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Le Moyen Orient dans l’antiquité

mercredi 10 novembre 2021, par ljallamion

Le Moyen Orient dans l’antiquité

Aux 10ème et 9ème millénaires av. jc, apparaissent les premières petites agglomérations connues dans l’histoire de l’humanité.

Sur les territoires actuels de la Syrie [1], du Liban [2] et de la Palestine [3], les premiers sites urbains apparaissent au 7ème millénaire, comme celui de Ras Shamra [4] au nord de la côte syrienne, qui semble avoir été fondé vers 6500 av. jc de même que celui de Buqras sur l’Euphrate [5]. Le développement de la ville de Byblos [6], futur centre phénicien sur la côte libanaise, remonte à la fin du 6ème millénaire. En Anatolie [7], les premiers sites villageois apparaissent aussi vers 6000 av. jc Chatel Hyùk, dans la plaine de Konya [8] et en Iran [9] vers 6500.

Le niveau technique de ces civilisations est remarquable, céramiques et poteries, travail de l’obsidienne, vases et amulettes, fours… En Égypte, c’est entre 4500 et 4000 av. jc qu’apparaissent les premières concentrations humaines sédentaires.

À partir du 12ème siècle av. jc, les Grecs ont également considérablement développé l’urbanisme moyen-oriental.

L’Asie Mineure deviendra le siège de villes [10]. En Égypte, ce sera la fondation d’Alexandrie [11]. Ce sera ensuite le tour des Romains d’ajouter leur touche architecturale, aux villes du Moyen-Orient qu’ils conquièrent.

Depuis la plus haute Antiquité, le Moyen-Orient se distingue ainsi par un maillage de villes qui s’est densifié au cours des âges et qui a accumulé en strates les différents apports culturels, linguistiques et religieux.


L’histoire mésopotamienne dite aussi babylonienne, chaldéenne et assyrienne.

Le Bassin mésopotamien, avec ses prolongements sur le plateau iranien à l’est, le plateau anatolien au nord et la côte méditerranéenne à l’ouest, est le berceau de la sédentarisation et de l’urbanisation. Il est aussi, aux côtés dela vallée du Nil, le plus ancien producteur d’histoire et l’archétype des structures impériales. Du 7ème millénaire av. jc à l’écroulement de l’Empire ottoman [12] en 1919, ce sont ces structures qui vont organiser le Moyen-Orient et ses prolongements européen, asiatique et africain.

L’enchaînement d’épisodes de morcellement en petites royautés puis de recomposition en unités impériales plus larges est une constante de l’histoire du Moyen-Orient. La structure impériale n’est jamais acquise, mais la cité État royale n’est pas non plus durable. Le choc des flux migratoires et la dégradation de l’environnement agricole rythment les structurations et destructurations des entités politiques, dont les centres de pouvoir ont tendance à remonter du Sud vers le Nord.

La grande figure de cet empire est celle du roi Sargon, qui étendit sa domination jusqu’aux côtes méditerranéennes, au plateau anatolien et même peut-être aux franges du continent indien. Ce premier empire fut défait par une invasion des nomades goutites, qui, toutefois, laissa intacte l’activité économique des villes sumériennes. C’est ainsi que l’empire put renaître à la fin du 3ème millénaire et connaître un développement remarquable du droit civil et commercial qui prépara la venue du célèbre code d’Hammourabi [13] au début du 2ème millénaire.

L’ensablement progressif du delta mésopotamien, l’augmentation de la salinité de ses eaux et les infiltrations nomades amènent au déclin des centres de pouvoir akkado-sumériens du bassin inférieur ; le pouvoir central renaîtra, en conséquence, plus au nord, à Babylone [14], au centre du Bassin mésopotamien. La grande figure de l’Empire babylonien est le roi Hammourabi , qui refait l’unité de la Mésopotamie et édicte un « code » qui porte son nom, gravé sur une haute stèle de basalte aujourd’hui conservée au Louvre. Ce code, qui fut le grand apport de Babylone à la civilisation, détaille l’ensemble des prescriptions gouvernant les relations des différentes classes sociales, les transactions commerciales, financières et foncières, l’organisation de la justice par l’État, etc.

