Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

L’Égypte au Moyen-Orient

dimanche 19 novembre 2023, par lucien jallamion

L’Égypte au Moyen-Orient

L’histoire de l’Égypte au Moyen-Orient a plus été celle de sa civilisation et de son rayonnement que celle de ses conquêtes militaires. L’unité politique de la vallée du Nil que réalisent, à la fin du 4ème millénaire av. jc, les pharaons de l’Ancien Empire [1] va désormais se suffire à elle-même. Les frontières de l’Égypte sont alors définitivement fixées et ne bougeront plus jusqu’à aujourd’hui.

C’est la différence fondamentale qui sépare l’Égypte du reste du Moyen-Orient et qui lui assure, par-delà toutes les vicissitudes de son histoire, une influence durable sur l’ensemble de la région. L’influence de l’art et du commerce égyptiens se fera sentir dès le 4ème millénaire sur les côtes méditerranéennes et les cités phéniciennes.


Après une période d’éclipse due aux invasions des Hyksos [2] le Nouvel Empire (1590-1085) va procéder à un renforcement considérable des défenses de l’Égypte et se lancer à la conquête de l’Asie Mineure [3], où il arrivera jusqu’au bassin de l’Euphrate [4]. Au 13ème siècle av. jc, les Égyptiens et les Hittites [5] font alliance contre la puissance montante de l’Assyrie [6].

L’Égypte connaît ensuite à partir du 12ème siècle av. jc une nouvelle éclipse, du fait de l’invasion des peuples indo-européens dits peuples de la mer.


La civilisation égyptienne demeurera prospère et brillante, y compris au Bas-Empire (1085-333), mais les armées égyptiennes ne quittèrent plus la vallée du Nil sinon de nombreux siècles plus tard, sous les souverains musulmans fatimides [7] et ayyoubides [8].

En 663 av. jc, les armées assyriennes envahissent et occupent l’Égypte, alors prise entre le feu des 2 puissances assyrienne et néobabylonienne. l’Égypte sous la dynastie saïte [9] développe des relations importantes avec la Grèce. L’interaction entre les deux cultures se fait déjà intense, préparant la venue du règne grec au Moyen-Orient.

L’Égypte servira alors de refuge en particulier aux Juifs déportés massivement par Nabuchodonosor lors de sa conquête de la Palestine [10].

En 525, l’Égypte est envahie par l’Empire perse achéménide, qui l’occupe jusqu’à l’arrivée des armées d’Alexandre accueillies avec soulagement par les Égyptiens.

Notes

[1] L’Ancien Empire égyptien est une période de l’histoire de l’Égypte antique qui couvre une large partie du troisième millénaire (d’environ 2700 à 2200) avant notre ère. Succédant à la période thinite qui a vu l’apparition de l’État en Égypte, elle comprend les IIIème, IVème, Vème et VIème dynasties, puis s’achève par une période de fragmentation politique, la Première Période intermédiaire. Dès l’Antiquité, cette période était considérée par les Égyptiens antiques eux-mêmes comme l’âge d’or de leur civilisation. Il s’agit en effet de la plus longue période de stabilité politique que l’Égypte ancienne ait connue, durant laquelle aucune menace extérieure ne venait perturber l’ordre intérieur.

[2] peuples nomades aux origines encore mal déterminées

[3] L’Anatolie ou Asie Mineure est la péninsule située à l’extrémité occidentale de l’Asie. Dans le sens géographique strict, elle regroupe les terres situées à l’ouest d’une ligne Çoruh-Oronte, entre la Méditerranée, la mer de Marmara et la mer Noire, mais aujourd’hui elle désigne couramment toute la partie asiatique de la Turquie

[4] L’Euphrate est un fleuve d’Asie de 2 780 km de long. Il forme avec le Tigre dans sa partie basse la Mésopotamie. Son débit est particulièrement irrégulier puisque plus de la moitié de son flux s’écoule de mars à mai et que le débit peut tomber à 300 m3/s contre un débit moyen de 830 m3/s à l’entrée en Syrie. En période de crue, il peut atteindre 5 200 m3/s pouvant provoquer de graves inondations. Les deux branches mères de l’Euphrate naissent sur le haut-plateau anatolien : celle de l’ouest, ou Karasu, naît près d’Erzurum, dont elle traverse la plaine ; celle de l’est, le Murat, se forme au Nord du lac de Van, sur les flancs d’un contrefort occidental de l’Ararat. Il traverse ensuite la zone de piémont, zone aride partagée entre la Syrie et l’Irak. Arrivé aux environs de Ramadi en Irak, il entre dans la plaine fertile de Mésopotamie, passant par Fallujah à proximité de Bagdad, et puis à environ 1 km à l’ouest des ruines de Babylone. Il rejoint le Tigre dans le sud-est du pays à Qurna à environ 100 km au nord-ouest de Bassorah pour former le Chatt-el-Arab et se jeter dans le golfe Persique.

