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Gaius Julius Vindex

dimanche 6 mars 2022 (Date de rédaction antérieure : 1er août 2011).

Gaius Julius Vindex

Ancienne carte historique de la Gaule sous la domination romaine, tirée de l'atlas historique de Droysen, 1886.Gaulois originaire d’Aquitaine [1] et chevalier romain, il était légat [2] de la province de la Gaule lyonnaise [3]. Comme gouverneur, il s’est rebellé contre l’empereur Néron en 68 et prit rapidement contact avec certains de ses homologues gouverneurs. Tous le dénoncèrent auprès du prince sauf le gouverneur de la Tarraconaise [4] et futur empereur Galba. Ce dernier entra bientôt dans la révolte et devint le meneur d’une révolte qui se métamorphosait en guerre civile. Le général Lucius Verginius Rufus se dirigeant vers Vesontio [5]

Au 2ème siècle avant notre ère, l’oppidum gaulois de Vesontio est la possession des Séquanes [6] qui contrôle un vaste territoire s’étendant entre le Rhône, la Saône, le Jura et les Vosges. La ville était ceinturée par un mur de berge. À l’extérieur se trouvait un quartier d’artisans. L’oppidum, était alors le centre économique de la Séquanie et c’est à ce titre qu’il est convoité par les Germains. Il est occupé en 59 av. jc ou peut être même quelques années auparavant par Arioviste et ses Suèves [7], puis par les Éduens [8] avant que Jules César n’en fasse à son tour la conquête en 58 av. jc.

Jules César, impressionné par ce site stratégique, décide de confirmer son rôle de capitale de la tribu gauloise des Séquanes [9] de citadelle militaire et de carrefour d’échanges de la Gaule romaine. La ville connaît alors un âge d’or, elle devient l’une des plus grandes villes de la Gaule Belgique [10], puis de la province de Germanie supérieure [11].

Les Romains agrandissent la cité et l’embellissent en y construisant de nombreux édifices de part et d’autre du cardo et même sur la rive droite du Doubs où ils élèvent un amphithéâtre pouvant accueillir jusqu’à 20 000 spectateurs.

Sous la Tétrarchie [12], la cité devient la capitale de la Provincia Maxima Sequanorum. Pour en faire le siège, Vindex dut s’y rendre afin d’éviter la prise du chef-lieu de la capitale des Séquanes. Ils entrèrent tous 2 en contact et se mirent d’accord afin de se partager le pouvoir. Il reçu l’Espagne sans avoir obtenu le consulat, Rufus voyait son gouvernement étendu à l’ensemble des Gaules et Galba était reconnu Princeps à la place de Néron.

Alors que l’armée des révoltés faisait marche de façon désordonnée, les légions de Germanie prirent l’initiative sans recevoir d’ordre de leur général de les attaquer. Cet affrontement, qui aujourd’hui encore est entouré d’un halo de mystère, vit périr 20 000 Gaulois ce qui mena Vindex à se suicider.

Mais bien que défait par Lucius Verginius Rufus à la fin mai ou au début juin de l’année 68, la rébellion de Vindex marqua le début d’une série de soulèvements contre le princeps, Néron, qui dut s’enfuir et fut remplacé par Marcus Sulpicius Galba. Le règne furtif de ce dernier inaugurait une année de troubles durant laquelle se succédèrent 4 empereurs, Galba, Othon, Vitellius, et Vespasien.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Imago Mundi/ C. Julius Vindex.

Notes

[1] L’Aquitaine est le nom donné depuis au moins le 1er siècle av. jc à une région ancrée sur la façade Atlantique et le versant nord des Pyrénées. En 507, Clovis, appelé par les évêques de Novempopulanie, l’intègre au royaume des Francs, en battant Alaric II, roi des Wisigoths, à la bataille de Vouillé. 671 voit l’indépendance de l’Aquitaine, dirigée par le duc Loup 1er de Vasconie. Entre 719 et 732, les ducs Eudes et son fils Hunald 1er détiennent l’Albigeois où ils ont des biens. Eudes combat les Sarrasins en Albigeois. En 721, le duc Eudes bat le Califat omeyyade à la Bataille de Toulouse. 732 voit la défaite du duc d’Aquitaine et l’invasion de la Vasconie par l’émir Abd el Rahman, arrêté à la bataille de Poitiers par Charles Martel, qui commence la réunion de l’Aquitaine sous contrôle des Vascons au royaume franc. 742 et 743 voient les campagnes des fils de Charles Martel, Carloman et Pépin le Bref, contre l’Aquitaine et la Vasconie (et la Bavière). Entre 760 et 768, Pépin le Bref entreprend chaque printemps des expéditions sanglantes contre le duc Waïfre, fils d’Hunald 1er. Le 2 juin 768, ce dernier est finalement tué par un des siens, Waratton, sur ordre de Pépin. En 778, l’armée de Roland, piégée par le wali de Saragosse, a été défaite par les Vascons dans les montagnes basques de Roncevaux en revenant de Pampelune. Puis Charlemagne crée en 781 pour son fils Louis le Débonnaire alors âgé de 3 ans, le royaume d’Aquitaine englobant les territoires du Rhône à l’Atlantique.