L’Empire babylonien entra en décomposition sous le coup des arrivées de nouveaux peuples nomades : les Kassites [15] en provenance des plateaux iraniens, les Élamites [16] aux origines inconnues et qui s’établissent en Chaldée [17] à l’est du Bassin mésopotamien, les Hittites [18] et les Mitanniens [19] arrivant d’Asie centrale, enfin les Araméens [20] en provenance du désert syrien et les Assyriens [21] en provenance de haute Mésopotamie. Mais Babylone restera un siège royal important pour les Kassites, de 1571 à 1153 av. jc. Divers empires et royautés néobabyloniens voient le jour entre 1206 et 538 av. jc. C’est ensuite une longue période d’éclipse, due aux attaques des tribus araméennes et à la domination assyrienne, jusqu’à la mainmise d’une dynastie chaldéenne sur le trône de Babylone, dont le règne s’étend de 627 à 539 et qui conquiert l’Assyrie au nord et le couloir syrien jusqu’à Tyr [22]. La figure dominante et tardive de cette période est le grand roi Nabuchodonosor II.


La haute Mésopotamie assyrienne de 2000 à 500 av. jc

On désigne par Assyrie la partie moyenne et haute de la vallée mésopotamienne, qui fut peuplée à l’origine par les Sumériens. L’histoire politique de l’Assyrie, tout comme sa cosmogonie et ses dieux, est intimement mêlée à celle des empires et royaumes sumériens. La première grande cité qui apparaît dans l’histoire porte ainsi le nom de son roi-dieu, Assour [23] vers 2500 ; entre les 28ème et 20ème siècles, elle deviendra un grand centre commercial pour tout l’ensemble mésopotamien. L’Assyrie sera déchirée par des querelles dynastiques entre des rois sumériens et des chefs de tribus amorrites qui, à partir d’Assour, mènent des conquêtes militaires en Cappadoce [24], en Anatolie et jusqu’au Liban. Un premier empire (14 au 12ème siècle) à la vie politique instable est définitivement déstructurée par des invasions en provenance du désert syrien de tribus araméennes et par celle des Élamites des plateaux iraniens. Un second empire (9ème au 7ème siècle) reprend les politiques de conquête et occupe le Croissant fertile et l’île de Chypre [25], ainsi que l’Égypte en 671. Deux figures majeures dans cet empire : celle de Sargon II, ou Sharron-Ken en assyrien , et celle d’ Assurbanipal , qui s’installe à Ninive [26].

Ce sont les Mèdes [27], nomades de souche indo-iranienne, qui abattront définitivement la puissance assyrienne au Moyen-Orient, caractérisée par la violence de ses méthodes de conquête, les disputes dynastiques et un droit pénal très strict, où la femme est plus exposée que l’homme au châtiment. La civilisation assyrienne, plus rude que la civilisation suméro-babylonienne de la basse vallée mésopotamienne, se rattache cependant à elle, aussi bien par l’origine humaine que par la langue et les structures sociales.

Avec la chute de l’entité assyrienne, la haute Mésopotamie devait cesser d’être le siège de structures politiques autonomes. Ses territoires et ses prolongements géographiques au confluent des monts anatoliens et de l’Azerbaïdjan [28] resteront constamment disputés, au cours des siècles, entre Grecs, Turcs et Iraniens, sans compter l’importante présence arménienne, aujourd’hui disparue.


Le Croissant fertile et l’ensemble syro-mésopotamien Cités phéniciennes et petits royaumes sémites (2ème et 1er millénaire).

C’est durant le 2ème millénaire que les villes phéniciennes connurent leur apogée. Ras Shamra [29], Byblos au centre de la côte libanaise et Tyr à son extrémité sud furent des ports importants qui jouèrent un rôle fondamental dans l’économie du Moyen-Orient. Les Phéniciens fondèrent des comptoirs commerciaux tout le long des côtes méditerranéennes, dont la célèbre Carthage [30] vers 814.

