Lothaire III du Saint Empire ou Lothaire de Supplinbourg (1075-1137)
Duc de Saxe de 1106 à décembre 1137-Roi des Romains de 1125-1133-Empereur du Saint-Empire romain germanique de 1133 à 1137
Fils du comte Gebhard de Supplinburg et d’Hedwige de Forbach. Il doit affronter d’autres prétendants et ne triomphe qu’avec l’appui du pape et de son gendre le duc Henri X de Bavière.
Il est né posthume, fin juin 1075, peu de temps après que son père, Gebhard de Supplinburg, ait trouvé la mort certainement à la bataille de Langensalza le 9 juin 1075 [1] en luttant avec la noblesse saxonne contre l’empereur Henri IV. L’empereur fut sans pitié pour les meneurs de cette rébellion.
Du fait d’achats de fiefs il devient comte de Billung [2] seigneur de Northeim [3] et de Brunswick [4] et donc l’un des propriétaires terriens dominants dans le duché du nord. Il est fait duc de Saxe [5], en 1106, par l’empereur Henri V, en échange d’une alliance contre son père Henry IV. Le nouveau duc épouse Richenza de Northeim, dernière descendante de l’empereur Henri le saint réunit ainsi aux terres du Palatinat de Saxe, et à celles des maisons de Supplinhourg et de Querfurt, la riche succession de Nordheim et de Brunswick.
Encouragé par ce titre et mis en fureur sur l’imposition d’un nouvel impôt sur des familles ducales, il se fatigue bientôt de la vassalité à laquelle l’empereur prétend le réduire, et donne aux princes allemands le signal de la révolte.
Poursuivi par les Impériaux, il se voit d’abord réduit à venir, nu-pieds et en chemise, demander pardon à Henri V, le jour de ses noces, célébrées le 7 janvier 1114 à la diète de Mayence [6]. Toutefois, à peine absous, il trame dans la diète même une nouvelle conspiration. En 1115, avec ses guerriers saxons, il écrase les armées de l’empereur à la bataille de Welfesholz [7]. L’empereur se voit forcé, par l’attitude menaçante des confédérés, de publier une paix générale et de satisfaire à tout prix les mécontents.
Quand l’empereur Henri V meurt en 1125, il rencontre le chancelier impérial, l’archevêque de Mayence [8], comme un candidat parfait. Certes il est vieux, mais son élection est due en partie au fait qu’il n’a pas d’héritier mâle. Après la mort du dernier des empereurs saliques, les princes, songe à lui donner un successeur qui ne prétend plus établir à leurs dépens une monarchie héréditaire et absolue. Ils se tournent vers l’ennemi de Henri V, vers le duc de Saxe. Il est couronné roi à Aix-la-Chapelle le 13 septembre 1125.
Comme la plupart de ses prédécesseurs, il doit affronter de fortes oppositions. Il est élu roi après une lutte de pouvoir difficile contre Frédéric de Hohenstaufen. Mais, il peut compter sur l’appui précieux de la famille des Guelfes [9], dont son gendre le duc Henri X de Bavière, est le chef. D’ailleurs, il multiplie les démarches auprès de la papauté et fait des promesses au pape.
L’amitié du duc de Bohême ne lui est en rien acquise. Il doit faire entamer une campagne entreprise dès 1125 contre la Bohême qui se termina par une défaite. La bataille entre l’armée du duc Sobeslav 1er de Bohême et les divisions de Lothaire a lieu près de la forteresse frontalière de Chlumec le 18 février 1126 [10]. Parmi les prisonniers des Bohémiens figure le futur margrave [11] du Brandebourg [12], Albert 1er de Brandebourg.
