Les premiers hommes vivaient dans des abris sous roche et tiraient leur subsistance de la chasse, de la pêche et de la cueillette... Ainsi vivaient par exemple les hommes qui décorèrent les grottes de Lascaux [1] et d’Altamira [2] 16 000 ans avant notre ère.
Nomades et peu nombreux, ils parcouraient la terre en quête de nourriture. Ils jouissaient sans trop de mal des fruits de la Terre, d’autant qu’après la dernière glaciation, qui remonte à 16 000 ans av. jc, le réchauffement du climat avait favorisé dans les zones tempérées la prolifération du gibier, des céréales [3] et des légumineuses [4].
Ces premiers hommes utilisaient des pierres et des os pour se défendre, découper la viande et déterrer les racines. Pour rendre ces outils rudimentaires plus coupants et plus pointus, ils les taillaient avec des pierres dures [5].
Au cours du demi millénaire suivant entre 10 000 à 9 500 av. jc., dans la même région, les Khiamiens [6] multiplient les représentations de femmes. Il s’agit de figurines en calcaire assimilables à une déesse Mère. Elles cohabitent avec des représentations de taureaux, le taureau étant le symbole de la force virile et indomptable.
Avec les Natoufiens [7] du Mont Carmel en Israël [8], qui vécurent 10 000 ans av. jc, nous découvrons le plus ancien ami de l’homme : le chien. C’est le premier exemple de domestication animale... Les hommes du Mésolithique ont attendu 3 000 ans avant de domestiquer un nouvel animal : la chèvre.
Le Néolithique est la dernière période de la Préhistoire, après le Paléolithique supérieur. Elle est caractérisée par la naissance de l’agriculture et de l’élevage ainsi que la mise au point de techniques raffinées pour la taille des outils en pierre. Mais aussi par l’apparition des premiers villages.
Dans la période qui s’étire entre 12 500 et 7 500 av. jc et au-delà, l’humanité connaît une première expansion démographique, de quelques centaines de milliers à quelques dizaines de millions d’individus.
De petites communautés humaines commencent à se grouper dans des villages permanents. Puis elles développent l’agriculture en complément de la chasse, de la pêche et de la cueillette. Elles pratiquent ensuite l’élevage et enfin cultivent les arts du feu, notamment la poterie et la métallurgie du bronze.
Les hommes cessent d’être seulement des prédateurs qui puisent leur subsistance dans la nature. Ils deviennent des producteurs qui renouvellent ce qu’ils consomment [9] par les semis et l’élevage. Ce changement est observé au Moyen-Orient et presque simultanément en Chine du nord, au Sahara et dans la Cordillère des Andes.
Des deux millénaires qui s’écoulent entre 9 500 et 7 500 av. jc, il nous reste des vestiges remarquables sur le site de Jéricho [10], comme sur celui de Mureybet [11].
Une nouvelle architecture émerge avec des maisons à plan rectangulaire. La forme ronde est dès lors réservée aux maisons communautaires ou aux sanctuaires. Les maisons rectangulaires non enterrées et les premières chèvres domestiquées témoignent de la volonté des hommes de s’affranchir des éléments naturels et de les dominer.
La révolution néolithique se diffuse assez vite du Levant [12] vers l’Anatolie [13]. On en trouve les traces à Cayönu [14] et Nevali [15] ainsi qu’à Catal Hüyük [16]. Ce dernier montre des maisons resserrées, auxquelles on accède par le toit à cause du climat froid de la région. Ce village aurait été fondé vers 7 500 avant notre ère.
La révolution néolithique se clôt avec l’apparition de la poterie et des premiers objets métalliques.
Moulées à la main et cuites au four, les premières poteries sont fragiles. Elles n’en permettent pas moins des changements culinaires importants en autorisant la préparation de soupes et bouillies.
La poterie surgit au Japon dès le 12ème millénaire avant notre ère et dans le Sahara au 9ème millénaire, soit bien avant l’invention de l’agriculture !