitié du 6ème siècle av. jc. dans des conditions inconnues, laissant la place aux Arméniens.

[15] Gorgan est une ville du nord-est de l’Iran, à l’extrémité sud-est de la mer Caspienne. C’est la capitale de la province du Golestan, située à 400 km de Téhéran. Dans l’Antiquité, elle était nommée Tambrax ou Thambraces, et était capitale de la région antique appelée Hyrcanie. La ville fut capitale aux 10ème et 11ème siècles sous les Ziyarides. L’un de ses notables fut Qabus, mécène d’al-Biruni en l’an 1000, qui est enterré dans la tour Gonbad-e Qabus voisine.

[16] Localisé dans la province d’Ispahan, et à quelques kilomètres de la ville de Kashan, le site archéologique de Tépé Sialk est composé de deux collines distantes de 600 m, nommées Collines Nord et Sud. Le site fut pour la première fois investigué dans les années 1930 par une équipe française menée par Roman Ghirshman, et les résultats des études menées permirent l’établissement à l’époque d’une chronologie de la fin des temps préhistoriques dans le haut plateau iranien.

[17] Ecbatane est une ville de l’Antiquité, identifiée sur le site de l’actuelle d’Hamadan au pied du mont Oronte, au sud-ouest de la mer Caspienne et au nord-est de Babylone. Ecbatane devient la capitale des Mèdes à la fin du 8ème siècle av. jc sous le règne du fondateur de l’empire mède Déjocès. Elle le restera jusqu’à la prise de la ville, en 549, par le roi perse Cyrus II le Grand qui mettait fin au règne du dernier roi mède, Astyage. Les souverains achéménides garderont la ville comme capitale d’été.

[18] Godin Tepe, Nush-i Jân, Baba Jân et Tepe Ozbaki, auxquels s’ajoute Gunespan

[19] L’Anatolie ou Asie Mineure est la péninsule située à l’extrémité occidentale de l’Asie. Dans le sens géographique strict, elle regroupe les terres situées à l’ouest d’une ligne Çoruh-Oronte, entre la Méditerranée, la mer de Marmara et la mer Noire, mais aujourd’hui elle désigne couramment toute la partie asiatique de la Turquie

[20] Teppe Hasanlu, Tappeh Hansalu est un site archéologique antique situé dans la province de l’Azerbaïdjan occidental, en Iran. Il se trouve au sud du lac d’Ourmia. Ce site aurait été habité en plusieurs étapes, la première commençant au 6ème millénaire av. jc. Il consiste en deux tells, l’un extérieur de 600 mètres de diamètre, l’autre, central qui le surmonte, de 200 mètres de diamètre et 25 mètres de hauteur.

[21] Ulug Dépé est un site archéologique de l’âge du bronze, situé sur les contreforts du massif montagneux du Kopet Dag, dans le désert du Karakoum, district de Kaka (Kaahka), dans la province d’Ahal, au sud-est du Turkménistan. Il couvre environ 13 hectares et repose sur un monticule à une hauteur d’environ 30 mètres, affichant la plus longue séquence stratigraphique d’Asie centrale du Néolithique tardif, qui s’étend de la culture Jeitun à la période pré-achéménide

[22] Le Turkménistan, également appelé Turkménie, est un pays d’Asie centrale, entouré de l’Afghanistan au sud-est, de l’Iran au sud-sud-ouest, de la mer Caspienne à l’ouest, du Kazakhstan au nord-ouest et de l’Ouzbékistan à l’est-nord-est. Le pays est largement recouvert par le désert du Karakoum.

[23] Kerkenes ou Kerkenes Dağı est le plus grand site préhellénistique du plateau anatolien (Turquie) à 7 km (4 mi) de solides défenses en pierre, percées de sept portes, qui entourent 2,5 km2 (1,0 mi²). Il est situé à environ 200 km (120 mi) à l’est d’Ankara, entre les villes de Yozgat et Sorgun

[24] La province de Yozgat est une des 81 provinces de la Turquie. Elle se trouve dans le centre de l’Anatolie. Sa préfecture se trouve dans la ville éponyme de Yozgat.

[25] L’Élam est un ancien pays occupant la partie sud-ouest du plateau Iranien, autour des actuelles provinces du Khuzistan et du Fars, qui correspondent à ses deux principales régions, celle de Suse et celle d’Anshan/Anzan. L’histoire de l’Élam est difficilement dissociable de celle de la Mésopotamie voisine, qui exerça une forte influence sur cette région. C’est au plus tard en 539av.jc que l’on doit considérer que les dernières principautés élamites sont elles aussi intégrées dans l’empire perse.

