Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Aldfrith

samedi 18 juin 2022, par ljallamion

Aldfrith (mort en 704 ou 705)

Roi de Northumbrie de 685 à sa mort

Fils du roi Oswiu et de la princesse irlandaise Fín , Aldfrith passe sa jeunesse en Irlande.

En 685, son demi-frère aîné Ecgfrith est tué à la bataille de Nechtansmere [1] contre les Pictes [2] et Aldfrith est tiré du monastère d’Iona [3] pour lui succéder. Ses 20 années de règne sont paisibles et principalement marquées par des disputes entre le roi et l’évêque d’York [4] Wilfrid, un personnage majeur de la jeune Église northumbrienne [5]. Il est apparemment le premier souverain de ce royaume à frapper des sceattas [6].

Bède le Vénérable, Alcuin et Étienne de Ripon décrivent Aldfrith comme un homme d’une grande érudition, et quelques-unes de ses œuvres subsistent.

Son règne marque le début d’une période florissante pour la Northumbrie dans le domaine culturel, avec notamment la production des Évangiles de Lindisfarne [7] et du Codex Amiatinus [8]. À sa mort, le trône est disputé entre les partisans de son jeune fils Osred 1er et ceux d’ Eadwulf , d’ascendance inconnue, qui s’empare brièvement du pouvoir.

Vers l’an 600, la majeure partie de l’actuelle Angleterre est dominée par les Anglo-Saxons [9]. Les 2 royaumes anglo-saxons les plus septentrionaux sont la Bernicie [10], entre le Forth [11] et la Tees [12], et le Deira [13], entre la Tees et l’Humber [14]. Ces deux royaumes sont unis sous un seul souverain vers 605, lorsque le roi AEthelfrith de Bernicie soumet le Deira à son autorité. Son royaume prend le nom de Northumbrie, en référence à sa position au nord du Humber.

Edwin, le successeur d’AEthelfrith, est issu de la lignée des rois de Deira. Après son arrivée au pouvoir, en 616, il bannit les fils de son prédécesseur. Deux d’entre eux, Oswald et Oswiu, séjournent alors un temps au Dal Riada [15]. Oswiu est encore un enfant à cette époque, et il grandit dans un environnement irlandais.

Par sa mère, il serait apparenté au sage Cenn Fáelad mac Aillila et à l’évêque Finan de Lindisfarne . En accord avec le droit irlandais, c’est à la famille de Fín, les descendants d’ Eógan mac Néill , de prendre en charge l’éducation d’Aldfrith. Du côté northumbrien, en revanche, l’Église ne considère pas l’union des parents d’Aldfrith comme un mariage légitime, et il est décrit comme le fils d’une concubine dans certaines sources.

La mort d’Edwin, en 633, permet à Oswald et Oswiu de rentrer en Northumbrie, où ils se succèdent sur le trône. D’après Bède le Vénérable, leur pouvoir s’étend au-delà des frontières de leur royaume : Oswiu exerce sa suzeraineté sur les Anglo-Saxons, les Pictes, les Gaëls [16] du Dal Riada et plusieurs royaumes bretons du nord-ouest de l’Angleterre et du sud de l’Écosse. L’influence d’Oswiu diminue après l’avènement de Wulfhere de Mercie, en 658, mais il reste roi de Northumbrie jusqu’à sa mort, en 670.

Ecgfrith, son successeur, est l’un des fils de sa deuxième femme Eanflæd. Il ne parvient pas à rétablir l’autorité exercée par son père sur les royaumes du Sud, en particulier la Mercie [17] dont le roi AEthelred, frère de Wulfhere, lui inflige une défaite cinglante sur la Trent [18] en 679.

Bien qu’il ait été marié à deux reprises, Ecgfrith n’a pas d’enfants. Ses deux frères sont morts avant lui : Alhfrith n’est plus mentionné après 664, et AElfwine trouve la mort durant la bataille de la Trent en 679 [19]. C’est peut-être pour cette raison qu’il envoie une armée en Irlande en 684. Les troupes northumbriennes, commandées par un certain Berht, ravagent la plaine de Brega [20], détruisant plusieurs églises et emportent des otages avec elles. Il est possible que cette incursion ait eu pour but de décourager d’éventuels partisans des revendications d’Aldfrith sur le trône de Northumbrie. Des motifs religieux ont également pu peser dans la balance.

