597 av. jc à 73 : Les Juifs après l’exil de Babylone
En 586 av. jc, suite à plusieurs révoltes des Hébreux, le roi de Babylone [1] Nabuchodonor II a rasé le Temple de Jérusalem [2] et déporté sur les bords du Tigre [3] la plus grande partie de la population de la ville.
Les prophètes tels Jérémie et Ézéchiel ont vu dans cet exil de Babylone la sanction méritée par le peuple hébreu pour avoir désobéi à Dieu. Il n’empêche qu’à Babylone [4], cependant, les Juifs ont gagné en prospérité et la religion israélite s’est affermie.
Au bout de 50 ans, Cyrus II, le Grand Roi des Perses [5], conquiert la Babylonie [6] en 539, et une partie de la diaspora choisit de retourner en Judée [7] tout en demeurant sous la tutelle des Perses.
Les Juifs de retour de Babylone reconstruisent le Temple dès 516 av. jc. Ils adoptent l’araméen [8] comme langue d’usage. Leur langue ancestrale, l’hébreu, reste employée pour la liturgie.
Vers 440 av. jc, en présence du gouverneur Néhémie, le sacrificateur Esdras lit solennellement les livres de la Loi de Moïse. De ce jour, ces 5 premiers livres de la Bible, ou Pentateuque [9] deviennent la loi de l’État, la Torah [10].
Les Juifs rejettent les Grecs
Un siècle plus tard, l’empire perse s’effondre sous les coups que lui porte le Macédonien [11] Alexandre le Grand. Alexandre avait régné 12 ans quand il mourut. Ses officiers nobles prirent le pouvoir chacun dans son fief, ainsi que le rappelle le premier livre des Maccabées [12], dans la Bible [13].
La Judée passe comme l’Égypte sous la tutelle des Lagides [14], descendants de Lagos, général d’Alexandre, puis en 198 av. jc sous la tutelle des Séleucides [15] de Syrie [16], descendants de Séleucos.
Sous le règne de ces souverains hellénistiques de langue grecque, les prêtres du temple de Jérusalem codifient les rites religieux dans l’un des futurs livres de la Bible, le Lévitique [17].
Des scribes [18] complètent par ailleurs les récits des origines du peuple juif dans le livre dit Deutéronome [19]. Les écrits bibliques prennent alors leur forme presque définitive et sont traduits en grec dans la diaspora juive d’Alexandrie [20] entre 301 et 150 av.jc. Selon la légende, cette traduction serait l’œuvre de 72 sages, les Septante, d’où le nom de cette version de la Bible qui servit ensuite aux premières traductions latines.
De la domination séleucide, la tradition juive garde un mauvais souvenir du roi Antiochos IV Épiphane. En 169 av. jc, celui-ci pille le Temple puis, l’année suivante, instaure dans le sanctuaire un culte royal et interdit toutes les pratiques juives [21]. Avec son approbation, de jeunes Juifs osent même bâtir à Jérusalem un gymnase [22] C’est un défi à la pudeur coutumière des habitants.
Un soulèvement populaire, de dimension religieuse, se produit alors, sous la conduite de la famille des Maccabées [23].
En 153 av. jc, les souverains séleucides s’accommodent de la prise de pouvoir par Jonathan puis Simon Maccabée. Ceux-ci restaurent l’autonomie du pays sous un régime théocratique dirigé par des rois, les Asmonéens [24], qui vont se comporter comme tous les souverains de leur époque, battant monnaie, construisant des palais et des mausolées, utilisant la diplomatie et la guerre pour faire exister leur État. Ils rétablissent les rites religieux juifs dans leur pureté.
En réaction à l’hellénisme, le judaïsme se définit avec encore plus de force qu’auparavant. C’est à cette époque qu’est rédigé le livre de Daniel [25] qui introduit dans la Bible l’idée de martyr, victime innocente de sa foi et l’idée d’apocalypse, message d’espérance sur la fin des temps.
L’épopée des Maccabées est racontée en grec dans des livres qui portent leur nom, dont 2 seront repris dans le corpus biblique chrétien. Le livre d’Esther [26], qui est une fiction rédigée en grec traitant de la résistance et de la ruse est, lui, incorporé aux bibles juives.