[2] Titre porté par les représentants officiels de la Rome antique. Les ambassadeurs étaient des légats du Sénat romain. Sous la République romaine, les consuls, proconsuls, préteurs en campagne pouvaient charger temporairement des légats du commandement de la cavalerie, des réserves ou même d’une légion entière et de plusieurs légions. Sous l’Empire romain, à partir d’Auguste, la fonction de ces légats militaires devint permanente. Désignés par l’empereur, ils le représentaient dans les provinces et les légions. On distingua alors les légats consulaires et les légats prétoriens, qui gouvernaient les provinces « impériales » et exerçaient le pouvoir militaire, et les légats de légion, officiers expérimentés, de rang sénatorial, qui étaient chef d’une légion. Le titre de légat se transmit de l’Empire romain à l’Église catholique ; il fut porté dans celle-ci par les envoyés personnels du souverain pontife. Ces envoyés sont généralement des cardinaux.

[3] La Gaule lyonnaise était une des trois provinces (avec la Gaule aquitaine et la Gaule belgique) créées par Auguste au début de son principat à partir des conquêtes effectuées par Jules César en Gaule entre 58 et 51/50 av. jc. Le sud de la Gaule et la vallée du Rhône, jusqu’à Vienne, sont alors déjà romains, depuis leur conquête effectuée antérieurement entre 125 et 121 av. jc. Cette dernière région constitue une province distincte, de rang sénatorial, la Narbonnaise, tandis que Gaules lyonnaise, aquitaine et belgique sont des provinces impériales. Ces trois dernières provinces issues du découpage augustéen se trouvaient cependant réunies, à travers les notables gaulois à la tête des cités, dans le cadre d’une assemblée commune, à vocation politique et religieuse, liée au culte impérial, le Sanctuaire fédéral des Trois Gaules, et dont le siège se situait face à la colonie romaine de Lugdunum (Lyon), à la confluence entre Saône et Rhône, lieu nommé condate ou ad confluentes. Cette province a compté au moins 23 peuples dont les Ségusiens ou Ségusiaves et les Éduens.

[4] La Tarraconaise était une province romaine qui couvrait le nord et l’est de l’Espagne et qui correspond aujourd’hui à peu près à l’Aragon, la Catalogne et les Asturies. Elle est issue de l’ancienne Hispanie citérieure.

[5] Besançon

[6] Les Séquanes étaient l’un des peuples gaulois de l’est de la Gaule. Ils s’opposaient à leurs voisins Éduens au sud-ouest. Ils contrôlaient un vaste territoire correspondant aujourd’hui à la majeure partie de la Franche-Comté, entre la Saône, la Bresse, le Jura, les Vosges et le Sundgau qui leur fut enlevé peu avant l’intervention de César par Arioviste. Leur capitale était Vesontio (Besançon).

[7] Dans le cadre des Grandes Invasions, les Suèves se sédentarisent dans la région correspondant à l’actuelle Galice et au nord du Portugal au début du 5ème siècle. Ce royaume suève prend Bracara Augusta, actuelle Braga, comme capitale et existe de 410 à 584, année de son effondrement devant l’armée du royaume wisigoth dirigée par le roi Léovigild.

[8] Les Éduens étaient un peuple de la Gaule celtique. Ils étaient établis dans les actuels départements français de la Nièvre et de la Saône-et-Loire ainsi qu’au sud de celui de la Côte d’Or et à l’est de celui de l’Allier. Bibracte était leur capitale. Ils étaient régis par un chef électif, le vergobret. Les Romains firent, dès le 1er siècle av. jc, alliance avec eux, et le sénat romain les proclama frères de la république. Rome profita de la rivalité qui divisait les Éduens et les Arvernes pour intervenir dans les affaires de la Gaule et l’asservir plus facilement.

[9] Les Séquanes étaient l’un des peuples gaulois de l’est de la Gaule. Ils s’opposaient à leurs voisins Éduens au sud-ouest. Ils contrôlaient un vaste territoire correspondant aujourd’hui à la majeure partie de la Franche-Comté, entre la Saône, la Bresse, le Jura, les Vosges et le Sundgau qui leur fut enlevé peu avant l’intervention de César par Arioviste. Leur capitale était Vesontio (Besançon).

[10] La Gaule belgique est une des trois parties entre lesquelles, d’après Jules César, la Gaule était divisée lors de la guerre des Gaules (58-51/50 av. jc). Elle correspond à la partie de la Gaule qui était habitée par les Belges. D’après César, elle comprenait le Belgium, région habitée par les Calètes, les Véliocasses, les Bellovaques, les Ambiens et les Suessions ainsi, peut-être, que par les Atrébates et les Viromanduens. D’après César, la Gaule belgique comprenait, d’autre part, la région habitée par les peuples qu’il qualifie de Germains cisrhénans, à savoir : les Condruses, les Éburons, les Caerèses, les Pémanes et les Sègnes. D’après César, la Gaule belgique comprenait, enfin, les régions habitées par les Morins, les Ménapiens, les Nerviens, les Aduatuques, les Trévires et les Rèmes.

[11] La Germanie supérieure, Germanie première ou Haute Germanie selon les auteurs et en latin Germania superior ou Germania prima est une province romaine établie en 84 par Domitien après les deux campagnes victorieuses autour de la haute vallée du Rhin, de la Nahe au lac de Constance, une grande partie de la Suisse, le Jura, la Franche-Comté et une partie de la Bourgogne. À l’est du Rhin se trouvaient les Champs Décumates, qui ne seront conquis que sous Domitien. Auparavant, la frontière entre res publica et barbaricum se situait sur le Rhin et le Danube.

[12] La Tétrarchie est le système de gouvernement de l’Empire romain mis en place par Dioclétien à la fin du 3ème siècle pour faire face aux invasions barbares.