Au début son règne, un lutte de succession éclate par une guerre entre les maisons de Bavière et les Hohenstaufen [13]. Ce conflit est mené par Frédéric de Hohenstaufen et son frère Conrad III de Hohenstaufen. Les Hohenstaufen, revendiquent des fiefs indépendants qui sont à eux, et veulent s’approprier les terres du domaine royal gagnées sous Henri IV et Henry V. Les tentatives de Lothaire pour accaparer les terres du domaine royal avec l’aide d’un groupe de nobles réunis à Ratisbonne [14] provoquent une réaction violente des Hohenstaufen. Frédéric le borgne est assiégé dans le château de Haguenau [15]. Frédéric de Hohenstaufen et son frère Conrad III de Hohenstaufen sont bannis et la Bourgogne [16] est confiée à Conrad de Zähringen.
Lors de l’élection papale de 1130 qui aboutit à l’élection de 2 papes, les 2 candidats sont des alliés de Lothaire. L’empereur voit là une occasion de profiter de la situation et de réaffirmer le contrôle impérial sur la papauté.
L’antipape, Anaclet II, offre à Lothaire la couronne impériale, mais finalement Lothaire choisit de soutenir Innocent II et il lui promet de l’aider à reprendre Rome. En 1131, ils se rencontrent à Liège [17], et le roi décide d’aider Innocent II à lutter contre le roi Roger II de Sicile, un allié d’Anaclet II.
L’armée qui l’accompagne en Italie en 1132 est peu nombreuse, car le roi a du laisser le gros de ses troupes en Allemagne pour prévenir une éventuelle révolte des Hohenstaufen. En évitant soigneusement les villes, qui lui sont hostiles, il parvient à Rome en 1133, détenue jusqu’ici par Anaclet II.
Comme la basilique Saint-Pierre leur est fermée, Innocent II couronne empereur Lothaire III au Latran le 4 juin 1133. Le nouvel empereur, est très obéissant envers le pape et admet comme recevables les revendications papales sur les terres de Mathilde de Toscane.
En retournant en Allemagne, il a l’intention de faire la paix. Les frères Hohenstaufen, ruinés par des années de guerre sont contraints de se soumettre. L’assemblée de Bamberg [18] en 1135 absout les 2 frères et les rétablit dans leurs droits. Dès son retour, ils reconnaissent Lothaire comme empereur et promettent de l’aider dans une autre campagne italienne et signe un traité de paix pour une période de 10 ans.
En 1136, devant l’insistance d’Innocent II et de l’empereur byzantin Jean II Comnène, il recommence la guerre qui est dirigée contre Roger II de Sicile. 2 armées principales, l’une menée par Lothaire III, et l’autre par le duc Henri X de Bavière, pénètrent en Italie. Sur la rivière Tronto [19], le comte Guillaume de Loritello rend hommage à Lothaire et lui ouvre les portes de Termoli [20]. Cet hommage est imité par le comte Hugues II de Molise.
En avançant profondément dans la partie du sud de la péninsule, les deux armées se rencontrent, se réunissent à Bar [21] et marchent vers le sud en 1137. Roger II de Sicile offre les Pouilles [22] comme fief à l’empereur et de donner un fils comme otage. Mais, Lothaire refuse en raison des pressions menées par Innocent II.
La poursuite de la campagne et de la chaleur insupportable provoquent la révolte des troupes impériales. L’empereur, qui avait espéré la conquête complète de la Sicile, perd les Pouilles et Capoue [23]. Innocent II proteste car selon lui les Pouilles lui appartiennent. Finalement le duché est donné à Rainulf d’Alife. Lothaire congédie son armée dans les environs de Bologne [24] puis il reprend le chemin de la Germanie. Il meurt en route, dans une chaumière du village de Breitenwang [25], dans la vallée de Trente*. Il est enseveli dans l’église du monastère de Königslutter [26].
Le rôle le plus durable de l’empereur en Allemagne est venu de ses actions au nord et à l’est. Étant un Saxon, il a donné plus d’attention à la région que les empereurs précédents. Avant même le devenir roi allemand, il avait donné le contrôle du Holstein [27] et du Stormarn à Adolf 1er de Schauenburg. En 1134, son dangereux rival, Albert 1er de Brandebourg dit l‘Ours, ne devient son ami qu’après avoir reçu en fief la marche du Nord [28].
