Il naquit vers 250, probablement dans un village nommé Florentiana, en Mésie Supérieure [1]. Son père était un simple paysan. Quant à sa mère, elle se nommait Romula. Quoique païenne bon teint, c’était, paraît-il, une femme très pieuse qui provenait d’une région située au-delà du Danube.
Bien qu’on n’en connût rien, la carrière de l’ancien berger fut sans doute brillante et son ascension rapide. Il servit sous les empereurs Aurélien et Probus avant d’être distingué par Dioclétien qui, en 293, le promut au rang d’empereur adjoint. Il s’employa avec une belle énergie à défendre toutes les provinces dont il avait la charge. Naturellement, sa tâche la plus importante fut de surveiller la frontière du Danube, fort exposée aux assauts de Barbares venus des steppes de l’Asie, ou d’autres peuplades germaniques que les terrifiantes hordes asiatiques repoussaient devant eux. En 294 et 295 il refoula les incursions des Goths [2], puis, en 296 et 297 celles des Sarmates [3] et des Marcomans [4].
Il pacifia si bien son domaine qu’en 296 Dioclétien estima possible de le retirer du front danubien pour le faire venir auprès de lui, en Orient. Fort de ses succès contre les Barbares du Danube, il commit la grave erreur de sous-estimer ses nouveaux adversaires. Il traversa l’Euphrate pour frapper directement le cœur du royaume perse. Mais il se fit battre aux environs de la ville de Carrhes [5], il parvint à sauver sa vie et, ramena les débris de sa belle armée en territoire romain.
Dès 297, le vaincu de Carrhes, avide de revanche, réapparaissait en territoire perse à la tête d’une puissante armée. Cette fois, il y mit plus de finesse. Au lieu d’une attaque frontale sur l’Euphrate, il passa par l’Arménie.
C’était le point faible du système de défense ennemi. Le sentiment national des Arméniens était d’autant plus vif que les Perses venaient d’annexer leur pays et de renverser leur roi. Bien soutenue par les habitants du pays, la puissante armée de Galère occupa l’Arménie, restaura le roi Tiridate puis écrasa les forces perses. Le campement de Narseh fut pris et ses épouses capturées. Le gros de l’armée perse anéanti en Arménie, la route vers le cœur du royaume perse était ouverte. Sans rencontrer d’opposition, il fondit vers le Sud, envahit la Mésopotamie et s’empara de Ctésiphon [6], la capitale ennemie. En 298, le Roi des Rois Narseh n’eut plus qu’à signer le traité de paix de Nisibe [7]. Le souverain perse reconnaissait définitivement que, sous le sceptre chrétien de Tiridate, l’Arménie resterait à jamais un protectorat romain. En outre, par ce traité, le roi sassanide restituait à Rome ses provinces mésopotamiennes, et lui livrait, en prime, 5 autres provinces dans la haute vallée du Tigre. Jamais l’Empire romain n’avait été aussi vaste qu’en cette fin du 3ème siècle et jamais général romain ne fut plus populaire que Galère.
Après sa glorieuse victoire sur les Perses, Galère revint vers le Danube. Entre 299 et 305, il combattit victorieusement les Sarmates et les Carpes [8] qui s’agitaient sur les rives du fleuve.