Bénéficiant du prestige de sa dynastie, Aldfrith succède à Ecgfrith sans heurt, malgré l’existence probable de rivaux pour le trône. Il est possible qu’il ait reçu le soutien de ses voisins pictes et gaels. Un érudit paisible comme Aldfrith représente une menace moindre pour eux qu’un va-t’en-guerre potentiel du calibre d’un Oswiu ou d’un Ecgfrith. Effectivement, hormis une bataille avec les Pictes en 697 ou 698 durant laquelle Berht trouve la mort, aucun affrontement n’est rapporté sous le règne d’Aldfrith.

Le royaume d’Aldfrith s’étend sur la Bernicie et le Deira, mais ces deux régions conservent des identités distinctes.

Au sud, la frontière entre la Northumbrie et la Mercie traverse l’Angleterre d’est en ouest, suivant le Humber, l’Ouse [21] et la Don [22] jusqu’à la Mersey [23].

La situation est moins claire dans le nord du royaume. Il semble que le pouvoir y soit exercé par des sous-rois, dont certains appartiennent peut-être à des dynasties britanniques autochtones. Le général Berht appartient peut-être à l’une de ces familles

L’Église est l’une des puissances majeures en Northumbrie. Outre son autorité spirituelle, elle bénéficie d’une position économique forte. Le pays étant dépourvu de grands centres urbains, les principales églises et abbayes sont des lieux importants pour le commerce, et les membres de l’Église détiennent également de grandes propriétés foncières.

Aldfrith semble avoir bénéficié du soutien des principaux prélats du royaume, notamment l’évêque Cuthbert de Lindisfarne et l’abbesse Ælfflæd de Whitby , qui n’est autre que sa demi-sœur. Il entretient également de bonnes relations avec Aldhelm , qui devient par la suite évêque de Sherborne [24], dans le Wessex [25]. Comme Aldfrith, Aldhelm a reçu une éducation irlandaise, mais en Grande-Bretagne, à l’abbaye de Malmesbury [26]. C’est Aldhelm qui confère à Aldfrith le sacrement de confirmation, et les deux hommes entretiennent une correspondance dont subsistent certaines lettres. Il rencontre le roi dans les années 680 pour négocier la libération des prisonniers irlandais capturés lors de l’expédition de Berht en 684.

Décrit comme un érudit par Bède, Aldfrith se distingue des rois anglo-saxons qui l’ont précédé, davantage réputés pour leur ardeur au combat que pour leur savoir.

Aldfrith entretient des relations tumultueuses avec Wilfrid, le principal homme d’Église de Northumbrie. Ancien évêque d’York, Wilfrid a été exilé par Ecgfrith, le prédécesseur d’Aldfrith. À la demande pressante de l’archevêque Théodore, le roi autorise son retour en Northumbrie en 686. L’adhésion d’Aldfrith aux coutumes de l’Église celtique, conséquence de sa jeunesse irlandaise, explique en partie l’antipathie entre Wilfrid et lui, mais la véritable cause de leurs dissensions est le refus par Wilfrid d’accepter la division de son vaste diocèse de Northumbrie, décidée par Théodore en 677, décision sur laquelle Aldfrith n’a aucunement l’intention de revenir. La brouille est consommée en 692, date à laquelle Wilfrid est à nouveau chassé de Northumbrie.

L’évêque se réfugie en Mercie, où il bénéficie du soutien constant du roi AEthelred. Aldfrith convoque un concile à Austerfield [27] en 702 ou 703 pour débattre de son éventuel retour. L’évêque déchu y assiste, mais il n’obtient pas gain de cause. Le roi propose même d’utiliser son armée pour le contraindre à accepter la décision du concile, mais les évêques présents lui rappellent qu’il a garanti un sauf-conduit à Wilfrid.