En 1136, il a nommé Conrad de Wettin, déjà margrave de Misnie [29], margrave pour la marche de Lusace [30]. De plus, il adresse une pétition pour que le pape étende les droits des archevêques de Brême [31] et Magdeburg [32]. Le roi Éric II de Danemark devient vassal de l’empereur en 1135 et membre de la Diète [33].
L’intervention diplomatique couronnée de succès par Lothaire dans la guerre finissante entre la Pologne et la Bohême aboutit à la soumission du duc polonais Boleslas III le Bouche-Torse et au paiement de dettes dues depuis longtemps.
Le duc polonais doit également accepter que la Poméranie [34] et Rügen [35] deviennent des fiefs de l’empire. Peu de temps avant son décès, Lothaire avait donné les terres de Mathilde de Toscane à son gendre, Henri X Le Superbe, et ses dernières décisions lui donnent aussi le duché de Saxe et les prérogatives royales et impériales.
Sa succession fut chaudement disputée entre Conrad III de Hohenstaufen, d’une part, et Henri X Le Superbe, d’autre part
Notes
[1] La première bataille de Langensalza eut lieu le 9 Juin 1075 entre les forces de l’empereur Henri IV et plusieurs nobles saxons rebelles sur la rivière Unstrut près de Langensalza en Thuringe. La bataille fut un succès complet pour Henri, commença peu avant la querelle des Investitures. En Allemagne, la bataille est connue sous le nom de Schlacht bei Homburg an der Unstrut.
[2] Les Billung sont une famille princière de la noblesse saxonne, les descendants du duc Hermann 1er qui accède en 936 au service de la dynastie ottonienne. Ils règnent sur la Saxe jusqu’en 1106, date à laquelle le dernier souverain Magnus meurt sans héritier mâle. La famille tire son nom d’un ancêtre légendaire dont le nom figure dans l’obituaire du monastère de Saint-Michel à Lunebourg qui ne date toutefois au plus que du 13ème siècle.
[3] Northeim est une ville allemande située dans le sud du Land de Basse-Saxe (Niedersachsen en allemand).
[4] Brunswick est une ville du Nord de l’Allemagne située dans le Land de Basse-Saxe. Du 13ème au 17ème siècle, Brunswick était membre de la Hanse et la ville prédominante du centre de l’Allemagne. Sans être ville impériale, elle résistait même à ses ducs. Soumise finalement en 1671 par un siège, Brunswick fut aussi la capitale de la principauté de Wolfenbüttel à partir de 1753.
[5] Le duché de Saxe était un duché médiéval couvrant la plus grande partie du nord de l’Allemagne. Il s’étendait sur les états allemands contemporains de Basse-Saxe, Rhénanie-du-Nord-Westphale, Schleswig-Holstein, Saxe-Anhalt et des parties de la Saxe. Le duc Henri le Lion occupa la région déserte de Mecklembourg Poméranie occidentale. Les Anglo-Saxons avaient quitté cette dernière zone pour l’Angleterre.
[6] Mayence fut, de 1619 à 1918, une forteresse et une ville de garnison. La présence des militaires et les fortifications étendues ont fortement marqué la vie des citoyens mayençais. En raison de sa position stratégiquement favorable, Mayence a joué un grand rôle dans le passé : d’un côté à l’autre de la frontière, on l’appelait le boulevard de la France ou das Bollwerk Deutschlands. La citadelle, une place forte érigée vers l’an 1619, fut transformée au cours des siècles en une véritable forteresse par les archevêques de Mayence. En particulier, Mayence fut successivement forteresse fédérale puis forteresse impériale. Plusieurs casernes et ouvrages de fortification subsistent encore aujourd’hui en ville. De nombreux noms de rue renvoient au passé de ville-forteresse. La citadelle de Mayence, principal vestige de la forteresse, est considérée comme un des édifices historiques importants de la métropole rhénane.
[7] La bataille de Welfesholz a eu lieu le 11 février 1115 entre l’armée impériale de l’empereur Henri V et une force rebelle saxonne.