Le pouvoir asmonéen cumule les fonctions royales et celle de grand-prêtre du Temple [27], ce qui déplait à de nombreux juifs. C’est ainsi qu’au premier siècle av. jc, des groupes revendiquent leur rupture avec Jérusalem : les Esséniens [28], contestent la légitimité du grand-prêtre. Ils partent vivre au désert, à Qumrân [29] probablement, où les archéologues ont retrouvé les manuscrits de la Mer Morte [30], les plus anciens manuscrits bibliques jamais découverts, aux côtés de textes de règlements d’une communauté très rigoriste sur les règles de pureté.
Apparaissent aussi les Pharisiens [31], juifs pieux qui se réunissent dans les synagogues pour discuter de l’interprétation de la Torah.
En 63 av. jc, 2 frères, Aristobule II et Hyrcan II, se disputent le pouvoir. Hyrcan fait appel au général romain Pompée, alors en Syrie. Rome est depuis un siècle allié des Asmonéens. Pompée prend Jérusalem [32] et consolide le pouvoir d’Hyrcan II au détriment d’Aristobule. Mais le prix à payer est lourd : Hyrcan perd le titre de roi et doit verser un tribut à Rome.
Le pays a perdu son indépendance et Pompée re-découpe le territoire pour laisser Hyrcan n’administrer que la Judée sous le contrôle d’un gouverneur, l’Idumée [33], la Galilée [34]]] et la Perée [35]. Les villes de la côte ne font plus partie du royaume.
Le conseiller d’Hyrcan, Antipater prend de plus en plus d’importance. Il lutte contre Antigone, le fils d’Aristobule qui s’est allié aux Parthes [36] pour envahir la Judée et faire prisonnier Hyrcan. En 37, Antipater parvient avec l’aide des Romains à prendre le pouvoir à Jérusalem sous le nom d’Hérode le Grand, ami et allié du peuple romain.
Son règne correspond à une période de paix et de prospérité économique relative. Le souverain transforme de façon grandiose le Temple de Jérusalem , construit et embellit à tour de bras les cités de son royaume. Il meurt en 4 avant notre ère, alors que vient de naître, en 6 ou 7, un juif galiléen, originaire de Nazareth [37], nommé Jésus…
Les fils d’Hérode se partagent le territoire puis son petit-fils, Agrippa 1er réunifie pour un temps le royaume à partir de 37, toujours sous la tutelle de Rome. Son fils Agrippa II doit composer avec les procurateurs [38] romains et va affronter la première révolte juive [39], en 66 à Jérusalem.
La mauvaise situation économique, la corruption des administrateurs romains, leur idolâtrie païenne attisent la haine de la population qui va soutenir un mouvement de Pharisiens radicaux les Zélotes [40] dans leur détermination à débarrasser la Judée de l’occupant romain pour hâter la fin des temps.
Malgré l’extension du mouvement, la révolte est écrasée parTitus qui prend Jérusalem en 70 [41] et ramène à Rome, pour son triomphe, des objets pris dans le Temple. En 73, prend fin le siège de Massada [42], dernier bastion de résistance héroïque, par le suicide collectif des insurgés. La Judée est exsangue.
Pourtant, 50 ans plus tard, sans que l’on en connaisse exactement les raisons, les Juifs se soulèvent à nouveau contre les Romains. C’est la seconde révolte [43] qui, elle aussi, sera écrasée 3 ans plus tard.
L’empereur Hadrien interdit aux Juifs de résider à Jérusalem, rase le Temple et reconstruit une colonie païenne : “Aelia Capitolina”.
Les Juifs de Judée se réfugient sur la côte, à Alexandrie ou en Galilée. C’est dans cette dernière région que les rabbins, rassemblés dans les synagogues vont réfléchir et interpréter ces événements dramatiques. Ils vont compiler au début du 3ème siècle, les interprétations orales de la Loi en un recueil de préceptes : la Mishna [44].
Un peu plus tard, ce recueil sera inclus dans un ouvrage fondamental qui rassemble aussi des commentaires exégétiques, des coutumes, de l’histoire, des pensées : le Talmud [45] . Ces commentaires savants de la Torah seront développés d’une part à Jérusalem, de l’autre à Babylone, par les juifs demeurés sur place. Ces textes, et tout particulièrement le Talmud de Babylone, sont à la base du judaïsme tel qu’il se pratique encore aujourd’hui. Ils vont permettre aux Juifs de vivre désormais leur religion sans le Temple de Jérusalem.