De retour en Mercie, Wilfrid se voit encore excommunié par ses ennemis parmi les évêques. Il se rend à Rome pour plaider sa cause auprès du pape Jean VI , qui lui remet des lettres adressées à Aldfrith dans lesquelles il ordonne le rétablissement de Wilfrid dans toutes ses fonctions. Le roi refuse d’obéir au pape, et Wilfrid reste en disgrâce jusqu’à la mort d’Aldfrith

Le règne d’Aldfrith marque le début d’un âge d’or pour le royaume de Northumbrie qui dure jusqu’à la fin du 8ème siècle. Cette période, qui voit l’épanouissement de l’art hiberno-saxon [28], est illustrée par la rédaction des Évangiles de Lindisfarne, l’œuvre de Bède et les premières missions anglo-saxonnes vers le continent.

Les premières pièces de monnaie northumbriennes pourraient avoir été frappées sous le règne d’Aldfrith. C’est à cette époque qu’apparaissent les sceattas, des pièces en argent qui remplacent le lourd thrymsa en or, peu pratique. Fait exceptionnel pour l’époque, les monnaies d’Aldfrith portent son nom plutôt que celui des monnayeurs qui les ont frappées. Il est écrit en onciale irlandaise.

Aldfrith est marié avec Cuthburh, la sœur du roi Ine de Wessex, l’un des plus puissants monarques anglo-saxons. D’après la Chronique anglo-saxonne [29], Cuthburh se sépare d’Aldfrith et fonde une abbaye à Wimborne Minster [30], dont elle devient l’abbesse.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Richard N. Bailey, « Bewcastle », dans Michael Lapidge, John Blair, Simon Keynes et Donald Scragg (éd.), The Wiley Blackwell Encyclopedia of Anglo-Saxon England, Wiley Blackwell, 2014, 2e éd. (ISBN 978-0-470-65632-7).

Notes

[1] La bataille de Dun Nechtain ou bataille de Nechtansmere se déroule le 20 mai 685. Elle oppose les Pictes du roi Bridei mac Bili aux Northumbriens du roi Ecgfrith et se solde par une défaite écrasante des seconds. Cherchant à raffermir l’hégémonie exercée par ses prédécesseurs sur les Pictes, Ecgfrith s’enfonce dans le territoire picte contre l’avis de ses conseillers. Il tombe dans une embuscade en pourchassant les troupes pictes qui feignent de battre en retraite. L’affrontement coûte la vie à la majeure partie de l’armée northumbrienne, ainsi qu’à Ecgfrith lui-même. Grâce à cette bataille, les Pictes assurent définitivement leur indépendance vis-à-vis de la Northumbrie.

[2] Les Pictes étaient un peuple établi principalement dans les Lowlands de l’Écosse. Les migrations Pictes s’installent entre les différentes vagues de migrations goïdeliques (gaëliques) et gallo-britonniques. Leurs ancêtres seraient venus du continent à la fin de la préhistoire, peut-être au cours du 1er millénaire avant jc. Leur première mention est due à l’orateur breton Eumenius, en 297, ce dernier les cite aux côtés des Hibernii (les Irlandais) comme ennemis des Bretons.

[3] Iona est une petite île du nord-ouest de l’Écosse, dans les Hébrides intérieures, séparée de l’île de Mull par le détroit d’Iona. L’île, avec 4,8 km du nord au sud et 2,4 km de d’est en ouest, s’étend sur 800 hectares. Le point le plus élevé, Dun I, culmine à 101 m. En 563, saint Colomba d’Iona ou Columcille, exilé d’Irlande, a fondé un monastère sur l’île sous le double patronage de Conall mac Comgaill, roi de Dal Riada, et de Brude mac Maelchon, roi des Pictes. Sa communauté connut une belle évolution, comme en témoignent les croix savamment sculptées et les pierres tombales, mais fut décimée par les invasions nordiques au 8ème et au 9ème siècles.

[4] L’archevêque d’York est le troisième personnage de l’Église d’Angleterre, après le gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre (c’est-à-dire le monarque) et l’archevêque de Cantorbéry (le primus inter pares de tous les primats anglicans).

[5] La Northumbrie est un royaume médiéval situé dans le nord de l’actuelle Angleterre et constituait l’un des principaux royaumes de l’Heptarchie. Sa notoriété est surtout liée à son rôle dans la propagation du christianisme nicéen dans l’île et à la constitution d’un centre culturel d’importance européenne avec l’archevêché d’York. Le nom de Northumbria désigne à l’origine les terres envahies par les Angles au 6ème siècle situées au nord de la rivière Humber. La Northumbrie en tant que royaume se constitue au début du 7ème siècle par l’union de deux autres entités Angles : celle de Bernicie (Bernicia) au nord et celle de Deirie (Deira) au sud.

