Né à Antium [1], il est le fils unique de Gnaeus Domitius Ahenobarbus et d’Agrippine la Jeune, sœur de Caligula. En 49, il est fiancé à Octavie, fille de Claude.
Le 25 février 50, il fut officiellement adopté par Claude sous le nom de Nero Claudius Caesar Drusus. Néron était plus âgé que Britannicus, son frère adoptif, et cette adoption fit de lui l’héritier officiel du trône. Claude honora son fils adoptif de plusieurs manières. Néron fut émancipé en 51 à 14 ans, fut nommé proconsul [2], entra au Sénat, y fit son premier discours, apparut publiquement en compagnie de Claude et fut représenté sur les pièces de monnaie. En 53, il épousa Octavie.
Il dut son accession au trône le 13 octobre 54 aux intrigues de sa mère, Agrippine la jeune. A la mort de Claude, Néron fut proclamé empereur par les soldats de la garde prétorienne [3], évinçant Britannicus le propre fils de l’empereur défunt qu’il fit empoisonner en 55.
Néron, qui a compté le philosophe Sénèque parmi ses précepteurs, fut un homme modéré et clément au début de son règne, jusqu’à l’assassinat de sa mère en 59, dont la tutelle lui pesait trop.
Sénèque joua le rôle de figure de proue au début de son règne. Les décisions importantes étant probablement laissées entre les mains plus capables de sa mère, de son tuteur Sénèque et du préfet du prétoire [4] Sextus Afranius Burrus. Les affaires de l’empire étaient traitées avec efficacité et le Sénat bénéficia d’une période d’influence renouvelée dans les affaires de l’État.
Pendant ses 5 ans de vie commune avec Claude, Agrippine s’était progressivement emparée des rouages essentiels de l’État. Elle avait réduit l’influence des ministres restés fidèles à l’empereur et acheta la loyauté des autres. Puis, elle a judicieusement fait nommer son ami Burrus à la préfecture du Prétoire, ce qui lui garantit, à elle et à son fils, la fidélité des seules troupes combatives de la Ville.
Les problèmes devaient pourtant bientôt surgir de la vie personnelle de Néron et de la course à l’influence croissante entre Agrippine et les 2 conseillers. Tout le monde savait que Néron était déçu de son mariage et trompait Octavie. Il prit pour maîtresse Claudia Acte, une ancienne esclave, en 55. Agrippine tenta d’intervenir en faveur d’Octavie et exigea de son fils le renvoi d’Acte. Burrus et Sénèque, pour leur part, choisirent de soutenir leur protégé. Néron résista à l’intervention de sa mère dans ses affaires personnelles.
En Janvier 55, l’influence d’Agrippine diminua sensiblement au profit de celles de Sénèque et de Burrus qui tentèrent de réconcilier le régime avec la majorité conservatrice du Sénat. Agrippine se tourna alors vers un candidat au trône plus jeune. Britannicus étant un successeur possible de Néron et pouvait permettre d’établir son influence sur lui afin de renforcer sa position. Mais le jeune homme mourut brutalement le 12 février 55. La proclamation de sa majorité avait été prévue pour le 13 février. Le pouvoir d’Agrippine déclina rapidement, tandis que Burrus et Sénèque devenaient les 2 hommes les plus influents de Rome.
Alors que ses conseillers s’occupaient des affaires de l’État, Néron s’entourait d’un cercle de proches. En 57, il envisagea de transformer le système fiscal romain. Devant l’opposition virulente des Sénateurs, il se voit contraint de renoncer à ces réformes. En 58, Poppée avait assuré sa position de favorite auprès de Néron. L’année suivante fut un tournant dans le règne de Néron.
Burrus mourut et Sénèque demanda à Néron la permission de se retirer des affaires publiques. Leur remplaçant aux postes de préfet du prétoire et de conseiller fut Tigellin. Il avait été banni en 39 par Caligula, accusé d’adultère avec à la fois Agrippine et Livilla. Il avait été rappelé d’exil par Claude, puis avait réussi à devenir un proche de Néron. Cependant, Néron se méfiant de ce parvenu ambitieux, totalement dénué du moindre scrupule, réduisit ses pouvoirs en désignant un second Préfet en la personne de Fænius Rufus.