Notes
[1] Le royaume de Babylone s’est épanoui en Mésopotamie du sud du début du 2ème millénaire avant jc jusqu’en 539 av. jc, date de la prise de sa capitale par le roi Cyrus II de Perse. Cet État s’affirme à partir de la cité de Babylone dans le courant du 18ème siècle av. jc, sous l’impulsion du plus grand roi de sa première dynastie, Hammurabi. Après son pillage par les Hittites en 1595 av jc, Babylone passe sous l’autorité d’une dynastie d’origine kassite qui stabilise ce royaume pendant plus de quatre siècles. Cette période marque le début de la rivalité avec le royaume voisin situé au nord, l’Assyrie, qui marque les siècles suivants. Après plusieurs siècles d’instabilité entre 1100 et 800 av. jc, la Babylonie passe sous la coupe de l’Assyrie pendant plus un siècle (728-626 av. jc), avant d’initier une réaction qui aboutit à la destruction de l’Assyrie et à la formation de l’empire néo-babylonien (626-539 av. jc) par Nabopolassar et Nabuchodonosor II. Cette dernière phase de l’histoire du royaume de Babylone est brève, s’achevant en 539 av. jc par sa conquête par le roi perse Cyrus II. Dès lors, Babylone n’est plus dominée par une dynastie d’origine autochtone : aux Perses Achéménides (539-331 av. jc) succèdent les Grecs Séleucides (311-141 av. jc), puis les Parthes Arsacides (141 av. jc-224 ap. jc). La Babylonie conserve néanmoins sa prospérité jusqu’aux débuts de notre ère, tandis que sa culture millénaire s’éteint lentement.
[2] Le Temple de Salomon, également connu comme le premier temple de Jérusalem est selon la Bible hébraïque (I Rois 6-8 & II Chroniques 3-5), un lieu de culte édifié par le roi Salomon sur le mont Moria et détruit lors du siège de Jérusalem par l’armée babylonienne de Nabuchodonosor II.
[3] Le Tigre est un fleuve de Mésopotamie long de 1 900 km. Ce fleuve prend sa source en Turquie comme l’autre grand fleuve de la région l’Euphrate.
[4] Babylone était une ville antique de Mésopotamie. C’est aujourd’hui un site archéologique majeur qui prend la forme d’un champ de ruines incluant des reconstructions partielles dans un but politique ou touristique. Elle est située sur l’Euphrate dans ce qui est aujourd’hui l’Irak, à environ 100 km au sud de l’actuelle Bagdad, près de la ville moderne de Hilla. À partir du début du 2ème millénaire av. jc, cette cité jusqu’alors d’importance mineure devient la capitale d’un royaume qui étend progressivement sa domination à toute la Basse Mésopotamie et même au-delà, sous le règne de Hammurabi dans la première moitié du 18ème siècle av. jc.
[5] La Perse désigne le territoire gouverné par les rois achéménides. L’apogée de la Perse antique est représentée par la dynastie achéménide, dont les conquérants Darius 1er et Xerxès 1er ont étendu le territoire allant jusqu’en Inde. Convoitée, cette région sera ensuite conquise par Alexandre le Grand au 4ème siècle av. jc, par les Parthes dans la seconde moitié du 3ème siècle av. jc, par les troupes musulmanes au 7ème siècle, par Gengis Khan au 13ème siècle, par Tamerlan au 14ème siècle.
[6] La Babylonie était une satrapie centrale de l’Empire perse, abritant d’importantes villes comme la capitale de l’empire, Babylone, depuis le 6ème siècle av. .jc. C’est dans sa capitale qu’a eu lieu le premier partage de l’empire d’Alexandre après sa mort en 323. Elle est une région située dans le sud-est de l’Asie Mineure. Selon Strabon, la Babylonie a pour bornes la Susiane à l’est, la péninsule arabique à l’ouest et la Mésopotamie au nord. La Babylonie est traversée par l’Euphrate du nord au sud, jusqu’au Golfe Persique, ce qui correspond au sud de l’Irak actuel. La capitale de cette satrapie est Babylone.