Notes

[1] La Syrie fut occupée successivement par les Cananéens, les Phéniciens, les Hébreux, les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Arméniens, les Romains, les Nabatéens, les Byzantins, les Arabes, et partiellement par les Croisés, par les Turcs Ottomans et enfin par les Français à qui la SDN confia un protectorat provisoire pour mettre en place, ainsi qu’au Liban, les conditions d’une future indépendance politique.

[2] Les premières traces de peuplement du Liban remontent à entre 7 000 et 5 000 ans av. jc. Le territoire est décrit dans la Bible comme « la terre du lait et du miel », et c’est donc en raison de l’abondance de ces richesses, que le pays a toujours attiré les conquérants tout au long des siècles. Le Liban fut la mère patrie des Phéniciens, ce peuple marin aventureux, rameau du peuple cananéen, qui a dominé pendant des siècles le commerce méditerranéen et fondé des comptoirs et des cités sur tout le pourtour de la Méditerranée dont Carthage, Palerme, Cadix, Tanger, Palma, la Sardaigne, la Sicile, les îles de Chypre et Ibiza, etc. Il s’ensuivit l’avènement de Cyrus II le Grand, un grand empereur perse. Après 200 ans de domination perse, les Grecs, sous l’égide d’Alexandre le Grand, attaquent et assiègent Tyr en 332 av. jc, alors la plus grande ville phénicienne, durant sept mois

[3] Le nom Palestine désigne la région historique et géographique du Proche-Orient située entre la mer Méditerranée et le désert à l’est du Jourdain et au nord du Sinaï. Si le terme « Palestine » est attesté depuis le 5ème siècle av. jc par Hérodote, il est officiellement donné à la région par l’empereur Hadrien au 2ème siècle, désireux de punir les Juifs de leur révolte en 132-135. Elle est centrée sur les régions de la Galilée, de la Samarie et de la Judée. Ses limites sont au nord la Phénicie et le mont Liban et au sud la Philistie et l’Idumée. À l’époque des croisades, le Pérée au nord-est de la mer Morte, la Batanée et la Décapole au-delà du Jourdain y étaient attachés. La Palestine peut désigner le territoire situé uniquement à l’ouest du Jourdain. Historiquement, elle correspond à Canaan, à la Terre d’Israël et fait partie de la région de Syrie (Syrie-Palestine). Les Arabes, qui ont conquis la Palestine sur les Byzantins dans les années 630, divisent la province d’al-Sham en cinq districts (jund), dont l’un garde le nom de « Palestine » et s’étend du Sinaï jusqu’à Akko (connue par les Chrétiens sous le nom de Saint-Jean-d’Acre) ; son chef-lieu est d’abord Ludd (Lod) puis, dès 717, ar-Ramlah (Ramla) et plus tard Jérusalem. Les autres villes les plus importantes sont Rafah, Gaza, Jaffa, Césarée, Naplouse et Jéricho. Ce district de « Palestine » était bordé au nord et à l’est par celui de « Jordanie », al-Urdunn, qui avait pour capitale Tibériade et incluait Akko et Tyr. Les frontières entre ces deux districts ont plusieurs fois varié au cours de l’histoire. À partir du 10ème siècle, cette division a commencé à tomber en désuétude, pour faire place finalement au royaume chrétien de Jérusalem. Sous le gouvernement des Croisés, est fondé en 1099, le royaume latin de Jérusalem ; Jérusalem redevient capitale d’un État. Après la défaite et le départ des Croisés, aux 12ème et 13ème siècles, les jund (districts) arabo-musulmans sont réintroduits, mais leurs frontières sont sans cesse redéfinies.