[5] Les Hittites sont un peuple ayant vécu en Anatolie au 2ème millénaire av. jc. Ils doivent leur nom à la région dans laquelle ils ont établi leur royaume principal, le Hatti, situé en Anatolie centrale autour de leur capitale, Hattusan. À partir de la seconde moitié du 17ème siècle avant notre ère, les rois du Hatti construisent un des plus puissants royaumes du Moyen-Orient, dominant l’Anatolie jusqu’aux alentours de 1200 av. jc. À partir du 14ème siècle avant notre ère, ils réussissent à faire passer la majeure partie de la Syrie sous leur coupe, ce qui les met en rivalité avec d’autres puissants royaumes du Moyen-Orient : l’Égypte, le Mitanni et l’Assyrie.

[6] L’Assyrie est une ancienne région du Nord de la Mésopotamie, qui tire son nom de la ville d’Assur, qui est aussi celui de sa divinité tutélaire, le dieu Assur. À partir de cette région s’est formé au 2ème millénaire av. jc un royaume puissant qui est devenu par la suite un empire. Aux 8ème et 7ème siècles av. jc, l’Assyrie contrôle des territoires s’étendant sur la totalité ou sur une partie de plusieurs pays actuels tels l’Irak, la Syrie, le Liban, la Turquie ou encore l’Iran.

[7] Les Fatimides (également appelés Obeydides ou Banu Ubayd depuis le manifeste de Bagdad ont formé une dynastie califale arabe chiite ismaélienne d’ascendance alide qui régna, depuis l’Ifriqiya (entre 909 et 969) puis depuis l’Égypte (entre 969 et 1171), sur un empire qui englobait une grande partie de l’Afrique du Nord, la Sicile et une partie du Moyen-Orient. Issus de la branche religieuse chiite des ismaéliens pour laquelle le calife doit être choisi parmi les descendants d’Ali, cousin et gendre du prophète de l’islam Mahomet, les Fatimides considèrent les Abbassides sunnites comme des usurpateurs de ce titre. L’établissement de leur califat débute au Maghreb, grâce à l’appui des Berbères Kutama, grande tribu qui était établie à l’est de l’actuelle Algérie qui vont renverser le pouvoir local aghlabide. Après un intermède en Ifriqiya, ils finiront par s’établir dans la ville du Caire qui pendant leur règne prendra un essor considérable.

[8] La dynastie musulmane des Ayyoubides ou Ayyubides est une famille kurde et descendante d’Ayyoub. À l’origine ce sont des officiers des émirs Zengi puis Nur ad-Din. Ensuite, Saladin prend le pouvoir en Égypte en 1170, puis unifie la Syrie contre les Francs (appellation des Européens pendant les croisades), avant de conquérir la plus grande partie des États latins d’Orient. Après lui, les sultans Al-Adel et Al-Kâmil règnent en Égypte jusqu’en 1250, tandis que d’autres princes ayyoubides se succèdent en Syrie jusqu’en 1260 et au Yémen jusqu’en 1229.

[9] La XXVIème dynastie égyptienne couvre la période de 664 à 525 av. jc dite période saïte, du nom de la ville de Saïs dont est originaire la dynastie.

[10] Le nom Palestine désigne la région historique et géographique du Proche-Orient située entre la mer Méditerranée et le désert à l’est du Jourdain et au nord du Sinaï. Si le terme « Palestine » est attesté depuis le 5ème siècle av. jc par Hérodote, il est officiellement donné à la région par l’empereur Hadrien au 2ème siècle, désireux de punir les Juifs de leur révolte en 132-135. Elle est centrée sur les régions de la Galilée, de la Samarie et de la Judée. Ses limites sont au nord la Phénicie et le mont Liban et au sud la Philistie et l’Idumée. À l’époque des croisades, le Pérée au nord-est de la mer Morte, la Batanée et la Décapole au-delà du Jourdain y étaient attachés. La Palestine peut désigner le territoire situé uniquement à l’ouest du Jourdain. Historiquement, elle correspond à Canaan, à la Terre d’Israël et fait partie de la région de Syrie (Syrie-Palestine). Les Arabes, qui ont conquis la Palestine sur les Byzantins dans les années 630, divisent la province d’al-Sham en cinq districts (jund), dont l’un garde le nom de « Palestine » et s’étend du Sinaï jusqu’à Akko (connue par les Chrétiens sous le nom de Saint-Jean-d’Acre) ; son chef-lieu est d’abord Ludd (Lod) puis, dès 717, ar-Ramlah (Ramla) et plus tard Jérusalem. Les autres villes les plus importantes sont Rafah, Gaza, Jaffa, Césarée, Naplouse et Jéricho. Ce district de « Palestine » était bordé au nord et à l’est par celui de « Jordanie », al-Urdunn, qui avait pour capitale Tibériade et incluait Akko et Tyr. Les frontières entre ces deux districts ont plusieurs fois varié au cours de l’histoire. À partir du 10ème siècle, cette division a commencé à tomber en désuétude, pour faire place finalement au royaume chrétien de Jérusalem. Sous le gouvernement des Croisés, est fondé en 1099, le royaume latin de Jérusalem ; Jérusalem redevient capitale d’un État. Après la défaite et le départ des Croisés, aux 12ème et 13ème siècles, les jund (districts) arabo-musulmans sont réintroduits, mais leurs frontières sont sans cesse redéfinies.