[7] La Judée est le nom historique et biblique d’une région montagneuse qui correspond aujourd’hui à une partie de la Cisjordanie et du sud d’Israël. Son nom vient de la tribu de Juda dont elle constituait le territoire. Dans l’Antiquité, c’était une région plutôt reculée au relief escarpé. La Judée a été le centre de plusieurs royaumes et provinces antiques : le royaume de Juda à l’âge du fer, la province perse de Yehoud Medinata, les dynasties des hasmonéens et des hérodiens puis la province romaine de Iudaea.
[8] Les Araméens sont un ensemble de groupes ethniques du Proche-Orient ancien qui habitaient des régions de la Syrie et de la Mésopotamie au 1er millénaire av. jc. De petits États araméens se sont développés à partir du 11ème et 10ème siècle av. jc. durant les premiers temps de l’Âge du Fer. Les Araméens n’ont pourtant jamais développé une culture ou un État unifié. Ils sont devenus au milieu du 1er millénaire un élément important de la population de l’Assyrie et de la Babylonie, au point que leur langue, l’araméen, s’est répandue dans tout le Proche-Orient ancien.
[9] c’est-à-dire des cinq premiers livres de la Bible, livres qui constituent la Torah juive et sont appelés la « Loi de Moïse » dans le judaïsme
[10] La Torah ou Thora est, selon la tradition du judaïsme, l’enseignement divin transmis par Dieu à Moïse sur le mont Sinaï et retransmis au travers de ses cinq livres ainsi que l’ensemble des enseignements qui en découlent. Elle est composée de cinq livres désignés en hébreu par un des premiers mots du texte et traditionnellement en français : la Genèse (Berēshīṯ : Commencement), l’Exode (Shemōṯ : Noms), le Lévitique (Wayyiqrā : Et il appela), les Nombres (Bamiḏbar : Dans le désert) et le Deutéronome (Devarim : Paroles). Elle contient, selon la tradition juive, 613 commandements
[11] Le royaume de Macédoine est un État antique situé au nord de la Grèce correspondant aujourd’hui principalement à la Macédoine grecque. Il est centré sur la partie nord-est de la péninsule grecque, bordé par l’Épire à l’ouest, la Péonie au nord, la Thrace à l’est et la Thessalie au sud. Royaume périphérique de la Grèce aux époques archaïque et classique, il devient l’État dominant du monde grec durant l’époque hellénistique. L’existence du royaume est attestée au tout début du 7ème siècle av. jc avec à sa tête la dynastie des Argéades. Il connaît un formidable essor sous le règne de Philippe II qui étend sa domination sur la Grèce continentale en évinçant Athènes et la ligue chalcidienne pour ensuite fonder la Ligue de Corinthe. Son fils Alexandre le Grand est à l’origine de la conquête de l’immense empire perse et de l’expansion de l’hellénisme en Asie à la fin du 4ème siècle av. jc. Après sa mort, la Macédoine passe brièvement sous la tutelle des Antipatrides dans le contexte des guerres des diadoques. En 277, la royauté échoit à Antigone II Gonatas qui installe la dynastie des Antigonides qui règne jusqu’en 168, date à laquelle la Macédoine est conquise par les Romains. En 146 la Macédoine devient une province romaine.
[12] Le premier livre des Maccabées relate la révolte des Maccabées depuis le déclenchement de la révolte en Judée contre les souverains séleucides et jusqu’au règne de Jean Hyrcan. Il couvre une période d’environ 40 ans entre 175 et 135 av. jc.
[13] La Bible est un ensemble de textes sacrés pour les juifs et les chrétiens. Les diverses confessions peuvent inclure des livres différents dans leurs canons, dans un ordre différent. Les textes eux-mêmes ne sont pas toujours identiques d’une religion à l’autre. La Bible rassemble une collection d’écrits très variés (récits des origines, textes législatifs, récits historiques, textes sapientiaux, prophétiques, poétiques, hagiographies, épîtres) dont la rédaction s’est échelonnée entre le 8ème siècle av. jc et le 2ème siècle av. jc pour l’Ancien Testament, et la deuxième moitié du 1er siècle, voire le début du 2ème siècle pour le Nouveau Testament.
[14] Les Lagides ou Ptolémées sont une dynastie pharaonique issue du général macédonien Ptolémée, fils de Lagos (d’où l’appellation « lagide »), qui règne sur l’Égypte de 323 à 30 av. jc.