[8] Le diocèse de Mayence est une église particulière de l’Église catholique latine en Allemagne. Son siège est la cathédrale Saint-Martin de Mayence dédiée à Martin de Tours. Érigé au 4ème siècle, il est élevé au rang d’archidiocèse métropolitain au 8ème siècle. Au 12ème siècle, l’archevêque de Mayence devient prince électeur du Saint Empire romain germanique. En 1803, le siège archiépiscopal est transféré à Ratisbonne.
[9] Les Welf ou l’ancienne maison Welf forment une dynastie de la noblesse franque remontant à l’époque carolingienne du 8ème siècle. La famille venait à l’origine du Maasgau et des domaines voisins sur les rives de la Moselle en Austrasie ; elle était en ligne directe avec la dynastie impériale des Carolingiens. Depuis le milieu du 8ème siècle, les ancêtres des Welf étaient propriétaires autour de Weingarten (autrefois appelé Altdorf) sur la Schussen, dans l’actuelle région de Haute-Souabe. En 888, une ligne collatérale des Welf fut inféodée avec le royaume de Bourgogne. La branche aînée mâle s’éteignit à la mort de Welf III d’Altdorf, duc de Carinthie et margrave de Vérone, en 1055. Néanmoins, les descendants de sa sœur Cunégonde d’Altdorf et de son époux Alberto Azzo II d’Este, les maisons de Brunswick et de Hanovre dite aussi la « nouvelle maison Welf », forment l’une des plus anciennes familles de haute noblesse européenne encore existant.
[10] La bataille de Chlumec est le point culminant de la guerre de succession qui au 12ème siècle déchire le duché de Bohême. Elle intervient le 18 février 1126 dans les environs de Chlumec (allemand : Kulm) près de Chabařovice dans les contreforts sud des monts Métallifères. Les forces bohémiennes sont conduites par le duc Sobeslav 1er qui défait un contingent de troupe du Saint Empire germanique conduit par l’empereur Lothaire de Supplinbourg et son allié le duc Othon II de Moravie.
[11] Le titre de margrave était donné aux chefs militaires des marches (ou mark), dans l’empire carolingien, puis à certains princes du Saint Empire romain germanique. Le titre équivalent en français est marquis. Le margraviat est la juridiction sur laquelle il a autorité.
[12] Brandebourg-sur-la-Havel est une ville allemande du Land de Brandebourg. La ville historique, mentionnée pour la première fois vers 928/929, se développait autour d’une forteresse slave et fut la résidence des premiers margraves de Brandebourg au 12ème siècle ; c’est pourquoi elle est souvent appelée le « berceau de la marche ».
[13] La maison des princes de Hohenstaufen est une dynastie qui a donné plusieurs ducs et empereurs germaniques entre les 11et 13ème siècles. Le nom de la maison renvoie au château de Hohenstaufen, sur la crête septentrionale du Jura souabe, près de Göppingen. Les plus importants représentants de cette dynastie furent Frédéric Barberousse, Henri VI et Fréderic II.
[14] Le diocèse de Ratisbonne est un diocèse catholique d’Allemagne, situé en Basse Bavière. Il a son siège à la cathédrale Saint-Pierre de Ratisbonne, et est suffragant de l’archidiocèse de Munich et Freising. Créé en 739 par saint Boniface, il constitua une principauté ecclésiastique du Saint Empire romain germanique et resta suffragant de l’ancien archidiocèse de Salzbourg, jusqu’à ce qu’il fut médiatisé en 1803.
[15] Le château fut fondé vers 1115 par Frédéric II de Souabe, dit Frédéric le Borgne sur une île de la Moder pour protéger les possessions de son suzerain, l’empereur Henri V du Saint Empire. Selon la légende, il aurait découvert le lieu au milieu de la forêt en chassant. Il autorise alors son vassal à fonder une ville sur la rive droite de la Moder qui porte le nom de "Hagenau". Une église est construite à partir de 1143, l’église Saint-Georges de Haguenau.
[16] Le Royaume d’Arles (ou Royaume des Deux-Bourgognes ou Second Royaume de Bourgogne) était un État féodal qui a existé de 933 à 1378, incorporé au Saint Empire romain germanique à partir de 1032.
