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Brude mac Maelchon ou Bridei filius Mailcon

vendredi 7 avril 2023, par ljallamion

Brude mac Maelchon ou Bridei filius Mailcon

Roi des Pictes de 554 à 584

Sans doute pour faire face à l’expansion des Scots [1], les Pictes [2] du Nord se seraient choisis comme roi Brude mac Maelchom qui est parfois considéré comme le fils du puissant roi de Gwynedd [3] Maelgwn Gwynedd, dont le demi-frère Rhun ap Maelgwyn régnait alors sur le royaume paternel.

La Chronique Picte [4] attribue à Brude mac Maelchú un règne de 30 ans, après un an de règne conjoint avec Galam Cennaleph . Brude se serait converti au christianisme sous l’influence de Saint Colomba qui le baptise en 565, ce qui a permis la christianisation de la majeure partie de l’Écosse.

En fait, la conversion par Saint Colomba, la 9ème année de son règne, des Pictes et du roi Brude qui aurait pourtant été issu d’une famille brittonique [5] théoriquement déjà chrétienne et dont le père putatif Maelgwn Gwynedd avait fait l’objet des anathèmes de Gildas le Sage est passée sous silence par Saint Adomnan biographe et lointain successeur du saint mais mise au crédit de Colomba par la Chronique Picte et sous entendue par Bède le Vénérable.

Brude mac Maelchom implante sa capitale à Inverness [6] et dès 558 ou 560, il défait les Scots du roi Gabrán mac Domangairt, peut-être mort lors de ces combats, qui se trouvèrent refoulés dans le Kintyre [7].

Brude qui est qualifié de Rex Potentissimus [8] par Bède le Vénérable avait une flotte et il contrôlait certainement les îles du nord les Orcades [9] et de l’ouest les Hébrides [10].

Les Annales irlandaises mentionnent simplement sa mort en 584.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Alan Orr Anderson, Early Sources of Scottish History A.D 500–1286, vol. 1, Stamford, Paul Watkins, 1990, 2e éd. (ISBN 1-871615-03-8)

Notes

[1] Les Scots sont un peuple celte originaire de l’est de l’Irlande qui commença à s’établir dans l’île de Bretagne entre les rivières Clyde et Solway aux 3ème et 4ème siècles de l’ère chrétienne. L’Écosse actuelle leur doit son nom (Scotland). Les premiers Scots affrontèrent les Britto-romains lors de raids qui se transformèrent en établissements durables, profitant sans doute d’un dépeuplement précoce des régions où ils effectuaient leur piraterie. Peu avant 500, ces Scots s’établirent sur les côtes du Devon et du pays de Galles, mais ils n’y établirent pas d’ensembles politiques durables. On leur doit toutefois l’introduction de l’écriture oghamique sur l’île. Plus au nord, les Scots devinrent dans un premier temps les voisins immédiats et les rivaux occidentaux des Pictes, les anciens habitants de la Calédonie. Cette région, qui n’avait jamais été conquise par Rome, passa progressivement sous leur contrôle du 6ème au 9ème siècle. Dès le 6ème siècle, les Scots durent cependant résister aux Anglo-Saxons, établis durablement au sud du Forth avant 500, contrairement aux Bretons, les Scots nouèrent de nombreux contacts avec ces nouveaux venus, surtout à l’est avec le royaume septentrional de Northumbrie. Au 7ème siècle, les Scots chrétiens jouèrent en particulier un rôle important dans l’évangélisation des Anglo-Saxons, rôle qui fut ensuite éclipsé par Rome.

[2] Les Pictes étaient un peuple établi principalement dans les Lowlands de l’Écosse. Les migrations Pictes s’installent entre les différentes vagues de migrations goïdeliques (gaëliques) et gallo-britonniques. Leurs ancêtres seraient venus du continent à la fin de la préhistoire, peut-être au cours du 1er millénaire avant jc. Leur première mention est due à l’orateur breton Eumenius, en 297, ce dernier les cite aux côtés des Hibernii (les Irlandais) comme ennemis des Bretons.

[3] Le Gwynedd était un des royaumes ou principautés du Pays de Galles au Moyen Âge, appelé Vénédotie, Winet ou Norgalles au Moyen Âge. Il couvrait une partie du nord-ouest du pays autour de la Snowdonia et comprenait l’île de Môn (Anglesey). Ses dirigeants ont eu à plusieurs reprises le dessus sur leurs rivaux gallois. Les rois et princes de Gwynedd ont résisté longtemps aux projets de conquête des rois d’Angleterre.

[4] La Chronique picte est un nom souvent attribué par les historiens à une liste des rois des Pictes débutant des milliers d’années avant l’histoire connue des Pictes et s’achevant après l’intégration du royaume picte au royaume d’Alba.

[5] Les peuples brittoniques ou Brittons sont des peuples celtes de la protohistoire, habitant l’actuelle Grande-Bretagne. Leur dénomination vient du fait qu’ils parlaient une langue celtique, de la famille des langues brittoniques. À partir de l’occupation romaine, on parle de Britto-romain

[6] Inverness est le centre administratif du council area du Highland, et était auparavant la capitale du comté de Inverness-shire et de l’ancienne région du Highland (ainsi que du district d’Inverness au sein de cette région). Elle est, du manière plus générale, la plus grande ville et le pôle d’attraction de toute la région des Highlands. La ville, qui a le statut de Cité, s’est autoproclamée capitale des Highlands. Inverness est située à l’embouchure de la rivière Ness, au nord-est de l’Écosse.

[7] Le Kintyre est une péninsule du sud-ouest de l’Écosse, dans le Council area d’Argyll and Bute. Cette région s’étend sur une longueur de près de cinquante kilomètres, de Tarbert au nord jusqu’au Mull of Kintyre au sud.

[8] c’est-à-dire : roi très puissant

[9] Les Orcades, sont un archipel situé au nord de l’Écosse à 16 km de la côte de Caithness. Cet archipel compte 67 îles légèrement vallonnées, dont 16 seulement sont habitées.

[10] Les Hébrides, sont un archipel du Royaume-Uni situé dans l’ouest de l’Écosse. Ces îles sont divisées en deux grands groupes séparés entre eux par le bras de mer baptisé The Little Minch et la mer des Hébrides