[15] Les Séleucides sont une dynastie hellénistique issue de Séleucos 1er, l’un des diadoques d’Alexandre le Grand, qui a constitué un empire formé de la majeure partie des territoires orientaux conquis par Alexandre, allant de l’Anatolie à l’Indus. Le cœur politique du royaume se situe en Syrie, d’où l’appellation courante de « rois de Syrie ». Les Séleucides règnent jusqu’au 2ème siècle av. jc sur la Babylonie et la Mésopotamie dans la continuité des Perses achéménides.
[16] La Syrie fut occupée successivement par les Cananéens, les Phéniciens, les Hébreux, les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Arméniens, les Romains, les Nabatéens, les Byzantins, les Arabes, et partiellement par les Croisés, par les Turcs Ottomans et enfin par les Français à qui la SDN confia un protectorat provisoire pour mettre en place, ainsi qu’au Liban, les conditions d’une future indépendance politique.
[17] Le Lévitique est le troisième des cinq livres de la Torah (Pentateuque). Il doit son nom au terme « lévite », désignant les membres de la tribu de Lévi, traditionnellement préposés au Temple et dont sont issus les prêtres (Cohanim). Il parle des devoirs sacerdotaux en Israël. Il met l’accent sur la sainteté de Dieu et le code selon lequel son peuple pouvait vivre pour devenir saint. Son but est d’enseigner les préceptes moraux et les rituels religieux de la loi de Moïse.
[18] Un scribe est, au sens historique, une personne qui pratique l’écriture. Son activité consiste à écrire à la main des textes administratifs, religieux et juridiques ou des documents privés, et à en faire des copies. Il peut alors être assimilé à un copiste ou à un écrivain public.
[19] Le Deutéronome peut être lu comme le cinquième livre de la Bible hébraïque ou Ancien Testament et dernier de la Torah (le Pentateuque chrétien) ou comme le premier livre de l’historiographie deutéronomiste. Il contient le récit des derniers discours de Moïse aux Israélites et le récit de sa mort, avant qu’ils n’entrent au pays de Canaan, sur l’autre rive du Jourdain. Il est intitulé en hébreu Devarim, c’est-à-dire Paroles, qui sont les premiers mots du texte ou Michné Torah, la répétition de la Torah.
[20] Alexandrie est une ville en Égypte. Elle fut fondée par Alexandre le Grand en -331 av. jc. Dans l’Antiquité, elle a été la capitale du pays, un grand centre de commerce (port d’Égypte) et un des plus grands foyers culturels hellénistiques de la mer Méditerranée centré sur la fameuse bibliothèque, qui fonda sa notoriété. La ville d’Alexandrie est située à l’ouest du delta du Nil, entre le lac Maréotis et l’île de Pharos. Cette dernière était rattachée à la création de la ville par l’Heptastade, sorte de digue servant aussi d’aqueduc, qui a permis non seulement l’extension de la ville mais aussi la création de deux ports maritimes.
[21] circoncision, respect du sabbat et pureté de la nourriture
[22] autrement dit un lieu où l’on pratique des exercices sportifs en étant nus !
[23] Les Maccabées, Macabées, Machabées ou Macchabées sont une famille juive qui mena la résistance contre la politique d’hellénisation pratiquée par les Séleucides au 2ème siècle av. jc et soutenue par une partie des élites juives hellénisées. Ils fondèrent la dynastie des Hasmonéens.
[24] Les Hasmonéens sont une dynastie qui parvient au pouvoir en Judée au cours de la révolte des Maccabées que Mattathias un prêtre de la lignée sacerdotale de Yehoyarib initie en 168-167 av. jc et auxquels se joignent les hassidéens. Dans les livres qui n’ont été conservés que par la tradition chrétienne, cette dynastie est aussi appelée Maccabées.
[25] Le Livre de Daniel, écrit en hébreu et en araméen, fait partie de la Bible hébraïque (Tanakh) (plus précisément des Ketouvim) et de la Bible chrétienne (plus précisément des Prophètes de l’Ancien Testament). Le texte de la Bible chrétienne contient une partie supplémentaire appelée partie deutérocanonique, et écrite en grec. Le livre décrit des événements se déroulant de la captivité du peuple juif à Babylone sous Nabuchodonosor II, le roi de Babylone entre 605 et 562 av. jc, jusqu’à l’époque séleucide sous Antiochos IV, entre 175 et 163 av. jc.