[4] Ougarit est une ancienne cité du Proche-Orient, située dans l’actuelle Ras Shamra (initialement nommée Ras ech-Chamra, « cap du fenouil »), à onze kilomètres au nord de Lattaquié, en Syrie. Cette capitale de l’ancien royaume homonyme était au débouché d’une route qui joignait la mer Méditerranée au bassin mésopotamien, entre l’Empire hittite au nord et la sphère d’influence égyptienne au sud.

[5] L’Euphrate est un fleuve d’Asie de 2 780 km de long. Il forme avec le Tigre dans sa partie basse la Mésopotamie. Son débit est particulièrement irrégulier puisque plus de la moitié de son flux s’écoule de mars à mai et que le débit peut tomber à 300 m3/s contre un débit moyen de 830 m3/s à l’entrée en Syrie. En période de crue, il peut atteindre 5 200 m3/s pouvant provoquer de graves inondations. Les deux branches mères de l’Euphrate naissent sur le haut-plateau anatolien : celle de l’ouest, ou Karasu, naît près d’Erzurum, dont elle traverse la plaine ; celle de l’est, le Murat, se forme au Nord du lac de Van, sur les flancs d’un contrefort occidental de l’Ararat. Il traverse ensuite la zone de piémont, zone aride partagée entre la Syrie et l’Irak. Arrivé aux environs de Ramadi en Irak, il entre dans la plaine fertile de Mésopotamie, passant par Fallujah à proximité de Bagdad, et puis à environ 1 km à l’ouest des ruines de Babylone. Il rejoint le Tigre dans le sud-est du pays à Qurna à environ 100 km au nord-ouest de Bassorah pour former le Chatt-el-Arab et se jeter dans le golfe Persique.

[6] Byblos (appelée aujourd’hui Jbeil) est une ville du Liban. Les Grecs la nommèrent Byblos, car c’est de Gebal que le papyrus était importé en Grèce. Elle se situe aujourd’hui sur le site de la ville moderne de Jbeil, dans le gouvernorat du Mont-Liban (actuel Liban), sur la côte méditerranéenne, à environ 40 kilomètres au nord de Beyrouth. Elle aurait été fondée vers 5000 av. jc. Dès le 4ème millénaire av. jc. Byblos est un centre commercial actif, trafiquant surtout avec l’Égypte antique avec laquelle elle exporte du bois du Liban. Ce rapprochement de l’Égypte a un effet durable sur l’art et la culture de Byblos, elle devient un centre religieux important où l‘on pratique le culte d’Osiris. Elle fait aussi commerce de textile et de vêtements avec la Mésopotamie, notamment avec la ville de Mari et également avec les Minoens de Crète. Les souverains amorrites de Byblos se font enterrer dans des tombeaux avec des objets égyptiens (Tombeau d’Ahiram, roi au 11ème siècle av. jc).

[7] L’Anatolie ou Asie Mineure est la péninsule située à l’extrémité occidentale de l’Asie. Dans le sens géographique strict, elle regroupe les terres situées à l’ouest d’une ligne Çoruh-Oronte, entre la Méditerranée, la mer de Marmara et la mer Noire, mais aujourd’hui elle désigne couramment toute la partie asiatique de la Turquie

[8] Konya est l’ancienne Ikuna, puis Iconium, de l’Antiquité, capitale de la Lycaonie. Remontant à un site de l’âge du cuivre daté d’environ 3 000 av. jc, elle est dominée successivement par les Hattis, les peuples de la mer, les Phrygiens, les Galates, les Cimmériens, les Perses, le royaume de Pergame. Elle est évangélisée par l’apôtre Paul entre 45 et 49, et c’est là qu’est née une de ses premières disciples, sainte Thècle d’Iconium.

