Henri de Bourgogne (comte de Portugal) (1066-1112)
Comte de Portugal depuis 1093 jusqu’à sa mort
Fils de Henri de Bourgogne (1035-1066) , héritier de Robert 1er de France dit le Vieux, duc de Bourgogne [1], et frère de Eudes 1er duc de Bourgogne .
Étant le cadet, Henri avait peu de possibilités d’atteindre la fortune et d’obtenir des titres par héritages, et ainsi, il participa à la Reconquista [2] contre les Maures [3]]] dans la péninsule Ibérique [4].
Il rejoignit le roi Alphonse VI de Castille et León qui avait épousé sa tante paternelle, Constance de Bourgogne , et l’aida à conquérir le royaume de Galice [5].
Comme récompense, il reçut la main de la fille d’Alphonse VI, Thérèse de León . Il devint ainsi, également, comte de Portugal [6]. Lorsqu’il meurt en 1112, il fut d’abord inhumé en Espagne puis au 16ème siècle, il fut transféré en même temps que sa femme dans la cathédrale de Braga [7].
Il eut de nombreux fils avec Thérèse. Le plus jeune, le seul qui dépassa l’enfance, fut Alphonse Henriques, le second comte de Portugal en 1112. Cependant, le jeune Alphonse avait d’autres plans : en 1128, il entra en rébellion contre sa mère qui voulait s’emparer du comté et en 1139, il se déclara indépendant de León et roi de Portugal.
Notes
[1] Le duché de Bourgogne est fondé en 880 à partir du royaume de Bourgogne, par les rois carolingiens Louis III et Carloman II et les membres princiers de leur famille qui se partagent l’Empire carolingien de Charlemagne dont ils ont hérité. Ils féodalisent tous les royaumes carolingiens de France en duchés et comtés vassaux des rois de France. Richard II de Bourgogne (dit Richard le Justicier) est nommé marquis puis premier duc de Bourgogne et un des six pairs laïcs primitifs de France par son suzerain le roi Louis III.
[2] La Reconquista est le nom donné à la période de conflit entre les royaumes chrétiens du Nord de l’Espagne et les territoires musulmans d’Al-Andalus jusqu’à leur disparition complète de la péninsule Ibérique en 1492. Après la conquête de l’Hispanie wisigothe en 711, les Omeyyades structurent leur pouvoir jusqu’à l’avènement du califat de Cordoue. Malgré quelques avancées chrétiennes au nord avec le soutien des Francs au 8ème siècle et l’établissement de la marche d’Espagne et les difficultés internes d’Al Andalus pendant le 9ème siècle, les forces musulmanes dominent et contrôlent la péninsule. La guerre civile (1013-1031) et chute du Califat ouvre la voie à une progression rapide des royaumes chrétiens : dès 1085 le royaume de Castille prend Tolède et installe Alphonse VI au centre de la péninsule. Cette avancée provoque la restructuration des pouvoirs d’Al Andalus autour de la dynastie des Almoravides. En 1212 la bataille de Las Navas de Tolosa, avec l’appui des ordres chevaliers et croisés accélère le délitement de la dynastie Almohades et réduit la présence musulmane dans la péninsule au royaume nazari de Grenade qui devient vassal de la Castille. Sa chute en 1492 marque la fin de près de 800 ans de pouvoirs musulmans dans la péninsule ibérique.
[3] [[Les Maures, ou anciennement Mores, sont originellement des populations berbères peuplant le Maghreb. Ce terme a changé de signification durant plusieurs périodes de l’histoire médiévale et contemporaine. À partir des conquêtes arabo-musulmanes du 7ème siècle, l’Empire arabe omeyyade, à l’aide du général berbère Tariq Ibn Zyad, conquiert l’Espagne, sous le nom d’Al Andalus. C’est le début de l’Espagne musulmane. À partir de cette époque, le terme « maure » va devenir un synonyme de « musulman », plus particulièrement de n’importe quel musulman vivant en Andalousie, qu’il soit d’origine berbère, arabe ou ibérique. Une population qui s’installera par la suite essentiellement au Maroc après la reconquête de l’Andalousie par l’armée espagnole.
[4] La conquête musulmane de la péninsule Ibérique est l’expansion initiale du califat omeyyade sur l’Hispanie, s’étendant en grande partie de 711 à 726. La conquête aboutit à la destruction du royaume wisigoth et l’établissement de la wilaya d’al-Andalus et marque l’expansion la plus occidentale du califat omeyyade et de la domination musulmane en Europe. La conquête du royaume wisigoth par les dirigeants musulmans du califat omeyyade est un long processus, qui dure quinze ans, de 711 à 726, dans lequel ils viennent prendre la péninsule ibérique et une partie du sud de la France actuelle, bien que ce qui est le territoire péninsulaire du royaume soit déjà conquis en 720, soit 9 ans après le début de la conquête. En 711, le général omeyyade Tariq ibn Ziyad débarque à Gibraltar, dans la péninsule ibérique, à la tête d’une armée composée presque exclusivement de Berbères. Il fait campagne plus au nord après avoir vaincu Rodéric à la bataille de Guadalete, après quoi il est renforcé par une armée arabe dirigée par Moussa ibn Noçaïr. En 717, la force combinée arabo-berbère franchit les Pyrénées, la Septimanie et la Provence en 734.
[5] Le royaume de Galice a été une entité politique du 5ème siècle à 1833 du Sud-Ouest de l’Europe et du Nord-Ouest de la péninsule Ibérique. Héritier du royaume suève, lui-même né de l’ancienne province romaine Gallaecia, le royaume de Galice est considéré comme le noyau d’origine des royaumes chrétiens nés dans le Nord de la péninsule Ibérique au fur et à mesure de la Reconquista. Jusqu’au 13ème siècle, le royaume est au centre du pouvoir des royaumes chrétiens, seul pour commencer puis au sein de l’ensemble formé par la Galice et le royaume de León. Au 12ème siècle, la Galice connaît un premier affaiblissement avec la sécession du Sud du royaume qui devient le royaume de Portugal. La montée en puissance du royaume de Castille, à l’origine simple comté du royaume, qui va de pair avec ses conquêtes territoriales sur Al Andalus, dilue progressivement la Galice au sein de la Couronne.
[6] un comté qui dépendait à l’époque du royaume de León
[7] La cathédrale de Braga domine le centre de la vieille ville de Braga au nord du Portugal. Elle abrite le siège du l’archidiocèse de Braga.