Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Accueil du site > Histoire du 6ème siècle > Clotilde (fille de Clovis) dite Clotilde la Jeune ou Chrothilda

Clotilde (fille de Clovis) dite Clotilde la Jeune ou Chrothilda

mardi 8 septembre 2020, par ljallamion

Clotilde (fille de Clovis) dite Clotilde la Jeune ou Chrothilda

Fille de Clovis, issue de son union avec une princesse burgonde [1] prénommée également Clotilde et seconde femme de Clovis.

En 511, après la mort de son père, le royaume des francs est divisé entre 5 des enfants de Clovis. Clotilde la Jeune reçoit le royaume de Toulouse [2].

Son mariage en 526 avec Amalaric, roi des Wisigoths [3], permet de sceller la paix entre ces derniers et les héritiers de Clovis.

Selon Grégoire de Tours, elle est maltraitée par ce dernier parce qu’elle veut rester catholique, malgré l’arianisme [4] de son époux. Elle adresse à son frère Childebert un mouchoir taché de sang en guise de preuve. Ce dernier, encouragé par sa mère, vient assassiner Amalaric et ramène sa sœur, mais Clotilde meurt sur le retour.

Cependant cette hypothèse est assez peu crédible du fait qu’Amalaric avait lui-même accepté la mixité religieuse de son couple en demandant la main d’une princesse franque. Dans les faits, Childebert avait besoin d’une excuse pour attaquer l’Espagne wisigothique.

Elle est enterrée auprès de Clovis, dans la basilique des Saints-Apôtres, devenue plus tard l’abbaye Sainte-Geneviève [5]

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Éliane Viennot, La France, les femmes et le pouvoir - l’invention de la loi salique (ve – xvie siècle) Perrin, 2006

Notes

[1] D’abord cantonnés en Sapaudia les Burgondes commencèrent par grignoter le territoire gaulois vers l’ouest. En 457, Gondioc et Chilpéric Ier saisirent une première occasion de pousser leurs frontières. A l’été 457 le Valais, la Tarentaise, les villes de Besançon, Chalon sur Saône, Langres, Autun, Grenoble ainsi que Lugdunum, la vieille capitale des Gaules, se livrèrent pacifiquement aux Burgondes. Egidius, le généralissime de Majorien en Gaule reprit aussitôt la capitale des Gaules mais il abandonna aux rois Burgondes leurs nouvelles terres. Lugdunum reviendra aux Burgondes vers 467 lorsque Chilpéric 1er s’en empara, comme il s’empara également à la même époque de la ville de Vienne. Il profita probablement des troubles qui secouèrent entre 469 et 475 un Empire d’Occident, alors à l’agonie, pour porter jusqu’à la Durance les limites de son royaume. Les villes de Viviers, Gap, Embrun, Die, Sisteron, Orange, Apt, Cavaillon, Avignon devinrent villes burgondes. L’empereur Népos reconnut leurs conquêtes. Dès ce moment le royaume burgonde eut, ou peu s’en faut, les limites qu’il conserva dès lors. Ce territoire ne comprenait pas moins de 25 diocèses ou anciennes cités romaines : Auxerre, Langres, Besançon, Chalon sur Saône, Autun, Lugdunum, Genève, Windisch, Octodurum actuellement Martigny, en Suisse, Vienne, Valence, Carpentras, Orange, Avignon, Cavaillon, Vaison, Gap, Embrun, Sisteron, Grenoble, Aoste, Die, Viviers, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Apt. Mais les Burgondes gagnent ou perdent incessamment du terrain. Marseille et son port, Arles et la Provence gagnés vers 484, et perdus après la guerre contre les Francs, conquêtes éphémères, auront un moment fait partie de leur territoire. À son apogée, les contours du royaume burgonde touchaient, au nord, la ligne des Vosges et la Durance au midi ; d’orient en occident, ils s’étendaient de l’Aar à la Saône et la Haute-Loire. Ce fut le territoire soumis à cette royauté qui prit, une première fois, le nom de Burgondia dans une correspondance de Cassiodore et rédigée en 507 au nom de Théodoric le Grand.

[2] qui couvre la plus grande partie de l’Aquitaine actuelle

[3] Les Wisigoths entrent en Gaule, ruinée par les invasions des années 407/409. En 416 les Wisigoths et leur roi Wallia continuent leur invasion en Espagne, où ils sont envoyés à la solde de Rome pour combattre d’autres Barbares. Lorsque la paix avec les Romains fut conclue par le fœdus de 418, Honorius accorda aux Wisigoths des terres dans la province Aquitaine seconde. La sédentarisation en Aquitaine a lieu après la mort de Wallia. Les Wisigoths pénétrèrent en Espagne dès 414, comme fédérés de l’Empire romain. Le royaume des Wisigoths eut d’abord Toulouse comme capitale. Lorsque Clovis battit les Wisigoths à la bataille de Vouillé en 507, ces derniers ne conservent que la Septimanie, correspondant au Languedoc et une partie de la Provence avec l’aide des Ostrogoths. Les Wisigoths installèrent alors leur capitale à Tolède pour toute la suite. En 575 ils conquièrent le royaume des Suèves situé dans le nord du Portugal et la Galice. En 711 le royaume est conquis par les musulmans.

[4] L’arianisme est un courant de pensée théologique des débuts du christianisme, due à Arius, théologien alexandrin au début du 4ème siècle. La pensée de l’arianisme affirme que si Dieu est divin, son Fils, lui, est d’abord humain, mais un humain disposant d’une part de divinité. Le premier concile de Nicée, convoqué par Constantin en 325, rejeta l’arianisme. Il fut dès lors qualifié d’hérésie par les chrétiens trinitaires, mais les controverses sur la double nature, divine et humaine, du Christ (Dieu fait homme), se prolongèrent pendant plus d’un demi-siècle. Les empereurs succédant à Constantin revinrent à l’arianisme et c’est à cette foi que se convertirent la plupart des peuples germaniques qui rejoignirent l’empire en tant que peuples fédérés. Les wisigoths d’Hispanie restèrent ariens jusqu’à la fin du 6ème siècle et les Lombards jusqu’à la moitié du 7ème siècle.

[5] L’abbaye Sainte-Geneviève de Paris est une ancienne abbaye parisienne, dont plusieurs bâtiments ont été conservés pour constituer l’actuel lycée Henri-IV.