[26] Tepe Nush-i Jan est un site archéologique mède situé à l’ouest de l’Iran, au sud à 60 kilomètres de l’ancienne Ecbatane, découvert par David Stronach et son équipe en 1965. Il comprend le premier temple mède mis au jour dans la région d’origine de ce peuple.

[27] Baba Jan est un village du district rural de Qeshlaq, dans le district central du comté d’Ahar, dans la province de l’Azerbaïdjan oriental, en Iran.

[28] Lorestan

[29] Le mazdéisme est une religion iranienne qui doit son nom à son dieu principal, Ahura Mazda. Le livre sacré du mazdéisme est l’Avesta. Le zoroastrisme, du nom de Zoroastre/Zarathoustra, est une réforme du mazdéisme. Le zoroastrisme est la forme monothéiste sous laquelle s’est répandue cette religion, qui existe toujours.

[30] Le zoroastrisme est une religion monothéiste de l’Iran ancien. Elle est une adaptation du mazdéisme et tire son nom de son « prophète » ou fondateur Zarathoustra, dont le nom a été transcrit en Zoroastre par les Grecs. Cette réforme est intervenue au cours du 1er millénaire av. jc. Le zoroastrisme a fait fonction de religion officielle de l’empire perse à trois reprises (sous le roi Hystaspès, sous les Achéménides, et sous les Sassanides jusqu’en 651, date de l’assassinat du dernier roi zoroastrien). Malgré l’arrivée de l’islam et les persécutions qui en découlèrent, il a réussi à se maintenir dans le patrimoine culturel iranien, afghan et d’Asie centrale. En effet, les Iraniens, les Kurdes et les Afghans, indépendamment de leur religion, accordent beaucoup d’importance aux fêtes zoroastriennes, en particulier celle de Nowruz, le nouvel an zoroastrien, célébré le 21 mars

[31] Kangavar est une ville située à l’ouest de l’Iran, dans la province de Kermanshah.

[32] Alvand est une sous-chaîne des montagnes Zagros dans l’ouest de l’Iran situé à 10 km au sud de la ville de Hamadan dans la province de Hamadan. Son sommet a une altitude de 3 580 m. Le corps principal de la chaîne d’Alvand s’étend sur environ 50 km d’est en ouest, tandis que leur largeur maximale nord-sud est d’environ 30 km.

[33] Le lac d’Oroumieh est un lac salé dans le nord-ouest de l’Iran, dans l’Azerbaïdjan iranien (entre les provinces d’Azerbaïdjan oriental et d’Azerbaïdjan occidental). Plus grand lac d’Iran et d’Asie de l’Ouest, il fait partie du parc national du même nom.

[34] Le lapis-lazuli est une roche métamorphique, contenant des silicates du groupe des feldspathoïdes. Son utilisation est très ancienne, remontant à 7 000 ans. Il est surtout connu comme pierre ornementale, opaque, de couleur bleue, entre l’azur et l’outremer, et connaît des utilisations essentiellement en bijouterie, décoration et peinture.

[35] L’Afghanistan est un pays d’Asie du Sud ou d’Asie centrale sans accès à la mer entouré par l’Ouzbékistan au nord, la Chine et le Tadjikistan au nord-est, le Pakistan à l’est-sud-est, l’Iran à l’ouest et le Turkménistan au nord-ouest. Carrefour de l’Asie, ce pays constituait, à l’époque de l’Antiquité, un point de passage important sur la route de la soie et pour les conquérants qui souhaitaient prendre le contrôle de l’Inde : Cyrus le Grand, Alexandre le Grand, Gengis Khan, l’empereur Babur, etc. Cette région est aussi le noyau de vastes empires comme l’Empire bactrien, l’Empire kouchan ou encore l’Empire ghaznévide. L’expansion de l’islam y a commencé dès la fin du 7ème siècle. C’est à la suite de l’effondrement du royaume perse afcharide que l’Afghanistan devient une entité souveraine en 1747, sous le commandement du général Ahmad Shah Durrani, devenu premier padichah du pays cette même année.

[36] les Buses, Parétacéniens, Struchates, Arizantiens, Budiens, et les Mages

[37] Ninive une ancienne ville de l’Assyrie, dans le Nord de la Mésopotamie. Elle se situait sur la rive est du Tigre, au confluent du Khosr, dans les faubourgs de la ville moderne de Mossoul, en Irak, dont le centre se trouve de l’autre côté du fleuve. Les deux sites principaux de la cité sont les collines de Kuyunjik et de Nebī Yūnus. Ninive est l’une des plus anciennes cités de Mésopotamie. Elle était un important carrefour de routes commerciales traversant le Tigre. Elle occupait une position stratégique sur la grande route entre la mer Méditerranée et le plateau iranien, ce qui lui a apporté la prospérité, de sorte qu’elle est devenue l’une des plus grandes cités de toute la région. Elle doit néanmoins sa plus grande expansion urbaine au choix du roi assyrien Sennacherib d’en faire la capitale de son grand empire au début du 7ème siècle av. jc. Ninive est alors entourée de remparts de briques sur une longueur de 12 km. L’espace total de la cité couvrait 750 hectares à son apogée.