[9] L’Iran est un pays d’Asie de l’Ouest, historiquement appelé la Perse. Bordé au nord par la mer Caspienne, au sud-est par le golfe d’Oman et au sud par le golfe Persique, l’Iran partage des frontières avec le Turkménistan au nord-est, l’Afghanistan à l’est, le Pakistan au sud-est, l’Irak à l’ouest et la Turquie, l’Arménie et l’Azerbaïdjan au nord-ouest. Le pays a une superficie de 1 648 195 km². L’Empire Élamite (précédé par la civilisation proto-élamite) établit un nouveau pouvoir régional dans le sud-ouest de l’Iran, et concurrence les empires voisins de Babylonie et d’Assyrie. C’est au cours du second millénaire avant notre ère qu’arrivent sur le plateau iranien divers peuples iraniens, provenant d’Asie centrale. Au milieu du 7ème siècle av. jc, les Mèdes, groupes de tribus établis au nord et au nord-ouest du pays, établissent leur pouvoir sur la région. À la fin de ce même siècle, les Mèdes et les Babyloniens se libèrent définitivement du joug assyrien en prenant Ninive en 612 av. jc. C’est à la même période qu’apparaissent les premières sources mentionnant Cyrus 1er, roi d’Anshan, petit-fils d’Achéménès, fondateur du premier Empire perse, celui des Achéménides

[10] Éphèse, Tarse, Milet, Heraclia, Pergame, Halicarnasse, Apamée, Séleucie, Laodicée, Europos

[11] Alexandrie est une ville en Égypte. Elle fut fondée par Alexandre le Grand en -331 av. jc. Dans l’Antiquité, elle a été la capitale du pays, un grand centre de commerce (port d’Égypte) et un des plus grands foyers culturels hellénistiques de la mer Méditerranée centré sur la fameuse bibliothèque, qui fonda sa notoriété. La ville d’Alexandrie est située à l’ouest du delta du Nil, entre le lac Maréotis et l’île de Pharos. Cette dernière était rattachée à la création de la ville par l’Heptastade, sorte de digue servant aussi d’aqueduc, qui a permis non seulement l’extension de la ville mais aussi la création de deux ports maritimes.

[12] L’Empire ottoman, connu historiquement en Europe de l’Ouest comme l’Empire turc, la Turquie ottomane ou simplement la Turquie, est un empire fondé à la fin du 13ème siècle au nord-ouest de l’Anatolie, dans la commune de Söğüt (actuelle province de Bilecik), par le chef tribal oghouze Osman 1er. Après 1354, les Ottomans sont entrés en Europe, et, avec la conquête des Balkans, le Beylik ottoman s’est transformé en un empire trans-continental. Après l’avoir encerclé puis réduit à sa capitale et à quelques lambeaux, les Ottomans ont mis fin à l’Empire byzantin en 1453 par la conquête de Constantinople sous le règne du sultan Mehmed II. Aux 15ème et 16ème siècles, à son apogée, sous le règne de Soliman 1er le Magnifique, l’Empire ottoman était un empire multinational et multilingue contrôlant une grande partie de l’Europe du Sud-Est, des parties de l’Europe centrale, de l’Asie occidentale, du Caucase, de l’Afrique du Nord, sauf le royaume du Maroc et le Sahara.

[13] Le Code de Hammurabi est un texte juridique babylonien daté d’environ 1750 av. jc, à ce jour le plus complet des codes de lois connus de la Mésopotamie antique. Il a été redécouvert en 1901-1902 à Suse en Iran, gravé sur une stèle de 2,25 mètres de haut comportant la quasi-totalité du texte en écriture cunéiforme et en langue akkadienne, exposée de nos jours au musée du Louvre à Paris. Il s’agit en fait d’une longue inscription royale, comportant un prologue et un épilogue glorifiant le souverain Hammurabi, qui a régné sur Babylone d’environ 1792 à 1750 av. jc, dont la majeure partie est constituée de décisions de justice.

[14] Babylone était une ville antique de Mésopotamie. C’est aujourd’hui un site archéologique majeur qui prend la forme d’un champ de ruines incluant des reconstructions partielles dans un but politique ou touristique. Elle est située sur l’Euphrate dans ce qui est aujourd’hui l’Irak, à environ 100 km au sud de l’actuelle Bagdad, près de la ville moderne de Hilla. À partir du début du 2ème millénaire av. jc, cette cité jusqu’alors d’importance mineure devient la capitale d’un royaume qui étend progressivement sa domination à toute la Basse Mésopotamie et même au-delà, sous le règne de Hammurabi dans la première moitié du 18ème siècle av. jc.