[6] de petites pièces d’argent qui remplacent les lourdes monnaies en or utilisées jusqu’alors par les Anglo-Saxons

[7] Les Évangiles de Lindisfarne sont un manuscrit enluminé en latin. Ils comprennent les quatre Évangiles du Nouveau Testament et ont été réalisés à Lindisfarne, dans le royaume de Northumbrie, entre la fin du 7ème et le début du 8ème siècle. Le manuscrit de Lindisfarne est généralement considéré comme le plus bel exemple de l’art religieux si particulier de ce royaume, qui combine des influences celtiques et anglo-saxonnes et en fait la symbiose dans un « art irlando-saxon »

[8] Le Codex Amiatinus est un manuscrit de la traduction Vulgate de la Bible en latin, copié en Northumbrie entre 692 et 716. Il est aujourd’hui conservé à la Bibliotheca Laurentiana de Florence. L’Amiatinus est un des plus anciens témoins conservés des traductions latines de saint Jérôme réunies en un seul volume. Son texte contient très peu de leçons uniques, ce qui fait dire aux éditeurs critiques de la Vulgate que « tout l’intérêt de l’Amiatinus réside donc dans les leçons qu’il partage avec les manuscrits de son groupe ou des groupes voisins ». Il a servi, avec d’autres manuscrits, à la reconstitution critique du texte des traductions de la Bible effectuées par saint Jérôme, dont les manuscrits originaux - déjà corrompu de son vivant par l’incurie des copistes - n’a pas survécu.

[9] un ensemble de peuples germaniques Angles, Saxons et Jutes, entre autres venus du continent

[10] La Bernicie est un royaume anglo-saxon situé dans le nord de l’Angleterre et le sud de l’Écosse actuelles. Fondé au 6ème siècle, il est uni au royaume voisin de Deira au début du 7ème siècle pour former le royaume de Northumbrie. Son territoire se serait étendu depuis la Tyne vers le nord, atteignant finalement le Firth of Forth. Sa frontière occidentale s’est graduellement étendue, mordant sur les royaumes de langue brittonique de Rheged, Gododdin et Dumbarton. La résidence royale principale est le château de Bamburgh, près de l’île de Lindisfarne.

[11] Le Forth est un des principaux fleuves d’Écosse. Long de 47 km, il prend sa source au loch Ard dans le Parc national des Trossachs et du Loch Lomond, à l’ouest de Stirling. Il coule ensuite vers l’est à travers la ville de Stirling. À partir de Stirling, le fleuve s’élargit et commence à subir l’influence de la marée. C’est d’ailleurs à cet endroit qui se situe le dernier passage à gué. Il continue ensuite toujours plus à l’est, jusqu’à Kincardine où commence alors l’estuaire du Firth of Forth au bord duquel se trouve Édimbourg.

[12] La Tees est un fleuve d’Angleterre, long de 137 km, dont la source se trouve au Cross Fell (dans les Pennines) et qui débouche en mer du Nord entre Hartlepool et Redcar. C’est le 19ème plus long fleuve du Royaume-Uni.

[13] Le Deira est un royaume anglo-saxon des 6ème et 7ème siècles. Selon Siméon de Durham, le royaume s’étendait de l’Humber à la Tyne, mais le pays était désert au nord de la Tees. Après l’absorption du royaume d’Ebrauc, York devint la capitale du Deira. Avant cela, la capitale se situait probablement près de Pocklington. Le premier roi angle dont nous avons connaissance est AElle, qui conquit le royaume sur les Bretons à la fin du 6ème siècle. Le royaume fut ensuite sujet du roi AEthelfrith de Bernicie, qui unifia les deux royaumes pour former le royaume de Northumbrie. Après la mort d’AEthelfrith, le fils d’AElle, Edwin de Deira, régna sur les deux royaumes, de 616 à 633. Son neveu Osric lui succéda, puis Oswine, qui fut assassiné par Oswiu, en 651. Durant les années qui suivirent, le royaume fut gouverné par AEthelwald, le fils d’Oswald de Northumbrie puis en tant que royaume vassal successivement par trois fils d’Oswiu de Northumbrie.