Un des effets rapides de la nomination de Tigellin fut la promulgation d’une série de lois contre les trahisons ; de nombreuses peines capitales furent exécutées. Néron fit exécuter 2 des membres restants de sa famille : Gaius Rubellius Plautus et Faustus Cornelius Sulla Felix.
C’est la même année qu’eu lieu le divorce de l’empereur. Néron, alors âgé de 25 ans, avait régné 8 ans et n’avait pas encore d’héritier. Quand Poppée tomba enceinte, Néron décida d’épouser sa maîtresse, mais son mariage avec Octavie devait d’abord être annulé.
Il commença par l’accuser d’adultère. Il fallait des témoignages contre elle, mais même la torture d’un de ses esclaves ne parvint pas à donner raison à Néron.
il réussit néanmoins à obtenir le divorce pour cause d’infertilité, ce qui lui permettait d’épouser Poppée et d’attendre qu’elle donne naissance à un héritier. La mort soudaine d’Octavie, le 9 juin 62 provoqua des émeutes publiques.
Son impitoyable tyrannie se déchaîna à partir de 61-62 et décima les rangs de l’aristocratie sénatoriale dont il confisqua parfois les biens.
C’est aussi en 62 que le philosophe Sénèque s’éloigna peu à peu de la cour impériale. En fait, l’habile Sénèque prit progressivement ses distances envers un Néron qu’il contrôlait de moins en moins et dont il désapprouvait la politique hellénisante pour se rapprocher du parti sénatorial traditionaliste.
Le 19 juillet 64, éclata le grand incendie de Rome. Le feu débuta dans les boutiques des environs du Grand Cirque [5]. Néron était alors en vacances dans sa ville natale, Antium, mais il dut revenir en toute hâte.
L’incendie fit rage durant 6 jours. La population désorientée cherchait des boucs émissaires, et bientôt des rumeurs tinrent Néron pour responsable. Il était important pour celui-ci d’offrir un autre objet à ce besoin de trouver un coupable. Il choisit pour cible une religion qui prenait de plus en plus de place, et dont il s’amusait à en persécuter les membres, celle des chrétiens. Il ordonna que les chrétiens soient jetés aux lions dans les arènes, alors que d’autres étaient crucifiés en grand nombre.
En 66, il ajouta le titre Imperator à son nom. L’empereur partit en Grèce, en 67, où il distrayait ses hôtes avec des spectacles artistiques, alors qu’à Rome le préfet du prétoire Nymphidius Sabinus cherchait à obtenir le soutien des gardes prétoriens et des sénateurs.
De retour à Rome, Néron trouva une atmosphère glaciale. Gaius Julius Vindex, le gouverneur de la Gaule lyonnaise [6], se révolta. Il ordonna l’élimination de tout patricien avec des idées suspectes. Galba, son fidèle serviteur, gouverneur d’Espagne, était l’un de ces nobles dangereux. Il ordonna donc son exécution. Galba, qui n’avait pas le choix, jura fidélité au Sénat et au Peuple de Rome, il ne reconnaissait plus le pouvoir de Néron. De plus, il commença à organiser une campagne pour prendre la tête de l’empire.
En conséquence, Lucius Clodius Macer , légat de la légion III Augusta en Afrique, se révolta et cessa d’envoyer du blé à Rome. Nymphidius corrompit la garde impériale, qui se retourna contre Néron avec la promesse d’une récompense financière de Galba.
Ce mégalomane cultivé qui se considérait lui-même comme un artiste, était grand amateur de musique, de théâtre et de poésie. C’était un homme épris de culture hellénistique et qui fut l’initiateur d’innovations artistiques et culturelles, à travers, notamment, d’ambitieux programmes de constructions telle que le Domus Aurea [7] édifié sur l’Esquilin [8]. Il fut dépossédé de son pouvoir en 68 et dut fuir de Rome et se suicida assisté de son scribe Epaphrodite avant d’être capturé .Plusieurs guerres civiles s’ensuivirent en 69.