[26] Le livre ou rouleau d’Esther est le vingt-et-unième livre de la Bible hébraïque. Il fait partie des Ketouvim selon la tradition juive et des Livres historiques de l’Ancien Testament selon la tradition chrétienne. Il rapporte une série d’événements se déroulant sur plusieurs années : Esther, d’origine juive, est la favorite du plus puissant souverain de son époque Xerxès 1er. Or, sous son règne, le grand vizir Haman intrigue et obtient de pouvoir exterminer toute la population juive. Devant pareille menace, Mardochée fait appel à sa cousine Esther afin qu’elle obtienne du roi l’annulation du décret qui les condamne. Xerxès 1er informé par prend toutes les mesures nécessaires pour protéger la population juive, et condamne le vizir, ainsi que tous ses fils, à être pendus au poteau destiné initialement à Mardochée.
[27] Le grand prêtre est le titre que portait le premier des prêtres dans la religion israélite ancienne et dans le judaïsme classique, depuis l’émergence de la nation israélite jusqu’à la destruction du Second Temple de Jérusalem. Les grands prêtres, comme d’ailleurs tous les prêtres, appartenaient à la lignée d’Aaron. Pendant la période du Second Temple, le grand prêtre exerça souvent la charge de président du Sanhédrin. Son rôle déclina avec l’occupation romaine (à partir de 63 av. jc) puis la fonction de grand Prêtre disparut avec la destruction du Second Temple.
[28] Les esséniens sont un mouvement du judaïsme de la période du Second Temple qui a prospéré à partir du 2ème siècle av.jc et dont l’existence est attestée au 1er siècle en Judée. Ils sont mentionnés dans Apologia pro Judaeis (« Apologie en faveur des Juifs »)1 et Quod omnis probus liber sit (« Tout homme vertueux est libre ») de Philon d’Alexandrie, dans la Guerre des Juifs et les Antiquités judaïques de Flavius Josèphe, ainsi que dans une courte notice figurant dans l’Histoire naturelle de Pline l’Ancien. Le philosophe et chroniqueur judéo-alexandrin Philon et l’historien judéo-romain Josèphe rapportent qu’il existait des esséniens en grand nombre, et que plusieurs milliers vivaient dans la Judée romaine. Pour Flavius Josèphe, les esséniens sont la troisième secte de la société juive de Palestine, avec les pharisiens et les sadducéens. Il décrit les esséniens comme des communautés d’ascètes, volontairement pauvres, pratiquant l’immersion quotidienne et l’abstinence des plaisirs du monde.
[29] Qumrân est un site archéologique en Cisjordanie en surplomb de la rive ouest de la mer Morte, à la limite historique de la Judée, de l’Idumée et de la Pérée et sur le territoire de la province romaine de Judée au moment où le site a été attaqué et détruit par les Romains (vers 68-70). L’implantation a eu lieu pendant l’époque hellénistique et pourrait avoir été construite durant le règne de Jean Hyrcan, (134-104 avant notre ère) ou un peu plus tard, et a été occupée la plupart du temps jusqu’à ce qu’elle soit détruite par les Romains vers 70. L’établissement a été construit sur les ruines d’un fortin israélite de l’âge du fer. Le site est surtout connu comme étant le plus proche des grottes dans lesquelles les manuscrits de la mer Morte ont été cachés dans des grottes situées sur des falaises abruptes et désertiques ou en dessous, dans la terrasse marneuse.
[30] Les manuscrits de la mer Morte, également appelés manuscrits de Qumran, sont un ensemble de parchemins et de fragments de papyrus principalement en hébreu, mais aussi en araméen et en grec, mis au jour principalement entre 1947 et 1956 à proximité du site de Qumrân, alors en Palestine mandataire (1947-1948), puis en Cisjordanie. La découverte de ces quelque 970 manuscrits copiés entre le 3ème siècle av. jc et le Ier siècle a été faite dans 12 grottes où ils avaient été entreposés. Parmi les documents découverts figurent de nombreux livres de la Bible hébraïque (l’Ancien Testament des chrétiens). Antérieurs de plusieurs siècles aux plus anciens exemplaires du texte hébreu connus jusqu’alors, ces manuscrits présentent un intérêt considérable pour l’histoire de la Bible. Ils ont été fréquemment attribués, mais sans preuve définitive, au groupe des Esséniens.