[15] Les Kassites ou Cassites sont un peuple de l’Orient ancien originaire selon toute vraisemblance des montagnes du Zagros. Ils apparaissent dans les sources babyloniennes dans le courant du 18ème siècle av. jc. Ils menacent les souverains de la Première Dynastie de Babylone par leurs raids. Après la prise de cette dernière par les Hittites en 1595 av. jc, un de leurs souverains prend le pouvoir dans cette ville. Il fonde ainsi la plus longue dynastie ayant régné dans cette cité, qui dure jusqu’à la prise de Babylone par les Élamites en 1155 av. jc. Avec les Kassites, Babylone aura définitivement assis sa domination sur le sud de la Mésopotamie, qui est alors nommé Karduniash (« pays des Kassites »). Les plus grands rois kassites auront été Burna-Buriash 1er, qui s’empare de la ville d’Isin, et instaure la domination kassite sur le pays de Sumer dans le courant du 15ème siècle av. jc, Kurigalzu (1er ou II), qui fonde la ville de Dûr-Kurigalzu (Aqar Quf), Kadashman-Enlil 1er et son fils Burna-Buriash II, connus par leur correspondance avec les pharaons égyptiens (milieu du 14ème siècle av. jc), et Kaštiliaš IV qui menace sérieusement l’Assyrie vers la fin du 13ème siècle av. jc. Les Kassites constituent encore une ethnie importante au 1er millénaire, et ils sont à l’occasion des adversaires des puissants Assyriens.

[16] L’Élam est un ancien pays occupant la partie sud-ouest du plateau Iranien, autour des actuelles provinces du Khuzistan et du Fars, qui correspondent à ses deux principales régions, celle de Suse et celle d’Anshan/Anzan. L’histoire de l’Élam est difficilement dissociable de celle de la Mésopotamie voisine, qui exerça une forte influence sur cette région. C’est au plus tard en 539av.jc que l’on doit considérer que les dernières principautés élamites sont elles aussi intégrées dans l’empire perse.

[17] La Chaldée est une région antique, située entre les cours inférieurs de l’Euphrate et du Tigre, correspondant, selon les textes, à une partie ou à la totalité de la Babylonie, dans le sud de la Mésopotamie (Irak actuel). Elle doit son nom à un peuple antique qui y résidait, les Chaldéens (akkadien Kaldu), qui sont sans doute d’origine ouest-sémitique et lié aux Araméens, et coexistaient en Babylonie avec ces derniers et les Babyloniens. Ils sont attestés dans les textes mésopotamiens du 9ème siècle av. jc. au 6ème siècle av. jc, périodes durant lesquelles ils ont constitué d’importantes confédérations tribales, qui ont prospéré durant la période de fragmentation politique qu’a connu la Babylonie, alors que l’Assyrie tentait de la placer sous sa coupe. Les Chaldéens sont essentiellement mentionnés dans les sources de l’époque comme les adversaires des Assyriens. Plusieurs de leurs chefs sont parvenus à occuper le trône de Babylone, sans jamais fonder de dynastie durable. Dans le Livre de la Genèse de la Bible hébraïque/Ancien Testament, le pays des Chaldéens est la région d’origine du patriarche Abraham. Ailleurs dans le corpus biblique, le terme est synonyme de Babylonie et Babylonien.

[18] Les Hittites sont un peuple ayant vécu en Anatolie au 2ème millénaire av. jc. Ils doivent leur nom à la région dans laquelle ils ont établi leur royaume principal, le Hatti, situé en Anatolie centrale autour de leur capitale, Hattusan. À partir de la seconde moitié du 17ème siècle avant notre ère, les rois du Hatti construisent un des plus puissants royaumes du Moyen-Orient, dominant l’Anatolie jusqu’aux alentours de 1200 av. jc. À partir du 14ème siècle avant notre ère, ils réussissent à faire passer la majeure partie de la Syrie sous leur coupe, ce qui les met en rivalité avec d’autres puissants royaumes du Moyen-Orient : l’Égypte, le Mitanni et l’Assyrie.