[38] Les Scythes sont un ensemble de peuples nomades, d’origine indo-européenne, ayant vécu entre le 7ème siècle et le 3ème siècle av. jc dans les steppes eurasiennes, une vaste zone allant de l’Ukraine à l’Altaï, en passant par le Kazakhstan. Les Perses désignaient ces peuples par le nom de Saka, francisé en Saces. Les sources assyriennes mentionnent les Saces dès 640 avant l’ère chrétienne.

[39] Assur ou Assour, est une ancienne ville, capitale de l’Assyrie jusqu’au début du 9ème siècle av. jc, située sur la rive occidentale du Tigre. Ses ruines se trouvent actuellement sur le site de Qalʿat Sharqat, dans la plaine de Sharqat, à environ 110 kilomètres au sud de Mossoul. Le site principal est un promontoire dominant le fleuve, peuplé depuis au moins le début du 3ème millénaire av. jc.

[40] Harran (ou Carrhes) est une ville et un district de Turquie, ainsi qu’un site archéologique au sud-est de la Turquie actuelle, au croisement des routes de Damas, de Karkemich et de Ninive. Cette situation en a fait un point stratégique au cours de l’Histoire. Des inscriptions assyriennes mentionnent ce lieu vers 1100 avant l’ère chrétienne sous le nom de Harranu qui signifierait route en akkadien. Harran fut brûlé par les Hittites.

[41] Les jardins suspendus de Babylone sont un édifice antique, considéré comme une des 7 Merveilles du monde antique. Ils apparaissent dans les écrits de plusieurs auteurs grecs et romains antiques (Diodore de Sicile, Strabon, Philon d’Alexandrie, etc.), qui s’inspirent tous de sources plus anciennes disparues, dont le prêtre babylonien Bérose. C’est à ce dernier que l’on doit l’histoire de la construction de ces jardins par Nabuchodonosor II afin de rappeler à son épouse, Amytis de Médie, les montagnes boisées de son pays natal.

[42] La Lydie est un ancien pays d’Asie Mineure, situé sur la mer Égée et dont la capitale était Sardes. Elle était connue par Homère sous le nom de Méonie. La Lydie est évoquée dans les légendes d’Héraclès et Omphale, ou de Tantale et Pélops. La Lydie était une région occidentale de l’Asie Mineure, bordée au nord par la Mysie, au sud par la Carie et à l’est par la Phrygie. Comprenant les vallées de l’Hermos et du Méandre, la Lydie était située sur le parcours des grandes routes commerciales, et disposait de nombreuses ressources minières propres.

[43] l’actuel Kızılırmak

[44] La Chronique de Nabonide est un ancien texte babylonien , faisant partie d’une plus grande série de Chroniques babyloniennes inscrites en écriture cunéiforme sur des tablettes d’argile . Il traite principalement du règne de Nabonide , le dernier roi de l’ empire néo-babylonien , couvre la conquête de Babylone par le roi perse Cyrus le Grand , et se termine avec le début du règne du fils de Cyrus, Cambyse , s’étendant sur une période de 556 av.jc à quelque temps après 539 av.jc. Il fournit un rare récit contemporain de la montée au pouvoir de Cyrus et est la principale source d’informations sur cette période

[45] L’inscription de Behistun (ou Béhistoun ou Bisistun) est une inscription monumentale décrivant les conquêtes de Darius 1er en trois langues : le vieux-persan, l’élamite et l’akkadien. Le texte est gravé dans un escarpement du mont Behistun, dans la province de Kermanshah de l’actuel Iran. Elle a été déchiffrée par Henry Rawlinson. Ce dernier commença ses recherches en 1835 et eut besoin de plus d’une décennie pour achever sa traduction, qui fut publiée à Londres en 1846. L’inscription de Behistun est à l’écriture cunéiforme ce que la pierre de Rosette est aux hiéroglyphes égyptiens : le document le plus crucial dans le déchiffrement de cette écriture.