[31] Les pharisiens sont l’un des partis juifs en activité en Judée pendant la période du Second Temple (2ème siècle av.jc/1er siècle). Leur courant de pensée est appelé « pharisaïsme » ou « pharisianisme ». De nombreux enseignements des pharisiens sont incorporés à la tradition rabbinique. Ils se distinguent notamment par le recours à la Torah orale pour fixer la loi juive.
[32] Ville du Proche-Orient que les Israéliens ont érigée en capitale, que les Palestiniens souhaiteraient comme capitale et qui tient une place centrale dans les religions juive, chrétienne et musulmane. La ville s’étend sur 125,1 km². En 130, l’empereur romain Hadrien change le nom de Jérusalem en « AElia Capitolina », (Aelius, nom de famille d’Hadrien ; Capitolina, en hommage au dieu de Rome, Jupiter capitolin) et il refonde la ville. Devenue païenne, elle est la seule agglomération de la Palestine à être interdite aux Juifs jusqu’en 638. Durant plusieurs siècles, elle est simplement appelée Aelia, jusqu’en 325 où Constantin lui redonne son nom. Après la conquête musulmane du calife Omar en 638, elle devient Iliya en arabe, ou Bayt al-Maqdis (« Maison du Sanctuaire »), équivalent du terme hébreu Beit ha-Mikdash (« Maison sainte »), tous deux désignant le Temple de Jérusalem, ou le lieu du voyage et d’ascension de Mahomet, al-Aqsa, où se situait auparavant le temple juif
[33] L’Idumée est le nom d’une région limitrophe de la Judée pendant la période du Second Temple. Elle s’étend du sud des monts de Judée au nord du Néguev.
[34] [[La Galilée est souvent citée dans l’Ancien Testament, et sa partie septentrionale évoquée comme "la Galilée des Gentils" dans le Nouveau Testament. Elle est décrite par Flavius Josèphe qui évoque son histoire, son peuplement sa géographie, et lui donne deux parties : la Galilée supérieure, en grande partie peuplée de Gentils, et la Galilée inférieure, en grande partie peuplée de Juifs. Son nom de Galilée pourrait venir d’un peuplement celte, comme plus au nord la Galatie. Elle recouvrait avant la Captivité les territoires des tribus d’Issacar, de Zabulon, de Nephthali et d’Asher. Comme les Galiléens étaient de bons cultivateurs, plantant des figuiers, des oliviers, des noyers, des palmiers, des habiles artisans et de bons pêcheurs, la Galilée était prospère avec 400 villes, certaines très peuplées.
[35] aujourd’hui Transjordanie
[36] La Parthie est une région historique située au nord-est du plateau iranien, ancienne satrapie de l’empire des Achéménides et berceau de l’Empire parthe qui domine le plateau iranien et par intermittence la Mésopotamie entre 190 av. jc. et 224 ap. jc. Les frontières de la Parthie sont la chaîne montagneuse du Kopet-Dag au nord (aujourd’hui la frontière entre Iran et Turkménistan) et le désert du Dasht-e Kavir au sud. À l’ouest se trouve la Médie, au nord-ouest l’Hyrcanie, au nord-est la Margiane et au sud-est l’Arie. Cette région est fertile et bien irriguée pendant l’antiquité, et compte aussi de grandes forêts à cette époque.
[37] Nazareth est une ville du nord d’Israël, en Galilée. C’est la plus grande ville arabe du pays, les habitants sont principalement musulmans et chrétiens. La tradition chrétienne fait de Nazareth la ville de Joseph et de Marie, et de l’enfance de Jésus
[38] Dans la Rome antique le terme procurateur désigne au départ un personnage nommé par un autre pour s’occuper d’une tâche précise, mais l’usage le plus courant du terme, à partir d’Auguste désigne un fonctionnaire impérial choisi par l’empereur romain dans l’ordre équestre ou parmi ses anciens esclaves, on parle alors de procurateur affranchi.
[39] La première guerre judéo-romaine, qui s’est déroulée entre 66 et 73., parfois appelée la Grande Révolte, fut la première des trois révoltes des juifs de la province de Judée contre l’Empire romain, telle que relatée principalement par Flavius Josèphe. Elle commença en 66, à la suite des tensions religieuses croissantes entre Grecs et Juifs. Elle s’acheva lorsque les légions romaines de Titus assiégèrent, pillèrent puis détruisirent Jérusalem et le temple d’Hérode en 70 (en 68 selon les sages du Talmud) puis les places fortes des Juifs (principalement Gamla en 67 et Massada en 73).