[19] Mitanni (ou Mittani) était un royaume du Proche-Orient ancien dont le centre était situé au nord-est de la Syrie actuelle, dans le triangle du Khabur, à peu près entre le 17ème siècle et le 13ème siècle avant notre ère. Il était peuplé en majorité de Hourrites, peuple qui doit son nom actuel à la région appelée Hurri, qui semble recouvrir une grande partie de la Haute Mésopotamie. Son élite et sa dynastie régnante, bien que hourrites, préservent cependant des traits archaïques indo-aryens qui traduisent peut-être des origines de ce peuple. Le nom du royaume provient peut-être du nom d’un certain Maitta. Ses voisins l’appelaient de différentes façons : Naharina pour les Égyptiens, Hanigalbat pour les Assyriens, ou encore Subartu dans certains cas. À son apogée, le Mitanni domine un vaste espace allant de la mer Méditerranée jusqu’au Zagros, dominant alors de riches royaumes, notamment en Syrie (Alep, Ugarit, Karkemish, Qatna, etc.). Il rivalise avec les autres grandes puissances du Moyen-Orient de la période, les Égyptiens et les Hittites, avant que les conflits contre ces derniers et les Assyriens ne causent sa chute.

[20] Les Araméens sont un ensemble de groupes ethniques du Proche-Orient ancien qui habitaient des régions de la Syrie et de la Mésopotamie au 1er millénaire av. jc. De petits États araméens se sont développés à partir du 11ème et 10ème siècle av. jc. durant les premiers temps de l’Âge du Fer. Les Araméens n’ont pourtant jamais développé une culture ou un État unifié. Ils sont devenus au milieu du 1er millénaire un élément important de la population de l’Assyrie et de la Babylonie, au point que leur langue, l’araméen, s’est répandue dans tout le Proche-Orient ancien.

[21] L’Assyrie est une ancienne région du Nord de la Mésopotamie, qui tire son nom de la ville d’Assur, qui est aussi celui de sa divinité tutélaire, le dieu Assur. À partir de cette région s’est formé au 2ème millénaire av. jc un royaume puissant qui est devenu par la suite un empire. Aux 8ème et 7ème siècles av. jc, l’Assyrie contrôle des territoires s’étendant sur la totalité ou sur une partie de plusieurs pays actuels tels l’Irak, la Syrie, le Liban, la Turquie ou encore l’Iran.

[22] Tyr se situe dans la Phénicie méridionale, à un peu plus de 70 km au sud de Beyrouth et à 35 km au sud de Sidon, presque à mi-chemin entre Sidon au nord et Acre au sud, et à quelques kilomètres au sud du Litani.

[23] Assur ou Assour, est une ancienne ville, capitale de l’Assyrie jusqu’au début du 9ème siècle av. jc, située sur la rive occidentale du Tigre. Ses ruines se trouvent actuellement sur le site de Qalʿat Sharqat, dans la plaine de Sharqat, à environ 110 kilomètres au sud de Mossoul. Le site principal est un promontoire dominant le fleuve, peuplé depuis au moins le début du 3ème millénaire av. jc.

[24] La Cappadoce est une région historique d’Asie Mineure située dans l’actuelle Turquie. Elle se situe à l’est de la Turquie centrale, autour de la ville de Nevşehir. La notion de « Cappadoce » est à la fois historique et géographique. Les contours en sont donc flous et varient considérablement selon les époques et les points de vue.