[17] La principauté épiscopale de Liège était un État du Saint Empire romain, compris dans le Cercle de Westphalie, ayant pour capitale la ville de Liège. C’est en l’an 985 que naît la principauté épiscopale. C’est à cette date que Notger, déjà évêque de Liège depuis 972, devient prince-évêque en recevant le comté de Huy. Cet État a existé pendant plus de 800 ans, jusqu’à la révolution liégeoise en 1789.
[18] Bamberg est une ville allemande, située dans le sud du pays, dans le nord du Land de Bavière et la région de Haute Franconie. Elle est le chef-lieu de l’arrondissement de Bamberg et le centre urbain de l’ouest de la région. Elle dépend de la région métropolitaine de Nuremberg. Ville de taille moyenne, elle abrite une université, un archidiocèse et est un centre économique pour la région.
[19] Le Tronto est un important fleuve de la région des Marches, qui délimite un bref confin avec la région des Abruzzes en Italie. Avec une longueur de 115 km et un débit à l’embouchure d’environ 17 m3/s, il est un des principaux fleuves de la région des Marches avec le Métaure.
[20] Termoli est une ville italienne de la province de Campobasso dans la région Molise en Italie. Elle borde la mer Adriatique.
[21] Bari est une ville italienne, chef-lieu de la ville métropolitaine de Bari et de la région de Pouilles, sur la côte adriatique. Bari est connu pour être la ville où se trouvent les reliques de saint Nicolas. Ce privilège a fait de Bari et de la basilique de Bari l’un des centres importants de l’Église orthodoxe en Occident. Bari a une forte tradition marchande et est depuis toujours un centre névralgique du commerce et des échanges politico-culturels avec l’Europe et le Moyen-Orient. Son port est actuellement le plus grand port de passagers de la mer Adriatique.
[22] La région des Pouilles anciennement l’Apulie, dite plus couramment les Pouilles, est une région d’Italie, située dans le sud-est du pays. Avec la création du royaume de Sicile, les Normands éliminent la présence des Sarrasins et relancent les relations maritimes avec Venise et les villes côtières de la Méditerranée. Cette période voit la vie politique et religieuse de la région totalement réorganisée.
[23] Capoue, rattachée à Salerne par le traité de 849 entre Salerne et Bénévent parvient à s’en affranchir vers 861.
[24] Bologne est une ville italienne située dans le nord-est du pays, entre le Pô et les Apennins. C’est le chef-lieu de la région d’Émilie-Romagne (plaine du Pô) et de la province de même nom et l’une des principales villes d’Italie. Elle est considérée comme le siège de la plus ancienne université du monde occidental puisqu’elle a été fondée en 1088. Plus de 900 ans après sa fondation, l’université est encore aujourd’hui le cœur de la ville
[25] Breitenwang est une commune autrichienne, située dans le Tyrol dans le district de Reutte
[26] Königslutter am Elm ou Koenigslutter est une ville de Basse-Saxe, en Allemagne. Située dans l’arrondissement de Helmstedt. Elle est connue surtout pour son centre historique avec la cathédrale impériale fondée par l’empereur Lothaire de Supplinbourg en 1135.
[27] Le comté de Holstein, exista de 811 à 1474 date à laquelle il fut élevé au rang de duché de Holstein. Il appartenait au duc de Schleswig dépendant du royaume de Danemark. La capitale était Kiel. Le nom de Holstein vient d’une tribu saxonne, Holcetae, qui vivait sur ce territoire. Après la conquête de la Saxe par l’empereur Charlemagne, ce dernier accorde au roi Hemming de Danemark, en vertu du Traité de Heiligen, les territoires situés au-delà de la rivière Eider et constituant la partie septentrionale du Holstein, les terres orientales et méridionales du Holstein étant attribuées aux peuplades slaves des Abodrites et des Wagriens. Les Saxons furent chassés de leurs territoires du Holstein.