[40] Les Zélotes, sont les groupes qui combattent le pouvoir romain les armes à la main pendant la Première Guerre judéo romaine. Appelés aussi Galiléens, ils se révoltent initialement contre le recensement de Quirinius en 6 : le recensement viole d’une part un interdit biblique (seul Dieu est le comptable autorisé des âmes) mais d’autre part prépare l’institution de l’impôt « par tête ». En se radicalisant, ils finissent par s’attaquer aussi bien à leurs compatriotes jugés timorés ou soupçonnés de collaborer avec les Romains, qu’aux païens qui pensent-ils souillent la Terre promise par leur seule présence. Les Zélotes constituent un des courants actifs du judaïsme du premier siècle. Secte juive anti-romaine, ils sont les principaux instigateurs de la révolte contre Rome : ils se défendent contre Titus avec acharnement, pendant le siège et après la prise de Jérusalem, en 70. La répression romaine est sans appel : ceux qui sont faits prisonniers sont crucifiés. Beaucoup préfèrent mourir dans des suicides collectifs
[41] Le siège de Jérusalem en 70 est l’événement décisif de la première guerre judéo-romaine, la chute de Massada en 73 ou 74 y mettant un terme. L’armée romaine, menée par le futur empereur Titus, qui est secondé par Tibère Alexandre, assiège et conquiert la ville de Jérusalem, qui avait été tenue par ses défenseurs juifs depuis 66. La ville est mise à sac, et le second Temple de Jérusalem détruit. Seul le mur d’enceinte occidental subsiste. La destruction du Temple est un événement majeur pour l’histoire et la tradition juives commémoré annuellement par les Juifs lors du jeûne du 9 Av. Elle est également importante pour la théologie chrétienne. Cet événement a été conté en détail par le dirigeant juif Flavius Josèphe passé au service des Romains puis devenu historien.
[42] Le siège et la prise de Massada, forteresse surplombant la Mer morte, fut le dernier engagement de grande ampleur de l’armée romaine en Judée. Cette victoire romaine mit fin à une guerre sanglante qui avait duré huit ans ( de 66 à 74) malgré l’écrasante supériorité romaine et qui avait requise pas moins de cinq généraux successifs.
[43] La révolte de Bar Kokhba (132/135) ou seconde guerre judéo-romaine, est la seconde insurrection des juifs de la province de Judée contre l’Empire romain, et la dernière des guerres judéo-romaines. Certaines sources la mentionnent comme la troisième révolte, en comptant les émeutes de 115-117, connues sous le nom de guerre de Quietus, écrasées par le général Lusius Quietus qui a réprimé ces révoltes en Adiabène, à Édesse et en Assyrie, puis en Syrie et en Judée
[44] La Mishna est la première et la plus importante des sources rabbiniques obtenues par compilation écrite des lois orales juives, projet défendu par les pharisiens, et considéré comme le premier ouvrage de littérature rabbinique. La Mishna est écrite en hébreu. Le terme Mishna fait à la fois référence à l’ouvrage recensant l’opinion et les conclusions des rabbins de l’époque on parle alors de La Mishna et aux conclusions des rabbins elles-mêmes on parle alors d’une ou des mishnayot (pluriel de mishna). Elle comporte six ordres, eux-mêmes divisés en traités. Chaque traité comporte plusieurs chapitres. Il est d’usage de faire référence à une Mishna par : le nom du traité, suivi du numéro du chapitre, lui-même suivi du numéro de la mishna. Les auteurs sont les « Tannaïm » ou répétiteurs, car ils « répétaient » les traditions apprises de leurs maîtres.
[45] Le Talmud est l’un des textes fondamentaux du judaïsme rabbinique et la base de sa Halakha (« Loi »). Rédigé dans un mélange d’hébreu et de judéo-araméen et composé de la Mishna et de la Guemara, il compile les discussions rabbiniques sur les divers sujets de la Loi juive telle qu’exposée dans la Bible hébraïque et son versant oral, abordant entre autres le droit civil et matrimonial mais traitant au détour de ces questions de points d’éthique, de mythes, de médecine, de génie et autres. Divisé en six ordres (shisha sedarim, abrégé Sha"s), il existe deux versions du Talmud, dites Talmud de Jérusalem et Talmud de Babylone.