[46] L’Empire parthe (247 av. jc à 224 ap. jc), également appelé Empire arsacide, est une importante puissance politique et culturelle iranienne dans la Perse antique. Arsace 1er, chef des Parni, une tribu scythe d’Asie centrale, fonde définitivement l’Empire parthe au milieu du 3ème siècle av. jc lorsqu’il conquiert la Parthie dans le Nord-Est de l’Iran, une satrapie (province) alors en rébellion contre l’Empire séleucide. Mithridate 1er agrandit l’Empire en prenant la Médie et la Mésopotamie aux Séleucides. À son apogée, l’Empire parthe s’étend des sources de l’Euphrate, dans ce qui est aujourd’hui le Sud-Est de la Turquie, jusqu’à l’Est de l’Iran. L’Empire, situé sur la route de la soie reliant l’Empire romain, dans le bassin méditerranéen, à l’Empire han, en Chine, devient un carrefour culturel et commercial.

[47] Un satrape est le gouverneur d’une satrapie, c’est-à-dire une division administrative de l’Empire perse.

[48] Susiane est le nom grec de la satrapie perse antique puis séleucide qui avait Suse pour capitale. Au pied de la barrière montagneuse du Zagros qui la borde au nord et à l’est, la plaine de la Susiane aujourd’hui Khuzistan prolonge en Iran la grande plaine alluviale mésopotamienne. Celle-ci est drainée par le Tigre et l’Euphrate dont le confluent constitue le Chott-el-Arab qui débouche dans le golfe persique. La partie essentielle de la plaine de la Susiane est la riche cuvette arrosée par le Karkheh et le Karoun. Cette dernière rivière appelée aussi Choaspes ou Eulée avait dit-on une eau délicieuse à boire qui était emportée dans ses vaisseaux d’argent par Cyrus lorsqu’il se rendait à Babylone. Dans l’antiquité elle était bornée au nord par la Médie et à l’est par la Perside.

[49] Suse ou Shushan dans la Bible est une ancienne cité de la civilisation élamite, devenue au 5ème siècle av. jc la capitale de l’Empire perse achéménide, située dans le sud de l’actuel Iran à environ 140 km à l’est du fleuve Tigre. Elle ne présente plus aujourd’hui qu’un champ de ruines.

[50] L’Indus connu sous le nom de Sindh ou Sindhu dans l’Antiquité est un fleuve d’Asie qui a donné son nom à l’Inde. Il coule depuis l’Himalaya en direction du sud-ouest et se jette dans la mer d’Arabie. L’Indus fait partie des sept rivières sacrées de l’Inde.

[51] La Syrie fut occupée successivement par les Cananéens, les Phéniciens, les Hébreux, les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Arméniens, les Romains, les Nabatéens, les Byzantins, les Arabes, et partiellement par les Croisés, par les Turcs Ottomans et enfin par les Français à qui la SDN confia un protectorat provisoire pour mettre en place, ainsi qu’au Liban, les conditions d’une future indépendance politique.

[52] La Chaldée est une région antique, située entre les cours inférieurs de l’Euphrate et du Tigre, correspondant, selon les textes, à une partie ou à la totalité de la Babylonie, dans le sud de la Mésopotamie (Irak actuel). Elle doit son nom à un peuple antique qui y résidait, les Chaldéens (akkadien Kaldu), qui sont sans doute d’origine ouest-sémitique et lié aux Araméens, et coexistaient en Babylonie avec ces derniers et les Babyloniens. Ils sont attestés dans les textes mésopotamiens du 9ème siècle av. jc. au 6ème siècle av. jc, périodes durant lesquelles ils ont constitué d’importantes confédérations tribales, qui ont prospéré durant la période de fragmentation politique qu’a connu la Babylonie, alors que l’Assyrie tentait de la placer sous sa coupe. Les Chaldéens sont essentiellement mentionnés dans les sources de l’époque comme les adversaires des Assyriens. Plusieurs de leurs chefs sont parvenus à occuper le trône de Babylone, sans jamais fonder de dynastie durable. Dans le Livre de la Genèse de la Bible hébraïque/Ancien Testament, le pays des Chaldéens est la région d’origine du patriarche Abraham. Ailleurs dans le corpus biblique, le terme est synonyme de Babylonie et Babylonien.

[53] Persépolis, était une capitale de l’empire perse achéménide. Le site se trouve dans la plaine de Marvdasht, au pied de la montagne Kuh-e Rahmat, à environ 70 km au nord-est de la ville de Shiraz, province de Fars, Iran.

[54] La bataille de Salamine est une bataille navale qui opposa le 29 septembre 480 av. jc (22 du mois Boédromion dans l’antique calendrier athénien) la flotte grecque menée par Eurybiade et Thémistocle à la flotte perse de Xerxès 1er.

[55] La bataille de Marathon est un épisode majeur de la première guerre médique en 490 av. jc, ayant opposé un débarquement perse aux hoplites athéniens et platéens qui remportèrent la victoire. Elle se déroule sur la plage de Marathon, sur la côte est de l’Attique, à proximité d’Athènes.