[28] La marche du Nord est un margraviat éphémère du Saint Empire romain s’étendant entre les rivières Elbe et Oder. Elle est créée en 965, à la suite de la division de la vaste marca Geronis (« la Marche de Gero ») en plusieurs parties. En 983, une révolte slave a fait perdre le contrôle de cette région aux Allemands jusqu’à la recréation de la marche de Brandebourg par le margrave Albert l’Ours au 12ème siècle.
[29] La Marche de Misnie ou Margraviat de Misnie était une principauté médiévale, une marche du Saint Empire romain, qui se trouvait dans la région de l’actuel land de Saxe. La Marche de Misnie fut parfois aussi appelée la Marche de Thuringe. Habituellement, ce nom était plutôt utilisé pour désigner la partie orientale de la Marche de Misnie, les territoires situés à l’est de l’Elbe et de la Saale habités par les Slaves, les Milceni ancêtres des Sorabes. Autrefois, la « Marche de Thuringe » était aussi appelée la Marche Sorabe.
[30] La Lusace est une région du nord-est de l’Allemagne, aux confins de la Pologne (Silésie) et de la République tchèque (Bohême), à l’est de la Saxe et au sud du Brandebourg. On distingue deux parties : Haute Lusace et Basse Lusace. La Lusace est toujours habitée par la minorité slave des Sorabes dont les ancêtres, le peuple des Milceni s’installèrent sur ce territoire au 9ème siècle. La Lusace fut province hongroise de 1469 à 1490.
[31] L’évêché de Brême est fondé en 787 par le missionnaire northumbrien Willehad. Il est détenu en union personnelle par les archevêques de Hambourg de 848 à 1072, date à laquelle le siège de l’archevêché est installé à Brême. Il devient une principauté épiscopale en 1180. À partir de 1568, il est gouverné par des administrateurs de confession luthérienne. Au terme de la guerre de Trente Ans, il est sécularisé en 1648 et donné à la Suède (Brême-et-Verden).
[32] Magdebourg, en allemand Magdeburg, est une ville d’Allemagne orientale, capitale du Land de Saxe-Anhalt, sur les rives de l’Elbe.
[33] La Diète d’Empire, officiellement Diaeta Imperii ou Comitium Imperiale, était une institution du Saint Empire chargée de veiller sur les affaires générales et de trouver une solution aux différends qui pourraient s’élever entre les États confédérés.
[34] La Poméranie suédoise était une partie de la Poméranie qui fut une possession suédoise de 1648 à 1815 au bord de la mer Baltique. Ses villes les plus importantes étaient Stralsund, Greifswald, et jusqu’en 1720 Szczecin. L’île de Rügen faisait partie de ces territoires. Ceux-ci appartiennent désormais à l’Allemagne et à la Pologne. La Poméranie qui est terre d’Empire, c’est-à-dire appartenant au Saint Empire romain germanique, entre dans le conflit de la guerre de Trente Ans et Stettin est assiégée par les troupes impériales. Le dernier duc de Stettin et de Poméranie, Bogusław XIV de Poméranie, signe un traité en juin 1628 avec le roi de Suède, Gustave-Adolphe. Le traité de Stettin du 10 juillet 1630 étend le « pacte éternel » entre la Suède et la Poméranie. Celle-ci est occupée militairement par les Suédois à la fin de l’année et Gustave-Adolphe règne dans les faits. Un nouveau traité de Stettin signé en 1653 entérine la domination suédoise. Le 21 janvier 1720, par le traité de Stockholm, la reine de Suède, Ulrique-Éléonore, cède au roi de Prusse, Frédéric-Guillaume 1er, la ville de Stettin (aujourd’hui, Szczecin), les îles de Wollin (Wolin) et Usedom (Uznam), la Poméranie antérieure jusqu’à la Peene ainsi que les villes de (Alt-)Damm (aujourd’hui, Dąbie, quartier de Szczecin) et Gollnow (Goleniów) en Poméranie ultérieure
[35] Rügen est la plus grande île allemande. Elle est située au large de la côte de la Mecklembourg-Poméranie occidentale dans la mer Baltique. Sa superficie est de 926 km²