Né en Northumbrie [1], orphelin, il entre au monastère de Jarrow [2] en 680 où il restera jusqu’à sa mort, en 735. Il fut proclamé docteur de l’Église. Il embrassa toutes les sciences de son temps. Fondateur du comput [3], il fut l’homme le plus distingué de son siècle. Il refusa les propositions du pape Sergius qui l’appelait à Rome.
Il est l’auteur d’ouvrages techniques qui devaient former le socle d’un savoir scientifique médiéval, en plus de 40 livres, dans un latin impeccable.
Le tombeau de Bède le Vénérable est situé dans la crypte de la cathédrale de Durham [4], au nord de l’Angleterre.
De culture et de langue latines, il est l’auteur d’une œuvre considérable. Très populaire en Europe durant tout le Moyen Âge, il est aujourd’hui surtout connu comme l’historien des Angles [5] par son œuvre maîtresse, Historia ecclesiastica gentis anglorum [6], achevée en 731 ou en 732.
À côté de son Histoire, amateur de patristique, il rédigea plusieurs ouvrages de mathématiques et de philosophie, conformément aux cursus de l’enseignement classique des arts libéraux. Ses écrits sont émaillés de citations de Pline le jeune, de Virgile, Lucrèce, Ovide, etc. Il connaissait le grec, et son latin était fluide et agréable, surtout dans ses commentaires de l’Ancien et le Nouveau Testament. Il a traduit l’Évangile selon saint Jean en langue anglo-saxonne.
Il est le témoin de la naissance d’une véritable Église anglo-saxonne sur l’île de Bretagne, celle-ci, reconnue par Rome et soutenue par le siège apostolique face à l’Église écossaise, surtout depuis le synode de Whitby [7] en 664, est devenue au temps de Bède une pépinière de missionnaires qui partent sur le continent pour évangéliser les Frisons [8] et les Saxons.
Prenant acte de l’évangélisation récente de son peuple, il rédige alors une Histoire dans laquelle il décrit à la fois la naissance de cette Église et la naissance du peuple anglais, dans une perspective chrétienne qui est celle du salut, païens partis d’un bout du monde, les Anglais vont retourner en Germanie [9] pour évangéliser les leurs.
Il ne reçut le qualificatif de Vénérable qu’au 9ème siècle et fut proclamé docteur de l’Église en 1899 par Léon XIII .
En science, il se penche en particulier sur l’étude de la mesure du temps.
Dans son comput, il détaille 2 types de calendriers qu’il est le premier en Occident à présenter, et introduit pour la première fois le système de datation prenant comme référence la naissance du Christ à partir des calculs de Denys le Petit.