[14] Le Humber est un grand estuaire maritime de la côte est du Nord de l’Angleterre situé entre les comtés traditionnels du Yorkshire, au nord, et du Lincolnshire, au sud. C’est l’embouchure commune des rivières Ouse et Trent. Le Humber est un des principaux estuaires d’Angleterre. Placé au premier plan d’un point de vue géographique, il fut également le théâtre d’une histoire riche, qui remonte aux temps des Anglo-Saxons puis connut l’âge d’or du Yorkshire.

[15] un royaume gaélique qui s’étend sur le nord-est de l’Irlande et le sud-ouest de l’Écosse

[16] Les Gall Gàidheal formèrent un peuple qui domina une grande partie de la mer d’Irlande et de l’ouest de l’Écosse pendant presque tout le Moyen Âge. Ils étaient à la fois d’origine scandinave et gaelle et, dans leur ensemble, ils avaient adopté un large mélange de ces deux cultures. Ils étaient généralement connus par leur nom gaélique, Gall-Gàidheal, qu’ils utilisaient eux-mêmes et qui signifie littéralement « Étranger-Gael ». Ce nom a connu une multitude de variations dues aux différences chronologiques et géographiques de la langue gaélique. Les étrangers-Gaëls étaient originaires des colonies vikings d’Irlande et d’Écosse. Ils furent sujets à un phénomène de gaélicisation, qui débuta dès le 9ème siècle par des mariages mixtes avec des autochtones gaéliques, sauf en Cumbria, et par l’adoption de la langue gaélique et de certaines coutumes locales. Beaucoup abandonnèrent leur culte originel des dieux nordiques, et ils se convertirent au christianisme, ce qui contribua à la gaélicisation. Ces Scandinaves gaélicisés dominèrent la région de la mer d’Irlande jusqu’à la période normande au 12ème siècle. Ils fondèrent des royaumes durables, comme ceux de l’île de Man, d’Argyll, de Dublin, de York et de Galloway. Le Seigneur des Îles, une seigneurie qui dura jusqu’au 16ème siècle, ainsi que beaucoup d’autres dirigeants d’Écosse et d’Irlande, prétendait descendre des étrangers-Gaëls. Leur colonisation en Angleterre s’est limitée au nord-ouest.

[17] La Mercie est l’un des sept royaumes de l’Heptarchie anglo-saxonne, avec Tamworth pour capitale. Entre 600 et 850, la Mercie fit quatorze fois la guerre au Wessex voisin, onze fois aux Gallois, et mena dix-huit campagnes contre d’autres ennemis - encore ne s’agit-il là que des conflits dont nous avons gardé la trace. Elle est fondée par les Angles rassemblés et menés un an auparavant, depuis les côtes marécageuses proches du Wash vers l’actuelle région des Midlands en Angleterre, par Creoda (ou Crida), premier roi connu des Merciens, peut-être en partie légendaire, qui accèda au pouvoir en 585. Ces Midlands (« terres du milieu ») regroupent les comtés actuels de Gloucester, Worcester, Leicester, Northampton, Bedford, Buckingham, Derby, Nottingham, Hereford, Warwick, Chester et Lincoln.

[18] La Trent est l’un des principaux fleuves d’Angleterre. Elle prend sa source dans le Staffordshire (non loin de Birmingham), puis parcourt les Midlands de l’Ouest avant de rejoindre l’estuaire de Humber qui s’ouvre sur la mer du Nord. Elle est navigable sur 188 km, principalement par un canal. La Trent marque la frontière entre deux anciennes provinces anglaises, Norroy (c’est-à-dire « roi du Nord ») et Clarenceux.

[19] La bataille de la Trent eut lieu 679, près du fleuve Trent, et opposa les troupes merciennes d’Æthelred aux troupes northumbriennes d’Ecgfrith. Grâce à leur victoire, les Merciens mirent fin à l’hégémonie de la Northumbrie sur le nord de l’Angleterre.

[20] L’origine du nom du royaume de Brega est Mag Breg, la plaine de Brega, dans les actuels Comté de Meath et de Dublin. Annexé au 6ème siècle par les Uí Néill descendants de Conall Criamthain un fils de Niall Noigiallach Le royaume de Brega comprenait la Colline de Tara site où les Ard ri Érenn étalent traditionnellement proclamés

[21] L’Ouse est un cours d’eau du Yorkshire du Nord, en Angleterre. Elle traverse York et Selby et rejoint la Trent à Faxfleet pour former le grand estuaire Humber.