[25] L’île de Chypre, que les anciens Égyptiens nommaient « Alachia », les anciens Assyriens « Iatnana » et les Phéniciens « Enkomi », était dès l’Antiquité au carrefour d’importants courants commerciaux, assimilant au fil des siècles différentes cultures provenant de la Crète minoenne, de la Grèce mycénienne et de tout le pourtour du bassin Levantin ; son nom de « Kupros » signifie cuivre, en référence aux importants gisements de ce métal, qui assurèrent sa renommée et sa prospérité dans l’ensemble du bassin méditerranéen. Chypre était aussi connue pour ses nombreuses épices et plantations. L’histoire de Chypre fut très mouvementée et l’île subit de nombreuses tutelles : hellénistique, romaine, byzantine, arabe, franque, vénitienne, ottomane et enfin britannique.

[26] Ninive une ancienne ville de l’Assyrie, dans le Nord de la Mésopotamie. Elle se situait sur la rive est du Tigre, au confluent du Khosr, dans les faubourgs de la ville moderne de Mossoul, en Irak, dont le centre se trouve de l’autre côté du fleuve. Les deux sites principaux de la cité sont les collines de Kuyunjik et de Nebī Yūnus. Ninive est l’une des plus anciennes cités de Mésopotamie. Elle était un important carrefour de routes commerciales traversant le Tigre. Elle occupait une position stratégique sur la grande route entre la mer Méditerranée et le plateau iranien, ce qui lui a apporté la prospérité, de sorte qu’elle est devenue l’une des plus grandes cités de toute la région. Elle doit néanmoins sa plus grande expansion urbaine au choix du roi assyrien Sennacherib d’en faire la capitale de son grand empire au début du 7ème siècle av. jc. Ninive est alors entourée de remparts de briques sur une longueur de 12 km. L’espace total de la cité couvrait 750 hectares à son apogée.

[27] Les Mèdes étaient un ancien peuple iranien qui vivait dans une région du nord-ouest de l’Iran. Aux alentours de 1100 à 1000 av. jc, ils occupaient la région montagneuse du nord-ouest de l’Iran et la région nord-est et orientale de la Mésopotamie située dans la région de Hamadan (Ecbatane). On pense que leur émergence en Iran s’est produite entre 800 av. jc et 700 av. jc. Au 7ème siècle av. jc, tout l’ouest de l’Iran et certains autres territoires étaient sous domination mède, mais leur extension géographique précise reste inconnue. Bien qu’une place importante dans l’histoire du Moyen-Orient antique lui soit généralement reconnue, ce peuple n’a laissé aucune source textuelle permettant de reconstituer son histoire.

[28] Pays du Caucase situé sur la ligne de division entre l’Europe et l’Asie. Sa capitale est Bakou, sa langue officielle est l’azéri et sa monnaie est le manat. Du 7ème au 10ème siècles, la région connaît un essor politique, sous les Sajides, les Chirvanchahs, les Salarides, les Ravvadides et les Cheddadides. Au 12ème siècle, après l’effondrement de l’Empire seldjoukide, les Atabegs d’Azerbaïdjan règnent depuis leur capitale de Nakhitchevan, puis d’Ardabil, et enfin de Tabriz, sur l’Azerbaïdjan iranien actuel et sur l’Arran (l’Azerbaïdjan moderne). Leur territoire est ensuite conquis par le Khwarezmchahs Jalal ad-Din au 13ème siècle, dont l’État succombe ensuite aux Mongols. Au 13ème siècle, l’Empire mongol des Khulaguides est fondé, avec sa capitale à Tabriz.

[29] près de Lattaquié en Syrie

[30] Carthage est une ville tunisienne située au nord-est de la capitale Tunis. L’ancienne cité punique, détruite puis reconstruite par les Romains qui en font la capitale de la province d’Afrique proconsulaire, est aujourd’hui l’une des municipalités les plus huppées du Grand Tunis, résidence officielle du président de la République, regroupant de nombreuses résidences d’ambassadeurs ou de richissimes fortunes tunisiennes et expatriées. La ville possède encore de nombreux sites archéologiques, romains pour la plupart avec quelques éléments puniques,