[22] Le Don est une rivière du Yorkshire du Sud, Angleterre, et un affluent de l’Ouse, donc un sous-affluent de la Trent.

[23] La Mersey est un fleuve du nord-ouest de l’Angleterre qui se jette dans la Mer d’Irlande.

[24] Le diocèse de Sherborne est fondé vers 705 par Aldhelm. Il s’étend à l’origine sur tout le Sud-Ouest de l’Angleterre, correspondant aux comtés de Cornouailles, Devon, Somerset et Dorset. Les Cornouailles en sont détachées au 9ème siècle pour former un diocèse séparé. Après la mort de l’évêque Asser en 908 ou 909, il est divisé en trois sièges correspondant aux trois comtés restants : Crediton pour le Devon, Wells pour le Somerset, et Sherborne ne conservant que le Devon. L’évêque Herman de Ramsbury devient également titulaire du siège de Sherborne en 1058. Il unifie les deux diocèses et déplace leur siège à Old Sarum en 1075, à la suite du concile de Londres. Par la suite ce diocèse deviendra le diocèse de Salisbury, dans la province de Cantorbéry, et son siège sera la cathédrale de Salisbury.

[25] Le Wessex est l’un des royaumes fondés par les Anglo-Saxons en Angleterre durant le Haut Moyen Âge. Il s’étend sur une partie du sud-ouest de la Grande-Bretagne, entre la Domnonée à l’ouest, la Mercie au nord et les royaumes de Kent, de Sussex et d’Essex à l’est. Au IXe siècle, le Wessex est le dernier royaume anglo-saxon à résister aux invasions vikings.

[26] L’abbaye de Malmesbury, située dans la ville du même nom dans le Wiltshire (Angleterre), est un ancien monastère bénédictin fondé vers 676 par l’érudit et poète Aldhelm, neveu du roi Ina du Wessex. En 941, le roi Athelstan d’Angleterre fut enterré dans l’abbaye. Au 11ème siècle elle recelait la deuxième plus vaste bibliothèque d’Europe et était considérée comme l’un des centres européens du savoir. Elle fut continuellement en activité depuis sa fondation au 7ème siècle jusqu’à la dissolution des monastères.

[27] Austerfield est un village et une paroisse civile du Yorkshire du Sud, en Angleterre.

[28] L’art insulaire, également connu sous le nom d’art hiberno-saxon, a été produit en Grande-Bretagne post-romaine. Le terme dérive de insula, le terme latin pour « île » ; à cette époque, la Grande-Bretagne et l’Irlande (île) partagent un style largement commun différent de celui du reste de l’Europe. Les historiens de l’art regroupent généralement l’art insulaire dans le mouvement artistique de la période de l’art des migrations, ainsi que de l’art occidental du Haut Moyen Âge. C’est la combinaison de ces deux traditions qui donne au style son caractère particulier. La plupart des arts insulaires proviennent du mouvement monastique irlandais du christianisme celtique, ou de la ferronnerie pour l’élite laïque. La période commence vers 600 avec la combinaison des styles de l’art celte et de l’art anglo-saxon. Une caractéristique distinctive majeure est la décoration d’entrelacs, en particulier telle qu’on la trouve à Sutton Hoo, en Est-Anglie.

[29] La Chronique anglo-saxonne est un ensemble d’annales en vieil anglais relatant l’histoire des Anglo-Saxons. Le manuscrit original est probablement rédigé dans le royaume de Wessex sous le règne d’Alfred le Grand, à la fin du 9ème siècle. De multiples copies sont distribuées aux monastères d’Angleterre et ensuite mises à jour indépendamment les unes des autres.

[30] Wimborne Minster ou simplement Wimborne, est une ville et une paroisse civile du Dorset, en Angleterre. Elle est située dans l’est du comté, au confluent de l’Allen et de la Stour, dans les Dorset Heaths. La grande ville la plus proche est Poole, à 8 km au sud. La ville doit son nom à l’église de Wimborne Minster, fondée sous la forme d’une abbaye au début du 8ème siècle.